Une chancellerie privilégiée : celle de Philippe VI de Valois - article ; n°2 ; vol.124, pg 355-381
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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1966 - Volume 124 - Numéro 2 - Pages 355-381
27 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1966
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Raymond Cazelles
Une chancellerie privilégiée : celle de Philippe VI de Valois
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1966, tome 124, livraison 2. pp. 355-381.
Citer ce document / Cite this document :
Cazelles Raymond. Une chancellerie privilégiée : celle de Philippe VI de Valois. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1966,
tome 124, livraison 2. pp. 355-381.
doi : 10.3406/bec.1966.449725
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1966_num_124_2_449725UNE CHANCELLERIE PRIVILÉGIÉE :
CELLE DE PHILIPPE VI DE VALOIS
Le privilège de la chancellerie de Philippe de Valois
n'est pas d'ordre diplomatique. Il est d'avoir été étudié
successivement par deux éminents diplomatistes qui se
sont succédé dans la chaire de l'École des chartes :
M. Georges Tessier et M. Robert-Henri Bautier. Le premier
a publié en dix-sept pages concises une communication
faite à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres en
1957 1. Le second a enrichi les années 1964 et 1965 de la
Bibliothèque de V École des chartes de deux cent trente -trois
pages d'un véritable mémoire 2.
M. Tessier défrichait un terrain mal essarté, soucieux
surtout de préciser la liste des chanceliers du règne. M. Baut
ier s'est formé un plan plus large, se préoccupant non
seulement d'indiquer la succession des chanceliers et leur
carrière, mais également du fonctionnement de la chancell
erie, du commandement et de la rédaction des actes royaux,
de la rapidité de leur transmission, des modes de remplace
ment du grand sceau par le sceau du secret, le sceau du
Châtelet et le sceau nouveau, enfin de l'enregistrement des
actes.
L'érudition de M. Bautier et les recherches qu'il a menées
autour de la chancellerie, particulièrement aux Archives
nationales, sont impressionnantes. Il a dépouillé avec une
attention scrupuleuse les registres du Trésor des chartes
et du Parlement. Il a vu beaucoup des actes originaux
1. Les chanceliers de Philippe VI, dans Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres : Comptes rendus des séances, 1957 (1959), p. 356-373.
2. Recherches sur la chancellerie royale au temps de Philippe VI, dans la
Bibliothèque de l'École des chartes, t. CXII (1964), p. 89-176, et t. CXXIII
(1965), p. 313-459.
BIBL. ÉC. CHARTES. 1966. 2 23 356 RAYMOND CAZELLES
subsistant. Il a exploré des séries d'épaves de la Chambre
des comptes et il a utilisé tous ces documents avec l'intel
ligence des textes qu'on lui connaît.
Il a également connu les travaux d'historiens et de diplo-
matistes qui ont eu l'occasion de toucher avant lui aux
problèmes qu'il traite et il fait montre, tout au long de son
important article, d'un esprit polémique subtil et vigou
reux qui retient fermement l'attention. Le lecteur se réjouit
de la fierté de l'auteur à débusquer les oublis des uns, les
bourdes et les coquilles des autres. Les erreurs — ou parf
ois ce que R.-H. Bautier croit être les — d'autrui
sont l'occasion des pages dynamiques où s'accumulent les
arguments, où s'enchaînent les raisonnements, où s'en
tassent les notes justificatives. L'opinion contraire est,
pour l'auteur, le stimulant de sa création.
Il faut reconnaître que M. Bautier a réussi quelques r
edressements de valeur. Qui oserait, après lui, soutenir que
le voyage de Guillaume de Sainte-Maure dans la péninsule
ibérique a trouvé place à la fin de l'année 1329, alors qu'il a
été exécuté de mars à juin1? Qui ne serait d'accord pour
prénommer Macé, selon la forme mancelle, et non Mathieu,
traduction facile du latin « Matheus », le successeur de
Jean Gherchemont, Macé Ferrant2? Qui ne conviendrait
que l'itinéraire prêté au roi par Jules Viard fait mal la
distinction entre les actes commandés par le souverain et
ceux qui émanent du Conseil ou du chancelier seul, cons
tatation qui avait d'ailleurs déjà été faite? Qui se refuse
rait à reconnaître que des faussaires ont muni de sceaux
fabriqués frauduleusement des actes royaux?
