Le Lodévois - article ; n°187 ; vol.34, pg 24-45
23 pages
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Description

Annales de Géographie - Année 1925 - Volume 34 - Numéro 187 - Pages 24-45
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1925
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Paul Marres
Le Lodévois
In: Annales de Géographie. 1925, t. 34, n°187. pp. 24-45.
Citer ce document / Cite this document :
Marres Paul. Le Lodévois. In: Annales de Géographie. 1925, t. 34, n°187. pp. 24-45.
doi : 10.3406/geo.1925.8067
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1925_num_34_187_8067LE LODÉYOIS
Le Lodévois est un petit « pays » qui forme transition entre la
plaine viticole de l'Hérault et le haut plateau calcaire du Larzac, voué
à l'élevage des moutons1. La Lergue et ses affluents y ont déblayé au
Sud de Lodève, dans les marnes rouges du Permien, une large dépres
sion, les « Ruffes », semée de tables et de pitons basaltiques. Au Nord
de Lodève, s'ouvre une série de combes verdoyantes creusées dans
les gr^s triasiques et qui ont entaillé profondément le Causse juras
sique du Larzac. Vers l'Ouest, entre Lodève et la vallée de' l'Orb, les
torrents affluents de la Lergue ont réduit à une table étroite le plateau
volcanique de l'Escandorgue. Vers le Sud, vers la plaine de l'Hérault
et le Bitterrois, les « Ruffes » sont limitées par un massif de roches
primaires s'élendant de Bédarieux à Clermont l'Hérault, qui prolonge,
à l'Est de la coupure de l'Orb, les croupes sombres de la Montagne
Noire.
Les paysages
Quand le voyageur, venant de Béziers, remonte la vallée de
l'Hérault, il remarque, à partir de la station d'Aspiran, de basses
collines qui annoncent vers le Nord-Ouest un pays différent. La plaine
de l'Hérault, formée d'alluvions quaternaires, étale à perte de vue ses
vignobles, véritable mer de pampres verts au printemps. Les basses
collines, de 200 à 300 m., qui ferment l'horizon vers le Nord-Ouest sont
boisées de taiilis de chênes verts. La voie ferrée de Béziers à Lodève
remonte, à partir de Clermont-l'Hérault, la vallée de la Lergue sans que
les cultures changent. On a l'impression de ne pas quitter la vallée de
l'Hérault. Mais bientôt la voie ferrée longe le pied de collines sombres,
la vallée se resserre. Des éboulis de pierres noirâtres, des blocs basal
tiques roulent sur les pentes, et le petit village de Lacoste, bâti en
basalte, se dresse au sommet d'une colline qui domine de 150 m. la
Lergue. Celle-ci se resserre en un étroit défilé à Rabieux. Le défilé
franchi, nous pénétrons dans un pays différent.
Une large dépression s'ouvre, la couleur du paysage frappe d'éton-
nement. C'est un moutonnement de croupes rutilantes basses et arrond
ies, disposées confusément, dépourvues souvent de végétation, ravi
nées par des ruisseaux généralement à sec. La roche, constituée par
Bédarieux. 1. Voir la cirte d'État-Major au 80 000°, feuilles 220, Saint-AITrique, et 232, LE LOD VOIS 25
des marnes rouges feuilletées avec de milices lits blancs de calcite
se désagrège facilement sa partie supérieure se craquelle et se fen
dille en donnant une arène grossière On impression un désert
de dunes rouges Mais si la partie de ces talus effrite
la partie inférieure reste fortement cimentée et présente apparence
et la consistance de la brique Les espaces cultivés sont exigus côté
de la vigne des olivettes sous les oliviers quelques taches vertes
de trèfle avoine orge ou de blé La Lergue et ses affluents coulent
dans des tranchées encaissées de 20 sur un lit de dalles rouges
Dominant la plaine de relief confus se dressent des tables des
buttes isolées aux versants rutilants très ravinés Des touffes de
thym des cistes de grandes euphorbes accrochent Au printemps
détache la note or des grands genêts Espagne Le sommet de ces
buttes est couronné une calotte de basalle dont les orgues écrou
lent sur les pentes en éboulis de blocs noirs un rideau de chênes
blancs et de chênes verts accuse au pied des escarpements basaltiques
une ligne de sources Dans la vallée du Salagou affluent de droite de
la Lergue les mêmes paysages se reproduisent Les buttes les tables
basaltiques réduisent parfois un piton doigt de lave ébrécho au
