Vendeuil-Caply, une agglomération antique, anonyme et disparue - article ; n°1 ; vol.3, pg 283-294
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Revue archéologique de Picardie - Année 1984 - Volume 3 - Numéro 1 - Pages 283-294
12 pages

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Publié le 01 janvier 1984
Nombre de lectures 37
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Gérard Dufour
Daniel Piton
Vendeuil-Caply, une agglomération antique, anonyme et
disparue
In: Revue archéologique de Picardie. N°3-4, 1984. pp. 283-294.
Citer ce document / Cite this document :
Dufour Gérard, Piton Daniel. Vendeuil-Caply, une agglomération antique, anonyme et disparue. In: Revue archéologique de
Picardie. N°3-4, 1984. pp. 283-294.
doi : 10.3406/pica.1984.1450
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pica_0752-5656_1984_num_3_1_1450ARCHÉOLOGIQUE DE PICARDIE N° 3-4 1984 REVUE
VENDEUIL - CAPLY
UNE AGGLOMÉRATION ANTIQUE ANONYME ET DISPARUE
par Gérard DUFOUR * et Daniel PITON **
La carte des voies romaines (fîg. 1) montre que le site de Vendeuil-Caply (Oise) n'est
pas situé sur une voie importante mais sur une voie secondaire joignant Beauvais à Paillart.
Là, elle rejoint la grande voie Senlis — Amiens avant que cette dernière ne franchisse la Noyé,
affluent de la Somme.
La situation même du site lui exclut probablement un rôle administratif, mais la pro
ximité de la frontière entre les Bellovaques et les Ambiens à quelques kilomètres au nord,
peut lui avoir donné une fonction de marché, agricole sans doute, de conciliabulum, avec
de nombreux artisans et marchands travaillant pour la campagne environnante.
Un cliché aérien, réalisé par l'I.G.N. en 1955 est à l'origine des recherches menées
sur le terrain dès 1956 (l).
LE RELIEF
Le relief est caractérisé par deux collines inégales. L'une au nord-est, le CATELET,
culmine à 140 mètres et couvre une vingtaine d'hectares. Ses pentes ne sont escarpées que
sur sa face sud, elle se continue insensiblement à l'est avec le plateau voisin. L'autre, le
CALMONT, à 1000 mètres au sud-ouest, est une vaste eminence boisée qui culmine à 152
mètres et couvre environ 60 hectares. Ses pentes sont très abruptes, un peu plus douces au
nord. Elle se rattache, à l'est, au grand plateau contigu par un étroit passage.
Entre ces deux collines s'étend, suivant un axe est-ouest, la Vallée Saint Denis, ou
Valendon, aujourd'hui vallée sèche.
Si la source de la Noyé se trouve actuellement au nord de cette vallée, dans l'antiquité
la rivière naissait à huit kilomètres de là, au sud -ouest, passant au pied du Calmont. Un
réseau d'affluents accompagnait cet ancien cours ; l'un contournait le flanc sud du Calmont
tandis qu'un autre parcourait d'est en ouest la vallée Saint Denis. Ainsi le Calmont était
entouré sur ses trois côtés par un cours d'eau et des marais. C'était donc une position bien
pourvue en défenses naturelles. Le Calmont comportait très probablement un oppidum. Des
traces de artificielles y ont été observées, un peu de mobilier découvert, mais les
recherches décisives restent à effectuer.
* 3 rue Quetel, 60120 BRETEUIL (1) Les clichés examinés sont les numéros 2210-2410- * * 93 rue de la Colonne, 143-144 ; mission Crèvecœur le Grand-Montdidier
62222 St MARTIN-les-BOULOGNE 1955.
283 Fig. 1. Plan de situation avec indication des voies romaines.
La colline du Catelet reçut d'abord un camp romain couvrant une dizaine d'hectares (2).
C'est dans cette vallée que s'installera l'essentiel de la ville gallo-romaine. La surface occupée
par celle-ci correspond approximativement à un rectangle d'un peu plus de 1200 mètres de
longueur sur une largeur supérieure à 1000 mètres soit une aire de l'ordre de 130 hectares ;
700 mètres séparant les deux théâtres (3).
DOCUMENTS ANCIENS
Le texte le plus ancien faisant état des vestiges du site remonte à la fin du XVIe siècle (4).
Ce site est surnommé "Pérou des Antiquaires" au XVIIe siècle, tant on y trouve d'objets
pour enrichir les collections.
Louvet, un historien de la région, est le premier à observer dans les céréales le tracé des
rues (5).
