Histoire traditionnelle des Mossi de Ouagadougou - article ; n°1 ; vol.33, pg 7-46
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Description

Journal de la Société des Africanistes - Année 1963 - Volume 33 - Numéro 1 - Pages 7-46
40 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1963
Nombre de lectures 142
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Y. Tiendrebeogo
Histoire traditionnelle des Mossi de Ouagadougou
In: Journal de la Société des Africanistes. 1963, tome 33 fascicule 1. pp. 7-46.
Citer ce document / Cite this document :
Tiendrebeogo Y. Histoire traditionnelle des Mossi de Ouagadougou. In: Journal de la Société des Africanistes. 1963, tome 33
fascicule 1. pp. 7-46.
doi : 10.3406/jafr.1963.1365
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jafr_0037-9166_1963_num_33_1_1365HISTOIRE TRADITIONNELLE
DES MOSSI DE OUAGADOUGOU
PAR
Yamba TIENDREBEOGO
dit NABA ABGHA
Rédaction de R. PA GEARD.
LISTE CHRONOLOGIQUE
DES MOGHO NABA DE OUAGADOUGOU
La durée des règnes des Mogho Naba n'est connue d'une façon
précise que depuis 1897, année de l'arrivée des Français. Le Bend
Naba et les griots de la Cour sont toutefois détenteurs d'une tradi
tion qui indique à une année près la durée du règne de chaque
Mogho Naba.
La généalogie impériale est énoncée chaque matin par les sons
des tambours dès que le Mogho Naba paraît pour effectuer sa pre
mière sortie (Ouendpoussinga). Grâce à cette tradition, il est possible
de reconstituer la chronologie des Mogho Naba en partant du pré
sent et en remontant dans le passé. C'est cette méthode logique qui
sera suivie ici.
Le Mogho Naba actuel est :
Naba Kougri, trente-sixième Mogho Naba, investi en 1957.
Voici la liste de ses prédécesseurs :
35. Naba Saga II, 1942-1957.
34. Kom II, 1905-1942.
33. Naba Siguiri, 1897-1905.
32. Boukari Koutou dit Wobgo, huit ans de règne (1889-1897).
31. Naba Sanem, dix-huit ans de règne (1871-1889).
30. Koutou, vingt et un ans de règne (1850-1871).
29. Naba Baongo, huit ans de règne (1842-1850).
28. Karfo, huit ans de (1834-1842). 8 SOCIETE DES AFRICANISTES
27. Naba Sawadogo, trente-deux ans de règne (1802-1834).
26. Doulougou, dix-neuf ans de règne (1783-1802).
25. Naba Saga I, vingt et un an de règne (1762-1783).
24. Kom I, dix-huit ans de (1744-1762).
23. Naba Zombré, soixante-trois ans de règne (1681-1744).
22. Warga, quinze ans de règne (1666-1681).
21. Naba Mo tiba, sept ans de (1659-1666).
20. Oubi, vingt-six ans de règne (1633-1659).
19. Naba Zanna, vingt-huit ans de règne (1605-1633).
18. Guirga, six ans de règne (1599-1605).
17. Naba Goabga, dix-sept ans de règne (1582-1599).
16. Kimba, vingt et un an de (1561-1582).
15. Naba Kiba, dix-neuf ans de règne (1542-1561).
14. Namégué, un an de (1541-1542).
13. Naba Nakim dit Nakienb-Zanga, trente ans de règne (1511-
1541).
12. Naba Niandfo, soixante-dix ans de règne (1441-1511).
11. Zoétré Bousma, trente-deux ans de règne (1409-1441).
10. Naba ...Dawingma, huit ans de règne (1401-1409).
9. Kouda, quarante-trois ans de règne (1358-1401).
8. Naba Koundoumié, vingt et un an de règne (1337-1358).
7. Gningnemdo, quatorze ans de règne (1323-1337).
6. Naba Soarba, seize ans de règne (1307-1323).
5. Nasbiré, vingt et un an de règne (1286-1307).
4. Naba Naskiemdé, quarante-deux ans de règne (1244-1286).
3. Oubri, soixante-deux ans de règne (1182-1244).
2. Naba Zoungrana, cinquante ans de (1132-1182).
1. Ouedraogo, fondateur de la Chefïerie Mossie indépendante
(....-1132).
La disposition particulière adoptée au n° 10 (Naba Dawingma)
répond au fait que le nom de ce Mogho Naba est remplacé par un
silence lorsque le griot déclame ou tambourine la généalogie impér
iale.
Naba Ouedraogo.
Sa mère était la première fille du chef de Gambaga (actuel Ghana).
Ce chef n'ayant pas d'héritier mâle, cette fille était tenue de se
conduire comme un garçon. Elle participait donc aux actions de
guerre et montait à cheval. Un jour, dans des circonstances banales,
son cheval prit le mors aux dents, s'emballa et entraîna sa maîtresse HISTOIRE TRADITIONNELLE DES MOSSI DE OUAGADOUGOU 9
dans la brousse. Le cheval s'arrêta à une quarantaine de kilomètres
de Gambaga et la princesse dut passer la nuit dans la petite hutte
d'un chasseur de la région. Elle demeura avec cet homme et en eut
un fils qui fut appelé Ouedraogo par le père en souvenir du cheval
fougueux qui avait conduit la princesse jusqu'à lui.
