Une tombe de Tanagra - article ; n°1 ; vol.95, pg 109-145
38 pages
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1971 - Volume 95 - Numéro 1 - Pages 109-145
37 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 11
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Semni Karouzou
Une tombe de Tanagra
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 95, livraison 1, 1971. pp. 109-145.
Citer ce document / Cite this document :
Karouzou Semni. Une tombe de Tanagra. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 95, livraison 1, 1971. pp. 109-145.
doi : 10.3406/bch.1971.2151
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1971_num_95_1_2151UNE TOMBE DE TANAGRA
vases1. qualifiait Grèce en après fouillé En péliké même Tsountas En effet, s'être propre. par à 1883, figures ce temps de Stamatakis assuré vase Christos a λαμ,πρότατον Il eu a que rouges (fig. été le qu'ils quelques mérite Tsountas trouvé, 17 à du Tanagra, à provenaient ίσως 23) Musée de comme μορφαί est publiait της grouper orné παρά National συλλογής en Tsountas bien un de terre τήν les dessin peintures du plus εις provenant της cuite même l'indique, Θήβαν de importants 'Αρχαιολογικής et la d'une tombeau. face de άγουσαν de dans nombreux principale richesse Tanagra, de un πεδινήν Il ces Εταιρείας. tombeau est rare autres vases, d'une qu'il όδόν, malen
heureusement impossible aujourd'hui d'identifier les autres, considérés
alors comme d'importance secondaire. L'objet principal de cette étude est
de faire connaître l'ensemble des œuvres qui ont pu être rassemblées, et
qui n'ont été publiées jusqu'à présent que de façon incomplète, ou, dans le
meilleur des cas, séparément les unes des autres, selon l'intérêt qu'elles
présentaient pour telle ou telle étude particulière.
C'est ainsi que, récemment encore, Mme Maria Trumpf-Lyritzaki s'est
attachée surtout à l'étude des deux vases à figures plastiques (infra,
p. 118 sq.). En citant les autres vases de la même tombe, d'après l'inventaire
Je tiens à remercier cordialement MM. Pierre Amandry et Pierre Devambez, qui ont eu
l'obligeance de mettre au point mon texte français, respectivement pour la première partie et
pour l'appendice, et MUe Barbara Philippaki qui, au Musée National, m'a beaucoup aidée dans
ma tâche. Les trois dessins de la figure 5 sont dus à M. K. Iliakis, les photographies des figures 25
et 26 à M. K. Constantopoulos, toutes les autres à M. Emile Séraf.
(1) Si Stamatakis n'a pas publié lui-même ses trouvailles, c'est parce que, au cours d'une vie
courte, il s'est sacrifié aux devoirs de sa charge d'Éphore des Antiquités. Nommé en 1871 βοηθός
de la Société archéologique, il est mort en 1885. Il avait découvert, en 1872, à Chéronée, le
soubassement du tombeau et les restes du lion. Jusqu'en 1876, il avait fouillé en Béotie, notamment
à Tanagra et à Thisbé. Représentant de la Société archéologique auprès de Schliemann à Mycènes,
il a découvert et fouillé la sixième tombe du Cercle royal, avec un soin auquel Tsountas a rendu
hommage (Μυκήναι, p. 90, 102, 105). Il a aussi déblayé le dromos du tombeau d' Agamemnon et
fouillé la tombe à coupole de l'Héraion d'Argos. Son activité est signalée aux environs de Corinthe
et à Spata, où il a fouillé une autre tombe à coupole. Il a passé les dernières années de sa vie en
Béotie, fouillant notamment à Thespies. Sur ses travaux, on peut consulter les rapports du
Secrétaire général de la Société archéologique, Stephanos Koumanoudis, et ses propres rapports,
dans les Praktika, en particulier des années 1881 et 1882. SEMNI KAROUZOU ÎBCH 95 110
♦5 Πλ^Γ Τ?* * "-"."
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— Skyphos de Tanagra MN 1341. Fig. 1 et 2. UNE TOMBE DE TANAGRA 111 1971]
établi par Tsountas, elle a qualifié de cratère en calice le vase du Musée
National 1341, qui n'était connu jusqu'à ce jour que par une petite photo
graphie2. Tsountas l'appelait skyphos. Il s'agit, en effet, d'un skyphos à
trois anses (fig. 1 à 5). Le potier a fait de son mieux pour adapter une forme
plutôt lourde au goût qui prévalait en son temps pour l'harmonie des lignes :
la lèvre du vase s'épanouit en calice et la courbe de la panse allège le socle.
