Les versions chinoises du Milindapañha - article ; n°1 ; vol.24, pg 1-258
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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1924 - Volume 24 - Numéro 1 - Pages 1-258
258 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1924
Nombre de lectures 41
Langue Français
Poids de l'ouvrage 18 Mo

Extrait

Paul Demiéville
Les versions chinoises du Milindapañha
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 24, 1924. pp. 1-258.
Citer ce document / Cite this document :
Demiéville Paul. Les versions chinoises du Milindapañha. In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 24, 1924. pp.
1-258.
doi : 10.3406/befeo.1924.2986
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1924_num_24_1_2986LES VERSIONS CHINOISES
DU
MILINDAPAŇHA
Par Paul DEMIËVILLE,
Membre de l'Ecole française d'Extrême-Orient.
I. - ETAT DES RECENSIONS CONSERVEES.
Lorsqu'en 1893 Edouard Specht et M. Sylvain Lévi signalèrent l'existence,
dans le Canon chinois, de deux textes correspondant au Milindapaňha, ils
admirent que ces textes, incorporés l'un dans l'édition coréenne du XIIIe siècle,
l'autre dans les éditions chinoises des Song, des Yuan et des Ming, représent
aient deux versions différentes ('). Depuis lors, M. Pelliot a montré qu'il s'agit
en réalité de deux recensions d'une même et unique version (*). Un examen
approfondi ne laisse place à aucun doute : si le texte de l'édition coréenne est
plus court, c'est qu'il offre une lacune due à la perte, fortuite selon toute appa
rence, d'un certain nombre de feuillets (3) ; Specht avait été trompé d'autre
part par une simple erreur de « mise en page » imputable aux rééditeurs
de Tokyo (4) ; partout ailleurs, les deux textes ne présentent que des diver
gences de détail. Tout au plus peut-on se demander laquelle des deux recen
sions (cette lacune étant mise à part) représente l'état le plus ancien du texte.
0) Ed. Specht et S. Lévi, Deux traductions chinoises du Milindapahho. Proceedings
oj the ninth International Congress of Orientalists, Londres, 1893, t. I, p. 5 1 8-529-
(-) Les noms propres du Milindapaňha. ,/Д, îçM» H. P- 383 .
(3) Cf. infra, traduction, § lvii-lxxviii. Le passage manquant compte plus de 7000
caractères (TT. 56*', 6, car- 36 à 60 b, 10, car. 28). Le style de ce fragment, iden
tique à celui du reste de l'ouvrage, et sa teneur, comparée à celle de la version
pâlie, interdisent de supposer qu'il ait été reconstitué ou ajouté après coup. D'autre
part, la lacune s'ouvre brusquement au milieu d'une phrase et se ferme de même ; on
n'est donc pas non plus en droit de croire à une coupure intentionnelle.
(M Cf. Specht et Lévi, loc. cit., p. 522, n. 3, et infra, trad. § cxv, note-
1 — — 2
On trouve des gloses au Sutra du bhiksu Nâgasena dans trois ouvrages
anciens, le Yi ts'ie king yin yi : — Щ Щ. ^ Ц de Hiuan-ying ^ Jfg, com
posé à Tch'ang-ngan au milieu du VIIe siècle ('), celui de Houei-lin ï| ffi.,
composé dans la même ville aux environs de l'an 800 (2), et le Sin tsi tsang
king yin yi souei han lou M ШШШ ^ы ЩЩ Щ\ Ш de K'o-hong pj gt,
composé au Chan-si de 931 à 935 (3). Si l'on compare les termes glosés par
(i) TT. XXXIX, 6, 52 lj-53a (éd. coréenne) et 7, 51e b (éd. chinoises). La biographie
de Hiuan-ying est mal connue. Il est à peine mentionné dans le Siu kao seng tchouan
(k. 30, TT. XXXV, 4, 58b). Dans la biographie de Hiuan-tsang parHouei-li, il apparaît
parmi les collaborateurs donnés par l'empereur à pour le seconder dans
ses travaux de traduction, après son retour à Tch'ang-ngan en 645 ; il y est appelé
« un bhadanta versé dans l'étude des caractères, le çramana Hiuan-ying, du grand
monastère Tsong-tch'e Ш Щ de la capitale » (Julien, Vie, p. 303; TT. XXXII, 2, 27 b).
Son glossaire est précédé d'une préface, signée d'un inconnu, où il est dit que « le
maître de la loi Hiuan-ying, du grand monastère Ts'eu-ngen j?§ Щ », reçut l'ordre
de le compiler à la fin de l'ère tcheng-kouan (627-649). Or le monastère Ts'eu-ngen
était celui où travailla Hiuan-tsang ; d'autre part, le Si y и ki (646-6481 est cité par
Hiuan-ying (TT. XXXIX, 7, .\л, io). La date de son ouvrage se place donc juste au