sommet
Vers Lodève la vallée se resserre soudain Un soulèvement de
roches sombres forniu de calcaires et de schistes cambrions verticale
ment redressés boise de chênes blancs et de châtaigniers barre brus
quement horizon tombe pic sur la Lergue et oblige se tailler
un étroit dotile Des murs de soutènement retiennent en terrasses la
terre végétale De petites masures blanclies des mas égrènent
parmi les carrés plantés de vignes oliviers et amandiers
Le défile franchi l;i vallée épanouit de nouveau verdoyante La
Lergue coule entre des berges basses couvertes de prairies est
issue du défilé que Lodève établi ses fabriques de draps qui se
groupent sur les bords de la rivière et de son affluent la Soutondres
est une petite ville sans grand caractère dont les vieilles maisons du
xvnc et du xvme siècle b;Uies en grès et en basalte avec de grandes
portes cuchères des balcons de fer forgé tristes sans lumière sans air
donnent sur de petites rues pavées de basalte un ruisseau au milieu
Quittant Lodève la voie ferrée qui ne va pas plus loin suivons
pieil la route qui par la vallée de Soubès escalade en lacets partir
de Saint- Klienne-de-riourgas les pentes du Causse du Larzac dont
elle atteint le somuiel Saint-Pierre-de-la-Fage Si les liuffes sont
tristes souvent dénudées les vallées creusées dans les grès triasiques
au Nord de Lodève sont verdoyantes Les ruisseaux coulent au milieu
des prairies plantées de pommiers Quand on dépasse Sainl- lienne-
de-uourgas la vallée se resserre en ravin Les penles revelues
abord <le vignes et oliveltes cultivées en terrasses se couvrent 26 ANNALES DE OGRAPHIE
bientôt un manteau de pins noirs Autriche et de pins laricios de
Corse Au-dessus de la forêt sombre se détache mena ante absolu
ment verticale un blanc aveuglant au5f heures chaudes de la journée
la falaise de calcaire dolomitique qui termine le Larzac Des sources
puissantes jaillissent au pied de ces calcaires Rien- de plus triste
si nous suivons la route qui court la surface du plateau de
Saint-Pierre-de-la-Fage au aylar que le paysage de ce Causse où
les dalles de calcaire affleurent dépourvues de végétation part
quelques pruniers sauvages rabougris tordus par le vent de grands
buis quelques chardons bleus et des illets sauvages qui poussent
dans les fissures de la roche Parfois ouvre la surface du plateau
une légère dépression tapissée argile rouge une mare en occupe le
fond près de la mare une cabane-couverte de dalles calcaires se
tapit près du sol Un troupeau de moutons gardé par un jeune berger
qui tricote broute uneherbe Hne mais clairsemée
Nous ne sommes plus en Lodévois Le Causse toutefois se prolonge
vers le Sud Bre as au Sud-Ouest de Lodève comme
éperon jeté entre la vallée de la Lergueet la vallée de Orb avec des
aspects différents du Larzac est Escandorgue
Prenons en quittant le aylar la route qui conduit aux Rives et de
là rejoint la route de Lodève Lunas nous suivons la crête du plateau
de Escandorgue est une étroite table réduite parfois 400 mètres
de largeur Au Sud de la route de Lodève Lunas le plateau épa
nouit largement au contraire mais ses versants aussi* bien ceux de
Ouest que ceux de Est sont profondément entaillés par des gorges
qui isolent entre elles des éperons détachés du plateau Vers les Rives
au calcaire jurassique se superpose un manteau de laves qui constitue
la surface de Escandorgue Ces laves sont assez profondément décom
posées en une terre rouge de brique qui tache les doigts comme la
terre de Sienne pulvérulente comme des cendres mêlée parfois de
scories couverte de genêts de bruyères et surtout un tapis très dense
de fougères Le vent violent élimine arbre du plateau
Au Sud de la route de Lodève Lunas les laves ne constituent
pas un manteau continu Vers Ouest étendent des plateaux de cal
caires marneux entre Lunas etValquières disséqués par des gorges pro
fondes dont les versants sont tapissés de buis Au centre la couverture
de basalte se mainlient Bre as eides plateaux en détachent
vers Est La terre végétale se réduit ici une mince pellicule formée
de graine noirs Quelques cépées de hêtres se rencontrent aux abords

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