Les Sculptures sur Rochers du Petit Pré et du Champ du Chiron, près Saint-Mesmin-le-Vieux (Vendée) [Pied ; Cupule ; Fauteuil ; Bassin ; Rigoles] - article ; n°3 ; vol.15, pg 196-207

E. Boismoreau

Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1918 - Volume 15 - Numéro 3 - Pages 196-207
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: BULLETIN_DE_LA_SOCIETE_PREHISTORIQUE_FRANCAISE
• Publié le: 01 janvier 1918
• Nombre de lectures: 12
• Langue: Français

Extrait

E. Boismoreau
Les Sculptures sur Rochers du Petit Pré et du Champ du
Chiron, près Saint-Mesmin-le-Vieux (Vendée) [Pied ; Cupule ;
Fauteuil ; Bassin ; Rigoles]
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1918, tome 15, N. 3. pp. 196-207.
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Boismoreau E. Les Sculptures sur Rochers du Petit Pré et du Champ du Chiron, près Saint-Mesmin-le-Vieux (Vendée) [Pied ;
Cupule ; Fauteuil ; Bassin ; Rigoles]. In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1918, tome 15, N. 3. pp. 196-207.
doi : 10.3406/bspf.1918.11892
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1918_num_15_3_11892SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 196
Lee Sculptures sur Rochers du Petit Pré et
du Champ du Chiron, près Saint-IHesmïn-le-
"Vieux (Vendée) [Pied ; Cupule ; Fauteuil ; Bassin ; Rigoles] .
Par le D'
E. BOISMOREAU (Saint-Mesmin-le- Vieux, V.)
L'étude qui va suivre est le complément du mémoire que j'ai
publié, en 1914, dans le Bulletin de la Société Préhistorique
Française; à propos des sculptures sur rochers du « Pré aux
Canes » (1). Il s'agit, en effet, du même centre cultuel. D'une
part, la distance qui sépare ces deux groupes de rochers n'est
que de quelques centaines de mètres; ils sont dans la même val
lée et non loin du même ruisseau. D'autre part, ces gravures
sur rochers affectent une apparence telle qu'elles semblent dater
de la même époque. Le dernier Pied, que je viens de découvrir,
porte à trois le nombre total de la station (2). Ces rochers se
trouvent dans les Deux-Sèvres ; mais ils appartiennent, avant
toute autre localisation administrative, à la portion granitique
de la Haute Vendée. Ils sont, du reste, à la limite des deux
départements, à quelques centaines de mètres de la sépara
tion (3). Cette région est très riche en vestiges néolithiques. Je
suis persuadé qu'on y découvrira, un jour, des preuves d'une
occupation plus ancienne, mousťérienne sans doute; mais les
silex que je possède ne sont pas assez caractéris tiques pour
qu'on puisse l'affirmer.
Je ne décrirai, dans les lignes qui vont suivre, que les sculp
tures de deux rochers, voisins l'un de l'autre.
1er Localisation. — A vol d'oiseau, la distance qui sépare ces
rochers du bourg de Saint-Mesmin est d'environ un kilomètre.
Jls sont situés : le plus petit, celui qui présente un Pied, dans le
« Petit Pré » de la métairie des « Noues », commune de Saint-
André-sur-Sèvre (Deux-Sèvres), l'autre dans le « Champ du Chi-
ron », appartenant à un fermier de la Galardière, de Saint-André.
(1) D' Boismoreau. — Les Sculptures sur Rochers du Pré aux Canes, près Saint-
Mesmin-le- Vieux {Pieds, cupule, fauteuil). — Bulletin de la Societě Préhistorique
Française, novembre 1914.
(2) Dans les rochers du Pré aux Canes, il y a, en effet, deux Pieds (un d'adulte
et un d'enfant).
(3) C'est le ruisseau qui fait la séparation. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 197
Les voies d'accès sont faciles, une route, celle de Saint-Mes-
min à Saint-André, conduit au village des Noues. Le fermier indi
quera, avec plaisir, les champs en question. L'hiver, quand les
arbres n'ont plus de feuilles, le gros rocher du Champ du Chiron
paraît bien de la route, dès que l'on a dépassé la ferme du Chi-
ron. Use trouve à main gauche en allant vers Saint-André.
Je n'insiste pas sur ces repères qui sont aisés à trouver.
I.
1° Généralités. — Dans la partie basse du « Petit Pré », non
loin ďun petit ruisseau, à l'angle Sud-ouest du terrain, près de
la haie, on remarque un amas de quatre à cinq rochers en gra
nite. Ces blocs ne sont pas très gros, ils atteignent à peine
un mètre de hauteur, assez près les uns des autres, ils ne pré