Lorsque l'enfant atteignit sa septième année, la princesse décida
de le présenter au chef de Gambaga, son grand-père. Cette démarche
était pleine de danger car la mère de Ouedraogo s'était rendue cou
pable d'un grave délit en abandonnant Gambaga et son père. La
princesse fit intercéder auprès de ce dernier et se présenta devant
lui. Après sept jours de réflexion, le chef de Gambaga fit réunir son
Conseil et informa les notables qu'il accordait à son petit-fils une
importante dotation en chevaux, bœufs, moutons, argent et hommes
de guerre.
Ayant grandi, Ouedraogo fit de nombreuses chevauchées en com
pagnie de ses guerriers et fut partout amicalement reçu. Après la
mort de son père, il partit pour la région de Tenkodogo. Il eut de
nombreux fils. L'un d'eux, Zoungrana, fut son successeur. Le nom
du chasseur, père de Ouedraogo, est Rialé qui pourrait signifier
« mange tout ce qu'il rencontre ». La princesse se nommait Yennenga.
Ce mot signifie « quelque chose de pur, de joli ».
Les descendants de Naba Ouedraogo sont très nombreux. Parmi
les principaux chefs coutumiers actuels de sa descendance, on cite
ceux de :
Nanorho (région de Koudougou)
Saode Ouagadougou)
Niou (région de
Dapélogode
Tougouri (région de Kaya)
Biongo (région de Koudougou)
Zongode Ouagadougou)
Bazoulé (région de
Kogo (cercle de Zorgho, région de Ouagadougou)
Zaktouli (région de Ouagadougou).
Les chefs du Yatenga descendent aussi de Naba Ouedraogo.
Les Baloum Naba sont aussi des descendants directs de Naba
Ouedraogo. Ils sont issus de son premier fils, qui renonça à la chef-
ferie pour se consacrer à la danse. La danse dont il s'agit comporte
d'ailleurs des particularités, dont le port d'un masque spécifique,
conservé dans la famille des Baloum. Elle n'est exécutée qu'à l'occa
sion de la fête du Mogho Naba. Certains villages, habités par des 10 SOCIÉTÉ DES AFRICANISTES
parents du Baloum, détiennent également ce masque. Parmi ces
villages, on peut citer Ouamtenga, dans le canton de Koubri (cercle
de Ouagadougou) et Napalgué, dans le canton de Niou (cercle de Oua
gadougou). Ces masques symboliques ne sont jamais utilisés pour la
célébration des funérailles et des fêtes communes. Ils n'admettent
aucun voisinage et tout autre masque doit fuir s'il vient à les ren
contrer au cours de l'une de leurs sorties.
Naba Zoungrana,
(50 ans de règne.)
Fils de Naba Ouedraogo, il étendit le pouvoir de sa famille sur les
régions comprises entre Gambaga et Tenkodogo. Il fut enterré à
Komtoega, dans la région de Tenkodogo, chez les Boussancé.
La naissance et les débuts prestigieux d'Oubri, son fils, sont rap
portés par la légende. Les Nyonyose de la région actuelle d'Oubri-
tenga (cercle de Ziniare) étaient alors fréquemment pillés par leurs
voisins de la région de Kaya. Ils demandèrent à Naba Zoungrana
de leur remettre un enfant capable de les diriger et de les défendre
lorsqu'il atteindrait l'âge adulte. Ils conduisirent aussi l'une de leurs
filles, nommée Pougtoenga, auprès de Naba Zoungrana. Ceci fait,
ils envoyèrent, par des moyens magiques, un vent violent sur la
région de Tenkodogo. Cette tempête arracha le toit de la demeure
de Zoungrana et l'en chassa. Il se réfugia alors dans une bergerie
où il rencontra la jeune Pougtoenga. De cette rencontre, naquit un
fils qui fut le premier garçon de Zoungrana et se nomma Oubri.
Le mot Oubri signifie « bergerie » en moré. Lorsqu' Oubri eut atteint l'âge
de sept ans, les Nyonyose revinrent pour choisir leur futur prince et
le désignèrent parmi d'autres enfants. Comme une dizaine d'années
devait encore s'écouler avant qu' Oubri ne fût en mesure de les com
mander, les Nyonyose, grands magiciens, le rendirent boiteux. Grâce
à ce signe, ils le reconnurent lorsque le moment fut venu.
Les principaux descendants de Naba Zoungrana sont les chefs de
Tenkodogo, de Komtoega, en pays Boussanga, ceux de Manga (cercle
dudit), de Tampoui (cercle de Ouagadougou) et de Bougrétenga
de Ouagadougou).
Naba Oubri.
(62

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