Le problème des temples à toit plat dans l Inde du Nord - article ; n°1 ; vol.18, pg 23-84
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Description

Arts asiatiques - Année 1968 - Volume 18 - Numéro 1 - Pages 23-84
62 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1968
Nombre de lectures 70
Langue Français
Poids de l'ouvrage 12 Mo

Extrait

Odette Viennot
Le problème des temples à toit plat dans l'Inde du Nord
In: Arts asiatiques. Tome 18, 1968. pp. 23-84.
Citer ce document / Cite this document :
Viennot Odette. Le problème des temples à toit plat dans l'Inde du Nord. In: Arts asiatiques. Tome 18, 1968. pp. 23-84.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arasi_0004-3958_1968_num_18_1_1604PROBLEME DES TEMPLES A TOIT PLAT LE
DANS L'INDE DU NORD
par O. VIENNOT
Depuis qu'en 1873 Alex. Cunningham (1) reconnut dans les temples n° 17 de Sancï
et Kânkâlï Devï de Tigâwâ les vestiges sans doute les plus vénérables de l'architecture
religieuse à l'air libre, ces temples, en raison de leur toiture (ou de ce qui en restait),
furent désignés par le terme de « temples à toit plat » et classés durant la période
Gupta. Ils furent admis comme les héritiers d'une tradition architecturale ancienne
qui selon les auteurs pouvait être celle des temples rupestres (2), des monuments
mégalithiques (3) ou même des sanctuaires grecs classiques (4).
Par la suite ce terme engloba d'autres temples du Madhya Pradesh déjà plus
tardifs et dont ceux de Nâchnâ-Kutharâ (le Pârvatï) et de Bhûmarâ se révélèrent
les plus beaux exemples (5).
Enfin un troisième groupe, moins étudié, dont le temple de Mahua n° 2 est le
mieux connu, fut aussi rangé dans cette catégorie bien que la technique de la cons
truction, véritablement inspirée par celle des monuments mégalithiques, différa
profondément de celle des groupes précédents (6) et que son style accusa une époque
plus avancée.
Or au cours d'un voyage récent en Inde, ayant l'étude des temples à sikhara
pour objet, il nous a été possible d'examiner aussi la plupart de ces édifices ainsi que
quelques autres peu connus. Le résultat de cet examen rend évident que la désignation
(1) A. Cunningham, A.S.I.R., vol. IX, pp. 42-43, vol. X, p. 56. Brown P. Indian. Architecture vol. I,
p. 58.
(2) Sarasvati, S. K., History and Culture of the Indian people vol. Ill, p. 501.
(3) Kramrisch, St., The Hindu temple, pp. 150-151 et notes.
(4) J. Marshall, A guide to Sanci, pp. 117-118; Goetz, H., Imperial Rome and the Genesis of classic
Indian art ; East and West, vol. 10, 1959, pp. 154-155. L'auteur toutefois ajoute que cette influence fut profon
dément modifiée par les apports locaux.
(5) Cunningham, A., op. cit., vol. II, p. 412 ; vol. XXI, p. 95 ; Banerji, R. D., A.S.I.W.C, 1919, pp. 53-60.
(6) Coomaraswamy, A. K., History of Indian and Indonesian art, p. 78 ; Mukherji P. C, Report on the
antiquities in the District of Lalitpur, 1899, 2 vol., p. 13. 0. VIENNOT 24
« à toit plat » qui a été indifféremment appliquée à tous ces temples ne couvre pas,
dans tous les cas, une même réalité architecturale et que, de plus, ils appartiennent à
des époques bien différentes.
Il parut donc nécessaire, à la lumière de cette documentation nouvelle, d'en
reprendre l'étude groupe par groupe d'une manière plus systématique, basée sur la
technique de construction et sur les rapports stylistiques qui peuvent s'établir avec
les autres temples ; et ainsi parvenir à les situer tant du point de vue de la typologie
de leur structure que de leur chronologie relative.
Pour ce faire cette étude se divisera en trois points :
1° Les temples du type n° 17 de Sâncï (fig. 1) ;
2° Les du type Pârvatï de Nâchnâ-Kutharâ (fig. 22-24) ;
3° Les temples de tradition mégalithique (fig. 36).
/. LES TEMPLES DU TYPE iV° 17 DE SAN Cl :
Cette première catégorie se compose des temples suivants : le n° 17 de Sâncî,
le Kankâlï-Devï de Tigâwâ, le n° 1 d'Udayagiri (Vidisa) et celui de Kunda (Jabalpur).
Dès 1873 A. Cunningham discerna l'analogie des trois premiers et en dégagea les traits
communs dont il fit les critères de l'architecture du style Gupta (1) — en fait d'une
