Nouvelles données épigraphiques pour l'approche des formes de dépendance en Belgique et dans les Germanies : supplément au CIL XIII - article ; n°1 ; vol.5, pg 191-231

Luciano Lazzaro

Description

Dialogues d'histoire ancienne - Année 1979 - Volume 5 - Numéro 1 - Pages 191-231
41 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: DIALOGUES_D-HISTOIRE_ANCIENNE
• Publié le: 01 janvier 1979
• Nombre de lectures: 19
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

Monsieur Luciano Lazzaro
Nouvelles données épigraphiques pour l'approche des formes
de dépendance en Belgique et dans les Germanies :
supplément au CIL XIII
In: Dialogues d'histoire ancienne. Vol. 5, 1979. pp. 191-231.
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Lazzaro Luciano. Nouvelles données épigraphiques pour l'approche des formes de dépendance en Belgique et dans les
Germanies : supplément au CIL XIII. In: Dialogues d'histoire ancienne. Vol. 5, 1979. pp. 191-231.
doi : 10.3406/dha.1979.1386
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/dha_0755-7256_1979_num_5_1_1386DONNÉES ÉPIGRAPHIQUES POUR L'APPROCHE DES NOUVELLES
FORMES DE DÉPENDANCE EN BELGIQUE ET DANS LES GERMAMES :
SUPPLÉMENT AU CIL XIII.
Cet article, qui fait partie d'une recherche plus complexe sur la diffu
sion et les caractéristiques du système esclavagiste dans les provinces romaines
de Belgique et de Germanie Supérieure et Inférieure, regroupe les témoignages
épigraphiques, concernant les esclaves, affranchis et autres dépendants, qui
ont été trouvés après la publication du CIL, XIII. Pour réaliser ce recueil je
me suis servi, en premier lieu, des quatre suppléments publiés dans les Be-
richte der Rômischen-Germanischen Kommission (=BRGK) : H. FINKE,
Neue Inschriften, BRGK, 17, 1927, p. 1-107 et p. 198-231 ; H. NESSEL-
HAUF, Neue Inschriften aus den rômischen Germanien und den angren-
zenden Gebieten, BRGK, 27, 1937, p. 51-134 ; H. NESSELHAUF-H. LIEB,
Dritter Nachtrag zu CIL, XIII. Inschriften aus den germanischen Provinzen
und den Treverergebiet, BRGK, 40, 1959, p. 120-229 et U. SCHILLINGER-
HÀFELE, Vierter Nachtrag zu CIL, XIII und zweiter Nachtrag Fr. Vollmer,
Inscriptiones Baivariae romanae, BRGK, 58, 1977, p. 449-603 ; du supplé
ment pour la Gaule de P. WUILLEUMIER, Inscriptions latines de trois
Gaules, Paris 1963 et de Y Année épigraphique (=Ann.épJ. Le dépouillement
systématique de plusieurs revues et publications locales et la vision directe de
la plus grande partie des textes dans les Musées, m'ont permis d'accroître le
nombre d'inscriptions et d'ajouter des renseignements utûes à la présentation,
au commentaire et à la bibliographie de chaque texte épigraphique et aussi de
corriger certaines lectures. Le critère que j'ai appliqué dans la collecte est
fondé surtout sur l'indication du statut juridique du dépendant (servus, liber-
tus, cliens, peut être ambactus) ou sur l'indication de métiers, exercés exclus
ivement par la population servile, comme par exemple le rôle de saltuarius
(Inscr. n. 9 et n. 43) ou de l'indication du contubernium (mariage entre
esclaves : inscr. n. 46). En ce qui concerne les gladiateurs et les auriges, j'ai
décidé de les insérer tous dans ce corpus ; je pense en effet qu'ils sont pour
la presque totalité des esclaves ou des affranchis, même si parfois le statut
n'est pas indiqué ; et cette circonstance me semble soulignée aussi par le fait
que les membres de catégorie sociale ne portent presque jamais les tria
nomina, mais seulement un cognomen, parfois grec. A propos des gladiateurs
et des auriges j'ai recueilli dans ce corpus aussi quelques inscriptions sur
mosaïques et sur des vases de production locale, et non produits en série : je
pense en effet que les noms en question peuvent bien se référer à une réalité
locale, c'est-à-dire à des individus qui se produisaient dans les théâtres et les
amphithéâtres de la région.
En ce qui concerne les personnages qui portent les tria nomina avec un
cognomen grec, qui d'ailleurs sont très rares dans les provinces que j'examine,
je fais remarquer que j'ai préféré les exclure de mon corpus, surtout pour le
fait que dans une zone où était présente une grande quantité de militaires L. LAZZARO 192
orientaux ou d'origine grecque, un cognomen grec ne signifie pas forcément
une origine servile (parmi les rares témoignages je cite en tout cas une inscrip
tion de Vindonissa qui nomme un Mucius Doryphorus : cf. J. EWALD, Grab-
