Un tricentenaire : 1693-1993. M. de La Galissonnière (1693-1756) le vainqueur de Minorque (1756) - article ; n°1 ; vol.16, pg 99-116
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Un tricentenaire : 1693-1993. M. de La Galissonnière (1693-1756) le vainqueur de Minorque (1756) - article ; n°1 ; vol.16, pg 99-116

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Histoire, économie et société - Année 1997 - Volume 16 - Numéro 1 - Pages 99-116
Abstract M. de la Galissonnière (1693-1756) is one of the few navy officers who won a victory during the Seven Years War (1756-1763). He was descended from a family of lawyers established in Brittany and in Paris and was the son of a squadron admiral. Early in the war he won the battle of Port-Mahon, a victory which enabled the Duke of Richelieu - his cousin — to control Minorca. Minorca had been ruled by the English since 1713 and went back to England in 1763. The excellent sauce served on board La Galissonnière' s ship the very night when Mahon was conquered becam known as « mahonnaise » and is now famous as « mayonnaise ». A ship in the French navy is still today named after La Galissonnière. He was also the grandson of Michel Bégon, a famous « intendant » in Rochefort, whose name is at the origin of the thousand species of begonias existing nowadays. So La Galissonnière has also somehow contributed to the development of the French language.
Résumé M. de La Galissonnière (1693-1756) est l'un des rares officiers de vaisseau français à avoir été victorieux sur mer durant la guerre de Sept Ans (1756-1763). Issu de robins bretons et parisiens, mais fils de chef d'escadre, il gagna au début de la guerre le combat de Port-Manon qui permit à son cousin le duc de Richelieu de récupérer Minorque, anglaise depuis 1713. Certes, Minorque fut rendue à l'Angleterre en 1763, mais l'excellente sauce servie à bord du vaisseau de La Galissonnière le soir même de la prise de Mahon a donné naissance à la « Mahonnaise », actuelle mayonnaise. Petit-fils de Michel Bégon, célèbre intendant de Rochefort, dont le nom est à l'origine des mille espèces de bégonias qui existent aujourd'hui, La Galissonnière, dont le nom est encore porté par un bâtiment de guerre, a ainsi contribué à enrichir lui aussi le vocabulaire français.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1997
Nombre de lectures 47
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Michel Vergé Franceschi
Un tricentenaire : 1693-1993. M. de La Galissonnière (1693-
1756) le vainqueur de Minorque (1756)
In: Histoire, économie et société. 1997, 16e année, n°1. pp. 99-116.
Résumé M. de La Galissonnière (1693-1756) est l'un des rares officiers de vaisseau français à avoir été victorieux sur mer durant
la guerre de Sept Ans (1756-1763). Issu de robins bretons et parisiens, mais fils de chef d'escadre, il gagna au début de la
guerre le combat de Port-Manon qui permit à son cousin le duc de Richelieu de récupérer Minorque, anglaise depuis 1713.
Certes, Minorque fut rendue à l'Angleterre en 1763, mais l'excellente sauce servie à bord du vaisseau de La Galissonnière le soir
même de la prise de Mahon a donné naissance à la « Mahonnaise », actuelle mayonnaise. Petit-fils de Michel Bégon, célèbre
intendant de Rochefort, dont le nom est à l'origine des mille espèces de bégonias qui existent aujourd'hui, La Galissonnière, dont
le nom est encore porté par un bâtiment de guerre, a ainsi contribué à enrichir lui aussi le vocabulaire français.
Abstract M. de la Galissonnière (1693-1756) is one of the few navy officers who won a victory during the Seven Years War
(1756-1763). He was descended from a family of lawyers established in Brittany and in Paris and was the son of a squadron
admiral. Early in the war he won the battle of Port-Mahon, a victory which enabled the Duke of Richelieu - his cousin — to control
Minorca. Minorca had been ruled by the English since 1713 and went back to England in 1763. The excellent sauce served on
board La Galissonnière' s ship the very night when Mahon was conquered becam known as « mahonnaise » and is now famous
as « mayonnaise ». A ship in the French navy is still today named after La Galissonnière. He was also the grandson of Michel
Bégon, a famous « intendant » in Rochefort, whose name is at the origin of the thousand species of begonias existing nowadays.
So La Galissonnière has also somehow contributed to the development of the French language.
Citer ce document / Cite this document :
Vergé Franceschi Michel. Un tricentenaire : 1693-1993. M. de La Galissonnière (1693-1756) le vainqueur de Minorque (1756).
In: Histoire, économie et société. 1997, 16e année, n°1. pp. 99-116.
doi : 10.3406/hes.1997.1936
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hes_0752-5702_1997_num_16_1_1936UN TRICENTENAIRE : 1693-1993
M. DE LA GALISSONNIÈRE (1693-1756)
LE VAINQUEUR DE MINORQUE (1756)
par Michel VERGÉ-FRANCESCHI
Résumé
M. de La Galissonnière (1693-1756) est l'un des rares officiers de vaisseau français à avoir
été victorieux sur mer durant la guerre de Sept Ans (1756-1763). Issu de robins bretons et pari
siens, mais fils de chef d'escadre, il gagna au début de la guerre le combat de Port-Manon qui
permit à son cousin le duc de Richelieu de récupérer Minorque, anglaise depuis 1713. Certes,
Minorque fut rendue à l'Angleterre en 1763, mais l'excellente sauce servie à bord du vaisseau
de La Galissonnière le soir même de la prise de Mahon a donné naissance à la « Mahonnaise »,
actuelle mayonnaise. Petit-fils de Michel Bégon, célèbre intendant de Rochefort, dont le nom
est à l'origine des mille espèces de bégonias qui existent aujourd'hui, La Galissonnière, dont le
nom est encore porté par un bâtiment de guerre, a ainsi contribué à enrichir lui aussi le vocabul
aire français.
