Peintures byzantines de l Italie méridionale - article ; n°1 ; vol.12, pg 441-459
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1888 - Volume 12 - Numéro 1 - Pages 441-459
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1888
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Charles Diehl
Peintures byzantines de l'Italie méridionale
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 12, 1888. pp. 441-459.
Citer ce document / Cite this document :
Diehl Charles. Peintures byzantines de l'Italie méridionale. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 12, 1888. pp.
441-459.
doi : 10.3406/bch.1888.3967
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1888_num_12_1_3967PEINTURES BYZANTINES
DE L'ITALIE MÉRIDIONALE (1J
Planches VII, VIII, IX, X )
Les grottes érémi tique» de la région de Brindiei
I
Dans l'histoire de l'hellénisme en Italie, aussi bien que
dans celle du monachisme grec, la Terre d'Otrante tient une
place considérable. Par sa situation géographique, par les v
icissitudes de son histoire politique et religieuse, elle est en
effet étroitement liée aux destinées de l'Empire d'Orient, dont
elle fit partie intégrante durant plus de cinq siècles.
Située à l'extrémité la plus orientale de l'Italie méridionale,
séparée par un canal de faible largeur des rivages de l'Epire,
la Terre d'Otrante fut, au moyen âge comme dans l'antiquité,
le trait d'union naturel entre la péninsule hellénique et l'Ita
lie. C'est là qu'au VII lme siècle cherchèrent un refuge les moi
nes Basiliens fuyant la persécution des Iconoclastes; c'est là
qu'au IXme et au Xme siècle des colonies nombreuses furent
transportées du Péloponnèse par Basile I, Léon VI et Ni-
céphore Phocas. Plus tard, au XVme et au XVIme siècle, d'au
tres fugitifs trouvèrent dans cette région un asile: les Grecs,
les Albanais, désireux d'échapper à la domination ottomane,
(1) Voir Bull, de Corr. hellén., VIII, 264, et IX, 207.
BULL. DE CORRESP. HELLÉNIQUE, XII. «" 442 PEINTURES BYZANTINES
passèrent en grand nombre le canal d'Otranle; et aujourd'hui
encore, dans quelques villages de la province de Lecce, on
parle un dialecte fortement mélangé, ici de grec, là d'alba
nais (1).
Grâce à la place considérable faite dès le moyen âge à l'
élément byzantin dans la Terre d'Otrante, l'hellénisation delà
contrée fit de rapides progrès; les liens politiques et religieux
achevèrent et fortifièrent le succès de l'œuvre. Depuis le jour
où, sous le règne de Justinien, les Byzantins reconquirent sur
les Goths la péninsule italienne, jusqu'au moment où, à la fin
du Xlme siècle, ils en furent définitivement chassés par la
conquête normande, jamais les empereurs d'Orient ne virent
supplanter par un pouvoir rival leur autorité dans la. Terre
dOtrante. Les princes lombards purent bien conquérir Ta-
rente et Brindisi, toujours les souverains de Constantinople
gardèrent un pied dans la péninsule à Otrante ou à Gallipoli,
c'est de là qu'ils partirent pour réparer leurs défaites et éten
dre parfois leur autorité jusque sur le duché de Bénéveut.
C'est dans cette partie de l'Italie que s'élevèrent les plus gran
des villes du thème de Lcm go bardie, Otrante, Gallipoli, Brin
disi, dont Constantin Porphyrogénète vantait au Xn:e siècle
l'importance; c'est là aussi que les Grecs s'appliquèrent à éta
blir le plus solidement leur influence, et ils surent, avec une
habileté singulière, faire servir la religion à leur dessein.
Depuis le jour où la nouvelle hérésie de Léon l'Isaurien dé
tacha de la dépendance de Rome et soumit au patriarcat de
Constantinople les trois sièges métropolitains de Ileggio et S.
Severino en Calabre,et d'Otrante dans la Pouille,jusqu'au mo
ment où la conquête normande rétablit dans ces contrées l'au
torité pontificale, le rite grec fleurit incontesté dans la région
qui nous occupe, surtout lorsque, vers la fin du Xrae siècle,
(1) Cf. Aar, Note sloriche sulla Terra d'Olranlo, (Arch. Stor. ItaL, série -4,
VI, 101 et IX, 260, 61). Cf. aussi Morssi, Studi sui dialetti greci délia Terra
d'Otranto. Aujourd'hui encore les habitants du pays se souviennent de cette
différence de race, et j'ai pu, par des expériences personnelles, constater la
profonde distinction faite, pour la langue et les mœurs, entre Grecs et Latins. .,. ι
HëUocf. Du/ard ilcUo,,.lJuJar<{{,i,.Pc. .
