Problèmes de topographie urbaine et d histoire religieuse - article ; n°1 ; vol.3, pg 143-188
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Description

Bulletin de correspondance hellénique. Supplément - Année 1976 - Volume 3 - Numéro 1 - Pages 143-188
46 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1976
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Problèmes de topographie urbaine et d'histoire religieuse
In: Bulletin de correspondance hellénique. Supplément 3, 1976. pp. 143-188.
Citer ce document / Cite this document :
Problèmes de topographie urbaine et d'histoire religieuse. In: Bulletin de correspondance hellénique. Supplément 3, 1976. pp.
143-188.
doi : 10.3406/bch.1976.5096
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0304-2456_1976_sup_3_1_5096CHAPITRE VI
PROBLÈMES DE TOPOGRAPHIE URBAINE
ET D'HISTOIRE RELIGIEUSE
A lire les quelques notices consacrées ici ou là à Hyettos, on se persua
derait aisément qu'il ne s'agissait que d'une forteresse isolée433, toutes
les maisons étant sur la hauteur et la ville se confondant en somme avec
l'acropole. La réalité pourtant, telle qu'elle apparaît d'emblée à l'obser
vateur, est bien différente. Si c'est la colline d'Hagios Athanasios qui
attire d'abord son regard, il ne tarde pas en effet à être frappé par la
présence, au pied méridional de cette éminence, d'un assez vaste espace de
terrain plat (fig. 78) : ne serait-ce pas le site tout désigné d'une ville basse ?
Pour vérifier cette hypothèse, il lui suffît d'avoir la curiosité de le parcourir,
car les vestiges antiques — blocs taillés et tessons de céramique — partout
y abondent. Mais s'il veut après cela se faire une idée, même très approximat
ive, de la ville qu'habitaient les Hyettiens, avec ses monuments et ses
sanctuaires, il lui faudra peut-être, comme à nos lecteurs, un peu d'imagi
nation !
Étendue et aspect actuel de la ville basse
Nombreux sont sur tout le site, et notamment aux abords de la chapelle
d'Hagios Nikolaos, qui en occupe l'extrémité Sud, les blocs de calcaire,
en général polygonaux, qu'on peut sans risque d'erreur attribuer à un
rempart. Mais il ne semble pas qu'il y ait eu à Hyettos une autre enceinte
que celle de l'acropole, décrite dans notre chapitre III. En effet, outre que
l'absence dans la plaine de tout vestige in situ d'une telle construction
(433) Cf., par exemple, P. Roesch, Thespies, p. 58 : * La forteresse de Hyettos est surtout
connue par la précieuse série des catalogues militaires gravés sur les remparts de la citadelle
bâtie au vie siècle ». De même, la seule fois qu'Hyettos est, sauf erreur, mentionnée par R. Martin
(L'urbanisme dans la Grèce antique [1956], p. 191 ; sur l'occasion de cette mention, voir ci-dessous,
p. 234), c'est pour être qualifiée de « petite place forte », comme Abai. Il nous semble qu'elle
n'est pas davantage place forte ou forteresse que n'importe quelle ville de Béotie, grande ou petite. ,
144 HYETTOS DE BEOTIE ÎBCH Suppl III
Fig. 78. — L'acropole et le site de la ville basse, vus du Sud-Ouest
(la chapelle d'Hagios Nikolaos se voit tout à droite).
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S
Fig. 79. — La cascade au Sud de la chapelle d'Hagios Nikolaos. LA VILLE BASSE 145 1976]
serait alors surprenante434, on comprendrait mal que le parement externe
du rempart de l'acropole n'ait conservé aucune trace de jonction avec
cette hypothétique muraille. Quoiqu'il en soit, on est ici privé du secours
que fournit d'ordinaire le tracé de l'enceinte urbaine pour la délimitation
de la surface habitée. Force est donc de se rabattre sur d'autres indices
archéologiques et sur les données de la topographie; en fait, ces dernières
permettent presqu'à elles seules de déterminer l'étendue de la ville basse.
