Sur les Pointes de Sagaies fourchues - article ; n°2 ; vol.14, pg 119-126
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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1917 - Volume 14 - Numéro 2 - Pages 119-126
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1917
Nombre de lectures 7
Langue Français

Extrait

E. Passemard
Sur les Pointes de Sagaies fourchues
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1917, tome 14, N. 2. pp. 119-126.
Citer ce document / Cite this document :
Passemard E. Sur les Pointes de Sagaies fourchues. In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1917, tome 14, N. 2. pp.
119-126.
doi : 10.3406/bspf.1917.7501
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1917_num_14_2_7501SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE! 119
sont remplacés par des pierres ou des rochers, placés d'ordinaire
au sommet des montagnes et qui sont considérés comme les
asiles d'esprits follets (Fig. 1).
Ces rochers, nombreux ici, qui sont l'objet d'un culte fervent,
surtout et toujours de la part des femmes qui les consultent
principalement pour obtenir une grossesse heureuse, invoquent
au passant l'idée de puissance, le symbole de la force. Il n'en
est rien pour l'indigène. H ne voit dans ce bloc que le refuge
probable de l'âme d'un Vazimba.
Ainsi, au Sud-Ouest de Tananarive, près du village d'Ama-
rombato, au passage h gué d'un ruisseau, il existe un énorme
rocher de granit, qui est l'objet d'une grande vénération.
Les femmes y entretiennent une ceinture de graisse de plu
sieurs mètres de longueur.
La raison, quia motivé son choix au milieu de plusieurs autres
blocs aussi volumineux, est des plus simples ; elle tient à la
superstition du peuple, qui attribue aux esprits follets, aux âmes
des morts, le droit d'attirer sur les vivants, le malheur ou le
bonheur, la maladie ou la santé.
Il a donc sutlit qu'une personne quelconque, homme ou
femme, se soit trouvée indisposée en passant près de ce rocher,
pour qu'immédiatement cette personne ait cru devoir son malaise
aux esprits cachés sous la pierre.
Aussitôt pour calmer ces esprits et éviter le retour de la
maladie, elle tit des prières et des offrandes, commença l'onc
tion de la graisse; petit à petit tous les passants suivirent
l'exemple et bientôt le rocher devint un véritable sanctuaire.
De toutes ces constatations, de la similitude de tous ces ren
seignements, il semble que l'on puisse conclure en émettant l'avis
qu'à Madagascar tous les Mégalithes sont des monuments com-
mémoratifs et que l'érection du plus grand nombre a été inspirée
par le Culte des Morts.
Sur* les Pointes de Sa^sûee fourchues..
PAR
E. PASSEMARD (Biarritz, B. P.).
Parmi les nombreuses (ormes de pointes de Sagaies des dif
férents étages du Paléolithique, exécutées soit en os, soit en
ivoire, soit en bois de Cervidés, la pointe fourchue est certaine
ment une des plu. s rcnwn <|ii;il>lcs.
Excessivement rare dans la plupart des gisements des SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇA1SB 120
autres régions de la France, elle est beaucoup plus abondante
dans le voisinage et le long des Pyrénées, où elle a été signalée,
notamment à Brassempouy, à Gourdan, dans TAriège, etc.
Elle se trouve exclusivement dans les niveaux de la fin du
Magdalénien Pyrénéen et fut parfois confondue, bien à tort,
avec la Pointe fendue, beaucoup plus ancienne et caractéristique
de l'Aurignacien.
Cette forme, qui est remarquablement étudiée pour l'usage
auquel elle est destinée, semble bien être la plus perfectionnée
que les artisans paléolithiques aient créée pour armer leurs
sagaies; c'est en tout cas celle, qui, hormis les harpons magdalén
iens, devait être la plus difficile à exécuter et demandait le
plus de soins.
Mes fouilles de la Grotte Saint-Martin-d'Arberoue,*impropre-
ment dénommée d'Isturitz, m'ont permis d'étudier sa position
stratigraphique ; et il y a lieu de croire que ces observations
s'appliquent à tous les gisements de cette région.
Je n'ai jamais rencontré la pointe fourchue qu'accompagnant
ou môme surmontant les harpons ronds évolués du Magdalénien
