Un appeau magdalénien - article ; n°3 ; vol.47, pg 181-192
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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1950 - Volume 47 - Numéro 3 - Pages 181-192
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1950
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Dr Jacques Allain
Un appeau magdalénien
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1950, tome 47, N. 3-4. pp. 181-192.
Citer ce document / Cite this document :
Allain Jacques. Un appeau magdalénien. In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1950, tome 47, N. 3-4. pp. 181-192.
doi : 10.3406/bspf.1950.2685
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1950_num_47_3_2685SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 181
sion de ceux-ci par voisinage, de peuple à peuple, ou du fait des
migrations, admettre qu'ils ont paru naître sur place, indépendam
ment des signes semblables qu'on constate chez les voisins. Il
semble, en effet, que des humains ont, tous et partout, une aptitude
commune à entrevoir les grands problèmes, comme ceux de Dieu
et du monde, et la même aptitude à les exprimer graphiquement
par les mêmes schémas géométriques simples ; cercle, carré, tr
iangle, spirale, croix, étoile, pyramide.
« Un cercle, un triangle, une croix, un carré, des étoiles, voilà
ce que révère très mystérieusement l'intelligence des peuples » a
écrit Marc Saunier dans La Légende des Symboles.
« Que ce soit à l'Occident, poursuit Saunier, ou à l'Orient, au
Nord ou au Midi, partout ces signes réapparaissent. Ils révèlent
la religion de nos pères... La même ferveur anime l'Arabe pros
terné à La Mecque devant le cube de la Kaaba, le chrétien en
extase au pied de la croix, le bouddhiste méditant sur l'étoile
à 7 branches, le brahme épris du triangle de Brahma» (p. 1).
Vous choisirez, Messieurs, entre les deux thèses : celle qui expli
que l'universalité des symboles par voisinage ou par migration des
peuples, et celle qui les explique par la tendance universelle qu'ont
tous les hommes à exprimer leurs grands concepts par d'iden
tiques schémas.
Pour mon compte personnel, je préfère la première thèse, parce
qu'elle paraît avoir en sa faveur l'enchaînement des migrations
de masses humaines que l'étude de la préhistoire met en évidence.
Bref, on a écrit de la culture des Noirs qu'elle est née sur place,
en Afrique. Je pense que l'étude des poids à peser l'or permet
de proposer l'idée selon laquelle la dite culture pourrait bien n'être
pas autochtone et avoir été importée d'Asie.
En tous cas, que les symboles viennent de l'Est ou qu'ils soient
nés sur place du fait de similitude des états d'âme, il m'apparaît
que la conception philosophico- religieuse africaine primitive est
la même que celle qui a donné naissance à toutes les religions
monothéistes actuelles.
Ainsi, les Noirs réapparaissent, malgré leurs fétiches et leur
sorcellerie, comme beaucoup plus près de nous qu'on ne le pense
habituellement.
Un appeau magdalénien.
PAR
ч Docteur ALLAIN.
Depuis trois ans, une équipe de chercheurs (1) a entrepris sous
ma direction de nouvelles recherches dans le gisement magdalé
nien de Saint-Marcel (Indre).
(1) Cette équipe est actuellement constituée de MM. G. Blanchard de
Bouesse, J. Colin de Velles, J. Decoux de Neuvy-Saint-Sépulchre, Dr Al-
lain, chef d'équipe. 182 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
Ce gisement, fouillé en 1890 par Benoit, avait alors fourni un
matériel peu abondant, mais de qualité savamment étudié par
l'abbé Breuil qui s'efforça de reconstituer la stratigraphie d'après
les indications de Benoit. Le matériel est considéré comme appar
tenant au magdalénien IV surmonté d'un faible niveau de magdal
énien V.
En 1927, une nouvelle grotte masquée par des éboulis sur pente
a été découverte par M. Chapelle, de Saint-Marcel, qui a été con
traint d'abandonner peu après ses recherches. Grâce à l'amabilité
de l'inventeur et de l'actuel propriétaire ces travaux ont été repris.
Une petite grotte large d'un mètre environ a été fouillée sur une
longueur de 3m50.
