Séance annuelle de l Académie des Inscriptions et Belles-Lettres (11 août 1843). - article ; n°1 ; vol.4, pg 558-569
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Séance annuelle de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres (11 août 1843). - article ; n°1 ; vol.4, pg 558-569

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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1843 - Volume 4 - Numéro 1 - Pages 558-569
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1843
Nombre de lectures 6
Langue Français

Extrait

Francis Guessard
Séance annuelle de l'Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres (11 août 1843).
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1843, tome 4. pp. 558-569.
Citer ce document / Cite this document :
Guessard Francis. Séance annuelle de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres (11 août 1843). In: Bibliothèque de l'école
des chartes. 1843, tome 4. pp. 558-569.
doi : 10.3406/bec.1843.451724
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1843_num_4_1_451724SEANCE ANNUELLE
DE L'ACADÉMIE
DES INSCRIPTIONS
ET BELLES-LETTRES.
(tl août 1843.)
On vante tous les jours l'utilité de l'association ; mais on ne parle pas
assez des plaisirs qu'elle procure. Nous, qui ne connaissons que par oui-
dire ses bienfaits matériels, nous lui devons du moins une douce expé
rience, celle des sentiments de confraternité, et des joies pures dont elle
est la source; et nous aimons à le proclamer. Il y a quatre ans, les
élèves de cette école délaissée à laquelle nous appartenons, n'avaient
entre eux rien de commun que leur titre stérile d'archivistes paléogra
phes, et peut-être le regret de s'être engagés dans «ne carrière sans
avenir: aujourd'hui, qu'un lien étroit les unit, ils peuvent encore, à
certains égards , regretter l'inutilité de leurs efforts , mais ils trouvent
aussi plus d'une occasion de s'en consoler et de répéter ces paroles :
Ecce quam bonum et jucundum habilare fratres in unum.
C'était aujourd'hui le cas ou jamais. La séance annuelle de l'Académie
des inscriptions et belles-lettres était pour nous, comme une fête de fa
mille. Réunis sous le dôme de l'ancienne chapelle du collège des Quatre-
Nations, nous voyions devant nous des visages amis, ceux des membres
de la savante Compagnie qui ont toujours encouragés, et qui ont
bien voulu prêter à notre recueil naissant l'appui de leur collaboration
et le patronage de leur nom ; à côté de nous , dans nos rangs , trois con
frères, qui allaient recevoir tout à l'heure les plus belles récompenses
que l'Académie puisse distribuer : le prix extraordinaire fondé par M. le
baron Gobert pour le travail le plus savant et le plus profond sur l'his
toire de France ou les études qui s'y rattachent ; le prix ordinaire , dé
cerné, cette année , à la meilleure histoire de Chypre , sous le règne des 559
princes de la maison de Lusignan ; et eniin la première des trois méd
ailles disputées , tous les ans, par les auteurs des travaux qui ont pour
objet la science des antiquités nationales.
Ce n'était pas la première fois que pareille cause nous appelait dans
cette enceinte : déjà , dans un seul jour, nous y avions applaudi , comme
aujourd'hui, trois des nôtres , et nous nous rappelions, sinon avec or
gueil , du moins avec une vive satisfaction , que , dans le court espace
de quatre ans , six médailles avaient été obtenues par des membres de
la société de l'École des Chartes. Qui n'aurait éprouvé les mêmes sen
timents que nous , en ajoutant à ces succès passés la triple victoire de
cette année ; et qui pourrait nous reprocher de tirer de là quelques
conclusions qui paraissent en sortir si légitimement ? Personne sans
doute, excepté ceux qui nous honorent d'une hostilité sans cause, et
d'une malveillance, dont les motifs nous échappent. Et ceux-là même,
avec le temps, finiront probablement par nous pardonner la persis
tance de nos efforts, de nos études, de nos patients et paisibles tr
avaux, et par comprendre qu'il vaut mieux faire naître à son profit la
reconnaissance dans des cœurs honnêtes , que d'y laisser germer Je
sentiment contraire.
Cette reconnaissance , que nous aimons à manifester , et notre ad
miration pour un beau talent , nous ont fait regretter que la séance ,