Abstract
M. de la Galissonnière (1693-1756) is one of the few navy officers who won a victory
during the Seven Years War (1756-1763). He was descended from a family of lawyers establi
shed in Brittany and in Paris and was the son of a squadron admiral. Early in the war he won
the battle of Port-Mahon, a victory which enabled the Duke of Richelieu - his cousin — to
control Minorca. Minorca had been ruled by the English since 1713 and went back to England
in 1763. The excellent sauce served on board La Galissonnière' s ship the very night when
Mahon was conquered becam known as « mahonnaise » and is now famous as « mayonnaise ».
A ship in the French navy is still today named after La Galissonnière. He was also the grand
son of Michel Bégon, a famous « intendant » in Rochefort, whose name is at the origin of the
thousand species of begonias existing nowadays. So La Galissonnière has also somehow contri
buted to the development of the French language.
Le 1er octobre 1756, Michel Barrin, troisième marquis de La Galissonnière,
souffrant, se débarque du Foudroyant, en rade de Toulon. Agé de soixante-
trois ans, lieutenant général des armées navales, il est ravagé par la maladie
qui le mine : l'hydropisie. Dès septembre, il a demandé en Cour son congé
pour pouvoir rentrer à Paris, auprès de son épouse, dès son arrivée à Toulon.
Le 24 septembre, le secrétaire d'Etat chargé de la marine lui a obtenu du Roi
cette autorisation, bien qu'on soit au tout début de la guerre de Sept Ans. A
peine débarqué, le commandant de la marine à Toulon lui remet donc son
HES 1997 (16e année, n° 1) 100 Histoire Économie et Société
congé, et La Galissonnière, aussitôt descendu de son vaisseau-amiral, troque
son navire pour une lourde berline à destination de la capitale. Toulon-Paris :
il lui faudra un bon mois de voyage en cette saison automnale. Heureusement,
la Cour est à Fontainebleau. Cela lui fera gagner une ou deux étapes, sur la
fin du parcours. Dans son expédition, La Galissonnière est accompagné par
son cousin germain, Michel Bégon, « chevalier, conseiller au parlement de
Metz, commissaire et premier commis de la marine », par « messire Armand-
Charles Barrin, chevalier de La Galissonnière, chevalier de l'ordre de Saint-
Louis, capitaine aide-major au régiment du roi-infanterie », son cousin issu de
germain, et son ami, le marquis de Boullai, intendant de la marine.
La Galissonnière : un Rochefortais
La Galissonnière, marin dans l'âme, est né à Rochefort, le
10 novembre 1693, où son nom est encore honoré aujourd'hui (Place de La
Galissonnière, Hôtel de La Galissonnière, etc.). Son père, Roland Barrin,
deuxième marquis de La Galissonnière (1646-1737), natif de Nantes, y a du
reste accompli l'essentiel de sa carrière de marin (1669-1720), car il s'y est
marié le 28 mai 1691 à Catherine (1670-1708), native de Blois, mais fille du
célèbre Michel Bégon (1638-1710), intendant de la marine à Rochefort de
1688 à 1710, et véritable fondateur du port après Colbert du Terron, le cousin
germain de Colbert.
Un père lieutenant général des armées navales
Ce père, La Galissonnière l'a gardé jusqu'en 1737, puisqu'il est mort à
Poitiers, âgé de quatre-vingt-onze ans. Reçu dans l'ordre de Malte en 1658, en
qualité de chevalier de minorité au grand prieuré d'Aquitaine, page du Grand-
Maître, Roland n'était qu'un pauvre cadet de famille, admis en 1663 dans la
deuxième compagnie des mousquetaires du Roi. Son propre père avait en effet
consacré - selon l'usage -, l'essentiel de sa fortune à établir son fils aîné
auquel il donna successivement 66000 livres en 1658 pour lui acheter un offi
ce de conseiller au parlement de Rennes, puis 240000 acquérir une char
ge de maître des requêtes en 1661, puis en 1663 (à l'occasion de ses noces
avec Eleonoře Bidé, riche de 150000 livres de dot), la plus belle de ses
terres : La Guerche, paroisse de Saint-Aubin-de-Luigné, diocèse d'Angers,
baillée 7000 livres annuelles.
Dans ces conditions, Roland, quoique fils d'un grand commis de l'Etat,
intendant de police, justice et finances dans trois généralités successives
(Bourges, 1641 ; Orléans, 1658; Rouen, 1665), a été dès son adolescence un
très modeste cadet de famille, comme du reste six de ses frères. En 1664, sa
mère à l'agonie laissant 30000 livres encore à son fils aîné, mais 12000 seu
lement à chacun de ses sept fils cadets, Roland s'est trouvé réduit à un bien
maigre héritage ! De surcroît, comme il est chevalier de Malte, il est stipulé
dans le testament de sa mère, qu'il ne percevra pas ses 12000 livres, remplacées
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par une pension viagère de 2000 livres, que devra lui verser tous les ans son
aîné. Néanmoins, s'il venait à t

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