Révision critique du concept de débitage Levallois à travers l'étude du gisement moustérien de Saint-Vaast-la-Hougue/le Fort (chantiers I-III et II, niveaux inférieurs) (Manche, France) - article ; n°2 ; vol.99, pg 237-248

Caroline Guette

Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 2002 - Volume 99 - Numéro 2 - Pages 237-248
The preliminary study of Saint-Vaast-La-Hougue's lower levels, conducted by Gerard Fosse in the early 1980s, ascribed the series to a notched and denticulated Mousterian with a slight degree of Levallois débitage. The analysis of the second site lithic assemblage, carried out within the context of a master's degree (Guette, 1999), allowed the revision of the previously proposed diagnosis. While the débitage seems to have been affected by the morphology of the available poor-quality pebble flints, and the barely restructured core convexities lead to lower productivity, the process appears to be verging on the Levallois predetermination concept even though some technical criteria seem to be lacking. These observations have led us to revise the Levallois concept and reaffirm the over-restrictive aspect of Eric Boëda's definition, which used a particular case to define a general rule, giving less importance to Levallois variability. The convexities notion, a technical criterion meant to guide the fracture wave, can actually be fulfilled in many ways. The knapper can not only intervene directly on them but can also either prepare them or exploit the natural morphology of the support. In the light of this discussion, we tackled the series of the first and third site of Saint-Vaast-la-Hougue. The unipolar method prevails, and requires a minimum of surface reshaping. Considered separately, some cores seem far from the Levallois débitage, even though they all depend on the same conception. The Saint-Vaast-la-Hougue site is particularly meaningful in this matter since it shows the different methods within the same lithic assemblages.
L'étude préliminaire des niveaux inférieurs de Saint-Vaast-la-Hougue, menée par Gérard Fosse dans le début des années 80, attribuait les séries à un Moustérien à encoches et denticulés avec un faible débitage Levallois. L'analyse sur mobilier lithique du Chantier II effectuée dans le cadre d'un mémoire universitaire (Guette, 1999) a permis de réviser la diagnose préalablement proposée. Si le débitage apparaît conditionné par la morphologie des galets de silex disponibles de médiocre qualité et si la quasi-absence de réaménagement des convexités du nucléus entraînent une rentabilité moindre, la démarche nous semble très proche du concept de prédétermination Levallois, bien que certains critères de reconnaissance fassent défaut. Ces observations nous ont conduit à revisiter le concept Levallois et à réaffirmer la trop grande restriction incluse dans la définition d'Eric Boëda : elle fait d'un cas particulier une règle générale, ne laissant, finalement, que bien peu de place à la variabilité Levallois . La notion de convexités, critère technique visant à guider l'onde de fracture, peut en réalité être remplie de diverses manières. Le tailleur peut intervenir directement sur celles-ci mais il peut aussi les entretenir ou même exploiter la morphologie naturelle du support. A la lumière de cette réflexion, nous avons abordé la série du Chantier I-III de Saint-Vaast-la-Hougue. La méthode unipolaire domine, engageant un minimum d'aménagement des surfaces. Pris isolément, certains nucléus semblent éloignés du débitage Levallois, pourtant tous relèvent d'une même conception. Le site de Saint-Vaast-la-Hougue est particulièrement éloquent à ce sujet car il présente les différentes méthodes au sein d'une même série lithique.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: BULLETIN_DE_LA_SOCIETE_PREHISTORIQUE_FRANCAISE
• Publié le: 01 janvier 2002
• Nombre de lectures: 61
• Langue: Français
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Extrait

