Les archers épipaléolithiques : un important progrès - article ; n°1 ; vol.5, pg 263-279

Docteur Rozoy

Description

Paléo - Année 1993 - Volume 5 - Numéro 1 - Pages 263-279
A great improvement in Praehistoric times, due to the Epipalaeolilhic bowmen. The Epipalaeolithic bowmen are still very badly considered by too many French Prehistorians. We should get rid of out-of-date ideas. The bowmen's time was marked by plenty of microlithic flint armatures, which were the tips and cutting edges of arrows. It began in the very full of the ice period and was not at all an adaptation to the change in climate, but the product of an invention (the Bow) due to the permanent pressure of environment and the progress of human brain. Warmer climate and forest growing were no obstacles, on the contrary, game was more abundant. The Epipalaeolithics used to hunt biggest animals in their environment, shells were only tiny tasty extras. Population increased: 50.000 to 75.000 inhabitants in France. For the first time, the whole ground was occupied, and then, very well known, opposing to the Palaeolithic times when less than a quarter of the surface was wandered through. The tools were nice and very effective, the bowmen knew how to use all sorts of materials and were no longer bound to the beds of good flint. There is no indication of technical tendancy to production before the end of the 7th millenium B.P. (except for the Mediterranean coast, occupied by Cardial people as soon as the middle of the 8th millenium), but the necessary psychic evolution is sure: a tendancy to non figurative art means larger ability to abstraction, we have faithful signs that they could handle numbers quite currently and they could understand biological mechanisms. It seems obvious that they could stand apart from Nature and were aware of dominating animals. Those elements were essential to allow the way towards production, they explain why acculturation in the 6th millennium B.P. was so quick.
Les archers épipaléolithiques sont encore très incorrectement perçus par trop de préhistoriens français. Il faut faire justice des idées périmées. L'ère des archers, caractérisée par l'abondance des armatures microlilhiques en silex, qui étaient les pointes et les tranchants latéraux des flèches, débute en pleine période glaciaire et n'est donc pas une adaptation au changement du climat, mais le produit d'une invention (l'arc) due à la pression permanente de l'environnement et aux progrès du cerveau humain. Le réchauffement du climat et la pousse de la forêt ne sont aucunement défavorables, au contraire, il y a plus de gibier. Les Epipaléolithiques chassent les plus grands animaux du milieu, les coquillages ne sont qu'un appoint minime à valeur gustative. La population a augmenté: 50.000 à 75.000 habitants en Prance. Le terrain est, pour la première fois, occupé en totalité, et donc très bien connu, en opposition avec le Paléolithique où l'on ne parcourait que moins d'un quart de la surface. L'industrie est belle et très efficace, les archers savent utiliser tous les matériaux et ne sont plus conditionnés par les sources de bon silex. Il n'y a aucun indice de tendance technique vers la production avant la fin du 5e millénaire avant notre ère (à l'exception de la côte méditerranéenne occupée par le Cardial dès le milieu du 6e millénaire), mais l'évolution psychique nécessaire est assurée: le passage à un art non figuratif représente une élévation dans les capacités d'abstraction, il y a de bons indices du maniement courant des nombres et de la compréhension des mécanismes biologiques. Une distanciation d'avec la Nature et la conscience de dominer les animaux sont évidents. Ces éléments, capitaux pour permettre le passage à la production, expliquent la rapidité de l'acculturation au 4e millénaire.
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sciences et techniques

Informations

• Publié par: PALEORIENT
• Publié le: 01 janvier 1993
• Nombre de lectures: 14
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 3 Mo

