Un prototype des taureaux de Mycènes et d Amyclées (pl. I) - article ; n°1 ; vol.16, pg 307-319
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Un prototype des taureaux de Mycènes et d'Amyclées (pl. I) - article ; n°1 ; vol.16, pg 307-319

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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1892 - Volume 16 - Numéro 1 - Pages 307-319
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1892
Nombre de lectures 13
Langue Français

Extrait

Léon Heuzey
Un prototype des taureaux de Mycènes et d'Amyclées (pl. I)
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 16, 1892. pp. 307-319.
Citer ce document / Cite this document :
Heuzey Léon. Un prototype des taureaux de Mycènes et d'Amyclées (pl. I). In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume
16, 1892. pp. 307-319.
doi : 10.3406/bch.1892.3799
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1892_num_16_1_3799UN PROTOTYPE DES TAUREAUX
DE TIRYNTHE ET D'AMYCLÉES
Les découvertes récemment faites dans le domaine de l'ar- " ^
chéologie mycénienne ou mieux achéenne, les savantes études "^
qu'elles ont provoquées, ont reporté mon attention sur un ***
curieux fragment qui pouvait, à première vue, paraître étran- ' * "^
ger à cette classe d'antiquités. C'est un débris de plaque sculp- ^
tée, en schiste vert, trouvé en Egypte et très voisin pour le ^
travail et pour le style d'un autre fragment que j'ai publié en ^
1890 dans la Revue Archéologique (1). On y reconnaît de **
même un art, qui, sans être dégagé de toute influence égyp- ^
tienne, se rattache cependant de plus près à la manière des . **
anciens ateliers de l'Assyrie et de la Chaldée.Ces plaques sculp- *
tées de style mixte, dont le Musée Britannique possède aussi, '-&
comme je l'ai indiqué, plusieurs spécimens (2), forment le ^
commencement d'une série très intéressante pour la connais- ^
sance des relations internationales et de la transmission des ^
modèles d'art dans la haute antiquité. ***
Le fragment dont je m'occupe aujourd'hui se distingue tout ^
d'abord des autres fragments analogues par un style un peu >/?à
différent et aussi par la disposition des sculptures, qui cou- 4**
vraient également les deux faces opposées de la même plaque '**
de schiste; mais ce qui en fait l'intérêt capital et tout excep- . ·***
tionnel, c'est le sujet qui s'y trouve plusieurs fois répété. On . ^
y voit une suite de scènes figurant des hommes qui luttent '***
contre des taureaux, et ces luttes offrent des ressemblances, ^
qui ne sauraient être fortuites, avec les motifs du même genre "' ;*
(1) Une tribu asiatique en expédition, dans la Revue Archéologique, 3me se- '■■■■
rie, l. XV, p. 145 et 334, pi. IV, V. · ■ $
(2) Décrits par M. Budge, Classical Review, 1890, p. 322. ' / , ^ ,
308 UN PROTOTYPE DES TAUREAUX
peints sur les murailles du palais de Tirynthe (1) ou enlevés
au repoussé sur les vases d'or trouvés à Vaphio, près de l'an
tique Amyclées (2). Ces compositions des artistes qui travaillaient
pour les princes achéens sont tout à fait présentes à l'esprit et
aux yeux du lecteur, grâce à la remarquable monographie que
leur a consacrée, dans l'avant -dernier numéro du Bulletin,
mon ami George Perrot (3). C'est un monument de plus qui
vient compléter sur un point les observations décisives, pré
sentées ici même, avec une connaissance si profonde et si éten
due de la question; il y ajoute un nouveau sujet de recher
ches sur les origines étrangères de cette classe de représentations.
Avant de passer à la description de ce précieux objet, je
dois tout d'abord remercier Tigrane- Pacha, qui le possé
dait dans ses collections et qui l'a généreusement donné au
Musée du Louvre. 11 nous avait été indiqué par M. Maspéro,
et c'est grâce à la bienveillante intervention de M. Xavier
Charmes qu'il nous a été remis, par l'intermédiaire de M. Am-
broise Baudry, architecte. Ce qui nous préoccupait alors uni
quement, c'était la parenté qui le rattachait à notre première
plaque sculptée : personne ne prévoyait les rapports inatten
dus, qui permettent de le comparer aujourd'hui à certaines
productions de l'art mycénien.
A la partie supérieure du fragment on voit d'abord un tau
