Station paléolithique de Fontmore (Vienne) - article ; n°4 ; vol.34, pg 193-213
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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1937 - Volume 34 - Numéro 4 - Pages 193-213
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1937
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

E. Montrot
Station paléolithique de Fontmore (Vienne)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1937, tome 34, N. 4. pp. 193-213.
Citer ce document / Cite this document :
Montrot E. Station paléolithique de Fontmore (Vienne). In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1937, tome 34, N. 4.
pp. 193-213.
doi : 10.3406/bspf.1937.5478
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1937_num_34_4_5478SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 193
Communications annoncées
pour la séance du 27 mai 1937.
Mme S. Grûnevald de Mortillet. — Présentation de quelques osse
ments paléolithiques.
La Station Paléolithique <le Fontmore.
Commune de Vellèches, Déparlement de la Vienne.
PAR
E. MONTROT
La station de Fontmore, située à dix kilomètres environ de la
limite des célèbres « officines » de Pressigny, est connue depuis une
soixantaine d'années. Elle fut superficiellement explorée par le
Dr Capitan, par le Dr Georges Papillault, Professeurs à l'Ecole
d'Anthropologie et par son beau-père M. Hervé, par le Dr Oreillard
et M. Audinet, de Chatellerault, par M. Adhumeau, alors instituteur
à Leigné-sur-Usseau ; nous la trouvons mentionnée dansBossEBŒUF,
dans la correspondance de Gabriel de Mortillet; le Dr Atgier la
signala en 1905 dans « La Vienne aux temps préhistoriques » et lors
du Congrès deTours (1910) leDr Ménard, de Saint- Gervais-les-Trois-
Clochers, commune voisine de Vellèches, la décrivit en ces termes :
« Dans la de Vellèches, Canton de Lcigné-sur-Usseau,
existe un lieu dit Foumor (en celtique : tombeau du chef), Fontmort
(fontaine du mort) ou Fontmaure (fontaine des Maures). De ces ety
mologies laquelle est la vraie ? J'opinerais pour Fontmort. Là se
trouve une station préhistorique de l'époque moustérienne (ateliers
de jaspes, peut être uniques en France).
« Autour des blocs erratiques de jaspes, tous les débris accumulés
pendant des milliers d'années, ne sont que des rejets de l'industrie
humaine. Sans exagérer on peut évaluer à vingt mille mètres cubes
les débris enlevés, soit pour la construction soit pour l'entretien des
routes environnantes.
« On y retrouve des instruments de toutes sortes, éclatés pour la
plupart. Cependant quelques-uns sont finement retouchés: pointes
du Moustier, couteaux, flèches, grattoirs, poinçons, etc..
« Ces jaspes sont multicolores, jaunes, bruns, violets, rouges,
noirs, bleus, verts ; ils ont dû frapper par leurs brillantes couleurs
les peuplades d'alors. On retrouve de ces jaspes à 30, 40, 50 kilo
mètres deFontmorl, mais alors en très petits instruments (1).
(1) L'exploration d'une ancienne vigne — maintenant en bois — sise au lieu
dit « La Chaume », commune de Leigué-eur-Usseau, nous a donné un disque et
différents éclats de facture moustérienne, le tout en jaspe provenant vraisembla-
SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE. 13 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 194
« Où demeuraient les habitants de cette statipn ? Probablement
dans les abris sous roche, près de la source ; le sommet de la colline
s'est dénudé, et les roches, dont quelques-unes ont été enfoncées,
émergent encore. Près d'elles, des fouilles seraient peut-être intéres
santes.
« La source qui coule au pied de la colline a dû plus tard devenir
un lieu sacré, à l'époque celtique ou gallo-romaine; et au xne siècle
une abbaye fut fondée à cet endroit; on y retrouve quelques parties
bien conservées.
« La taille du jaspe est extrêmement difficile; aussi combien de
morceaux brisés pour obtenir l'objet désiré ? Les jaspes ne sont
guère homogènes, exception faite pour le jaune.
« Aussi trouve-t-on fort peu d'objets de l'époque néolithique ; et
encore tous les instruments sont généralement petits. Beaucoup
devaient servir d'amulettes ».
Depuis cette époque la station avait été négligée, et quoique visi
tée de temps en temps par des collectionneurs locaux — qui se con
tentaient de recueillir de belles pièces en surface — elle ne fut de
nouveau fouillée, étudiée et signalée à l'attention des préhistoriens
qu'au cours des années 1935 et 1936.