Extrait

Docteur Rozoy
Les archers épipaléolithiques : un important progrès
In: Paléo. N. 5,1993. pp. 263-279.
Citer ce document / Cite this document :
Rozoy Docteur. Les archers épipaléolithiques : un important progrès. In: Paléo. N. 5,1993. pp. 263-279.
doi : 10.3406/pal.1993.1115
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pal_1145-3370_1993_num_5_1_1115Abstract
A great improvement in Praehistoric times, due to the Epipalaeolilhic bowmen. The Epipalaeolithic
bowmen are still very badly considered by too many French Prehistorians. We should get rid of out-of-
date ideas. The bowmen's time was marked by plenty of microlithic flint armatures, which were the tips
and cutting edges of arrows. It began in the very full of the ice period and was not at all an adaptation to
the change in climate, but the product of an invention (the Bow) due to the permanent pressure of
environment and the progress of human brain. Warmer climate and forest growing were no obstacles,
on the contrary, game was more abundant. The Epipalaeolithics used to hunt biggest animals in their
environment, shells were only tiny tasty extras. Population increased: 50.000 to 75.000 inhabitants in
France. For the first time, the whole ground was occupied, and then, very well known, opposing to the
Palaeolithic times when less than a quarter of the surface was wandered through. The tools were nice
and very effective, the bowmen knew how to use all sorts of materials and were no longer bound to the
beds of good flint. There is no indication of technical tendancy to production before the end of the 7th
millenium B.P. (except for the Mediterranean coast, occupied by Cardial people as soon as the middle
of the 8th millenium), but the necessary psychic evolution is sure: a tendancy to non figurative art
means larger ability to abstraction, we have faithful signs that they could handle numbers quite currently
and they could understand biological mechanisms. It seems obvious that they could stand apart from
Nature and were aware of dominating animals. Those elements were essential to allow the way towards
production, they explain why acculturation in the 6th millennium B.P. was so quick.
Résumé
Les archers épipaléolithiques sont encore très incorrectement perçus par trop de préhistoriens français.
Il faut faire justice des idées périmées. L'ère des archers, caractérisée par l'abondance des armatures
microlilhiques en silex, qui étaient les pointes et les tranchants latéraux des flèches, débute en pleine
période glaciaire et n'est donc pas une adaptation au changement du climat, mais le produit d'une
invention (l'arc) due à la pression permanente de l'environnement et aux progrès du cerveau humain.
Le réchauffement du climat et la pousse de la forêt ne sont aucunement défavorables, au contraire, il y
a plus de gibier. Les Epipaléolithiques chassent les plus grands animaux du milieu, les coquillages ne
sont qu'un appoint minime à valeur gustative. La population a augmenté: 50.000 à 75.000 habitants en
Prance. Le terrain est, pour la première fois, occupé en totalité, et donc très bien connu, en opposition
avec le Paléolithique où l'on ne parcourait que moins d'un quart de la surface. L'industrie est belle et
très efficace, les archers savent utiliser tous les matériaux et ne sont plus conditionnés par les sources
de bon silex. Il n'y a aucun indice de tendance technique vers la production avant la fin du 5e millénaire
avant notre ère (à l'exception de la côte méditerranéenne occupée par le Cardial dès le milieu du 6e
millénaire), mais l'évolution psychique nécessaire est assurée: le passage à un art non figuratif
représente une élévation dans les capacités d'abstraction, il y a de bons indices du maniement courant
des nombres et de la compréhension des mécanismes biologiques. Une distanciation d'avec la Nature
et la conscience de dominer les animaux sont évidents. Ces éléments, capitaux pour permettre le
passage à la production, expliquent la rapidité de l'acculturation au 4e millénaire.LES ARCHERS EPIPALEOLITHIQUES :
UN IMPORTANT PROGRES
Contribution à l'histoire des idées sur la "période de transition"
* Docteur J.G. Rozoy
Résumé :
Les archers épipaléolithiques sont encore très incorrectement perçus par trop de préhistoriens français. Il faut faire justice des idées périmées. L'ère des
archers, caractérisée par l'abondance des armatures microlilhiques en silex, qui étaient les pointes et les tranchants latéraux des flèches, débute en plei
ne période glaciaire et n'est donc pas une adaptation au changement du climat, mais le produit d'une invention (l'arc) due à la pression permanente de
l'environnement et aux progrès du cerveau humain. Le réchauffement du climat et la pousse de la forêt ne sont aucunement défavorables, au contraire, il
y a plus de gibier.
Les Epipaléolithiques chassent les plus grands animaux du milieu, les coquillages ne sont qu'un appoint minime à valeur gustative. La population a aug
menté: 50.000 à 75.000 habitants en Prance. Le terrain est, pour la première fois, occupé en totalité, et donc très bien connu, en opposition avec le
Paléolithique où l'on ne parcourait que moins d'un quart de la surface. L'industrie est belle et très efficace, les archers savent utiliser tous les matériaux
et ne sont plus conditionnés par les sources de bon silex.
Il n'y a aucun indice de tendance technique vers la production avant la fin du 5* millénaire avant notre ère (à l'exception de la côte méditerranéenne occu
pée par le Cardial dès le milieu du 6* millénaire), mais l'évolution psychique nécessaire est assurée: le passage à un art non figuratif représente une élé
vation dans les capacités d'abstraction, il y a de bons indices du maniement courant des nombres et de la compréhension des mécanismes biologiques.
Une distanciation d'avec la Nature et la conscience de dominer les animaux sont évidents. Ces éléments, capitaux pour permettre le passage à la product
ion, expliquent la rapidité de l'acculturation au 4' miLlénaire.
Abstract :
A great improvement in Praehistoric times, due to the Epipalaeolilhic bowmen.
The Epipalaeolilhic bowmen are still very badly considered by too many French Prehistorians. We should get rid of out-of-date ideas. The bowmen's
time was marked by plenty of microlithic flint armatures, which were the tips and cutting edges of arrows. It began in the very full of the ice period and
was not at all an adaptation to the change in climate, but the product of an invention (the Bow) due to the permanent pressure of environment and the
progress of human brain. Warmer climate and forest growing were no obstacles, on the contrary, game was more abundant.
The Epipalaeolithics used to hunt biggest animals in their environment, shells were only tiny tasty extras. Population increased: 50.000 to 75.000 inha
bitants in France. For the first time, the whole ground was occupied, and then, very well known, opposing to the Palaeolithic times when less than a
quarter of the surface was wandered through. The tools were nice and very effective, the bowmen knew how to use all sorts of materials and were no
longer bound to the beds of good flint.
There is no indication of technical tendancy to production before the end of the 7th millcnium B.P. (except for the Mediterranean coast, occupied by
Cardial people as soon as the middle of the 8th millcnium), but the necessary psychic evolution is sure: a tendancy to non figurative art means larger abi
lity to abstraction, we have faithful signs that they could handle numbers quite currently and they could understand biological mechanisms. It seems
obvious that they could stand apart from Nature and were aware of dominating animals. Those elements were essential to allow the way towards pro
duction, they explain why acculturation in the 6th millennium B.P. was so quick.
Les archers épipaléolithiques ("mésolithiques") Sachant s'adapter à tous les terrains, sans problè
sont encore mal perçus des préhistoriens français. me majeur à l'égard de la Nature dont ils avaient percé
Ces hommes des bois, vivant à l'aise du cerf et du san les principaux secrets, développant une pensée abs
glier, étaient en somme trop modestes. Ils ont été les traite qui s'exprimait en symboles aujourd'hui indé
premiers à savoir utiliser systématiquement et métho chiffrables, vivant simplement sans chefs prestigieux
ni législation compliquée, nos archers n'avaient aucun diquement non plus seulement des outils, mais une
machine complexe, avec accumulation d'énergie. besoin de manifestations spectaculaires ou prétent
Cet