milieu du VIIe siècle.
(ï) TT. XXXIX, 10, 2ia. Houei-lin, originaire de Kachgarie, disciple d'Amoghavajra,
vécut de 737 à 820 ; il résida dans les monastères Ta Hing-chan fc Ш ff et Si-ming
W Щ, à Tch'ang-ngan (Song kao seng ichouan, TT. XXXV, 4, 93 b). D'après la même
source, il composa son glossaire de 788 à 818. Par contre le Fo tsou t'ong ki (k. 41,
TT XXXV, 9, 83 b) déclare que cet ouvrage était entièrement terminé dès 807 ; à cette
date, « Houei-lin se rendit au palais et le présenta à l'empereur ; ordre fut donné de
l'incorporer dans le Canon et de gratifier [Houei-lin] d'un vêtement violet, d'une pièce
de soie, de thé et de plantes médicinales. » D'après une préface de Kou Ts'i-tche Щ Щ
.Ž, datée de 840, il entreprit son travail dès la fin de l'ère kien-tchong (780-783).
Une autre préface, non datée, de King Chen ^ Щ, confirme cette date et ajoute que
Houei-lin termina ses recherches en 807 et ne « lâcha le pinceau » qu'en 817 ; par sa
teneur et le mode de sa rédaction, cette préface paraît due à un contemporain de Houei-
lin ; les dates qu'elle indique semblent donc plus sûres que celles du Song kao seng
tchouan de 988 et du Fo tsou t'ong ki de 1269-1271. Houei-lin a incorporé dans son
glossaire, avec des additions : celui de Hiuan-ying ; celui de Houei-yuan 3* ущ à
Y Avatamsaka-sutra (k. 21 à 23 du glossaire de Houei-lin ; le glossaire de Houei-yuan, Nj.
1606, figure en deux recensions indépendantes dans TT. XXXIX, 10, 1 09я- 1 47 ) ; celui
de Yun-kong рй au Mahâparinirvàna-sutra (k. 25-26) ; celui de K'ouei-ki Щ ^
au Saddharmapvndarïka-sutra (k. 27). Ses gloses au Na-sien pi-k'ieou king, notam
ment, sont empruntées (sauf une) à Hiuan-ying.
(f) TT. XXXIX, 4, 4oa~k. Les dates de composition sont indiquées à la fin de l'ou
vrage (ib., 5, 85e) ; de 936 à 940, l'auteur copia son manuscrit ; les préfaces et
postfaces sont datées de 940. D'après les colophons, K'o-hong était originaire du Han-
tchong Щ ф, c'est-à-dire du Chen-si actuel. Mais, dans une notice placée en ap
pendice (ib-, 5, 84k, 16), on apprend qu'afin de recueillir des fonds destinés à acheter le
papier qui lui manquait pour terminer sa copie, il fit organiser une grande réunion de
fidèles au Yen-tsou sseu Щ ffi ^f, situé sur le Fang chán ~ýj tfj • D'autre part, on trouve
à la fin de la préface (ib., 1, ib, 10) et au commencement de chaque chapitre, à côté du
nom de l'auteur, la note suivante : ffe ffî jfj ~ff |Xj fê Щ Щ- On pourrait croire ~ о
ces trois auteurs à ceux de nos textes actuels, on aboutit aux constatations
suivantes (l) :
i° Ils avaient sous les yeux la version qui nous est parvenue (â).
2° Cette version était divisée en 2 kiuan, correspondant à ceuxdel'édition
coréenne.
30 II existait dès la première partie du Xe siècle une recension offrant une
lacune importante: des nombreuses gloses de K'o-hong, suivant le texte feuil
let par feuillet, aucune ne se rapporte au fragment manquant dans l'édition
coréenne. De même aucun des termes cités par Hiuan-ying et Houei-lin n'est
emprunté à ce fragment ; on verra plus loin qu'une recension incomplète
existait certainement dès le VIIIe siècle (3).
4° Les deux recensions actuelles, complète et incomplète» ont subi des
révisions indépendantes. En effet, si les leçons de Hiuan-ying, de Houei-lin
(le second copiant le premier) et de K'o-hong sont sensiblement identiques,
beaucoup d'entre elles se trouvent modifiées dans les recensions actuelles, et
ces modifications ne sont pas les mêmes dans les deux : des leçons
anciennes sont conservées tantôt dans l'une, tantôt dans l'autre.
On ne saurait donc attribuer plus d'ancienneté ou d'exactitude ni à l'une
ni à l'autre. Leur comparaison entre elles et avec la version pâlie permet
qu'il s'agit là d'une « préfecture de Yi-ho », ffi. M flfr : mais, à ma connaissance, il
n'en a jamais existé de ce nom ; en outre, les mots $C Ы Щ sont remplacés au k. 3
par Щ J& et au к iy par $C ~H Ш- Cette note signifie donc, soit que l'impression fut
exécutée d'après un manuscrit conservé (ts'ang Щ,) au Yen-tsou sseu, soit (plus v

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