Parmi les collections actuelles ayant un grand nombre de pièces
provenant de Fontmore il faut signaler: celles du DpMénard, main
tenant chez son petits fils, M. Jean Massonet, à Saint-Gervais-les-
Trois-Clochers, de Mme Boismoreau, à Saint-Mesmin (Vendée), de
MM. Adhumeau (Dangé), Orrillard (Chatellerault), Audixet (Cha-
tellerault), Boucq (Antogny-le-Tillac), Montrot (Sainte-Maure).
Le Musée Préhistorique du Grand-Pressigny possède également
un ensemble important, offert par MM. Orrillard, J. B. Barreau (de
Tours), Boucq et Montrot.
La station-atelier de Fontmore est située sur la pente S. O. d'une
petite colline boisée, à cent mètres d'un ravin sec qu'elle domine
d'une dizaine de mètres. Non loin d'elle naît une fontaine, source du
ruisseau de Fontmore, qui se réunit au ruisseau de Vellèches, près
du chef-lieu de la commune.
Elle tire son nom de l'ancien prieuré de Fontmore, de l'ordre de
Grandmont, annexe de celui de N.-D. de Pommier- Aigre ou Grand-
blement de Fontmore (5 km,). Cette vigne avait autrefois fourni des pièces en
jaspe à M. Adhumeau, dont deux pointes de flèche néolithiques à ailerons et pé
doncule.
— M. le Colonel Vésignié, ancien Président de la 5. P. F., possède un perçoir
sur bout de lame, trouvé « Au Placard », dont la matière peut être considérée
comme provenant de l'ontmore.
— Un des polissoirs du Musée de SaintGermain provenant, dit le catalogue, de
la région de Ghatellerault, est en jaspe et grès lustré . SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 195
mont-lès-Chinon (I.-et-L.). Ce prieuré, qui remplaça vraisembla-
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COMMUNE J DE VAUX AWVIENNE
Echelle
1
blement une chapelle bâiie lors de la cliristianisation de la source
sacrée, dépendait de Tours et avait été fondé vers 1150. Il porta suc- SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 196
cessivement les noms suivants : Fratres Fonti- Mauri : 1201; Fontis-
More : 1234 ; de Fonte-Maura : 1246 ; ecclesia béate de Fonte Mauro ;
1278; Fontmore : 1291; Fontmore : 1478; Fontaine Maurin : carte
d'E. M , Fontmort ou Foumort pour les habitants actuels de la
région.
De ce prieuré subsistent encore des vestiges intéressants, trans
formés en bâtiments agricoles.
Le gisement appartient au Moustérien de tradition acheuléenne,
très répandu en France et déjà signalé dans les départements de l'Al
lier (Tilly Saligny), de l'Aube (forêt d'Othe), du Cantal (Neuilly-sur-
Rouvre), des Côtes-du-Nord (Bois du Piocher), de la Dordogne
(Gombe-Capelle) (Sandougne), (etc.. ), de l'Eure (Saint Julien), de
l'Eure-et Loir (Broué), du Gard (Fontariches), de l'Indre et Loire
(La Roche-cotard), du Jura, de la Маз^еппе (Saulges), de la Nièvre
(Sauvigny), de l'Oise (Courcelles, Catigny), de la Saône-et-Loire
(La Senetrière), de l'Yonne (grottes d'Arcy). Cependant Fontmore se
distingue des stations ci dessus en ce qu'il n'a pas fourni une major
ité d'objets de dimensions réduites; en effet, si quelques bifaces
n'ont que 0m04 à 0m05 de hauteur, la majorité a de 0œ08 à 0m09 et un
certain nombre atteint O'"1O et 0m12. De plus, certaines lames et
pointes moustériennes sont remarquables par leurs dimensions.
Depuis très longtemps, la colline de Fontmore est entaillée de car
rières, et déjà, le Dr Ménard signalait au Congrès préhistorique de
1910 que 20.000 m3 de pierres (grès et jaspes) avaient certainement
quitté le gisement. Après la guerre, l'exploitation s'intensifia encore
et il est maintenant impossible de savoir quelle est la quantité de
pierres taillées disparue, de même qu'il est impossible de se rendre
compte des dimensions primitives du gisement, que le Dr Capitan
situait en bordure du ruisseau.
Il nous avait été rapporté que des cavernes situées en dessous du
gisement, au fond du ravin, auraient été détruites au début de l'e
xtrac

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