La stratigraphie suivante a été relevée :
0m20 d'humus noirâtre contenant en abondance des ossements
récents de lapin, chat, renard, blaireau.
0lr80 à un mètre d'éboulis calcaires à gros éléments cimentés
par un sable calcaire.
Un premier niveau archéologique extrêmement mince, très
pauvre, perceptible seulement par place.
0m15 de sable calcaire fin contenant de rares et petits éboulis
calcaires.
Un deuxième niveau plus important a fourni un matériel lithique
consistant essentiellement en burins becs de flûte et grattoirs sur
bouts de lame fréquemment associés en beaux burins-grattoirs,
lames de dimensions médiocres presque toujours fragmentées,
fines lamelles microlithiques à dos abattu, bords parallèles et tron
catures carrées retouchées ou non. Le contraste est manifeste
entre la banalité de l'outillage siliceux et l'importance relative de
l'industrie du bois de renne aussi belle que variée : longues pointes
de sagaies de formes diverses à base le plus souvent en double
biseau, ciseaux, lissoirs, poinçons. La faune marque la prédomi
nance du renne avec cheval assez abondant.
Ce niveau industriel épais de 0m07 au maximum, contenait un
dallage fait de plaques de schiste obtenues en refendant les galets
de la Creuse.
Il reposait sur une couche d'argile brune, manganique, stérile,
épaisse de 0m50 en moyenne.
Cette argile repose elle-même sur une couche de sable fin de 0m30
également stérile contenant des rognons de silex grossier et recou
vrant le roc primitif.
A trois mètres environ du seuil, la couche s'inclinait à 45°, puis
s'arrêtait net au bord d'une sorte d'entonnoir que nous avons vide
des gros blocs calcaires qui l'obstruaient, démasquant ainsi un
boyau vide, haut d'un mètre environ, dont le sol se trouve à deux
mètres plus bas que la couche archéologique signalée ci-dessus.
Ce boyau stérile était obturé huit mètres plus loin par un effo
ndrement de la voûte. Des travaux longs, minutieux, très pénibles
et parfois dangereux ont permis d'établir que celle-ci supportait
une couche archéologique. Grâce à un effondrement nous avons
pu pénétrer par effraction en quelque sorte dans ce nouvel habitat.
Il s'agit d'un spacieux abri effondré dont Benoit n'avait fouillé
que le seuil. La stratigraphie est la suivante :
Terre végétale 0ш25. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 183
Eboulis sur pente stérile stratifiés masquant complètement l'en
trée de l'abri.
Blocs d'effondrement de l'abri dans les interstices desquels on
retrouve d'abondants débris industriels et fauniques provenant
probablement de la partie supérieure du coteau avec indices de
fréquentations sporadiques.
Couche archéologique de 0m15 en moyenne, reposant par endroits
sous 7 mètres d'éboulis.
Lit stérile de blocaille anguleuse dont la puissance nous est en
core inconnue.
L'industrie de la couche archéologique est abondante, très riche
en élément osseux : sagaies de modèles divers, ciseaux, aiguilles
à chas, longues épingles à deux pointes, nombreuses pendeloques
en os perforées et découpées en forme de canines de cervidés et
la pièce qui fait l'objet de cette étude.
Dans son état actuel elle se présente comme un tube osseux,
long de 0m235 à paroi très mince (0m0015 maximum), s'évasant
progressivement de haut en bas, de telle sorte que son diamètre
de 0m0135 à l'extrémité supérieure atteint 0m0165 à l'orifice infé
rieur (Fig. I n° 1-1 bis).
Il représente une face plane et deux faces convexes s'unissant
en voûte. Les 2/3 supérieurs ont été recueillis en deux fragments
principaux dans la zone d'effondrement, le 1/3 inférieur a été
retrouvé un mbis après dans la couche archéologique, mais il était
brisé en nombreux éclats par suite de la rupture ancienne de la
voûte. Cet accident a déterminé la perte de quelques menus frag
ments dont le tamisage le plus minutieux n'a pas permis de re
trouver la totalité. Pour cette même raison, on peut constater une
différence de patine entre les 2/3 supérieurs de couleur chamoisé

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