Caroline Guette
Révision critique du concept de débitage Levallois à travers
l'étude du gisement moustérien de Saint-Vaast-la-Hougue/le
Fort (chantiers I-III et II, niveaux inférieurs) (Manche, France)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 2002, tome 99, N. 2. pp. 237-248.
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Guette Caroline. Révision critique du concept de débitage Levallois à travers l'étude du gisement moustérien de Saint-Vaast-la-
Hougue/le Fort (chantiers I-III et II, niveaux inférieurs) (Manche, France). In: Bulletin de la Société préhistorique française. 2002,
tome 99, N. 2. pp. 237-248.
doi : 10.3406/bspf.2002.12655
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_2002_num_99_2_12655Abstract
The preliminary study of Saint-Vaast-La-Hougue's lower levels, conducted by Gerard Fosse in the early
1980s, ascribed the series to a notched and denticulated Mousterian with a slight degree of Levallois
débitage. The analysis of the second site lithic assemblage, carried out within the context of a master's
degree (Guette, 1999), allowed the revision of the previously proposed diagnosis. While the débitage
seems to have been affected by the morphology of the available poor-quality pebble flints, and the
barely restructured core convexities lead to lower productivity, the process appears to be verging on the
Levallois predetermination concept even though some technical criteria seem to be lacking. These
observations have led us to revise the Levallois concept and reaffirm the over-restrictive aspect of Eric
Boëda's definition, which used a particular case to define a general rule, giving less importance to
Levallois variability. The convexities notion, a technical criterion meant to guide the fracture wave, can
actually be fulfilled in many ways. The knapper can not only intervene directly on them but can also
either prepare them or exploit the natural morphology of the support. In the light of this discussion, we
tackled the series of the first and third site of Saint-Vaast-la-Hougue. The unipolar method prevails, and
requires a minimum of surface reshaping. Considered separately, some cores seem far from the
Levallois débitage, even though they all depend on the same conception. The Saint-Vaast-la-Hougue
site is particularly meaningful in this matter since it shows the different methods within the same lithic
assemblages.
Résumé
L'étude préliminaire des niveaux inférieurs de Saint-Vaast-la-Hougue, menée par Gérard Fosse dans le
début des années 80, attribuait les séries à un Moustérien à encoches et denticulés avec un faible
débitage Levallois. L'analyse sur mobilier lithique du Chantier II effectuée dans le cadre d'un mémoire
universitaire (Guette, 1999) a permis de réviser la diagnose préalablement proposée. Si le débitage
apparaît "conditionné " par la morphologie des galets de silex disponibles de médiocre qualité et si la
quasi-absence de réaménagement des convexités du nucléus entraînent une rentabilité moindre, la
démarche nous semble très proche du concept de prédétermination Levallois, bien que certains critères
de reconnaissance fassent défaut. Ces observations nous ont conduit à " revisiter " le concept Levallois
et à réaffirmer la trop grande restriction incluse dans la définition d'Eric Boëda : elle fait d'un cas
particulier une règle générale, ne laissant, finalement, que bien peu de place à la " variabilité Levallois ".
La notion de convexités, critère technique visant à guider l'onde de fracture, peut en réalité être remplie
de diverses manières. Le tailleur peut intervenir directement sur celles-ci mais il peut aussi les
entretenir ou même exploiter la morphologie naturelle du support. A la lumière de cette réflexion, nous
avons abordé la série du Chantier I-III de Saint-Vaast-la-Hougue. La méthode unipolaire domine,
engageant un minimum d'aménagement des surfaces. Pris isolément, certains nucléus semblent
éloignés du débitage Levallois, pourtant tous relèvent d'une même conception. Le site de Saint-Vaast-
la-Hougue est particulièrement éloquent à ce sujet car il présente les différentes méthodes au sein
d'une même série lithique.Révision critique du
concept de débitage Levallois
à travers Vétude
du gisement moustérien de
Saint-Vaast-la-Hougue /le Fort
(chantiers I-III et //, niveaux
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par Résumé L'étude Moustérien Gérard préliminaire à Fosse encoches dans des et niveaux le denticulés début inférieurs des avec années un de faible Saint-Vaast-la-Hougue, 80, débitage attribuait Levallois. les séries L'analmenée à un
yse sur mobilier lithique du Chantier II effectuée dans le cadre d'un mémoire
universitaire (Guette, 1999) a permis de réviser la diagnose préalablement
proposée. Si le débitage apparaît "conditionné " par la morphologie des
galets de silex disponibles de médiocre qualité et si la quasi-absence de
réaménagement des convexités du nucleus entraînent une rentabilité moindre,
la démarche nous semble très proche du concept de prédétermination Levai-
lois, bien que certains critères de reconnaissance fassent défaut. Ces observat
ions nous ont conduit à " revisiter " le concept Levallois et à réaffirmer la
trop grande restriction incluse dans la définition d'Eric Boëda : elle fait d'un
cas particulier une règle générale, ne laissant, finalement, que bien peu de
place à la " variabilité Levallois ". La notion de convexités, critère technique
visant à guider l 'onde de fracture, peut en réalité être remplie de diverses
manières. Le tailleur peut intervenir directement sur celles-ci mais il peut aussi
les entretenir ou même exploiter la morphologie naturelle du support. A la
lumière de cette réflexion, nous avons abordé la série du Chantier l-lll de
Saint-Vaast-la-Hougue. La méthode unipolaire domine, engageant un min
imum d'aménagement des suif aces. Pris isolément, certains nucleus semblent
éloignés du débitage Levallois, pourtant tous relèvent d'une même conception.
Le site de Saint-Vaast-la-Hougue est particulièrement éloquent à ce sujet car
il présente les différentes méthodes au sein d'une même série lithique.
Abstract
The preliminary study of Saint-Vaast-La-Hougue's lower levels, conducted
by Gerard Fosse in the early 1980s, ascribed the series to a notched and
denticulated Mousterian with a slight degree of Levallois débitage. The
analysis of the second site lithic assemblage, carried out within the context
of a master's degree (Guette, 1999), allowed the revision of the previously
proposed diagnosis. While the débitage seems to have been affected by the
morphology of the available poor-quality pebble flints, and the barely
restructured core convexities lead to lower productivity, the process appears
Bulletin de la Société Préhistorique Française 2002. tome 99. n° 2. p. 237-248 :
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to be verging on the Levallois predetermination concept even though some
technical criteria seem to be lacking. These observations have led us to
revise the Levallois concept and reaffirm the over-restrictive aspect of Eric
Boëda 's definition, which used a particular case to define a general rule,
giving less importance to Levallois variability. The convexities notion, a
technical criterion meant to guide the fracture wave, can actually be fulfilled
in many ways. The knapper can not only intervene directly on them but can
also either prepare them or exploit the natural morphology of the support.
In the light of this discussion, we tackled the series of the first and third site
of Saint-Vaast-la-Hougue. The unipolar method prevails, and requires a
minimum of surface reshaping. Considered separately, some cores seem far
from the Levallois débitage, even though they all depend on the same concept
ion. The Saint-Vaast-la-Hougue site is particularly meaningful in this matter
since it shows the different methods within the same lithic assemblages.
et distale) complétées parfois par une nervure-guide. LE CONCEPT LEVALLQIS SELON E. BOEDA
Cependant, la définition dévoile peu à peu ses failles.
Dans de nombreux cas, l'ensemble des critères de rComment dégager la spécificité du débitage Levallois ?
Un talon à facettes caractéristique ? La prédéterminat econnaissance n'est pas réuni,