Robert Herrick et la gloire - article ; n°1 ; vol.27, pg 141-155
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XVII-XVIII. Bulletin de la société d'études anglo-américaines des XVIIe et XVIIIe siècles - Année 1988 - Volume 27 - Numéro 1 - Pages 141-155
15 pages

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Publié le 01 janvier 1988
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Langue Français

Extrait

Gérard Gacon
Robert Herrick et la gloire
In: XVII-XVIII. Bulletin de la société d'études anglo-américaines des XVIIe et XVIIIe siècles. N°27, 1988. pp. 141-
155.
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Gacon Gérard. Robert Herrick et la gloire. In: XVII-XVIII. Bulletin de la société d'études anglo-américaines des XVIIe et XVIIIe
siècles. N°27, 1988. pp. 141-155.
doi : 10.3406/xvii.1988.1150
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/xvii_0291-3798_1988_num_27_1_1150ROBERT HERRICK ET LA GLOIRE
L'on devine le sourire narquois de Herrick face aux
jurés de la postérité littéraire.
La sévérité des verdicts, perpétuée au fil des siè
cles, n'a pu que finalement distraire le brouilleur de
pistes, Dédale enjoué du Verbe- labyrinthe, architecte
secret et scrupuleux de sa Poésie- pyramide.
C'est parce que son sens alchimiste savait transmuer
toute réalité qu'il ne rejetait rien de la diversité de
l'univers et de ses rapports avec l'humain instinctuel,
source jamais tarie où la poésie aux innombrables facet
tes est sans cesse reflet symbolique du sacré, du divin,
divin dont l'image répétée est par excellence Julia et
Jésus .
Son recueil juxtapose tous les tons, toutes les for
mes, tous les rythmes en une créativité jamais à court où
ludique et rituel sont portes du mystique : Herrick est
poète primordial de l'initiation et des mystères, mais il
reste délibérément énigmatique, tant il est sûr du pouvoir
révélateur inné de la fonction poétique.
Son entreprise, unique et solitaire, mérite à l'évi
dence mieux que ces épitaphes hâtives et souvent condes
cendantes généralement consacrées à sa mémoire, illustra
tions ironiquement dérisoires des mises en garde qu'il
destine ici et là à d'éventuels «mauvais lecteurs...»
L'intime conviction si souvent proférée de la cohésion de
sa démarche, loin d'être présomption, était, est, bel et
bien réalité poétique, évidence qu'il faut finir par
admettre à l'encontre d'une opinion trop répandue.
La réhabilitation est du reste en cours, et il est
temps d'affirmer sereinement que Herrick est bien en
effet, comme le disait T. S. Eliot, un poète-mineur :
mineur de fond dans les gîtes diamantifères de la poésie
inconditionnelle et éternelle. Lui aussi avait déjà choisi
«la transhumance du Verbe» et avait conscience de «battre
le fer des fermoirs invisibles.» (René CHAR) 142
AHOTHER
WHo with thy leaves shall wipe (at need)
The place, where swelling Piles do breed
May every 111, that bites, or smarts,
Perplexe him in his hinder-parts
THE SHOOE TYIWG
ANthea bade me tye her shooe;
I did; and kist the Instep too :
And would have kist unto her knee,
Had not her Blush rebuked me.
CHERR IE-RIPE
CHerrie-Ripe, Ripe, Ripe, Ripe, I cry,
Full and faire ones; come and buy :
If so be, you ask me where
They doe grow ? I answer, There,
Where my Julia's lips doe smile;
There's the Land, or Cherrie-Ile :
Whose Plantations fully show
All the yeere, where Cherries grow. 143
A SON LIVRE
Qui voudra de tes feuilles essuyer
Ce lieu où croît l'hémorroïde enflée,
Que, brûlants et mordants, tous les tourments
Puissent lui torturer le fondement.
EH LACAFT SOIF SOULIER
Anthéa me dit : «Lacez-moi»,
Je lace, un baiser en surcroît;
Je remonterais au genou
Mais son émoi me désavoue.
MURES LES CERISES !
Mûres, mes cerises, mûres, bien mûres !
Achetez, c'est sans tavelures.
Et vous me demandez où
Elles poussent ? Je vous dirai tout :
Dans le sourire de Julie,
Ile et terre de ce beau fruit,
Verger où durant douze mois
L'on voit cerises qui rougeoient. 144
TO PERILLA
AH my Perilla! do'st thou grieve to see
Me, day by day, to steale away from thee ?
Age cals me hence, and my gray haires bid come,
And haste away to mine eternal home;
•Twill not be long (Perilla) after this,
That I must give thee the supreraest kisse :
