Nouvelles recherches sur le texte de la Chronique de l abbaye de Saint-Riquier par Hariulf - article ; n°1 ; vol.72, pg 245-270
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Nouvelles recherches sur le texte de la Chronique de l'abbaye de Saint-Riquier par Hariulf - article ; n°1 ; vol.72, pg 245-270

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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1911 - Volume 72 - Numéro 1 - Pages 245-270
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1911
Nombre de lectures 6
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Ferdinand Lot
Nouvelles recherches sur le texte de la Chronique de l'abbaye
de Saint-Riquier par Hariulf
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1911, tome 72. pp. 245-270.
Citer ce document / Cite this document :
Lot Ferdinand. Nouvelles recherches sur le texte de la Chronique de l'abbaye de Saint-Riquier par Hariulf. In: Bibliothèque de
l'école des chartes. 1911, tome 72. pp. 245-270.
doi : 10.3406/bec.1911.448413
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1911_num_72_1_448413RECHERCHES NOUVELLES
SUR LE TEXTE
DE LA
CHRONIQUE DE L'ABBAYE DE SAINT-RIQUIER
PAR HARIULF.
Dans mon introduction aux Gesta ecclesiae Centulensis
d'Hariulf, publiée en 1894, je crois avoir démontré qu'en l'ab
sence du manuscrit autographe, disparu dans l'incendie de l'a
bbaye de Saint-Riquier, du 29 mars 1719, la base de toute l'édi
tion nouvelle devait être cherchée dans la seconde édition du
Spicilegium de d'Achery, par dom de la Barre. La première
édition (t. IY) ainsi qu'un manuscrit du xvne siècle conservé
à Amiens (n° 531) sont moins complets et donnent des leçons
inférieures. Je n'ai aucune raison de modifier cette opinion.
Mais une petite découverte, faite il y a quelques années déjà,
m'a permis de préciser les rapports de la première édition du
Spicilegium (Sp. 1) et du manuscrit d'Amiens (A).
La première édition (1661) est fondée sur une copie d'André
Duchesne que son fils, François, avait transmise à dom Luc
d'Achery. Cette copie, j'imaginai d'abord1 qu'elle était perdue :
une lettre de dom Claude de Lamy, moine de Saint-Riquier, semb
lait dire en effet que cette copie avait été envoyée à Saint-
Riquier2. Par suite, elle avait partagé le sort du manuscrit auto
graphe et de la bibliothèque des religieux consumée par les
flammes en 1719. Puis, dans les trop nombreuses « Additions
1. Introduction, p. lix.
2. Voy. mon édition, p. 287. .
.
246 NOUVELLES RECHERCHES SUR LE TEXTE
et corrections » qui remplissent la fin de mon édition, je fis
observer1 que cette déduction ne ressortait pas avec certitude
de la lettre de dom Lamy.
Cette réserve était sage. Dix ans plus tard2, je retrouvais par
hasard la copie d'André Duchesne à la Bibliothèque nationale,
dans le ms. lat. 12893. Elle y occupe les folios 183 à 251. La
première partie de ce manuscrit est formée par une histoire de l'a
bbaye de Corbie par dom Cotron. C'est la seule qui ait été rele
vée par M. Leopold Delisle dans son Inventaire des manuscrits
latins. Une distraction ou un dérangement subit ne lui aura pas
permis de tourner jusqu'au bout les pages du manuscrit. Et
c'est ce qui explique que la copie d'André Duchesne soit passée
inaperçue et n'ait pas été relevée dans la table alphabétique
manuscrite du nouveau fonds latin dressée par lui et conservée
au département des manuscrits3.
Faute d'avoir eu en main cette copie en 1894, je n'ai pu me
rendre compte exactement des relations de Sp. 1 et A. Les
étroits rapports de ces deux textes sautaient aux yeux et je
n'eus aucune peine à les mettre en évidence4. Mais je repoussai
l'hypothèse, qui s'était d'abord présentée à mon esprit, que A
pourrait bien être une transcription de la copie d'André
Duchesne5. Egaré par la mention « ex cod. ms. bibliothecae
defuncti Pauli Petavii, senatoris in Parlamento Parisiensi »,
qu'on trouve dans la copie d'Amiens, j'imaginai que A dérivait
directement du manuscrit de Petau. Et, en dépit de l'extrême
négligence de transcription de A, cela était de conséquence,
car Petau a eu en sa possession le manuscrit autographe
d'Hariulf avant qu'un mauvais sort le ramenât à Saint-Riquier
où il périt6. Néanmoins, je ne dissimulai pas que dès indices
portaient à croire que A n'avait connu P que par l'entremise
d'une copie moderne et qu'il y avait pris la mention « ex cod.
1. Voy. p. 324.
2. Exactement le 12 avril 1904, d'après mes notes.
3. Depuis lors, l'indication de la copie du texte d'Hariulf a été ajoutée sur
l'exemplaire de la salle des Manuscrits, ainsi que dans la table alphabétique
manuscrite du fonds latin.
4. Introduction, p. lix-lx.
5. Ibid., p. lx.
6.p. Lx-Lxv.LA CHRONIQUE DE L'ABBAYE DE SAIJVT-RIQUIER. 247 DE
ms. bibliothecae defuncti Pauli Petavii »[. Finalement, je lais
sai indécis le choix entre les deux classements suivants :