Comme nous l'avons déjà fait observer435, un des principaux avantages
du site d'Hyettos devait, aux yeux des Anciens, résider dans l'existence
d'une source pérenne, dont Lolling, en voyageur attentif, avait noté
l'importance438. Or, cette source — ou plutôt, sans doute, ces sources,
car l'eau est un peu partout en ce pied Est de la colline d'Hagios Athanasios
— donne naissance à un ruisseau qui a modelé les abords méridionaux
de la future acropole d'une façon très propice à l'implantation d'une
cité : de son point de départ à la région qui s'étend immédiatement au
Sud de la chapelle d'Hagios Nikolaos, le cours d'eau, s'infléchissant progres
sivement vers l'Ouest, décrit un quart de cercle presque complet, de
sorte que son lit, de plus en plus encaissé, dut toujours marquer la limite
de la ville basse à l'Est et au Sud-Est; rien n'indique en tout cas que ce
ravin, véritable fossé naturel, ait jamais été franchi par l'agglomération
urbaine. Visible, même de loin, en toute saison437, c'est en été que la ceinture
dont le site est ainsi entouré sur plusieurs centaines de mètres apparaît
le plus nettement : car alors fleurissent les lauriers-roses qui se pressent le
long des rives du ruisseau.
Mais peu après la petite cascade (fîg. 79) qu'on découvre en contrebas
de la chapelle d'Hagios Nikolaos — cascade dont le seul murmure apporte
déjà, au plus fort de l'accablante canicule béotienne, un rafraîchissement!
— le ruisseau fait un coude : au lieu de poursuivre vers l'Ouest, il s'éloigne
définitivement de l'acropole et part vers le Sud, en direction de la chapelle
d'Hagia Sophia (on la distingue à gauche de celle d'Hagios Nikolaos sur
la photographie de la fig. 78), puis de la plaine de Pavlo, qu'il n'atteint
d'ailleurs pas ou plus, presque toute son eau ayant été auparavant captée
pour pourvoir aux besoins de ce village, et le reste se perdant au fond
d'un vallon pierreux. Cela a pour conséquence qu'à partir de la chapelle
(434) II est vrai que l'état présent du site, dont nous traitons ci-après, pourrait éventuelle
ment l'expliquer, encore que nous ayons de la peine à croire que l'accumulation des terres en
certains points et l'érosion en d'autres aient réussi à faire disparaître complètement un ouvrage
auquel on serait obligé d'accorder une longueur d'au moins 500 m. Il nous paraît plus facile
d'admettre que les blocs en question proviennent tous de l'enceinte de l'acropole, si éloignés
qu'ils puissent en être parfois.
(435) Voir ci-dessus, p. 45.
(436) « Urbaedecker » (cf. supra, n. 21) : « Dem Hugel von Hagios Athanasios sudlich gegen-
uber liegt an dem sich zu einem Revma hinabziehenden Abhang eine reiche Quelle, nur wenig
Minuten entfernt ».
(437) Nous avons vu le site à toutes les époques de l'année ou peu s'en faut : en février (1972),
avril (1972), juillet (1973, 1974 et 1975), octobre (1973) et novembre (1972 et 1974). 146 hyettos de béotie [BCH Suppl III
d'Hagios Nikolaos les limites de la ville basse, cessant désormais d'épouser
le tracé du ravin, deviennent plus difficiles à fixer. Au Sud-Ouest et à
l'Ouest du site s'étend en effet un assez vaste champ dépourvu d'accident
notable et c'est peu à peu seulement qu'à ce succède le terrain
mouvementé et buissonneux qui sépare Hyettos du village de Loutsi.
Il est cependant permis d'affirmer, d'après la manière dont se répartissent
en surface les vestiges archéologiques, et notamment la céramique438,
indice en général sûr, qu'au delà d'une ligne allant des abords occidentaux
de la chapelle en question à la maison en ruine située au pied Sud-Ouest de
l'acropole439 les constructions devaient se faire rares. Le périmètre de la
ville basse affectait donc vraisemblablement la forme d'un triangle curvili
gne légèrement aplati dont le long côté était constitué par le flanc méridional
de l'acropole; au vu des dimensions de celle-ci, qui ont été exactement
calculées (voir plan fîg. 9), sa superficie peut être évaluée à une dizaine
d'hectares.
L'espace ainsi délimité est aujourd'hui totalement inhabité, mais
il n'est pas laissé à l'abandon : les paysans de Pavlo, depuis longtemps
déjà sans doute, y cultivent des céréales. Pour cela, il leur a fallu employer
à la construction de murettes informes — quand ils n'en ont pas fait tout
simplement des tas en plein champ — les pierres jonchant le sol. Ils ont dû
alors, et à chaque labour, écrêter ou même anéantir bien des murs antiques,
ce qui explique qu'à l'heure actuelle il y en ait si peu qui apparaissent
en surface : c'es

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