Les théories tectoniques nouvelles - article ; n°188 ; vol.34, pg 97-112

Charles Jacob

Description

Annales de Géographie - Année 1925 - Volume 34 - Numéro 188 - Pages 97-112
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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• Publié par: ANNALES_DE_GEOGRAPHIE
• Publié le: 01 janvier 1925
• Nombre de lectures: 34
• Langue: Français
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Charles Jacob
Les théories tectoniques nouvelles
In: Annales de Géographie. 1925, t. 34, n°188. pp. 97-112.
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Jacob Charles. Les théories tectoniques nouvelles. In: Annales de Géographie. 1925, t. 34, n°188. pp. 97-112.
doi : 10.3406/geo.1925.8165
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1925_num_34_188_8165XXXIV BB 15 ma 18MS 188
ANNALES
DE
GEOGRAPHIE
LES TH ORIES ARGAND TECTONIQUES WEGENER NOUVELLES
La série des publications du dernier Congrès géologique interna
tional tenu Bruxelles en août 1922 ouvre par un mémoire Emile
Argand qui développe la matière une conférence faite devant le
Congrès1 Ce mémoire destiné un grand retentissement vaut de
relenir longuement allention de quiconque intéresse la structure
du globe Son litre ne doit du reste poini prêter illusion Sans doute
étude de Asie occupe dans ouvrage une grande place mais celte
Asie entraîne auleur jeter au moins un regard sur les autres
continents de plus en cours de rouie est toute une conception nou
velle des dislocations de écorce terrestre qui se fail jour Les deux
ordres de développemunis savoir les descriptions régionales et les
considérations sur le plissement se mêlent au long de la conférence et
prêtent un mutuel appui allur objective de exposé toute
sa portée dans ouvrage même Cependant pour une analyse qui veut
être claire et qui se voit obligée de simplifier ordreorigînal été
brisé il sera question ici abord de doctrines et de définitions géné
rales puis aoulications quelques traits majeurs du globe
La grande nouveauté de la tectonique Argand est dû ne plu
admettre origine que des déplacements horizontaux Les mouve
ARGANO La tectonique de Asie Congrès géologique international Compie*
rendus de la Xdl9 session nier fascicule Liège 1924 171 372 avec ftg
ho texte
ANM OR XXXIV AXN ANNALES DE OGRAPHIE
menta verticaux disparaissent au moins en tant ils constituent une
catégorie indépendante de dislocal ions et ils invoquent dans leur
genèse le jeu de forces différentes de celles qui produisent les mouve
ments horizontaux Voilà qui rompt au moins sur des points essen
tiels avec les conceptions classiques de nos jours Par contre la vue
nouvelle se concilie admirablement avec hypothèse récente de
Wegener sur la dérive des continents que beaucoup répugnent encore
accepter au moins en France Avant aborder le fond propre des
idées Argand il est bon de se remémorer les doctrines en cours et
aussi de initier aux principes de la théorie de Wegener est par
quoi nous allons commencer
Depuis Marcel Bertrand la géologie démêle dans hisloire du
globe édification et la destruction de chaînes de montagnes succès
sives Elle découpe les durées géologiques en un certain nombre de
cycles orogéniques dont chacun couvre un grand intervalle de temps et
comporte abord une longue période de préparation sedimentaire puis
une ou plusieurs phases de plissement pour aboutir la formation de la
chaîne de montagnes On parle ainsi hui de plusieurs cycles
antécam briens un cycle calédonien un cycle hercynien et un
cycle alpin
Lors de la préparation sedimentaire de un des cycles par exemple
pour le dernier le mieux connu le cycle alpin la géographie de la
terre se trouve commandée par la répartition respective de deux sortes
éléments désignés en France avec Haug sous les vocables de géo
synclinaux -et aires continentales Il faut concevoir les géosynclinaux
comme des sillons relativement étroits qui courent entre de vastes
sires continentales Les géosynclinaux approfondissent graduelle-
méat ils tendent se combler une série souvent très épaisse et
monotone dinerente de la succession synchronique plus variée mais
incomplète et moins puissante des sédiments épicontinentaux Au
point de vue orogénique lei aires continentales compartiments rigides
de écorce terrestre connaissent surtout des mouvement verticaux