architecture de la fin de ce style. A ces temples il joignait ceux d'Eran et même de
Garhwa (Allâhâbâd) dont l'état de délabrement ne permettait pourtant pas une étude
sérieuse (2).
Les trois premiers (Sâncî, Tigâwâ, Udayagiri) :
Ces temples sont dans toutes les mémoires et il suffira d'en rappeler les
caractéristiques essentielles.
Ils ont en commun la simplicité de leur plan, la petitesse de leur cella cubique
que précède un porche peu profond soutenu à l'avant par quatre colonnes — dont
l'espacement irrégulier est plus large au centre que sur les côtés — et à l'arrière par
le mur contre lequel se plaquent deux pilastres engagés (fig. 1).
Sauf la cella d'Udayagiri, qui est à demi excavée, les autres sont construites de
pierres sèches (fig. 2) disposées en assises régulières que n'anime aucun décor si ce
n'est une corniche (baranda), composée d'une moulure plate cantonnée d'un petit
gradin, et qui ceinture tout l'édifice. Un bandeau nu la surmonte sur lequel le toit
légèrement débordant se pose. La base (pâbhâga) tout aussi simple est soulignée
par deux moulures sans ornement.
De nos jours, après les nettoyages et les restaurations que ces temples ont subi
il est impossible de savoir comment anciennement leur toit était véritablement
(1) Cunningham, A., op. cit., vol. X, p. 60.
(2)A., op. cit., vol. X, pp. 76 à 100 pour Eran et pp. 9 à 15 pour Garhwa. LE PROBLÈME DES TEMPLES A TOIT PLAT DANS L'INDE DU NORD 25
conçu. Sur celui de Sàncï se trouve une dalle brisée en plusieurs morceaux avec un
écoulement d'eau, tandis qu'au sol subsistent deux grandes dalles, au pourtour creusé
d'un sillon, et marquées par une faible pente déversant l'eau dans une goulotte
(fig. 2). Il est impossible de savoir si elles firent partie de la toiture initiale. Nous
verrons qu'au temple de Pârvatï de Nàchnà un même dispositif est utilisé (Cf. p. 31) ;
quant au temple de Tigâwâ les dalles qui le couvrent sont seulement juxtaposées
(fig. 3).
Le toit plat du porche dans ces deux cas, de même qu'à Udayagiri, s'établit
à un niveau inférieur de celui de la cella (fig. 5).
Recherche de chronologie relative:
Malgré leur apparente ressemblance, ces temples, comme l'avait déjà bien noté
A. Cunningham, ne furent pas construits en même temps. Mais, reprenant cette étude
ancienne (1), il faut souligner qu'à Tigâwâ (fig. 4) comme à Udayagiri (fig. 5) le chapi
teau sur lequel Cunningham basait son argumentation n'est pas comme il le pensait
une cloche semblable à celle du temple n° 17 de Sâncï, avec en plus des crosses retour
nées, mais en fait un vase à feuillage retombant. Or ce vase n'est utilisé sur les cha
piteaux qu'à une époque déjà avancée puisqu'il ne figurait que dans les toutes dernières
cavernes d'Ajantâ nos 23, 24, 26 (fig. 6), comme Ph. Stern l'a indiqué dans son étude
sur les colonnes de ce site (2).
Toutefois le support d'entablement qui surmonte les colonnes de Tigâwâ (fig. 4),
comme celles de Sâncï, bien que n'étant plus à gradins est encore surmonté d'animaux
adossés séparés par un petit arbre. Mais à Tigâwâ le traitement de ce motif ancien est
assez maladroit et de plus, sur la face du support d'entablement, figure un décor
de petits arcs (kûdu) qui n'existe pas encore à Sâncï, mais qui se retrouve à Eran sur
des fragments de colonnes (fig. 7).
Cette postériorité de Tigâwâ, que Cunningham et d'autres après lui avaient ressent
ie, se trouve confirmée par l'existence au sommet de l'encadrement de porte de ce
temple de deux divinités fluviales Gangà et Yamunâ parfaitement identifiées grâce
à la présence sous les pieds de l'une du makara et sous les pieds de l'autre de kùrma (3)
(fig. 8).
Or dans les cavernes déjà tardives d'Ajantâ et dans celles d'Aurangâbâd le
thème de la divinité fluviale n'est pas encore différencié : une même divinité montée
sur le seul makara se répétant de part et d'autre des sommets de porte. Ce n'est qu'un
peu plus tard, au temple Dasâvatâra de Deogarh (fig. 10), que cette différenciation
intervient soit aux environs du début de la première moitié du vie siècle

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