P
X Mab. Sp. 2
Sp. 1 A

P
Sp. 1 A Mab. Sp. 2
La première alternative doit seule être retenue. Le manuscrit
moderne dont s'inspire A n'est autre que la copie d'André
Duchesne (Z)).
La collation des deux transcriptions mettra, pour quiconque
la fera, ce fait hors de doute. Toutes les lacunes de D se retrou
vent dans A2, et celui-ci n'a pas un mot de plus que D. Les ren
vois de -D aux imprimés sont reproduits par A. Ainsi le renvoi
aux œuvres d'Alcuin de A (p. 12 b) est emprunté à une note
marginale de D (fol. 185 v°). L'explication que je tentais3
pour justifier la conjecture que A dérivait d'un manuscrit
moderne s'est trouvée justifiée. On lit dans A : in honores
Mariae^, festivitates Remigii'0, au lieu de : in honore sanctae
Mariae, festivitate sancti Remigii. Gela me semblait indi
quer qu'il y avait dans le texte copié par A : in honore s. Mariae
festivitate s. Remigii. « A aurait joint par erreur Y s abréviatif
de sanctae, sancti au mot précédent. Mais cette manière d'abré-
1. Introduction, p. lxviii.
2. Voy. par exemple, dans mon édition, p. 144-148, 167, 168, 169, 196-200,
256-258, 258-261.
3. Introduction, p. lxvii.
4. P. 56, var. a de mon édition.
5. Ibid., p. 240 e. 248 NOUVELLES RECHERCHES SUR LE TEXTE
ger le mot sanctus ne se rencontre point dans les manuscrits
anciens. » Et en effet, dans D, Y s, abréviation de sancta, san
ctus, en ces deux endroits (et ailleurs aussi) est lié par un trait
de plume au mot précédent (fol. 195 v°, 240 v°), d'où l'erreur
de A qui se révèle copiste inintelligent1.
Au chapitre i du livre I2, la variante Azarico de A (au lieu
de Alarico) s'explique quand on considère la forme que D a
donné à l dans ce mot3. Au chapitre vi, A porte in impetu, au
lieu de cum impetuk : c'est que dans D5, le c et le premier trait
de Vu sont cachés par une légère tache, ce qui permet de lire
in à un lecteur peu attentif. La faute obseruat quelques lignes
plus bas6, au lieu à'obsecrat, s'explique on ne peut mieux par
l'aspect de D, où le c a la forme d'un r et IV d'un v. De même
l'incompréhensible nost (au lieu de non post) au livre I, c. 137.
De même consecrante (au lieu de conservante)* . Le mot kym-
bae est écrit Kymbae9, comme s'il s'agissait d'un nom propre,
dans A (et Sp. 1) : c'est que dans D, l'initiale a l'aspect d'une
majuscule. Plus loin, exprimens de Aw (au lieu de reprimens)
se comprend si on se reporte à l'aspect graphique de ce mot
dans D 11. De même viui12 (au lieu de unum). De même Roschi-
nus (au lieu de Koschinus)^ . De même diuini (au lieu de
diurni)^; alterae (au lieu à'Alteiae)Vo. De même abuscliis (au
lieu de abusïbus) 16.
Certains mots de D sont omis par A, parce qu'ils figurent
dans D en interligne. Ainsi saga de pallior' . _
1. Cf. Amoves Richarii (p. 53, var. d).
2. P. 7, var. d de mon édition.
3. Fol. 184 v°.
4. P. 16, var. f.
5. Fol. 187 r.
6. P. 16, var. i.
7. P. 24, var. a.
8. P. 25, var. a.
9. P. 28, var. b.
10. P. 29, var. c.
11. Fol. 190 v\
12. P. 45, var. b. Cf. D, fol. 194 r.
13. P. 220, var. a, b. Cf. D, fol. 235 v».
14. P. 21, var. b. Cf. D, fol. 188 V.
15. P. 28, var. f. Cf. D, fol. 190 r.
16. P. 90, var. d. Cf. D, fol. 204 v\
17. P. 69, var. C. Cf. D, fol. 198 v°. LA CHRONIQUE DE l' ABBAYE BE SAINT-RIQUIER. 249 DE
Enfin, la conjecture émise autrefois1 qu'une phrase du cha
pitre il du livre II a été sautée par A, par suite d'un bourdon
occasionné par le mot monacho, trouve sa confirmation : dans
Z), au fol. 199 recto, ce mot est écrit deux fois, le second exac
tement au-dessous du premier.
Une chose étonne cependant. Il est évident, après ce qui vient
d'être dit, que, dans A, la mention ex cod. ms. Mbliothecae
defuncti Pauli Petauii, se

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