Remarques sur quelques noms de lieux des monnaies mérovingiennes. - article ; n°1 ; vol.28, pg 105-123
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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1867 - Volume 28 - Numéro 1 - Pages 105-123
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1867
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jules Quicherat
Remarques sur quelques noms de lieux des monnaies
mérovingiennes.
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1867, tome 28. pp. 105-123.
Citer ce document / Cite this document :
Quicherat Jules. Remarques sur quelques noms de lieux des monnaies mérovingiennes. In: Bibliothèque de l'école des chartes.
1867, tome 28. pp. 105-123.
doi : 10.3406/bec.1867.446188
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1867_num_28_1_446188REMARQUES
QUELQUES NOMS DE LIEUX
MONNAIES MEROVINGIENNES.
Une nomenclature comme celle que M. Anatole de Barthé
lémy a publiée récemment dans ce recueil *, est le meilleur
stimulant à donner aux recherches. En voyant tant de problèmes
proposés à la fois, on comprend de quel côté doit se diriger le
travail. La connaissance de la Gaule barbare résultera pour une
grande partie de la détermination précise des lieux où Гон а
battu monnaie sous les Mérovingiens. Mais comment arriver là?
Sur les sept cent vingt et un noms inscrits dans la liste, il faut en
compter six cents au moins dont l'application a été mal faite ou
n'a pas même été essayée : six cents inconnus, dont tel peut ne
plus exister, dont tel autre se rapportera également bien à deux,
à dix , à vingt dénominations de la topographie moderne.
Trouver, dans un cas, choisir dans l'autre, sera souvent au-
dessus des forces de la critique. C'est d'une circonstance fortuite
qu'il faudra attendre la solution.
Un travail d'ensemble ne saurait donc être utilement entre
pris pour le présent. La voie a besoin d'être préparée par les
efforts de beaucoup de personnes à la fois. Si chacun apporte
son concours , en faisant les remarques qui lui sont suggérées
1, Liste des noms de lieux inscrits sur les monnaies mérovingiennes, t. I (6l sé
rie) de la Bibliothèque de l'École des chartes.
III. (Sixième série.) 8 106
par un nom , en fournissant , pour être rapproché d'un autre
nom. , un texte , un fait dont il a mémoire , peu à peu s'
amasseront des matériaux à l'aide desquels les numismatistes,
avec la connaissance qu'ils ont des types et des styles, opéreront
d'une manière plus sûre.
Telle est l'idée qui me conduit à livrer à la publicité les
observations et les réminiscences qu'on va lire, bien qu'elles ne
soient à proprement parler que des notes ajoutées à chacun des
mots qui les ont fait naître.
Abinio. — On a proposé comme équivalent de ce nom Avi-
gneau (Yonne), qui n'est pas possible, parce que la terminaison
eau provient nécessairement d'une contraction de la liquide l.
Les Gesta pontificum aulissiodorensium prouvent en effet qu'Avi-
gneau s'est dit en latin Aguiniolum 1 . La terminaison on est la
seule qui convienne au dérivé ď Abinio, formé, ainsi que tous ses
analogues, sur l'un des cas obliques Abinionem ou Abinione.
Comme l'a, ayant la valeur d'une syllabe au commencement du
mot, a pu subir l'aphérèse, Abinione répondrait parfaitement à
l'un des nombreux Bignon, villages ou hameaux, que présente la
nomenclature topographique.
Aguwwa. — On peut rapprocher de ce nom celui d'une vi-
guérie du comté de Melgueil, vicaria Agonensis, citée dans une
charte de l'an 922 2, l'adjectif Agonensis répondant parfaitemen
au nom Agona ou Agunna. C'est cet adjectif qui a fourni le
nom français du lieu. Celui-ci s'appelle Agonès (Hérault), sans
doute parce que l'habitude aura prévalu de dire Agonensis villa
au lieu ď Agona.
Albewimo, AlbojVO. — Alby, Albon, Aubonne, proposés comme
équivalents, ne remplissent pas la condition, à cause de leur
désinence. Comme Aginnum a fait Agen, et Morvinnus Morvan,
il faut un nom français terminé de même en in ou an. Il n'en
manque pas : Alban ou Auban, Albin ou Aubin. Nous avons
plusieurs lieux de chacun de ces noms, aussi bien au Nord
qu'au Midi.
