H. de Lubac. Exégèse médiévale : les quatre sens de l Écriture  ; n°2 ; vol.158, pg 204-219
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Revue de l'histoire des religions - Année 1960 - Volume 158 - Numéro 2 - Pages 204-219
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Publié le 01 janvier 1960
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Langue Français
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Extrait

René Roques
H. de Lubac. Exégèse médiévale : les quatre sens de l'Écriture
In: Revue de l'histoire des religions, tome 158 n°2, 1960. pp. 204-219.
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Roques René. H. de Lubac. Exégèse médiévale : les quatre sens de l'Écriture. In: Revue de l'histoire des religions, tome 158
n°2, 1960. pp. 204-219.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_1960_num_158_2_9102204 REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS
Nous ne pouvons développer ici ces vues. Nous en avons amorcé
l'étude ailleurs et il faudrait encore un gros travail pour leur donner
consistance. Mais jusqu'ici elles nous ont paru se confirmer, dans leurs
grandes lignes, chaque fois que les documents étaient étudiés d'un peu
près. Aussi, loin de mépriser l'amas de faits que les auteurs de Culte
des souverains ont si diligemment brassés, nous sommes persuadés
qu'il faut les scruter et les regarder de plus près, mais sans se laisser
submerger par eux. C'est la pensée qui a guidé les quelques grandes
figures dont le contour se détache sur l'ensemble plus flou des personn
alités indécises, qu'il faut étudier. C'est la théologie qui est sous-
jacente à tous ces efforts finalement couronnés d'un tel succès. Plu-
tarque, sur Antoine, a utilisé des documents aujourd'hui perdus, qui
n'étaient pas aussi défavorables que les historiens occidentaux au
triumvir qui a joué la carte de l'Orient. La théologie du culte des
Ptolémées — du côté grec du moins — nous échappe en grande partie.
Mais a-t-on tout utilisé à fond ?
C'est de ce point de vue, pensons-nous que le problème s'éclairera
quelque peu. Une pareille institution, si elle n'avait eu en Grèce aucune
racine, n'aurait eu aucune chance de réussir. Mais se serait-elle déve
loppée, aurait-elle eu un succès si durable et si lointain, si elle n'avait
correspondu à un besoin profond et si elle n'avait eu un modèle mer
veilleux que l'on chercherait vainement ailleurs dans le monde ancien ?
François Daumas.
Henri de Lubac, Exégèse médiévale : les quatre sens de l'Écriture,
Première Partie, t. I et II, 712 p. (pagination continue), coll.
Théologie 41, Paris, Aubier, 1959.
« Le lecteur ne trouvera pas dans ce travail une histoire suivie.
Divers thèmes y sont abordés, dont on espère que la convergence appar
aîtra. Mais, sauf quand le propos l'exigeait, on n'a pas cherché à
reconstituer dans leur développement séculaire des séries complètes
de faits ou de textes, ni à déterminer toujours les têtes de ligne. L'ou
vrage ressortirait donc plus, dans son ensemble, à la sociologie de la
pensée qu'à son histoire, — si ce mot de sociologie n'était lui-même
impropre, évoquant une science toute objective, alors que l'auteur,
loin de prendre un recul par lequel il s'opposerait en quelque sorte à
son objet, conserve délibérément avec lui les liens qui l'en font soli
daire. En ce sens, il ne fait point œuvre de science « objective ». Mais
pareille constatation n'est de sa part ni un aveu ni l'imploration
d'une excuse. La conscience de la communauté de foi qui existe
entre lui et ceux dont il étudie la pensée peut bien l'empêcher, en un
certain sens, de voir son objet du dehors : elle doit lui permettre de
l'atteindre en son cœur et par là de le comprendre vraiment » (Pré
face, p. 20). Cette déclaration de méthode définit l'esprit de l'ouvrage. ANALYSES ET COMPTES RENDUS 205
Le R. P. H. de Lubac y présente, en effet, un état des constantes de
l'exégèse médiévale, plutôt qu'une histoire de ses variations, en inte
rrogeant surtout « les représentants moyens d'une tradition déjà cons
tituée » (ibid., p. 11). Il retrouve ainsi cet « univers mental » si parti
culier du haut Moyen Age chrétien occidental, non point à partir de
questions qui ne sont plus ou qui ne sont pas encore les siennes, mais
en le laissant, pour ainsi dire, se définir lui-même selon ses propres
lignes, avec son rythme et ses lois, avec son « axiomatique » et ses
« démonstrations », mais aussi avec sa foi et sa ferveur. De ce point
de vue, il apparaît nettement que la pensée et la vie du Moyen Age
chrétien sont, avant tout, le fruit d'une exégèse de l'Écriture. D'où
l'importance de cette exégèse et de ses procédés1.
