Troisième partie : période des Tày-Son - article ; n°1 ; vol.6, pg 236-254
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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1906 - Volume 6 - Numéro 1 - Pages 236-254
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1906
Nombre de lectures 10
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Troisième partie : période des Tày-Son
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 6, 1906. pp. 236-254.
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Troisième partie : période des Tày-Son. In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 6, 1906. pp. 236-254.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1906_num_6_1_4256— — 236
Telles sont les diverses causes du succès des Cochinchinois. Lorsqu'ils furent
délivrés des attaques des Trinh, ils tournèrent toute leur activité du côté du Sud,
et purent agrandir leur territoire au détriment du Campa, qu'ils avaient déjà
entamé, et du Cambodge. Ce n'est que cent ans plus tard que nous verrons
encore une fois les troupes tonkinoises attaquer le mur de Dong-hoï, et,
pénétrant plus avant qu'elles n'avaient jamais fait, s'emparer de toutes les
provinces septentrionales, et forcer le successeur de Nguyen Hoàng à chercher
un refuge dans les provinces les plus reculées de son royaume.
TROISIÈME PARTIE. — PÉRIODE DES TÀY-SON ц Д
I. — Expédition de 1774-1770 (d)
Le roi de Gochinchine, VÔ Vmyng, était mort en 1766. Il avait d'abord nom
mé comme Héritier présomptif son neuvième fils Hieu Ц. Mais celui-ci mourut
en 1760 (2), ne laissant que des enfants en bas âge. Par ailleurs, le fils aîné de
Y5 Virang, Chiro'ng Щ, étant mort aussi, la succession revenait à son second fils
par l'épouse principale, le père du futur Gia-Long. Y5 Vircrng était même dis
posé, au dire des Annales des Nguyen (3), à lui laisser le pouvoir. Mais un parti
puissant repoussa ce prétendant, âgé d'une trentaine d'années, et nomma à la
mort de V5 Viro-ng, et en alléguant faussement (toujours au dire des documents
des Nguyën) la volonté de ce prince, un fils qu'il avait eu d'une concubine
préférée. Ce fut Hué Vu'O'ng, nommé, de ses titres posthumes, Due-Ton Iliëu-
ïHnh Hoàng-De ф t^ Щ: % Л %. Le nouveau roi n'avait que douze années à
son avènement (4). Les mandarins qui l'avaient élu, ou fait élire, s'emparèrent
du pouvoir. Le plus influent était Trirong Phúc Loan *Щ fg Щ (5), qui se fit
nommer régent. Ce mandarin, par son orgueil, aussi bien que par ses exactions,
se fit détester de tout le monde. C'est en grande partie à ce mécontentement
général qu'il faut attribuer la révolte des Tày-scm "j?f Ц], qui éclata en 1771
dans la moyenne Cochinchine, et prit bientôt des proportions inquiétantes. C'est
(*) Thât-luc, xi, 20 b sqq. ; Gang-тис, xliv, ю sqq ; Liêt-truyên, vi, 36 ab.
(2) Voir sa biographie, Liêt-truyên, 11, 26 a b.
(i) Thât-luc, x, 3i ab ;xi, 1-2 ; Liêt-truyên, vi, З4.
(*) xi, i b.
(5) Le P. Launay, Histoire de ГАппат, p. 182, écrit « Man ». Mais aucun document
ne donne le caractère Щ, qui se prononce « Man » dans les dialectes chinois, aussi bien
qu'en sino -annamite. Tous portent Щ, prononcé « Loan » ou « Louan », d'après le Diction
naire du P. Couvreur ; « Lun », d'après le Dictionary de Eitel ; «Loan», d'après
Y Index de Phan Biïc Hoá. - - 237
dans ces conjonctures que le Seigneur du Tonkin, Trjnh Sum ШЩ, qui exer
çait le pouvoir depuis 17(17, sous l'autorité nominale du vieux Le Hièn-Tôn
Ш Ш тя- attaqua la Cochinrhine.
Les Annales générales (l) donnent, comme cause principale de cette expé
dition, l'ambition de Trinh Sum. Les victoires qu'il avait remportées dans
le Ilirng-hoá en 1761 (-), et dans le Trán-ninh en i77o(;i), lui avaient fait con
cevoir un projet plus grandiose, celui de reprendre contre les Nguyen la lutte
que ses prédécesseurs avaient abandonnée depuis plus d'un siècle, et de soumett
re à sa domination les deux provinces du Thuân-hoa et du Quâng-nam, que l'on
considérait toujours, à la cour de llà-noi, comme partie intégrante de l'empire.
