Liberté et oppression des esclaves aux Caraïbes au 18e siècle - article ; n°5 ; vol.44, pg 779-810
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Liberté et oppression des esclaves aux Caraïbes au 18e siècle - article ; n°5 ; vol.44, pg 779-810

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Description

Revue française de science politique - Année 1994 - Volume 44 - Numéro 5 - Pages 779-810
Freedom and oppression of slaves in the 18th century caribbean
The characteristics of two different social Systems, island government and the particular master-slave relationship, jointly determined the degree of freedom (or the degree of oppression) of slaves in the late 18th century Caribbean. The degree to which an island was a slave society that maximized slave oppression depended in turn on the degree to which it was a sugar island, and on how far thé planters of that island were internally well organized and had a powerful position in the empire government of the island. Thus, on both criteria, the Bahamas, Santo Domingo (now the Dominican Republic), had low planter power Barbados and Antigua high planter power.
Les caractéristiques de deux systèmes sociaux différents, le gouvernement des îles et la relation maître-esclave particulière, déterminent conjointement le degré de liberté (ou le degré d'oppression) des esclaves des Caraïbes à la fin du 18e siècle. Une île constitue d'autant plus une «société esclavagiste» qui maximise l'oppression des esclaves qu'elle est une île sucrière et que les planteurs de cette île disposent d'une bonne organisation interne et occupent une position de pouvoir dans le gouvernement impérial de cette île. Par exemple, selon ces deux critères, le pouvoir des planteurs est faible dans les Baha-mas et à Saint-Domingue (l'actuelle République Dominicaine), alors qu'il est élevé à la Barbade et à Antigua.
32 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1994
Nombre de lectures 11
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Monsieur Arthur L. Stinchcombe
Liberté et oppression des esclaves aux Caraïbes au 18e siècle
In: Revue française de science politique, 44e année, n°5, 1994. pp. 779-810.
Abstract
Freedom and oppression of slaves in the 18th century caribbean
The characteristics of two different social Systems, island government and the particular master-slave relationship, jointly
determined the degree of freedom (or the degree of oppression) of slaves in the late 18th century Caribbean. The degree to
which an island was a "slave society" that maximized slave oppression depended in turn on the degree to which it was a sugar
island, and on how far thé planters of that island were internally well organized and had a powerful position in the empire
government of the island. Thus, on both criteria, the Bahamas, Santo Domingo (now the Dominican Republic), had low planter
power Barbados and Antigua high planter power.
Résumé
Les caractéristiques de deux systèmes sociaux différents, le gouvernement des îles et la relation maître-esclave particulière,
déterminent conjointement le degré de liberté (ou le degré d'oppression) des esclaves des Caraïbes à la fin du 18e siècle. Une
île constitue d'autant plus une «société esclavagiste» qui maximise l'oppression des esclaves qu'elle est une île sucrière et que
les planteurs de cette île disposent d'une bonne organisation interne et occupent une position de pouvoir dans le gouvernement
impérial de cette île. Par exemple, selon ces deux critères, le pouvoir des planteurs est faible dans les Baha-mas et à Saint-
Domingue (l'actuelle République Dominicaine), alors qu'il est élevé à la Barbade et à Antigua.
Citer ce document / Cite this document :
Stinchcombe Arthur L. Liberté et oppression des esclaves aux Caraïbes au 18e siècle. In: Revue française de science politique,
44e année, n°5, 1994. pp. 779-810.
doi : 10.3406/rfsp.1994.394864
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1994_num_44_5_394864LIBERTE ET OPPRESSION DES ESCLAVES
AUX CARA BES AU 18e SI CLE
ARTHUR STINCHCOMBE
Les
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ment de comparaison La dichotomie entre esclave et homme libre est
alors constituée de sous-dichotomies de libertés et de contraintes juridi
ques et on peut donc analyser des systèmes esclavagistes relatifs en
comparant les éléments qui composent la totalité de leur différence
Comme Patterson le signale dans son magnum opus 1991) pareil
système de différences entre esclaves de divers types et hommes libres
de divers types constitue la définition de la liberté propre une
société est-à-dire ce ont en commun tous les non-esclaves Un
aspect particulièrement important de la liberté ainsi con ue est le droit
de esclave en appeler des tribunaux ou autres autorités plus ou
moins distinctes de son propriétaire ou de son supérieur pour défendre
ses propres droits ou pour se défendre en utilisant autres libertés de
nature plus ou moins juridique telles que émigration la rébellion ou le
droit de se battre en duel
La controverse qui opposa Tannenbaum et Klein Moreno
Fraginals 1976 fournit un exemple de démarches opposées une analy
sant esclavage partir des dichotomies juridiques autre privilégiant la
pratique quotidienne La question principale posée par Moreno Fragi
nals est la suivante quel point les variations juridiques entre les
colonies espagnoles et les colonies anglaises ont-elles influencé la réalité
de esclavage tel il existait dans les ingenios cubains et ont-elles
rendu différent de ce qui se pratiquait en Virginie Selon Moreno
Fraginals on évalue mieux la probabilité une oppression concrète en
examinant les exigences des plantations de canne sucre et la pression
en faveur une main-d uvre bon marché obtenue par la coercition
légale et illégale des esclaves cf Williams 1964 Williams affirme
que les travailleurs libres étaient plus rentables parce que plus efficaces
ils étaient déjà sur place mais il revenait plus cher de les faire
venir aux Caraïbes 6-7) en étudiant les différences de statut juri
dique ou les possibilités appeler aux autorités ecclésiastiques En
gros notre démarche est identique celle de Moreno Fraginals pour
qui la prédominance économique du sucre et le pouvoir des planteurs
déterminent oppression des esclaves Mais nous ajoutons que cela
débouche en ce qui concerne Cuba dans son ensemble la fin du
18e siècle sur un résultat différent de celui auquel il aboutit dans le cas
des ingenios du 19e siècle qui possédaient moins de la moitié des escla
ves cubains au 19e et une proportion encore inférieure la fui du
18e siècle)
Notre conception du degré de liberté des esclaves repose sur la pro
babilité de limitation coercitive dans la vie quotidienne de nombreux
droits moins souvent restreints chez les hommes libres De notre point
de vue écart de probabilité de cette limitation définit la différence
entre esclave et homme libre et ces écarts de probabilité peuvent être
plus ou moins élevés une société autre En vertu de cette défini
tion les femmes libres au 18e siècle sont moins libres que les hommes
libres mais plus que les esclaves hommes ou femmes En
moyenne les femmes libres peuvent prendre un nombre beaucoup plus
élevé de décisions concernant la vie quotidienne sans intervention coer
citive que les esclaves
780 Les esclaves aux Caraïbes au 18e siècle
videmment cette moyenne quotidienne du nombre de libertés res
treintes chez les esclaves est conditionnée par le droit de esclavage
aussi bien que par la pratique des contremaîtres Mais nous voulons montrer que les facteurs qui déterminent le pouvoir des planteurs
influent également sur le degré auquel le droit et les autorités politiques
traquent les libertés naissantes des esclaves bribes de liberté ils
ingénient supprimer impitoyablement en inventant de nouvelles lois
Ainsi en un certain sens si le droit réussit priver les esclaves de
liberté au quotidien et si le planteur intervient fréquemment dans la vie <

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