Pour en aborder l'étude, l'historien ne peut négliger, à aucun
moment de sa tâche, la condition doctrinale et spirituelle qui fait
toute sa valeur : « L'exégèse chrétienne est une exégèse dans la foi ;
mais elle ne suppose pas les naïvetés qu'on lui a quelquefois imputées.
Prise en sa totalité, non dans ses détails ; dans sa substance, non dans
ses broderies, elle est un acte de foi dans le grand Acte historique qu
n'a jamais eu et n'aura jamais son pareil » (pp. 354-355). L'Incarnation,
le « Fait du Christ », sa place unique, universellement active et signif
icative dans l'histoire religieuse de l'humanité, constituent les axiomes
fondamentaux en fonction de quoi se sont développés ces douze
siècles d'exégèse. On ne saurait donc en ordonner l'étude ou en
comprendre la portée ailleurs ni autrement qu'autour de ce fait his
torique unique et central. Au sens le plus fort de cette expression,
l'exégèse chrétienne n'est et ne peut être que l'exégèse du Christ :
« L'exégèse croit en Jésus-Christ, qui donne leur sens aux
Écritures. Elle croit en Jésus-Christ qui a tout transformé et renouvelé.
En lui l'Écriture ancienne est « convertie » ; comme ceux qui en sont
maintenant les ministres, elle est une « nouvelle créature » (p. 355).
[...] Quelque souplesse qu'on apporte à le déterminer [le sens de
l'Écriture], quelque changement qu'on envisage à bon droit dans les
cheminements naturels propres à y conduire, on n'en peut éliminer
l'Esprit du Christ (p. 359). [...] Comme il est l'exégèse de l'Écriture,
Jésus-Christ en est aussi l'exégète. Il est véritablement, au sens actif
aussi bien que passif, le Logos : Christus qui solus intelligentiam Scripiu-
rarum aperil. C'est lui, lai seul qui nous l'explique, et en nous l'expl
iquant, il s'explique lui-même : Liber ipse aperil seipsum (pp. 322-323)2. »
1) Le K. P. de Lubac avait abordé, dans des études antérieures, plusieurs
aspects ou cas particuliers de ce même problème : voir, par ex., Sur un vieux dis
tique : la doctrine du « quadruple sens », dans Mélanges F. Cavallera, Toulouse,
1948, pp. 347-366 ; Hisioire et Esprit : V intelligence de V Écriture d'après Origène,
coll. Théologie 16, Paris, Aubier, 1950 ; A propos de l'Allégorie chrétienne, dans
Recherches de science religieuse, XLVII, 1959, pp. 5-43.
2) On trouvera, aux pages indiquées, les citations ou références qui fondent
cette interprétation de l'exégèse médiévale. Disons, une fois pour toutes, qu'il 206 REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS
Ces caractères marquent l'exégèse chrétienne de manière absolument
originale et irréductible. Aussi, malgré d'indéniables parentés dans
les exemples, les procédés littéraires ou les techniques philosophiques,
ne peut-on pas établir entre elle et les exégèses païenne ou juive des
rapprochements essentiels, puisque, ici et là, objets et normes diffèrent
radicalement1. Le P. de L. se refusera donc à tout comparatisme sur
le fond du problème, et il envisagera les caractères, l'évolution et
les modalités de l'exégèse médiévale à peu près. exclusivement dans
la tradition chrétienne, où elle s'est, en fait, constituée.
Les quatre sens de l'Écriture (Mire ou* histoire, allégorie, tropologie,
anagogie) sont définis dans ce distique cité par Nicolas de Lyre,
vers 1330 :
Liftera gesta docel, quid credas allegoria,
Moralis quid agas, quo tendas anagogia2.
Le P. de L. consacre les quatre derniers chapitres de son ouvrage
(chap. VII à X)-à leur étude directe et respective, tandis que les
six premiers traitent plutôt les problèmes commu

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