Il est évident que les trois personnages peints sur le vase ne participent
pas à une procession de mariage, comme l'a cru Mme Trump f-Ly ri tzaki
d'après une photographie ancienne et partielle, mais qu'ils font partie du
cercle éleusinien.
A (fig. 1). Une déesse, vêtue du péplos, se présente de trois quarts vers
la gauche, le visage de profil, les cheveux tombant sur les épaules en longues
ondulations. Ce doit être Déméter. Elle tient dans la main droite une grosse
et longue torche, tandis que le bras gauche retombe le long du corps. Des
doigts allongés de la main se détache un objet, jadis peint en blanc et
maintenant évanide. Mlle Philippaki, ayant réussi à distinguer que l'objet
se prolongeait à l'arrière de la main, a suggéré qu'il s'agissait d'épis, ce
qu'a confirmé le dessin exécuté par M. Iliakis (fig. 5 α). A peine moins
effacée est une double ligne horizontale de points blancs, partant de la
torche en direction du visage de la déesse, et représentant sans aucun
doute la flamme; on peut supposer que celle-ci était indiquée par des
rehauts de couleur pourpre posés sur le blanc.
Β (fig. 2 et 5 b). Une autre déesse, plus jeune, vêtue aussi du péplos, doit
être Koré. Ses cheveux sont réunis en un chignon serré par d'étroites
bandelettes, à peine visibles. Une ligne peinte en relief court le long de sa
jambe droite. La déesse tient dans chaque main une torche, aussi longue et
presque aussi grosse que celle de Déméter. Des traces de lignes horizontales
à points blancs, allant du haut de la torche vers la tête de Koré, indiquent
la flamme, comme dans le cas précédent. On distingue aussi un collier et,
plus nettement, un bracelet, tous deux peints en blanc; on peut supposer
qu'ils étaient couverts de dorure. L'œil de Koré est ombragé légèrement
par une ligne peinte au-dessus du sourcil. M. Iliakis a observé — et rendu
dans son dessin — que le creux des plis du péplos est souligné par des
rehauts blancs qui en accusent le relief.
C (fig. 3 et 5 c). La troisième figure est un jeune homme, représenté de
face, la tête tournée vers la gauche, en direction de Koré. Les bouts de la
bandelette qui entoure sa tête pendent au-dessus „ de sa nuque. Il porte
une sorte d'épendytès κτενωτός, par-dessus un chiton dont n'apparaissent
que les manches, décorées de rosaces pointillées. D'autres rosaces pareilles
sont peintes sur l'épendytès, tandis que, au-dessous de la ceinture, se voit
une espèce de couronne. De fines franges, peintes en blanc, pendent de
l'épendytès; les franges des endromides sont rendues par de fines lignes
(2) Smith, Lewismaler, p. 8, pi. 36 h ; ARV*, p. 1517, 10 (attribution par Beazley au peintre
de Diomède, manière du peintre de Jena). 112 SEMNI KAROUZOU LBCH 95
Fig. 3 et 4. — Skyphos de Tanagra M Ν 1341. UNE TOMBE DE TANAGRA 113 1971]
Fig. 5. — Skyphos de Tanagra (détails). 114 SEMNI KAROUZOU [BCH 95
noires. On distingue, ici aussi, les traces de la flamme de la torche, portée
vers le visage du personnage. L'œil est effacé, ainsi qu'une partie du bras
droit et du corps.
Quel nom donner à ce jeune homme si solennellement vêtu ? On ren
contre la même figure sur le pinax de Ninnion, sur l'hydrie de l'Ermitage
provenant de Kymé, sur la grande péliké du même musée, et — sans les
manches — sur le vase Pourtalès du Musée Britannique. On devine aussi
sa présence, d'après le bas du corps seul conservé, sur un autre pinax du
Musée d'Eleusis3. H. Metzger avait déjà signalé qu'une figure semblable,
sur un fragment de stamnos au Musée de Boston, est nommée [Εΰμολ]πος.
En s'appuyant sur ce document, E. Simon a montré récemment que c'est
ce héros qu'on doit reconnaître aussi dans la figure grandiose de la péliké
de l'Ermitage4. C'est donc Eumolpos, ancêtre mythique des Eumolpides,
que représente le jeune héros du skyphos de Tanagra5.
La relation mystique des trois figures avec, la religion éleusinienne
s'exprime non seulement, dans le choix des personnages, mais aussi dans
l'exubérance du décor végétal qui les encadre, où se déploient des rinceaux
à volutes e

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