supérieur; et, dans les Pyrénées eu l'absence de ces belles pièces,
généralement rares, elle peut-être con? idérée comme un crit
érium de la fin de cette époque, que rirulustrie lithique ne saurait
différencier suffisamment. Elle fait toujours suite à la pointe h
double biseau, dont elle n'est à proprement parler, qu'un perfec
tionnement, comme il est facile de s'en rendre compte en étu
diant la série des formes intermédiaires, qui vont du double
biseau à peine encoche, pour arriver par différents stades à la
pointe fourchue parfaite largement entaillée.
Unedes principales préoccupations des chasseurspaléolithiques
était assurément de posséder une armature de sagaie absolument
fixe à l'extrémité de la hampe.
L'emmanchement de pointes bicylindro-coniques dans des
hampes creuses était certainement la solution la plus simple et la
plus pratique ; aussi ces formes se rencontrent- elles dans presque
tous les niveaux, avec prédominance cependant dans ceux les
plus inférieurs ; mais ce procédé est subordonné à la facile
récolte de hampes naturellement forées comme celles fournies
par les différentes variétés de roseaux.
La perforation d'un trou cylindrique suffisamment profond,
dans une hampe en bois dur, devait être, même pour ces très
adroits artisans, un problème des plus ardu ; aussi le jour où
pour une raison quelconque ces plantes ne purent être employées,
firent-ils tous leurs efforts pour tourner la difficulté.
De là est née la pointe en bec de flûte à un seul biseau, rel
ativement abondante dans les couches solutréennes, où elle est SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 121
le plus souvent en os, et clans les couches magdaléniennes infé
rieures où le bois de Renne est surtout représenté.
Malheureusement ce mode d'emmanchement avait le grave
inconvénient d'un glissement relativement facile, soit dans le sens
de l'axe de l'arme, soit dans le sens latéral.
Malgré la perfection du travail des biseaux et des ligatures,
certainement faites avec le mříne soin dont nous retrouvons de
constants exemples chez la plupart des primitifs, malgré mřme
la fixation par encollage à la gomme ou à la résine, comme cela
était très probablement pratiqué, on ne devait obtenir qu'une
solidité relative et une résistance insuffisante aux chocs violents.
Du reste on trouve déjà, vers la fin de cette période, au moment
où cette forme va disparaître, une modification du biseau qui est
intéressante.
Au lieu d'etre absolument plein, il se creuse et se recourbe
légèrement vers sa partie supérieure, pour former une légère
butée qui empêchera le glissement.
L'invention de l'emmanchement à double biseau, qui ne fut
peut-être qu'une réadaptation à l'envers de la pointe fendue
de l'Aurignaeien, fut un perfectionnement nécessaire.
Le double biseau venant buter dans une encoche qui le serre
de deox côtés supprima complètement le déplacement selon
l'axe mais imparfaitement celui résultant de l'action latérale.
Il fallait donc chercher autre chose et ce fut de la difficulté
môme d'exécution de la fente d'insertion dans la hampe que
naquit le nouveau perfectionnement qui donna la pointe fourchue.
La hampe entaillée alternativement des deux côtés pour faci
liter le travail, comme le faisaient toujours les préhistoriques, la
hampe conservait dans la partie médiane de l'encoche, destinée à
recevoir le double biseau, un petit dos-d'àne, sur lequel la base
rectiligne du biseau s'appuyait mal.
De là à penser à entailler ce double biseau et à lui faire épouser
cette forme, ce qui était plus facile que de supprimer le dos-d\incy
il n'y avait qu'un pas ; il fut vite franchi et nous retrouvons tous
les stades tle cette évolution, dont un exemple est figuré ici {Fig. 1).
Puis la fourche se dessina petit à petit, s'affirma et finit par être
dans les pointes parfaites, entaillée de telle sorte que les quatre
pointes do la* hampe, et de l'armature taillées selon des di
amètres perpendiculaires, de la circonférence, s'emboîtaient
exactement, sans qu'il put se produire aucun déplacement.
C'était l'apogée et aussi la fin, car les formes qui suivent
s'abâtardiss

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