sentent rien de particulier.
Sur l'un d'eux, l'un des plus gros, le second vers le Nord, o,n
remarque sur la face zénithale une dépression, un creux, qui, à
première vue ne semble rien présenter d'extraordinaire et qui
pourtant est l'empreinte en creux d'un pied humain. J'ai hésité
d'abord à affirmer la nature de cette sculpture, tout au plus pen-
sais-je à une Cupule de forme particulière, mais après avoir pris
un bon moulage, dans mon laboratoire, en comparant cette gra
vure avec celle du Pré aux Canes, j'ai cru pouvoir en faire l'em
preinte d'un pied gauche. Celui du Pré aux Canes est un pied
droit. J'exposerai, plus loin, mes considérations techniques à ce
sujet. Je tenais, au préalable, à affirmer l'excellence de la
méthode de M. le Dr Marcel Baudouin. Rien ne vaut l'étude du
moulage pour identifier une gravure ! L'étude sur le terrain est
tout à fait incomplète. Je sais que quelques préhistoriens mettent
en doute la signification de ce genre de gravure Pieds, Bassins
ou Cupules, et contestent leur origine, en en faisant des lusi
naturse purs et simples.
J'avoue qu'il y a pieds et pieds, suivant la valeur de l'artiste
de l'époque et, si quelques-uns sont indubitables avec leur talon,
leur plante et leur cinq orteils, d'autres sont des ébauches moins
artistiques. Ces derniers sont peut-être les plus intéressants
parce que les plus anciens (1). Quoi qu'il en soit, j'estime que la
gravure du « Petit Pré » des « Noues » représente un Pied.
J'essaierai d'en donner les preuves dans la suite, bien que la
(1) A ceux que je ne convaincrai pas, je conseille une visite à la Station des
Luques de Menomblet (Vendée), que j'ai découverte, il y a quelques années {plus
de vingt Pieds gravés)! 198 . SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
gravure soit assez fruste, mais cependant suffisamment signifi
cative (1).
L'aspect des lieux, à l'endroit où se trouvent ces rochers, ne
présente rien de particulier. L'horizon est masqué par des haies
épaisses, le sol est humide, l'herbe assez haute. Les blocs sem
blent bien fixes et n'avoir pas été déplacés, sauf le rocher le plus
voisin de celui qui présente un pied.
La constitution géologique est connue; c'est du granite local.
Une seule remarque s'impose : la présence du ruisseau. C'est
un petit cours d'eau, une rouère, disent les paysans, patois qui
dérive du rivulus, latin. Le débit est faible, mais constant. A
cette époque de l'année, où les sources sont basses, le cours est
encore suffisant et l'eau ne stagne point. Je n'insiste pas davan
tage sur l'importance des sources et cours d'eaux en pareil cas,
les faits sont établis.
Des rochers qui se dressent sur le sol, un seul nous intéresse,
celui qui présente le pied.
Il a l'aspect irrégulièrement incliné. Les faces latérales ne pré
sentent rien de particulier. La hauteur maximum atteint à
peine un mètre.
Toutefois, si on examine de près ce rocher et celui qui lui fait
face, on constate que tous les deux présentent d'intéressantes
particularités, qui nécessitent une description.
2° Description des deux rochers. — L'un {Fig- 1) possède
l'empreinte d'un pied, l'autre est vierge de sculpture; mais, en
réalité, ces deux blocs font partie du même rocher, brisé en son
milieu, pour une cause qui reste inconnue.
Le Rocher au Pied présente trois faces et une surface zéni
thale. Il affecte la forme d'un cube irrégulier coupé en son
milieu par une ligne passant par les deux angles droits opposés.
On obtient ainsi une section qui forme un plan incliné descen
dant jusqu'au sol avec une pente de 45° environ.
La fare externe, le côté, forment alors un triangle rectangle.
Le côté Ouest affecte cette forme, fait 2 mètres à la base,
un mètre sur le petit côté de l'angle droit et 2ш50 à l'hypothé-
nuse.
Rien à signaler autrement.
La face opposée affecte la même forme, mais plus irrégulière
avec des dimensions un peu moindres.
(1) Je conseille aussi une visite au Musée de M. le Dr Marcel Baudouin, à Croix
-de-Vie, où se trouve un nombre remarquable de Moulages de Pieds humains,
gravés sur rochers par les Néolithiques. Je les renvoie à l'étude si documentée
du même auteur [Les Sculptures et Gravu