Le stimulant rencontré par R.-H. Bautier dans le redres
sement des erreurs d'autrui l'a entraîné cependant parfois à des
interprétations hâtives de conclusions de ses prédécesseurs. Je
me bornerai à en relever quelques-unes qui me touchent.
1. Guillaume de Sainte-Maure a-t-il été réellement à Compostelle? Le 15 mai
1331, Jean XXII lui accorde une dispense de visiter le « limen Sancti Jacobi
apostoli » [Lettres communes, n° 53648). Le chancelier avait prononcé peut-
être un nouveau vœu de pèlerinage.
2. Ferrant ou Ferrand. M. Bautier adopte les deux orthographes, comme
Coquerel et Gocquerel. Mais il a préféré Cherchemont à Cerchemont, ortho
graphe plus exacte selon M. Tessier. UNE CHANCELLERIE PRIVILÉGIÉE 357
A la page 116 de la partie de son article parue en 1964,
l'auteur des Recherches sur la chancellerie royale au temps de
Philippe F/, après avoir invoqué ma thèse complément
aire sur les lettres closes et les lettres « De par le roy » de
ce souverain, écrit, en parlant précisément des lettres
closes : « Mais elles ne sont pas apparues brusquement sous
ce règne et ne sont pas issues des lettres « De par le conte
« de Valois » dont usait Philippe VI avant son avènement. »
Bien entendu, et je n'ai pas dit autre chose dans l'introduc
tion de ce catalogue où j'appelais, en 1958, l'attention sur
deux lettres de Philippe V le Long se trouvant dans un
registre du Parlement1, lettres que R.-H. Bautier a pu
bliées à la fin de son mémoire 2. Si finalement il est possible
de remonter jusqu'à Louis X en ce qui concerne l'usage du
« De par le roy », c'est grâce à une découverte de notre
confrère Jean Guerout.
Dans le chapitre qu'il consacre à Macé Ferrant3, en une
note où il me fait l'honneur de me citer et où il néglige la
formulation de la probabilité de ses attaches avec le roi
avant son avènement4, attaches qu'il découvre avec le
document qui les prouve, R.-H. Bautier me fait grief d'avoir
écrit que ce chancelier « surgit brusquement dans l'admi
nistration royale en 1328, sans avoir servi les derniers
Capétiens5 ». Or, lui-même ne dit rien d'autre. Il invoque
les fonctions de Ferrant aux requêtes de l'hôtel à partir
d'avril. C'est précisément cet office de maître des requêtes,
justifié par les mentions hors teneur des actes enregistrés
en majeure partie dans JJ 65 A, dont deux ont été publiés
par Jules Viard dans ses Documents parisiens du règne de
Philippe VI de Valois6, qui m'a fait écrire que Macé Fer
rant surgissait brusquement dans l'administration royale
1. Annuaire- Bulletin de la Société de l'Histoire de France, 1956-1957 (1958),
p. 70 et n. 10.
2. Année 1965, p. 441-442.
3.1964, p. 133-141.
4. La société politique et la crise de la royauté sous Philippe de Valois, Paris,
1958, p. 62.
5. Ibid., p. 62, n. 16.
6. T. I, p. 7-10. Le 8 juillet 1328, il n'est dit que « clerc du roy »> (Arch, nat.,
JJ 70, n°219). 358 RAYMOND CAZELLES
à la suite de l'avènement du comte du Mans. R.-H. Bautier
n'a précisément révélé aucun document signifiant que ce
personnage ait occupé un office royal antérieurement.
A propos de Jean de Marigny, M. Bautier écrit : « Mari
gny fut -il chancelier de France? Tous les historiens l'ont
cru1. » II m'est donc impossible de me compter au nombre
des historiens du premier Valois, car j'ai bien pris soin
dans mes thèses de ne jamais qualifier Jean de Marigny de
chancelier.
A propos encore de la démission de Guillaume Flote,
R.-H. Bautier réfute avec beaucoup d'ardeur l'hypothèse
d'une disgrâce de ce chancelier. « Ceci ne présente aucune
apparence de vraisemblance », écrit-il, sans se rappeler
apparemment que M. Tessier avait déjà prononcé : « Sa
démission ne fut pas provoquée par une disgrâce2... », et
moi-même : « On ne peut plus le penser [que Guillaume
Flote soit tombé en disgrâce] quand on constate que sa
démission de la chancellerie ne l'écarté pas du Conseil où,
sous la simple appellation de « sire de Revel &#

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