Dead when I am, first cast in salt, and bring
Part of the creame from that Religious Spring;
With which (Perilla) wash my hands and feet;
That done, then wind me in that very sheet
Which rapt that smooth limbs (when thou didst implore
The Gods protection, but the night before)
Follow me weeping to my Turfe, and there
Let fall a Primrose, and with it a teare :
Then lastly, let some weekly- strew ings be
Devoted to the memory of me :
Then shall my Ghost not walk about, but keep
Still in the coole, and silent shades of sleep.
TO AFTHEA
AH my Anthea! Must my heart still break ?
(Love makes me write, what shame forbids to speak.)
Give me a kisse, and to that kisse a score;
Then to that twenty, adde an hundred more :
A thousand to that hundred : so kisse on,
To make that thousand up a million.
Treble that million, and when that is done,
Let's kisse afresh, as when we first begun.
But yet, though Love likes well such Scenes as these.
There is an Act that will more fully please :
Kissing and glancing, soothing, all make way
But to the acting of this private Play :
Name it I would; but being blushing red,
The rest lie speak, when we meet both in bed. 145
POUR PER ILL A
Tu vois, Per il la, (ton coeur est- il lourd ?)
Que je t'échappe un peu plus chaque jour.
L'âge appelle, et aussi mes cheveux gris ;
L'on me mande en mon éternel logis.
Bientôt donc, Perilla, je vais devoir
Te donner un baiser sans au revoir.
Quand je serai mort, jette du sel; prends
Un peu d'eau à la source aux sacrements
Et lave-moi mains et pieds, Perilla;
Ensuite enveloppe-moi de ce drap
Qui au soir entourait ce corps soyeux
(La veille encor tu implorais les dieux.)
Lors suis-moi jusqu'à ma fosse, et là, pose
Une larme, et la primevère éclose;
Qu'enfin chaque semaine quelques fleurs
Viennent à ma mémoire rendre honneur :
Mon âme, qui autrement errerait,
Goûtera du frais sommeil ombre et paix.
A AITTHEA
Faut- il qu'en mon coeur je souffre toujours ?
(Muet par pudeur, je t'écris par amour.)
Me donne un baiser, et m'en donne vingt;
Ajoute à ces vingt- là un cent au moins,
A ce cent, un millier : n'arrête pas :
Du millier au million franchis le pas.
Triple ce million, et au bout du compte
Recommençons comme avant ce décompte.
L'amour certes à cela prend plaisir,
Mais une chose encor sait plus séduire :
Ces tendres effusions ouvrent la voie
Au jeu qu'on ne joue qu'à deux, toi et moi;
Son nom ? Oui... mais voilà que j'en rougis...
La suite est pour quand nous serons au lit. 146
TO THE REVEREHD SHADE OF HIS RELIGIOUS FATHER
THat for seven Lusters I did never come
To doe the Rites to thy Religious Tombe :
That neither haire was cut, or true teares shed
By me, o'r thee, (as justments to the dead)
Forgive, forgive me; since I did not know
Whether thy bones had here their Rest, or no.
But now 'tis known, Behold; behold, I bring
Unto thy Ghost, the'Ef fused Offering :
And look, what Smallage, Night-shade, Cypresses, Yew,
Unto the shades have been, or now are due,
Here I devote; And something more then so;
I come to pay a Debt of Birth I owe.
Thou gav'st me life, (but Mortall;) For that one
Favour, He make full satisfaction;
For my life mortall, Rise from out thy Herse,
And take a life immortall my Verse.
DELIGHT I IT DISORDER
A Sweet disorder in the dresse
Kindles in cloathes a wantonnesse :
A Lawne about the shoulders thrown
Into a fine distraction :
An erring Lace, which here and there
Enthralls the Crimson Stomacher :
A Cuffe neglectfull, and thereby
Ribbands to flow confusedly :
A winning wave (deserving Note)
In the tempestuous petticote :
A carelesse shooe-string, in whose tye
I see a wilde civility :
Doe more bewitch me, then when Art
Is too precise in every part. 147
A L'OMBRE REVEREE DE SOW PIEUX PERE
Sept lustres durant jamais je ne vins
Rendre à ta tombe les rites divins.
Je n'ai pour toi ni versé de vrais pleurs
îf i coupé de cheveux (rituels de rigueur).
Pour tout pardonne-moi, (Mais j'ignorais
Si c'était là que tes os reposaient.)
Maintenat que je sais, vois; vois, j'apporte
A ton âme des offrandes l'escorte.
Regarde : if, cyprès, morelle et persil,
Tous hommages d'hier et d'aujourd'hui,
A ton ombre je les consacre; e

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