reau qui a violemment projeté sur le sol un homme qu'il foule
sous ses pieds et dont il laboure le dos de ses cornes. Par un
curieux artifice de technique, le bord de la plaque est découpé
de manière à dessiner extérieurement la silhouette de l'animal,
et la même scène se trouve exactement reproduite et comme
décalquée sur le revers de la feuille de schiste, ce qui donne
une image aplatie, à double face, intermédiaire entre le bas-
relief et la ronde- bosse.
(1) Schliemann, Tirynthe, pi. XIII.
(2) Έφημερϊς αρχαιολογική, 1889, pages 129-171, planches VII, VIII, IX,
X, article de M. Tsoundas, auteur de la découverte.
(3) Les Vases d'or de Vafio, dans le numéro de Juillet-Décembre 1891, pa
ges 494-537 et les planches XI, XII, XIII, XIV.
¥ UN. PHOTOTYPE DES TAUREAUX 30Θ v 3
1 ':' L'homme ainsi terrassé est sans armes et presque nu. On
ne lui voit ni le pagne des bouviers figurés sur les vases de ^
Vaphio ni le court jupon des guerriers représentés sur la pla- . '"·*$
que de schiste précédemment publiée par nous, mais seulement ^
autour de la taille, un mince cordon, auquel pend un bout d'é- ^4
toffe, qui ne cache rien. Le caractère ethnographique diffère. v ^
aussi des deux types que l'on observe sur les monuments ci-
dessus mentionnés. Les cheveux courts sont traités par petites;
boucles, comme s'il étaient crépus ou tout au moins frisés ; la
barbe laisse la lèvre supérieure découverte et ne dessine au-,
tour des joues qu'un étroit collier, terminé au menton par une.
longue barbiche à trois torsades. Le profil, au moins dans la
première figure que nous décrivons, est visiblement anguleux,·
et le sourcil épais se prolonge jusque sur le nez, comme dans
les têtes chaldéo- assyriennes. L'aspect général, serait celui;
d'une race africaine à demi sémitisée. Cependant les caractères
sont loin d'être assez précis pour qu'il soit possible d'en tirer-
une détermination absolue.
Pour le taureau, il n'a rien des formes allongées, élégantes
et fines jusque dans l'expression de la force, dont les images
égyptiennes du bœuf Apis montrent de nombreux exemples. **
II est court, ramassé, haut sur pattes; ses membres épais, aux
musculatures Recoupées, sa tête forte, son encolure puissante ■'*
et très remontée rappellent au contraire les taureaux des cy
lindres chaldéens (1), ceux des chasses d'Assour-nazir-habal
à Nimroud (2) . et aussi les têtes colossales des chapiteaux su-
siens. Les grandes têtes de Suse offrent en particulier une ident
ité presque absolue dans certains détails conventionnels : tels
sont par exemple, les trois arcs superposés qui dessinent les
sourcils ; telles encore les deux veines saillantes qui se rejo
ignent, l'une traversant le maxillaire et l'autre descendant vers
les naseaux. Les oreilles, striées à l'intérieur, se retrouvent
dans les taureaux assyriens. Le seul trait qui soit plutôt égyp-
(1) Comparer particulièrement le cylindre du Louvre publié par Menant,
Cylindres de la Chaldée, flg. 139.
(2) Layard, Monuments of Nineveh, pi. H, ι ; IWMP.jpHmHHUi.il,
310 UN PROTOTYPE BES TAUREAUX.
tien est la disposition des longues cornes, dessinées de face'et
régulièrement· courbées en croissant. Quant aux zigzags qui
marquent les poils sur le front de la bête, c'est un procédé pri
mitif de simplification géométrique, que ni les Egyptiens ni
les Assyriens n'ont employé, que je sache, dans la représenta
tion des animaux. . .
En résumé, le type du taureau procède ici presque complè
tement des modèles asiatiques. Cependant le dessin est encore
plus généralisé, plus architectural, si je puis m 'exprimer ainsi,
que sur les monuments cfe l'Assyrie et de la Chaldée. On n'y
retrouve ni l'indication des côtes, ni les fanons pendants (1),
qui sont reproduits, avec une observation si juste de la nature,
même sur un très ancien bas- relief chaldéen découvert par M.
de Sarzec d). A plus forte raison n'y a-t-il là rien du natura
lisme exubérant qui, dans les taureaux de Vaphio, fait saillir
tous les muscles et met en mouvement tous les plis de la graisse
et de la chair. L'attitude est puissante et terrible, mais elle
manque d'élan: sous ce rapporté

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