Pour une analyse comparative des systèmes politiques méditerranéens  - article ; n°4 ; vol.27, pg 557-581
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Description

Revue française de science politique - Année 1977 - Volume 27 - Numéro 4 - Pages 557-581
IN FAVOUR OF A COMPARATIVE ANALYSIS OF MEDITERRANEAN POLITICAL SYSTEMS, by JEAN LECA The object is to ask general political science questions about specific issues concerning the Mediterranean region and, above all, to seek to discover why and how given types of legitimation allow certain actors to play certain roles by manipulating representational models which are either present or emerging in a society, and how these processes crystallize into institutions or, on the contrary, degenerate into « collective behaviour forms ». The object of comparative research ought, therefore, to concern global political systems, i.e. the combinaison of norms, mechanisms and institutions which allocate authority, appoint leaders, settle conflicts and define the principles observed in distributing ressources to the different sectors of society. [Revue française de science politique XXVII (4-5), août-octobre 1977, pp. 557-581.]
POUR UNE ANALYSE COMPARATIVE DES SYSTÈMES POLITIQUES MÉDITERRANÉENS, par JEAN LECA II s'agit de poser, à propos de problèmes précis de la région méditerranéenne des questions générales de science politique et, avant tout, de chercher à savoir pourquoi et comment tels types de légitimation permettent à certains acteurs de jouer certains rôles en manipulant les modèles de représentation présents ou émergeant dans une société, et comment ces processus se cristallisent en institutions ou, au contraire se défont en « comportements collectifs ». L'objet d'une recherche comparative devrait donc concerner les systèmes politiques globaux, c'est-à-dire l'ensemble des normes, mécanismes et institutions attribuant l'autorité, désignant les leaders, réglant les conflits et définissant les principes d'allocation de ressources aux différents secteurs de la société. [Revue française de science politique XXVII (4-5), août-octobre 1977, pp. 557-581.]
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 9
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Jean Leca
Pour une analyse comparative des systèmes politiques
méditerranéens
In: Revue française de science politique, 27e année, n°4-5, 1977. pp. 557-581.
Résumé
POUR UNE ANALYSE COMPARATIVE DES SYSTÈMES POLITIQUES MÉDITERRANÉENS, par JEAN LECA
II s'agit de poser, à propos de problèmes précis de la région méditerranéenne des questions générales de science politique et,
avant tout, de chercher à savoir pourquoi et comment tels types de légitimation permettent à certains acteurs de jouer certains
rôles en manipulant les modèles de représentation présents ou émergeant dans une société, et comment ces processus se
cristallisent en institutions ou, au contraire se défont en « comportements collectifs ». L'objet d'une recherche comparative devrait
donc concerner les systèmes politiques globaux, c'est-à-dire l'ensemble des normes, mécanismes et institutions attribuant
l'autorité, désignant les leaders, réglant les conflits et définissant les principes d'allocation de ressources aux différents secteurs
de la société.
[Revue française de science politique XXVII (4-5), août-octobre 1977, pp. 557-581.]
Abstract
IN FAVOUR OF A COMPARATIVE ANALYSIS OF MEDITERRANEAN POLITICAL SYSTEMS, by JEAN LECA
The object is to ask general political science questions about specific issues concerning the Mediterranean region and, above all,
to seek to discover why and how given types of legitimation allow certain actors to play certain roles by manipulating
representational models which are either present or emerging in a society, and how these processes crystallize into institutions
or, on the contrary, degenerate into « collective behaviour forms ». The object of comparative research ought, therefore, to
concern global political systems, i.e. the combinaison of norms, mechanisms and institutions which allocate authority, appoint
leaders, settle conflicts and define the principles observed in distributing ressources to the different sectors of society.
[Revue française de science politique XXVII (4-5), août-octobre 1977, pp. 557-581.]
Citer ce document / Cite this document :
Leca Jean. Pour une analyse comparative des systèmes politiques méditerranéens . In: Revue française de science politique,
27e année, n°4-5, 1977. pp. 557-581.
doi : 10.3406/rfsp.1977.393737
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1977_num_27_4_393737POUR UNE ANALYSE COMPARATIVE
DES SYSTÈMES POLITIQUES
MÉDITERRANÉENS *
JEAN LECA
LES régions méditerranéennes ne constituent pas une zone homog
ène dont l'étude comparative s'impose d'emblée. Les régimes
politiques ne sont pas semblables, les contextes culturels sont
divers, il est pratiquement impossible de marquer des étapes commune à
leur histoire (à l'exception relative des pays de l'Afrique du Nord). Il
serait bien sûr tentant d'identifier quelque part un « ordre social médi
terranéen », sorte de programme enfoui dans les profondeurs de groupes
primaires : une famille, un village et bien sûr des cousins, peut-être une
bourgeoisie dont on retrouverait les manifestations dans différents con
textes politiques traditionnels ou modernes. Quelques tentatives ont été
faites dans ce sens : notamment dans l'étude des valeurs culturelles et de
l'organisation de la famille1. Elles sont plutôt moins convaincantes que
les essais inverses opposant l'Europe latine au monde musulman, ou
contrastant les relations entre doctrine officielle et sectes dans l'islam et
le christianisme2. On peut légitimement refuser, par conséquent, de con
sidérer cette zone comme un objet d'études empirique et il est peut-être
* Ce texte est la version révisée et développée d'un rapport introductif à l'atelier sur
« le développement politique dans les régions méditerranéennes », tenu à Berlin dans le
cadre du Consortium européen de recherche politique, en avril 1977.