mis par les auteurs en relation avec la contraction du globe lin
fluence du refroidissement On distingue tout abord des mouvements
ensemble soit positifs soit négatifs dits épirogéniques qui peuvent
affecter de grandes étendues continentales Sans aboutir des disloca
tions proprement dites ces mouvements tirent leur importance de ce
ils contribuent régler le déplacement des mers et modifier
allure de phénomènes érosion Mais les mouvements verticaux
peuvent aussi se traduire par de véritables dislocations La faille en
est le type élémentaire et les failles se groupent pour donner les fossés
le bas ins affaissement les horsts etc. reconnus par les descrip
fions classiques extérieur des chaînes de montagnes Quant aux TH OMES TECTONIQUES NOUVELLES 99
géosynclinaux plus plastiques que les aires continentales et resserrés
entre elles lors de la contraction ils sont soumis des forces horizon
tales tangentielles comme on dit et ils se plissent Les chaînes de
montagnes se forment sur emplacement des géosynclinaux On con
naît la brillante fortune des études relatives aux plissements durant
lee cinquante dernières années et il pas lieu de revenir ici sur
toutes leurs dispositions en particulier sur les grands charriages
reconnus hui dans toutes les chaînes importantes
Les vues classiques admettent aussi que le fond des océans et la
surface des continents actuels ne sont pas une essence différente Les
chaînes plissées aussi bien que les pays tabulaires anecies par des
failles se poursuivraient sous le masque des eaux marines est ainsi
que on tend raccorder les chaînes calédoniennes et hercyniennes de
Europe occidentale avec celles de Est de Amérique du Nord par un
tron on affaissé hui sous Atlantique septentrional est
ainsi on pu parler un continent pacifique qui pendant la phase
de préparation alpine se trouvait émergé et bordé un géosynclinal
destiné lui-même donner les chaînes ceinturant hui le grand
océan
Bien des notions précédentes conservent comme nous le verrons
toute leur valeur Mais des fissures introduisent si on peut dire
la base même de édifice théorique que nous venons examiner On
vécu ici explicitement ou non sur hypothèse de la contraction
du globe Or personne est en mesure de prouver actuellement la
terre se refroidit ou bien elle se réchauffe Il est donc prudent de se
passer origine du jeu des grands mouvements verticaux Quant aux
déplacements horizontaux est la grande acquisition de la tectonique
moderne avoir mis en évidence avec quelle ampleur ils se manifestent
dans les chaînes plissées Si bien il faut peut-être inverser les rela
tions réciproques des deux sortes de mouvements Telle est précisément
la position adoptée par Argand Pour lui tout doit se ramener
des actions horizontales Les mouvements apparence verticale ne
sont une des manifestations du plissement accident élémentaire
la faille ne traduit pas une rupture spéciale suivant le rayon terrestre
mais résulte simplement un manque de plasticité dins un bâti
rigide soumis des forces tangentielles Les mouvements épirogé-
niques ne sont que des plis très grand rayon Avec ce nouveau point
de vue il reste toutefois fournir une explication ensemble pour les
mouvements horizontaux devenus responsables de toutes les dislo
cations Cette voie mène la tectonique nouvelle faire appel la
dérive des continents
Les conceptions Argand se sont développées au cours des dix
dernières années parallèlement celles du géophysicien allemand
Wegener Certes dans la synthèse Argand tout est loin de revenir töO ANNALES DE OGRAPHIE
Wegener Il lui appartient sans conteste ce que pouvait seule donner
conduite avec une expérience tectonique aussi avertie que la sienne
une enquête géologique minutieusement menée travers la plupart
des descriptions régionales du monde entier Il en reste pas moins
que les deux corps de doctrines se rejoignent ut que pour le noter en
passant Argand apporte la théorie de Wegener une adhésion qui
est pas de mince valeur et qui mente être soulignée
Mais est-ce donc que la théorie de la dérive
Wegener* assimile les continents immenses radeaux formés
surtout de roches légères doni la composilion st voisine de celle des
graniles et des gneiss est-à-dire du magma éruplif riche en silice et
en alumine pour lequel Suess proposé le terme de sal Le sal ûotle
surun magma plus lourd dont la composition rappelle celle du basalte
Riche en silice