stein eines rômischen Zivilisten aus Windisch-Obernburg, Jahrb.Pro Vindon
issa, 1976, p. 17-22 = R. FREI-STOLBA, Vicani Vindonissenses, Jahrb.Pro
Vindonissa, 1976, p. 13 et une inscription de Kôln, qui nomme un certain
M(arcus) Varenius Hermes, nummularius : cf. FINKE, Neue Inschriften, loc.
cit., p. 98, n. 295 = ESPERANDIEU, 7423 = B.u.H.GALSTERER,Dzerô-
mischen Steininschriften aus Kôln, Kôln 1975, p. 78-79, n. 330 et pi. 72, n.
330).
A la fin du travail j'ai ajouté les textes épigraphiques concernant les
Seviri Augustales de statut incertain, qui, selon moi, sont en partie des libres.
Dans la classification du matériel et dans la distribution géographique
des inscriptions, j'ai suivi le critère du CIL, XIII ; en ce qui concerne la data
tion j'ai surtout tenu compte des données archéologiques et stylistiques
(cf. R. WEINAND, Form und Dekoration der rômischen Grabstein in Rhein-
lande im ersten Jahrhundert, BJ, 108/109, 1902, p. 185-238, pi. IV-VI ; H.
GABELMANN, Die Typen der rômischen Grabstelen am Rhein, BJ, 172,
1972, p. 65-140 et A. AUDIN - Y. BURNAND, Chronologie des épithapes
romaines de Lyon, REA, LXI, 1959, p. 320-352) et de l'indication de for
mules DM., Dis Manibus, H.S.E., etc. (cf. J.-J. HATT, La tombe gallo-
romaine, Paris 1955, p. 18-19). DIALOGUES D'HISTOIRE ANCIENNE 193
BELGICA
LXXXVI ;Remi. Durocortorum (Reims).
1 — Bloc en calcaire local des carrières de St. Thierry (0,64 m x 0,84 m x
0,58 m), trouvé pendant les fouilles de la rue de l'Université (1973-1974), à
Reims. Avec plusieurs autres blocs, faisant partie de monuments funéraires
romains, il avait été employé dans la construction d'un mur d'enceinte du
Bas-Empire. Les lettres sont de bonne facture et présentent des traces de
peinture rouge (hauteur : 0,09-0,063-0,06-0,06-0,065-0,055-0,07 m). Au
Musée St-Rémi de Reims (sans numéro d'inventaire).
D(is) M(anibus) / et memorfiae) / Prisc(i) Marcianfi) / Prisc(i) Mar-
cianfi) lib(erti). / Priscita Calliope / coniunx / viva paravit.
Fin IIe - début Ilie siècle.
BIBLIOGRAPHIE
E. FREZOULS, Informations archéologiques. Circonscription de Champagne-
Ardennes, Gallia, 33, 1975, p. 41 1 .
CIL Augusta Treverorum (Trier)
2 — Autel en calcaire du Jura (0,80 m x 0,35 m x 0,35 m), fragmenté à
droite, trouvé dans le complexe religieux de l'Altbachtal de Trier. Les lettres
(hauteur 0,05 m environ) sont en partie effacées. Au Landesmuseum de Trier
(S.T., 13881).
Numini [—] /. Augfusto) Rito[nae] / sive ex iu[ssu P]/ritioni[s? ---]/
Rasius [~ / — ] lib/[ert]us v(otum) s(olvit) [l(aetus) Ifibens) m(erito)~\.
IIe siècle.
La lecture est personnelle et diffère de celle de Gose, qui proposait :
NVMIB[VS\.. I AVGRITO[NAE] .. / SIVEEXIV\SSV\... / ITI0NI.../RA-
SIVS.. ../... .LIB. .../....SV.... ; Je pense que dans la partie manquante pou
vaient être gravées, au maximum, 4 lettres. Gose proposait aussi à la ligne 6
lib(rarius).
BIBLIOGRAPHIE
E. GOSE, Der gallo-rômische Tempelbezirk im Altbachtalzu Trier, Mainz am
Rhein 1972, p. 5-6, fig. 24.
Sur le complexe religieux : S. LOESCHCKE, Die Erforschung des Ternpelbe-
zirhes im Altbachtale zu Trier, Berlin 1928 et E. GOSE-L. HUSSONG-
W. JOVY-S. LOESCHCKE, Der Tempelbezirk im Altbachtale zu Trier,
Berlin 1938.
3 — Triclinium en calcaire de la Moselle, trouvé le 17 décembre 1913, dans
l'emplacement du sanctuaire de Lenus Mars, situé sur la boucle gauche de la
Moselle, au pied du Markusberg, à Trier. Les lettres sont de bonne facture
(hauteur 0,06/0,07 m). Au Landesmuseum de Trier (Inv. n. 13, 503).
[In hfonorem) d(omus) d(ivinae) Marti et Ancamnae et genio pagan]o
rum pagi Teucoriatis Teucoriatius Securus il[lius pagi ?] lib(ertus) et Secun-
dius Primulus autistes d(onum) d(ederunt).
IIe siècle.
Le triclinium était composé à l'origine de trois grands blocs, sur lesquels
était gravée l'inscription ; successivement il a été agrandi par quatre autres 194 L. LAZZARO
blocs, qui coupent le texte épigraphique, en partie effacé, en trois morceaux.
La première restitution du texte est de Gose, tandis que la deuxième, très
probable, est de W. Binsfeld. A signaler l'onomastique de l'affranchi Teuco-
riatius Securus, qui porte un nom qui lui vient du pagus qui l'employait. Il
faut remarquer que dans la Gaule Belgique et dans les Germanies l'organi
sation des pagi et des coloniae présente un certain nombre d'esclaves et
d'affranchis dans les services (cî.BELGICA : Titelberg : inscr. n. 8 ;GERMA-
NIA SUPERIOR : Langres : CIL, XIII, 5693 =