Quelques trouvailles inédites de l'Age du Bronze dans la Saône et le Doubs - article ; n°3 ; vol.64, pg 773-784

L. Bonnamour

Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1967 - Volume 64 - Numéro 3 - Pages 773-784
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: BULLETIN_DE_LA_SOCIETE_PREHISTORIQUE_FRANCAISE
• Publié le: 01 janvier 1967
• Nombre de lectures: 12
• Langue: Français
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Extrait

Louis Bonnamour
Quelques trouvailles inédites de l'Age du Bronze dans la Saône
et le Doubs
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1967, tome 64, N. 3. pp. 773-784.
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Bonnamour Louis. Quelques trouvailles inédites de l'Age du Bronze dans la Saône et le Doubs. In: Bulletin de la Société
préhistorique française. 1967, tome 64, N. 3. pp. 773-784.
doi : 10.3406/bspf.1967.4141
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1967_hos_64_3_4141Bulletin de la Société préhistorique française, Tome LXIV, 1967.
Quelques trouvailles inédites
de l'Age du Bronze
dans la Saône et le Doubs
PAR
L. BONNAMOUR
Mon ambition, en rédigeant cette note, n'est pas de réaliser un
inventaire régional des découvertes de l'âge du bronze comme ceux
de M. l'Abbé Nouel pour le département du Loiret (1), ou de P.
Abauzit pour celui de l'Allier (2). Mon seul désir est, poursuivant en
cela la voie tracée par le regretté L. Armand-Calliat (3), de faire
connaître quelques objets de bronze découverts en Chalonnais au
cours des dragages de la Saône et du Doubs.
— Epée à soie plate (fig. 1, n° 1). Cette épée fut trouvée dans le
Doubs à quelques centaines de mètres en aval du « barrage » de
Pontoux (S.-et-L.), à environ 8 km en amont du confluent de la
Saône et du Doubs. Un pont antique, peut-être romain (?), paraît
avoir existé à cet endroit. Selon le témoignage des dragueurs, de
nombreuses trouvailles d'ojets de bronze attesteraient également
l'existence d'un gué protohistorique. L'épée de Pontoux, longue de
685 mm, est pourvue d'une soie plate avec deux rivets et deux
échancrures de fixation. La section de la lame est losangique et les
bords ont été biseautés par affûtage. La forme de cette arme
l'apparente fortement aux épées du groupe Monza (4), bien que sa
lame ne soit pas rectiligne mais aille en se rétrécissant régulière
ment jusqu'à la pointe. Cette dernière, assez aiguë, fut brisée lors
de la découverte, mais a heureusement été conservée. Les deux faces
de l'épée sont en outre recouvertes d'un fort dépôt d'oxyde de fer.
Probablement Bronze Final I.
Musée de Chalon-sur-Saône.
— Hache à ailerons médians (fig. 1, n° 2). Sa provenance est
la même que celle de l'épée précédente. Longue de 200 mm pour
une largeur au tranchant de 46 mm et un poids de 845 g, cette
hache a une forme rectangulaire. Les ailerons sont pratiquement
jointifs et le talon présente une petite échancrure circulaire, très
régulière. Remarquablement bien conservée, elle porte une légère
patine vert-de-gris. Bien que de dimensions très légèrement infé
rieures, cette hache est tout à fait comparable à un exemplaire
provenant des dragages de la Loire près d'Orléans (5), à la hache
de Chapeau (6), ou à une autre, trouvée dans la Saône à Lyon (7). SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 774
J. Déchelette, se référant aux associations observées dans les
sépultures d'Allemagne du Sud, classait ce type de hache au Bronze
III (8). Observons cependant que les haches à ailerons médians font
défaut dans les sépultures du Bronze Moyen de Haguenau. C'est
en fait à la phase D de Reinecke, soit au Bronze Final I (= Phase
Préliminaire des Champs d'Urnes de Kimmig), qu'il faut rapporter
la hache de Pontoux.
Musée de Chalon-sur-Saône.
— Hameçon d'Allériot (fig. 1, n° 3). Il fut trouvé dans la Saône
à une dizaine de kilomètres en amont de Chalon. Cet hameçon a
été obtenu par martelage à partir d'une tige de bronze de section
rectangulaire (4 mm X 3,5 à l'endroit où a été dessinée la section).
