Un bronze chalcidien de l Acropole d Athènes - article ; n°1 ; vol.20, pg 401-422
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Un bronze chalcidien de l'Acropole d'Athènes - article ; n°1 ; vol.20, pg 401-422

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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1896 - Volume 20 - Numéro 1 - Pages 401-422
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1896
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

André de Ridder
Un bronze chalcidien de l'Acropole d'Athènes
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 20, 1896. pp. 401-422.
Citer ce document / Cite this document :
Ridder André de. Un bronze chalcidien de l'Acropole d'Athènes. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 20, 1896.
pp. 401-422.
doi : 10.3406/bch.1896.3606
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1896_num_20_1_3606UN BRONZE CHALC1DIEN SUR L'ACROPOLE
(PI. I et IK·).
Le groupe(l) que représente de face la planche I, se dresse
sur une plate-forme horizontale (2) moulurée, supportée par
un arc de cercle brisé de droite et de gauche. Deux, protomes
d'Achéioos remplissent l'espace triangulaire laissé libre de
chaque côté entre l'arc de cercle et la base du groupe. Les
deux avant-corps de taureau fléchissent sous le poids, l'une
des pattes de devant repliée (3), mais la tête entièrement dé
gagée, saillant de part et d'autre hors de la base. La paire de
courtes cornes qui- surmonte les oreilles n'atteste pas seule la
nature animale du dieu : son nez court, ses yeux obliques, sa
longue moustache tombant sur ses favoris et sa barbe en
pointe, tout ici nous rappelle les Silènes que nous trouvons
représentés de même dans un certain nombre d'œuvres ionien
nes (4).
En dehors de ces protomes caractéristiques, il reste peu à
dire du support. La base propre se compose de trois ban-
(1) N° 6511 du Musée National (1456 de l'ancien inventaire). N° 760, fig.
269, pi. V, p. 283-5 de mon Catalogue des bronzes trouvés sur l'Acropole
d'Athènes. Dimensions principales: hauteur totale du monument, 0m'148 ;
du groupe, 0m>085; de la clé de voûte à la base, 0m023; des trois bandeaux,
0m*0l; du crochet, 0m>0l; des têtes de femmes, Om<Ol5; des têtes d'Hérac
lès et d'Achéioos, 0m-02. Largeur maxima, 0m'122; de la base, 0m#095; des
têtes, 0m*012. Épaisseur maxima du support, 0m>018; épais, moyenne du
groupe, 0m>003.
(2) En réalité il n'en est pas tout à fait ainsi. Comme on peut· s'en con
vaincre par l'héliogravure, si l'on penche la base vers la droite de manière
à la rendre parfaitement horizontale, les ligures ne sont plus d'aplomb et
inclinent légèrement vers la droite.
(3) Cf., entre autres, le χύαθος du Musée de Dresde, Arch. Anzeiger, 1892,
p. 161-2, n. 21. ■
(4) Bronzes de VAcropole, n° 762, p. 286.
BULL. DE CORBESP. HELLÉNIQUE, XX 27 UN ÈRONZE CÎÎALClt>IEtf SUR l'aCROÎOLË" 4θ2
deaux superposes et de hauteur croissante ; la zone médiane
est ornée de tirets ou d'échelons transversaux, très rappro
chés. Ce motif, d'art «géométrique», est, on le sait, très fr
équent dans la céramique «proto-corinthienne». L'arc même
est décoré sur sa face antérieure d'un filet saillant et d'une
zone de languettes légèrement concaves, séparées les unes des
autres par une tige ou un dard en relief. Ce motif, que l'on
a désigné tour à tour des noms les plus divers, n'est pas
plus que le précédent inconnu à l'art grec primitif. On le
rencontre, sur l'Acropole, dans un certain nombre d'anses de
beau travail qui servaient à soulever de grands chaudrons à
panse verticale (1).
Pour achever dès maintenant la description technique du
monument, examinons sa face postérieure (planche lbis). Du
milieu de la base part un large crochet, dont l'extrémité in
férieure, taillée en biseau, descend au dessous de la clé de
voûte. Un clou traversait la lame près de la pointe et l'assu-
jétissait plus fortement au rebord qui entrait dans le crochet.
Et ce n'était pas la seule attache qui maintînt le bronze. Le
groupe, comme sa base, était fixé sur quelque repoussoir et
n'était, en réalité, qu'une applique. La preuve en est le clou
à grosse tête qui traverse, à la hauteur du coude, le buste de