Mais la révolte des Tày-so-n n'aurait pas suffi pour déterminer Trjnh Sum à entre
prendre celte guerre, si une circonstance, mentionnée (sous réserve, il est vrai,
mais avec toutes les apparences de la certitude) par les Annales des Nguyen (*),
ne l'y avait encouragé. Le Prince Van /5f, fils du prince Duc ^. une victime
de Tnrcrng Phúc Loan (5), était allé à la cour du Tonkin et y avait fait
connaître l'état des esprits en Gochinchine, la révolte qui troublait les provinces
du Sud, le mécontentement général qui régnait tant à la cour que parmi le
peuple.
Par ailleurs, Bùi The Bat Щ ift j§, trân-thù Щ ф du Nghê-an, dans un
rapport adressé à Trinh Sum, lui faisait ressortir toutes les chances de succès
d'une expédition entreprise en pareille occurrence. Les conseils de Hoàng Ngu
Phúc Ц fí fg et de Nguyen Nghièm ^ fil, deux vieux généraux tonkinois,
décidèrent délînitivement le Seigneur du Tonkin (G).
11 pria Lloàng Ngů Phúc, retiré des alïaires depuis quelque temps, d'accepter
les fonctions de thong-tir&ng ^ )Щ (7). Bùi The Bat ШШ Ш U]i servirait de
lieutenant gij ffî. Pli an Le Phiên i$ Щ Щ et Uông Si Hien & ± & furent
nommés tham-biçn; Doàn Nguyen Time ££ Ы'Ш devint dóc-thi du Nghè-an.
Sous leurs ordres étaient placés Hoàng Phùng Ccr Ц; Щ ^, Hoàng Binh The
Si fê fi, Nguyen Lô gg f|| et Hoàng Binh Bàu 1^ fé Щ L'armée, composée
des troupes des trente-trois dinh, des troupes de mer du Tbanh-hoá et du
Nghê-an, des provinces de l'Est et du Sud, comprenait en tout trente mille
hommes. Mais comme dans le Thuân-hoa, la famine régnait depuis quelque
(d) Cang-muc, xliv, 10 b.
(2)xlii, i o a.
(3)xliii, 27 b.
(4) Thàt-lvc, xi, 20 b.
{b> Voir Liêt-tniuên, vi, 35 a ; 11, 17 a b. Duc â était le fils aine du prince Tu* ?Й
ou Bán Л, huitième fils de Minh Vu-o-ng.
(°) Cang-muc, xliv, i o b.
(7) D'après Thât-luc, xi, 21 a. Le Cang-muc, ibid., porte Bai-tuVmg ^ )|f • Pour l'énu-
mération des officiers, je combine les deux sources, un peu différentes. — — 238
par suite delà perte des récoltes, et qu'il eût été très difficile de nourrir temps,
une si grande armée avec les seules ressource? du pays (*), Trinh Sum fit
établir trois dépôts : l'un fut placé à Mî-lôc Ц Щ, sous-préfecture du So'n-nam
[Jj f|î, sous la surveillance de JNguyen liinh Dien J^ ££ ;Щ. Ou devait y acheter
tout le riz qu'on pourrait trouver dans le So-n-nam |Jj $f, le Bac-ninh ^ ^,
le Ilâi-dmrng Щ \>% et le So-n-tây Ц] Ц , et l'expédier dans le Nghê-an, par
voie de mer. Le second dépôt fut établi dans le Nghê-an, à Hà-trung ffî ф,
dans le Sud du Hà-Linh actuel, et confié à l>oàn Nguyen Time, qui devait
acheter aux personnes riches du pays du paddy et du riz et faire passer
ce qu'il se sérail procuré et ce qu'il aurait reçu du So'ii-nam dans le
Quâng binh, soit par voie de (erre, soit par voie de mer, suivant l'opportunité.
Dans cette dernière province enfin, on établirait un troisième dépôt à Bông-
Щ' en aurait la surveillance et serait chargé de hai Щ Щ{-). Ngô Dao J%
distribuer les rations aux troupes.
Dès que Ngïï Plníc fut parti, Trinh Sum lui envoya par écrit des instructions.
Il lui laissait la plus grande liberté d'action. Mais il lui recommandait, dès
qu'il serait arrivé au Nghè-an, d'envoyer une lettre au mandarin cochinehinois
préposé à la garde des frontières, pour lui annoncer que l'unique motif de son
expédition était la répression des rebelles. Si les Tày-smi avaient déjà été
battus, il devait écrire une seconde lettre pour faire savoir qu'il allait se retirer.
On endormirait ainsi la défiance des mandarins de la frontière, qui sans cela
pourraient créer des difficultés (3). Ngu Pluie se conforma à ces ordres (*).
(!) Comparez Thât-luc, xi, 22 a ; à la 10e lune de l'an 1774, un hgp ^ de riz décortiqué
(équivalant à la poignée et comprenant dix thirac —J ou cuillerées) se vendait une ligature ;
or, it y a à peine une trentaine d'années, la ligature équivalait à un franc de monnaie fr

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