Commentaires de cartes et graphiques sur les premiers résultats du recensement de 1968 dans les Alpes du Nord - article ; n°1 ; vol.58, pg 67-110

Henri Guibourdenche

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Revue de géographie alpine - Année 1970 - Volume 58 - Numéro 1 - Pages 67-110
44 pages

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• Publié le: 01 janvier 1970
• Nombre de lectures: 11
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Henri Guibourdenche
Commentaires de cartes et graphiques sur les premiers
résultats du recensement de 1968 dans les Alpes du Nord
In: Revue de géographie alpine. 1970, Tome 58 N°1. pp. 67-110.
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Guibourdenche Henri. Commentaires de cartes et graphiques sur les premiers résultats du recensement de 1968 dans les
Alpes du Nord . In: Revue de géographie alpine. 1970, Tome 58 N°1. pp. 67-110.
doi : 10.3406/rga.1970.3459
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rga_0035-1121_1970_num_58_1_3459Henri GUIBOURDENCHE
Commentaires de cartes et graphiques
sur les premiers résultats
du recensement de 1968
dans les Alpes du Nord
Remarques préliminaires :
— Les chiffres de population indiqués sont, pour chaque com
mune et canton, ceux de la population municipale totale sans les
comptes doubles.
— Compte tenu de la différence de durée des intervalles entre
les recensements : 8 ans de 1954 à 1962, 6 ans de 1962 à 1968, les
pourcentages globaux de variation de la période 1954-1962 ont tous
été réduits du quart de leur valeur.
— Quand le nom d'une ville désigne l'ensemble d'un canton
ou d'une agglomération, il est écrit en majuscules.
— Limites.
Sont pris en compte dans cette étude :
1 ° l'ensemble des cantons alpestres des départements de Haute-
Savoie, Savoie, Isère ainsi que le canton de La Grave (Hautes-
Alpes) ;
2° les cantons de la marge alpine. Dans cette catégorie, ont été
exclus : en Haute-Savoie, les cantons de Frangy, Saint-Julien-en-
Genevois et Seyssel; en Savoie, ceux de Pont-de-Beauvoisin,
Ruffieux, Saint-Genis et Yenne. Pour l'Isère, n'ont été retenus
que Voiron, Tullins, Vinay et Saint-Marcellin.
Nous avons pleine conscience de l'arbitraire des frontières ainsi
fixées, du moins de leur signification discutable dans la dynamique
des régions d'économie et de vie. D'autres limites circonscrivant
plus strictement l'espace étudié à l'ensemble montagneux et y insé
rant Champsaur et Vercors méridional ne nous paraissent pas plus
solides. Un travail ultérieur essaiera de faire le point de l'étendue
réelle, à un moment donné, du champ d'action aux limites mouv
antes des cellules de vie des Alpes du Nord. 68 HENRI GUIBOURDENCHE
— Ces pages sont essentiellement fondées sur les premiers
résultats du recensement de 1968, indiqués dans les fascicules
départementaux bleus de l'I.N.S.E.E. Le retard pris dans la publi
cation des fascicules orangés nous a contraint, pour l'étude des
composantes naturelle et migratoire, à recourir aux tableaux d'état
civil qui présentent un léger décalage de date par rapport aux
recensements : 1er janvier 1962 - 1er janvier 1968 au lieu de 1er mars
1962 - 1er mars 1968.
Les renseignements tirés de ces documents ont été complétés
par la consultation d'un certain nombre de travaux et de mémoires
récemment publiés ou soutenus ainsi que par des enquêtes auprès
de 70 maires et comités d'expansion que nous remercions pour la
qualité et l'actualité des documents fournis.
Ces quelques lignes ne constituent pas pour autant une étude
profonde de la population actuelle des Alpes du Nord. Beaucoup
trop de données nous manquent, concernant les structures démo
graphiques et professionnelles en particulier, pour prétendre dépas
ser le stade d'une explication sommaire. De là, la forme de ce
travail : avant tout un commentaire de documents.
De l'observation de la carte n° 1 (Evolution des communes)
ressort, outre le rôle bien connu du relief dans la répartition des
cercles, une double association caractéristique :
1° Couleur noire continue et grands cercles d'au moins 4 mm
de diamètre pour les communes en croissance ininterrompue au fil
des quatre recensements retenus г et comptant au moins 2 000 habi