la joueuse de flûte. Le personnage correspondant de gauche
n'est conservé qu'à mi-corps, mais le bord supérieur se creuse,
en son milieu, suivant une demi-circonférence très nette et
caractéristique: il est facile d'y reconnaître la partie inférieure
de l'œillère ménagée pour le second clou à grosse tête. L'at
tache du groupe était par suite tout particulièrement solide.
Enfin les figures, comme leur base, ne sont modelées que d'un
côté, sur leur face antérieure. Le revers forme, depuis l'extré
mité conservée de l'arc jusqu'aux têtes des personnages, une
surface irrégulière, concave en son milieu et aux bords lég
èrement saillants. La lame, quelle qu'elle fût, qui s'ajustait à
ce revers, devait par suite être sensiblement convexe.
(1) Bronzes de V Acropole, n08 145-8, p. 48-9. Cf. les cratères ioniens et co
rinthiens, les amphores attiques {Ath. MittheiL, 1893, pi. II). UN BRONZE CHALCIDIEN SUR l'aCROPOLË 403
Ce dernier indice achève de nous faire connaître la desti
nation du· groupe. L'arc de support se retrouve en effet ail
leurs, dans une série bien connue de trépieds, découverts sur
tout à Vulci(l) et dans la Grande Grèce (2). Les piédroits —
en fonte pleine, et légèrement obliques — ne sont pas seuls,
comme d'ordinaire (3) dans la Grèce propre, à supporter la
cuve du chaudron : chacun d'eux détache de droite et de gau
che une lame qui se réunit par une courbe à une tige corre
spondante partie du pied voisin (4). De la sorte, non seulement
les supports sont très fortement reliés l'un à l'autre, mais la
couronne supérieure porte, au lieu de trois, sur six points
d'appui distincts.
Dans ces conditions, on s'explique aisément toutes les par
ticularités que nous avons relevées. La couronne (5), dans la
quelle le chaudron entrait comme dans un cadre circulaire,
était, non plus soudée (6), mais clouée sur sa sextuple base. Le
bord supérieur entrait dans le crochet, auquel un rivet l'as-
(1) Roulez compte en 1862 (Annali, p. 189) une dizaine de ces trépieds.
Cf. surtout les exemplaires de l'Antiquarium de Berlin (Friederichs, Kleinere
Kunst, II, p. 192, n° 769) ; du Cabinet des Médailles (Monumenti, II, pi. XLII
= Babelon-Blanchet, Catal. des bronzes de la Dibl. Nation., p. 590-2, n° 1471) ;
du Vatican (Museo Gregoriano, I, pi. LVI= Monumenti, II, pi. XLII = Mart
ha, L'Art Étrusque, p. 526, fig. 361); du Musée Kircher (Monumenti, II, pi.
XLII; ibid., VI- VII, pi. LXIX, 3); de l'Ermitage [anc. collect. Campana] pi."
2; Annali, 1862, p. 189-208). (Monumenti, VI-VII,
(2) Trépied de Métaponte, Friederichs, Kleinere Kunst, II, p. 192-3, n° 768.
(3) Les trépieds trouvés à Olympie et sur l'Acropole sont, presque tous,
à piédroits verticaux : ceux-ci, très larges, et relativement épais, supportent
le chaudron sans contrefort intermédiaire. Voir la restitution de ces tré
pieds dans Olympie, IV, die Bronzen, pi. XXXIV, a-e, p. 75-93. ' .
(4) Exemples trouvés en Grèce, Catal. des bronzes du Polytechneion, I,
(Olympia, IV, p. iM—Ath. MiltheiL, 1893, pi. XIV, p. 414), etc.
(5) Comme dans l'exemplaire, cité plus haut, de l'ancienne collection du
Polytechneion.
(6) Furtwaengler {Olympia, IV, p. 131) note que dans les trépieds étrus
ques (même dans celui du Vatican), le chaudron est cloué sans interméd
iaire sur les groupes qui terminent et surmontent les piédroits. Il ne sau
rait en être de même dans notre exemplaire comme d'ailleurs, semble-t-il,
. dans les trépieds grecs ; la présence du crochet ne s'explique pas sans un
rebord, celui de la couronne de support. 404 UN SRONZE CHALCIÙIEN SUR
sujétissait solidement: pour peu qu'un pareil mode d'attache
existât à chacun des piédroits, l'adhérence était parfaite entre
le cadre et ses supports. Les clous, qui traversent les person
nages du groupe devaient au contraire le relier, non à la cou
ronne du trépied, mais au grand vase qu'elle supportait. Par
là s'explique la concavité du revers qui répondait à. une con
vexité inverse de la panse. Enfin, dans cette hypothèse, la
couronne et le haut du chaudron se superposaient derrière le
groupe. Ce fond très rapproché empêchait en tout cas de voir
la face postérieure du bronze. Rien d'éton

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