(AL
II,- lu,,,. Dn/nirlin. h PEINTURES BYZANTINES 443
Nicéphore Phocas eut absolument proscrit l'usage du rite la-
lin dans l'Italie byzantine (1). Sous la main du Métropolitain
grec d'Otrante, chef religieux de la province, le culte des saints
grecs se propagea dans la Terre d'Otrante (2), les abbayes de
moines basiliens se multiplièrent dans le pays, et les prati
ques de la religion orientale s'y établirent avec tant de force
qu'ici encore le rite grec subsista bien longtemps après la
ruine de la domination byzantine (3). Les papes redevenus
souverains spirituels de la région, les princes normands et les
rois angevins ses maîtres temporels, eurent beau faire une
guerre sans trêve aux évoques grecs et aux moines basi
liens (4), supprimer les diocèses, remettre les couvents aux
mains des Bénédictins; les habitants résistèrent, et pendant
longtemps, l'église latine dut tolérer à côté d'elle une église
orientale régulièrement constituée (5). Au XVlmc siècle encore
le rite oriental était florissant dans la péninsule, et bien qu'au
XVHine et au XVIIIrae siècle il ait graduellement perdu presque
toute importance (6), pourtant il a laissé jusqu'à notre épo
que quelque souvenir dans les pratiques religieuses des églises
de Brindisi, de Galatone et de Nardo (7).
Ce fut surtout grâce aux institutions monastiques qu'il se
perpétua dans la région. Nulle part en effet les moines basi
liens ne s'établirent en plus grand nombre, nulle part ils ne
fondèrent de plus florissants établissements. Dans l'île de S.
André en face de Brindisi, à Corigliano, à Fulcignano près de
Galatone, à Gallipoli, à Cosole, près de Copertino, à Nardo,
à S. Nicolas de Casole, près dOtrante, en bien d'autres lieux
encore ils avaient des couvents importants (8). Dès le 1X"1C
siècle, ils fondé à Nardo une école grecque, à côté de
(!) Liutp rand i legalio, 62.
[i) Aar, Iqc. cit., Arch. Stor., VI, MO.
(3) Ibid., VI, 305 sqq.
(4)VI, 100, 101.
(5) Aar., loc. cil-, VI, 308.
(6) Ibid., VI, 316.
(7)VI, 108, IX 237.
(*) Ibid., VI, 317. 444 PEINTURES BYZANTINES
laquelle s'élevèrent bientôt celles de Galalina et d'Otrante,
encore florissantes au Xllllie siècle. Leur monastère de S. Ni
colas di Casole près d'Otrante possédait une des plus riches
bibliothèques de manuscrits grecs qu'il y eût en Occident.
Fondé dès le VIme siècle, et peut être antérieur au fameux mo
nastère Vivan'ense de Cassiodore, auquel il ne le cède pas en
importance, le couvent de S. iNicolas était encore florissant
au XVme siècle, et jusqu'au jour où l'abbaye devint la proie
des Turcs (1480), elle fut, pour toute la Terre d'Otrante, non
seulement un centre d'activité religieuse, mais le foyer vérita
ble de la culture intellectuelle et des études classiques (1).
Autour de ces grands établissements monastiques, comme
aujourd'hui encore autour des grands couvents de l'Athos, se
groupaient des communautés de moindre importance, et des
laures érémitiques, où les ascètes de l'ordre de S. Basile cher
chaient une retraite plus sûre contre les troubles du monde.
Dès les premiers temps de l'institution monastique, les fon
dateurs des grands couvents de l'Orient avaient recherché
pour leurs moines le désert et la solitude; beaucoup des grands
établissements religieux, de l'Egypte ou de la Palestine se fo
rmèrent ainsi de cellules creusées au flanc des rochers, et Cas-
sien déjà nous parle de ces moines du Vme siècle, qui tantôt,
vivant seuls dans leur grotte, s'appliquaient par de sévères
mortifications à atteindre la perfection, et tantôt, réunis en
une petite communauté, formaient ce qu'on appelait une laure.
Chaque laure était un groupe de cellules creusées dans un lieu
sauvage et désert; chacune de ces habitations servait de re
traite à un religieux, qui y v

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