1. Peristiany (J.G.) éd., Honour and shame. The values of Mediterranean society,
Londres, Weidenfeld et Nicholson, 1965. Tillion (Germaine), Le harem et les cousins,
Paris, Le Seuil, 1966.
2. Gellner (Ernest), « Sanctity, puritanism, secularization and nationalism in North
Africa. A case study >> in Peristiany (J.G.) éd., Contributions to Mediterranean sociology,
La Haye, Mouton, 1968, pp. 31-48. Wolf (Eric), « Society and symbols in Latin Europe
and in the Islamic Near East. Some comparisons », Anthropological quarterly, 42, 3,
1969, pp. 287-301.
557 Jean Leca
plus fructueux de la découper géographiquement en opposant, par exemp
le, l'Europe du Sud au Moyen-Orient, ou encore en adoptant des
objets d'études non géographiques comme, par exemple, les régimes
autoritaires.
De bons arguments militent cependant pour une autre attitude, qu'il
s'agisse de rapprochements opérés entre des partis politiques appartenant
aux différents pays de la région (PC espagnol et italien, contact entre le
parti communiste italien et le Front de libération algérien, puis la
gauche française et l'Algérie) ou de transmissions idéologiques fugaces
mais surprenantes (par exemple, entre le Conseil de la révolution portu
gais et son aîné algérien). Ceci n'est bien sûr qu'anecdote mais, plus
généralement, on peut considérer la Méditerranée comme une scène poli
tique permettant d'observer certains types de relations sociales à l'inté
rieur des systèmes nationaux et entre les systèmes nationaux et la scène
internationale. C'est parce que la Méditerranée n'a pas de matrice
sociale commune et qu'il est impossible de construire un idéal-type du
système politique méditerranéen qu'elle est intéressante : des peuples de
diverses sortes sont en contact fréquent ou épisodique depuis des milliers
d'années et ont mutuellement modelé leurs comportements sociaux. Il
peut être alors fécond de cumuler ou du moins juxtaposer des obser
vations qui peuvent conduire à quelques généralisations empiriques inté
ressant l'ensemble de la collectivité scientifique3.
Plus précisément, plusieurs problèmes intéressants sont portés au pre
mier plan par l'actualité méditerranéenne : le changement dans les hié
rarchies sociales tel qu'il se manifeste, par exemple, en Egypte, en Algér
ie ou en Espagne ; les adaptations et les changements des régimes polit
iques (par exemple, en Espagne, au Portugal, en Italie mais aussi au
Maghreb dans son ensemble). Ces changements dans la conjoncture hi
storique vont de pair avec des dans notre manière d'analys
er et de conceptualiser les problèmes. Ainsi, l'analyse des hiérarchies
sociales est, en général, fondée sur deux grandes propositions : 1. L'idée
qu'il existe une seule société à l'intérieur des frontières nationales ou,
plus généralement, à l'intérieur des frontières d'un ensemble politique
avec la conséquence que les hiérarchies, résultant des processus de diffé
renciation et d'évaluation, sont des hiérarchies « nationales ». Cela
implique que l'inégalité peut difficilement être analysée en terme de stra
tification sociale internationale (sauf en opposant nation riche et nation
3. Cf., par exemple, Davis (J.), People of the Mediterranean. An essay in comparat
ive social anthropology, Londres, Routledge et Kegan Paul, 1977. Gellner (Ernest),
Waterbury (John) éd., Patrons and clients in Mediterranean societies, Londres, Duck
worth, 1977.
558 Pour une analyse comparative...
pauvre, ce qui est pertinent au plan des statistiques et fondamental aux
plans idéologique et diplomatique, comme le montre l'actuel « dialogue
Nord-Sud », mais non pertinent pour analyser la hiérarchie des groupes
sociaux). 2. Cela implique aussi que chaque société nationale a une per
ception non ambiguë de la signification des différentes inégalités en
terme de statut, de classe, et de pouvoir politique. Une culture commune
est postulée à l'intérieur de chaque société, que celle-ci soit exprimée en
termes de « consciences de classe », d'opposition de « groupes de sta
tut », ou d'hégémonie d'une idéologie dominante. Les sciences sociales
tiennent, par conséquent, pour communément acquis qu'il existe des
correspondances évidentes entre les positions de pouvoir politique, de
statut et de classe, de telle façon

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