La partie supérieure de la tige, aplatie, porte six légères encoches
disposées en quinconce pour assurer une bonne fixation du fil. La
pointe est pourvue d'une barbelure très aiguë. La longueur de
l'hameçon, qui atteint 119 mm, n'a cependant rien d'exceptionnel. Il
s'agit là de la longueur moyenne des quatre hameçons du Musée
de Chalon trouvés dans la Saône et dont le plus grand atteint
152 mm. Un autre, trouvé également dans la Saône, en Côte-d'Or,
et figuré par L, Marchand (9), mesure 163 mm. Toutefois, s'il
semble que de tels hameçons n'aient pas été rares, la majorité
devait avoir des dimensions plus restreintes si l'on en juge par les
onze exemplaires représentés par L. Bidault de Grésigny (10). Bien
que ce genre d'instrument se prête assez mal à une typologie
précise, son abondance dans les palafittes et notamment au lac du
Bourget où 144 exemplaires avaient été dénombrés par Perrin dès
1875, permet avec vraisemblance de l'attribuer au Bronze Final III.
Musée de Mâcon.
— Epingle à col renflé (fig. 2, n° 1). La provenance exacte de
cette épingle n'est pas connue. Elle fut découverte dans un tas de
sable dragué dans la Saône entre Calon et Verdun-sur-le-Doubs. Sa
longueur est de 260 mm, son col, très légèrement renflé, porte la
trace de sillons parallèles gravés. La tête, à l'origine conique, est
aplatie et de petites dimensions. Le diamètre de la tige est irrégulier
et l'ensemble donne l'impression d'un produit de qualité médiocre.
La forme de la tête, celle du col ainsi que le décor de ce dernier,
permettent cependant de dater cette épingle du Bronze Moyen (11).
Collection L.
— Epingle à collerettes (fig. 2, n° 2). Elle fut trouvée dans la
Saône à hauteur du hameau de Bougerot, commune de Gergy (S.-
et-L.), entre les kilomètres 155 et 156 (12). La longueur de la tête
est de 94 mm pour une longueur totale de 237 mm. La tige est très
effilée, le col, fusiforme, constitué par vingt collerettes fixes dont
le diamètre varie de 10 à 20 mm. La tête, évasée, est circulaire et
son est de 28 mm. La présence de grains de sable agglo
mérés entre les collerettes rend difficile la pesée exacte de cette
épingle. Son poids peut cependant être estimé à une centaine de
grammes. Il paraît difficile de voir dans cet objet simple épin
gle en raison de son poids et surtout de la disproportion existant
entre la tige et la partie supérieure qui constitue en fait une véri
table poignée. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 775
Fi«. 1. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 776
Quoi qu'il en soit et quel qu'ait pu être son usage exact,
l'épingle de Bougerot n'en est pas moins particulièrement remar
quable par sa forme comme par le nombre élevé et la disposition
de ses collerettes. Seule, l'épingle du dépôt de Clans (Alpes-Mari
times), présente le même nombre de collerettes (13). Bien que de
dimensions un peu plus réduites, cette dernière offre une ressem
blance frappante avec l'épingle de Bougerot. Notons qu'il s'agit de
la quatrième épingle de ce type trouvée en Chalonnais (14). Ces
épingles qui furent étudiées par Holste puis par W. Kimmig (15),
sont particulièrement caractéristiques de la phase préliminaire des
Champs d'Urnes (Bronze Final I).
Musée de Mâcon.
— Epingle à tête côtelée (fig. 2, n° 3). Elle fut draguée dans le
Doubs à une cinquantaine de mètres en aval de l'emplacement du
gué du « Chapot » sur la commune de Verdun. Longue de 225 mm,
cette épingle est constituée par une tige très régulière dont la partie
supérieure possède 12 petites côtes en relief. Le diamètre de la tête
au niveau de la dernière côte est de 7 mm alors que celui de la tige
est de 4 mm sous la tête. Une épingle analogue, découverte dans la
Saône près de Chalon, a été publiée voici quelques années par
L. Armand-Calliat (16). Une autre provient du tumulus de la
Combe-Bernard à Magny-Lambert (Côte-d'Or) et appartenait à une
sépulture sous tumulus du Bronze Moyen (17). J.-P. Millotte voit
dans ce type d'épingle un produit de diffusion caractéristique de
la région de Haguenau à la fin du Bronze Moyen (18). Epingle <