(2) NOCHÉ A. (R.P.) et DUFOURG., "Fossés (4)THURYG. et WARNIERJ., Rapport fait en romains d'Àlésia et fossés récemment découverts sur 1574, à la demande du prince de Condé, seigneur de
les Chatelets près de Breteuil-sur-Noye (Oise)", Celti- Breteuil. Le manuscrit, aujourd'hui perdu, a été cum VI, pp. 201-214. publié par différents auteurs.
(3) Certains auteurs cités ci-après, donnaient une _.._ (5) LOUVET P., Histoire de la ville et cité de
surface de 306 hectares (J. Cambry) et 270 hectares Beauvais et des antiquités du pays du Beauvaisis, (Abbé Devic). Rouen, 1613, p. 24.
284 Fig. 2. Plan des découvertes effectuées par l'Abbé Devk.
Au début du XIXe siècle, Cambry, premier préfet de l'Oise, y fît faire des recherches.
On lui doit les premières gravures et descriptions de mobilier ainsi que quelques observations
au sol (6).
L'abbé Devic, en 1843, publia une importante étude, bien commentée, et fit de
nombreuses observations et recherches. Sur le plan (fig. 2) qu'il dressa en 1828 (7) on dis
tingue, à l'ouest, la voie de Beauvais à Amiens. On reconnaît la colline du Catelet alors
munie d'un moulin à vent curieusement appelé "moulin d'Antinus". La vallée Saint Denis
est occupée par de nombreux restes de constructions, des emplacements "de pavé". On note
sur ce plan, à l'emplacement du grand théâtre, la présence d'un bosquet attestant que ce fut
là le dernier endroit de la ville antique à être remis en culture.
La compilation des vues aériennes de R. AGACHE et F. VASSELLE, les observations
réalisées au sol et les fouilles de ces vingt dernières années permettent d'esquisser un plan de
la ville (fig. 4).
(6) CAMBRY J., Description du département de
l'Oise, Paris, 1803, pp. 215-218. Cet ouvrage vient
d'être réimprimé par Laffite. Reprints. Marseille, 1982.
(7) DEVIC Abbé, "Dissertation et notice sur une
ancienne ville gauloise du Beauvaisis. Bratuspantium" ,
Extrait de L'Investigateur, journal de l'Institut
Historique, avril 1843 et Etudes sur les IIe et VIIIe
livres des Commentaires de CÉSAR, Arras, Rousseau,
1865.
285 Fig. 3. Plan de la ville effectué à partir
des observations et photographies aériennes.
LE CATELET
Au nord, la colline du Catelet est l'un des ensembles les plus remarquables du site.
Outre le camp romain, connu dans cette zone (8) et dont la datation reste à préciser, les
clichés aériens révélaient l'existence d'un fanum fortement arasé (9). Sa forme générale est
classique (Fig. 3), c'est celle d'un double rectangle. Le grand côté de la cella orienté est-ouest
mesure 12,20 mètres (mur nord) pour 10,50 mètres sur le petit côté (mur est). La galerie est
régulière et sa largeur est constante : 4 mètres (10).
La construction de ce fanum survient au plus tôt sous le règne de Néron et vraisembla
blement au début du règne de Vespasien. De nombreuses fosses et un fossé quadrangulaire
témoignent d'une occupation antérieure à la construction de ce fanum ; certaines de ces
fosses ayant été vidées partiellement de leur contenu pour asseoir les fondations du mur de
la cella. Quoique abondant, le mobilier n'a montré aucun dépôt groupé. La présence d'objets
de La Tène I et de La Tène II est attestée en ce lieu (n).
(10) PITON D. et DILLYG., Fouilles, A paraître (8) AGACHE R. , Numéros spéciaux des Bulletins
dans la Revue Archéologique de Picardie. de la S.P.N., 5, 1962, pi. 20, 21 et 7, 1970, pi. 115-
116. AGACHE R., La Somme pré-Romaine et (11) En particulier par la découverte de fibules. Le
Romaine, Mémoires de la Société des Antiquaires de mobilier céramique est pour l'instant très limité dans
Picardie, t. 24, 1978, ph. 139, 140 et pp. 237 et ces fosses.
suivantes.
(9) Ce fanum et ses abords avaient déjà été partie
llement fouillés à la fin du siècle dernier et au début
de ce siècle.
286 Fig. 4. Quelques rues près du centre ville. Photo R. Agache.
La première manifestation d'une activité cultuelle sur le site paraît liée à une aire de
crémation dont l'emplacement correspond grossièrement à celui de la future cella. C'est
ensuite qu'apparaissent les premières "structures" : fossé quadrangulaire matérialisant l'espace
consacré puis les fosses avec offrandes. Ces structures, datables de la seconde moitié du 1er siècle
av. J

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