tants. L'augmentation 1962-68 n'y fait donc que poursuivre celle
des périodes antérieures, du moins quant à son sens sinon quant
à son rythme;
2° Couleur rouge continue et petits cercles de 1 ou 2 mm de
diamètre pour les communes qui sont dans la situation inverse :
population en baisse ininterrompue et nombre d'habitants inférieur
à 1 000.
Il y a des exceptions et des cas intermédiaires, particulièrement
au niveau des cercles de taille moyenne correspondant aux villages
ou bourgs de 1 000 à 2 000 habitants. Nous avons là, néanmoins,
un témoignage éclatant de la pérennité du mouvement de concen
tration de la population alpine.
1 Celui de 1946 a été éliminé pour défalquer l'influence de la guerre. Gzxxbhiqu&. 1 с/г. ê'
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Л app/cvnèino^'oni ou. ел Х- сопьет fe, ab hi ^" л 70 HENRI GUIBOURDENCHE
Ces communes se rattachent à des unités de vie et d'organisa
tion d'ordre socio-économique, géographique ou administratif qui
parfois se concurrencent, c'est fréquent sur la périphérie des villes, se superposent, c'est le cas dans les bassins des Alpes inté
rieures placés chacun sous la houlette d'un chef-lieu de canton.
La carte invite à distinguer :
— des assemblages de cercles noirs correspondant à des agglomér
ations en voie d'accroissement constant et homogène. Sur le
graphique n° 1 de l'évolution démographique, ces agglomérat
ions occupent pour la plupart (exception de Sallanches) le
secteur 1 : celui d'une hausse fondée sur l'immigration plus que
sur l'excédent de naissances, témoignage d'un dynamisme éc
onomique plus ou moins grand;
— des régions en déclin, véritables nébuleuses de petits cercles
rouges sur la carte et qui, sur le graphique, occupent les sec
teurs du bas 4, 5 et 6. En 4, la fécondité permet encore d'att
énuer les effets de l'émigration; en 5 et 6 l'avenir est sombre :
une population vieillie évolue vers l'extinction;
— des groupements intermédiaires, plus hétérogènes, avec un
cercle noir de base : celui de la ville chef -lieu, autour duquel
gravitent des éléments variés : soit rouges, soit rayés, les
rayures signifiant des changements dans l'évolution récente.
Suivant la moyenne réalisée entre leurs éléments-pilotes et leurs
communes en déclin, suivant leur localisation dans les mont
agnes savoyardes au taux de fécondité élevé ou sur les confins
de l'avant-pays moins prolifique, ces groupements présentent,
sur les graphiques (voir aussi plus loin graphique n° 6), un
éventail de distribution largement ouvert. Ils sont le plus nom
breux dans les secteurs 1, 2, 3 et 4, dans une situation plus
proche du point zéro que les groupements des deux premières
catégories.
Nous nous proposons d'apporter quelques précisions relatives
à l'évolution 1962-68 de ces divers groupements et d'indiquer dans
quelle mesure les tendances de cette évolution prennent la suite
de celles qui ont été mises en lumière dans cette revue par diffé
rents auteurs à l'issue du recensement de 1962 et d'enquêtes per
sonnelles2, dans quelle mesure elles sont nouvelles.
2 1963-2 : articles de G. Veyret-Vemer, P. Guichonnet, P. Préau et C. Marie.
1964-1 : article de P. et G. Veyret. 1967-1 : article de P. et G. Veyret et
G. Armand. 1969-1 : article de M. Jail. 1969-2 : de P. Bozon. COMMENTAIRES SUR LE RECENSEMENT DE 1968 71
I. Les secteurs en voie d'accroissement constant et homogène.
Ils sont essentiellement localisés le long des grands couloirs
d'accès aux Alpes, dans les grandes cluses préalpines ou à leur
débouché sur le sillon alpin d'un côté, sur l'avant-pays de l'autre.
1° Les grandes agglomérations.
C'est là que sont implantés, tout d'abord, les quatre agrégats
de cercles noirs qui attirent l'oeil sur la carte, autour de Grenoble,
Annecy, Chambéry et Annemasse.
Tableau I
Diverses variations de la population
Agglomér des grandes agglomérations alpines et de leur département
Accroissement 1962-68 Part de la ville Part dans
dans le département3 dépardu dépardu l'agglomération
l'agglde tement tement ations
omération l'agglsans l'agglavec en 1962 en 1968 en 1962 en 1968
omération omération
•% % % % % % %
Grenoble . . . 59 64,4 59,3 48,8 27 17 2,8
Ghambéry . . 25,7 27,8 69,8 67,6 19,1 9 5,5
20,5 22,7 28,3 1