présidée par M. le comte Beugnot, s'ouvrit, suivant l'usage, ex abrupto,
et sans introduction. Le savant académicien s'est borné à lire le pr
ogramme imprimé, que tout le monde avait entre les mains , et à pro
clamer les noms des lauréats: de M. Laboulaye, d'abord, qui ne se
lassera de remporter des prix qu'au moment où il ira s'asseoir parmi
ses juges, soit à l'Académie des inscriptions , soit à celle des sciences
morales et politiques , à son choix. M. Laboulaye a recherché et heu
reusement trouvé, à ce qu'il paraît, quelles furent , chez les Romains,
depuis le tribunal des Gracques jusqu'au règne ď Hadrien inclus
ivement , la composition des tribunaux et l'administration de la just
ice , en ce qui concernait les crimes et délits commis par les mag
istrats et officiers publics de tout ordre. Tel était le sujet proposé,
en 1840, par l'Académie, qui avait prorogé, l'an dernier, jus
qu'en 1843 , le concours ouvert sur cette question.
Le nom de M. de Mas-Latrie, notre confrère, proclamé après celui
de M. Laboulaye, ne réveillait pas les mêmes souvenirs. M. de Mas-
Latrie n'en est encore qu'à sa première bataille, mais, il faut ajouter, à
sa première victoire. Il avait choisi, pour tenter l'épreuve des concours
académiques , le sujet proposé en 1 84 í , V Histoire de l'île de Chypre
IV. 38 560
sous le règne des princes de la maison de Lusignan , c'est-à-dire $
l'un des épisodes les plus importants et les plus brillants des luttes que
soutinrent , après la conquête de Jérusalem , la valeur et la civilisation
françaises contre les populations grecques et musulmanes ; de ces luttes
qui laissèrent indécise , pendant trois siècles , la question de savoir si
l'Orient , après avoir eu pour maîtres les souverains de Rome et de By-
sance , allait devenir un empire français ou un empire ottoman. C'é
tait là un beau sujet , un cadre d'histoire bien déterminé , mais vaste
et difficile à remplir.
11 fallait d'abord retracer les faits historiques proprement dits , et
faire apprécier , dans un résumé substantiel , les phases diverses qu'a
traversées le royaume de Chypre pendant la domination des princes
français, son rôle et son influence dans le cours général des événements
dont l'Orient a été le théâtre, du douzième au quinzième siècle. Mais
c'était là le côté banal et vulgaire du sujet ; ainsi l'a pensé M. de Mas-
Latrie, et avec raison ; il ne s'est pas laissé entraîner au plaisir facile
d'écrire une histoire de Chypre à l'usage des pensionnats de demoiselles.
Il a habilement sacrifié ce qui forme d'ordinaire le fonds d'un ouvrage
de ce genre, sauf à broder plus tard son canevas, pour traiter avec pré
dilection , et approfondir les questions spéciales qui dévoilent en réal
ité aux esprits sérieux ce qu'on pourrait appeler l'essence intérieure
de l'histoire des peuples. C'est ainsi qu'il a analysé et étudié avec un
soin scrupuleux la législation , les institutions politiques, les magistra
tures civiles , l'organisation judiciaire , l'état des personnes , l'état des
terres , le commerce , l'industrie , les monnaies , les poids et mesures et
la géographie de l'île de Chypre , pendant le règne des Lusignan. Des
notices sur la langue et la littérature, sur les mœurs et les coutumes ,
et sur les familles historiques de la société latine qui occupa ce pays
durant la même période , sont destinées à compléter l'ensemble de ces
recherches et de ces études.
D'après cette enumeration, on voit que M. de Mas-Latrie a retourné
son sujet sous toutes ses faces, qu'il Га envisagé sous tous ses aspects et
par tous ses côtés. Nous n'indiquerons ici ni le plan de l'ouvrage, ni
les parties saillantes, ni celles qui laissent encore à désirer. Il sera temps
plus tard , lorsque M. de Mas-Latrie aura complété ce travail déjà si
plein, et l'aura livré à la critique , de l'apprécier en lui-même. Ce que
nous voulons seulement signaler ici, c'est la manière dont l'auteur a
abordé son sujet pour s'en rendre maître , c'est cette prise de possession
si solide et si entière du terrain historique qu'il avait à exploiter. Rien
ne lui a coûté pour arriver à son but. Outre les dépôts de Paris qu'il a 561
expl

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