Alesto. — On s'est arrêté depuis Leblanc à regarder cet
ablatif comme l'équivalent à'Alelho, et Alelhum fut le nom pri
mitif de Saint-Malo. Mais il n'est guère possible qu'Alethum
1. Quantin, Dictionnaire topographique de l'Yonne, p. (h
2. Vaissète, Histoire de Languedoc, tom; II, preuves, col. 61. 107
se soit corrompu en Alestiim, tandis qu'il est certain qu'un
Alestum a existé. C'est sous ce nom que la ville d'Alais (Gard)
apparaît pour la première fois dans les textes au douzième
siècle 1 .
Аша yic[o]. — Ce lieu, laissé sans attribution, ne peut, s'il
existe encore et s'il a conservé son nom, s'appeler autrement que
Aulne ou ť Aulne. Il y a une commune du nom de Laulne dans
le département de la Manche. Je préférerais, à cause de son
importance historique, un autre Alna du diocèse de Cambrai, où
saint Ursmer établit, au septième siècle, un monastère dépendant
de l'abbaye de Lobbes 2. J'ignore quel est le nom actuel de ce
lieu. Si c'est Annœux, dans l'arrondissement de Cambrai, ou
Aulnoy, près de Valenciennes, noms qui apparaissent dans left
actes dès le onzième siècle, il faut admettre que Alna aura été
remplacé dans l'intervalle par l'un de ses composés Alnosum ou
Alnetum.
Abrianeco, Apriainco. — On a rapproché cette double forme
ďAbriac, de Chabrignac, de Chevry ; mais aucun de ces noms
n'est ici à sa place. Les terminaisons anecus, ancus, ont pu fléchir
de bien des manières; anc, ans, angue, ange-, anche, agne, argue,
enc, ens, ergue, y répondraient également bien en français, mais
non pas y ou ac , qui sont les produits ďiacum. Le dérivé
d'Aprianco serait plutôt Évr anges (Moselle), ou Br anges (Aisne
et Saône-et-Loire), ou Brangues (Isère).
Argento, Aruntoma. — Je vois dans ces deux formes des
apocopes du type la! in Argentomagus, auquel répondent tous
les lieux du nom à'Argenlon et Argentan. La perte de la dési
nence agus est de règle dans tous les composés où est entré le
sufiixe magus : Cassinomagus, Cessenon ; Ebromagus, Brom ;
Mosomagus, Mouzonj Rotomagus, Rouen, qui fut primitivement
Boon.
AiíisiTOM. — Ce nom manque dans la liste de M. de Barthé
lémy ; mais il m'est fourni par Lelewel3, et je n'ai garde de
l'omettre, parce que j'y trouve l'occasion de corriger une erreur
géographique, et de démontrer par un exemple frappant la faus-
1. Scrij)tores rerum Francicarum, t. XII, p. 46; XIII, p. 666.
2. « Monasterium quoque in Alna ipse construxit. » l'ulcuin, De gestis abbatum
Lobiensium, cap. 4.
3. Numismatique du moyen âge.
8. 108
seté de la méthode qui consiste à établir la filiation des noms
d'après des ressemblances d'orthographe.
Arisitum, que Grégoire de Tours nous fait connaître par l'ad
jectif Arisitensis vicus*, est appelé Arisidum dans une généa
logie des Carolingiens, écrite au neuvième siècle2. C'était le
chef-lieu d'une petite contrée de la Gaule méridionale, que les
rois d'Austrasie érigèrent en évêché au sixième siècle. Cet évêché
n'embrassait qu'une quinzaine de paroisses. Malgré les réclama
tions des évêques de Rodez, qui le revendiquaient comme un d
émembrement de leur diocèse, il fut maintenu jusqu'au déclin
du septième siècle sous la dépendance de l'église de Metz.
La position du Pagus Arisitensis a fort embarrassé la critique.
Depuis deux cents ans on s'accorde à l'assimiler avec le Larzac,
région montagneuse, qui appartient au département actuel de
l'Hérault. Le Larzac est contenu entre l'Hérault, la Vis et la
Lergue; il confine aux départements du Gard et de l'Aveyron.
Comme son nom ne se rencontre dans aucun texte ancien, pour
en yenir à un rapprochement avec Arisitum, il a fallu supposer
que ce nom contenait en lui l'épenthèse de l'article, et que par
conséquent la forme primitive avait été Arzac ou Arzat.
L'hypothèse est très-légitime, mais elle n'est pas àsa place. La
première chose à se demander en présence d'un nom de la forme
ď Arisitum, c'est la position probable de l'accent dans l'ancienne
prononciation; car le dérivé est tout différent selon que l'accent
aura été placé sur le premier i ou sur le second. L'accent ayan

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