Quelques aspects de la morphologie de l Ahaggar - article ; n°4 ; vol.32, pg 321-332
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Quelques aspects de la morphologie de l'Ahaggar - article ; n°4 ; vol.32, pg 321-332

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Description

Revue de géographie de Lyon - Année 1957 - Volume 32 - Numéro 4 - Pages 321-332
Cerné par une enceinte d'abrupts gréseux et une large dépression périphérique, le massif de l'Ahaggar se présente comme un bombement cristallin en terrain sédimentaire, mais bombement qui ne manque ď originalité —ni dans la structure: dégagement d'une dépression en roche cristalline, association d'un bombement et d'un volcanisme, importance du volcanisme de type extrusion pêléenne; — ni dans le modelé: érosion différentielle très sensible, modelé de type subtropical mais figé aujourd'hui dans un immobilisme total.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1957
Nombre de lectures 29
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Marc Côte
Quelques aspects de la morphologie de l'Ahaggar
In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 32 n°4, 1957. pp. 321-332.
Résumé
Cerné par une enceinte d'abrupts gréseux et une large dépression périphérique, le massif de l'Ahaggar se présente comme un
bombement cristallin en terrain sédimentaire, mais bombement qui ne manque ď originalité —ni dans la structure: dégagement
d'une dépression en roche cristalline, association d'un bombement et d'un volcanisme, importance du volcanisme de type
extrusion pêléenne; — ni dans le modelé: érosion différentielle très sensible, modelé de type subtropical mais figé aujourd'hui
dans un immobilisme total.
Citer ce document / Cite this document :
Côte Marc. Quelques aspects de la morphologie de l'Ahaggar. In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 32 n°4, 1957. pp. 321-
332.
doi : 10.3406/geoca.1957.2189
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_0035-113X_1957_num_32_4_2189QUELQUES ASPECTS
DE LA MORPHOLOGIE DE L'AHAGGAR
par Marc Côte
Résumé. — Cerné par une enceinte d'abrupts gréseux et une large dépression périphér
ique, le massif de l'Ahaggar se présente comme un bombement cristallin en terrain sédi-
mentaire, mais bombement qui ne manque ď originalité
— ni dans la structure: dégagement d'une dépression en roche cristalline, association d'un
bombement et d'un volcanisme, importance du volcanisme de type extrusion pêléenne;
— ni dans le modelé: érosion différentielle très sensible, modelé de type subtropical mais
figé aujourd'hui dans un immobilisme total.
S'il est une région qui présente des conditions particulièrement propices
à une étude morphologique, c'est bien l'Ahaggar. Ni végétation, ni sol
arable, ni emprise de l'homme ; partout la roche est à nu. Le volcanisme
semble encore actif sous nos yeux. Les exemples de captures, d'épigénies,
aussi bien que de cratères d'explosion, convaincraient tout élève d'une
classe de sixième. La dépendance de la morphologie vis-à-vis de la structure
est évidente : chaque couche se marque dans le relief, chaque roche se
traduit par un modelé spécial ; malgré la patine noire qui uniformise tout,
il est très facile, avec un peu d'expérience, de reconnaître de loin le granite
à ses boules, le gneiss à son relief haché et monotone, la phonolite à ses
plaques... Les formes du modelé et leur explication sont, par contre, beau
coup moins simples.
Notre propos n'est nullement d'apporter des connaissances nouvelles sur
ces problèmes morphologiques, mais de présenter aux « non-Sahariens »
un tableau de l'Ahaggar. Nous renvoyons les spécialistes à l'étude magist
rale de P. Birot, R. Capot-Rey et J. Dresch : Recherches morphologiques
le'-2e dans semestre le Sahara 1955) central 1. (Travaux de l'Institut de sahariennes,
Le bouclier saharien, grand à lui seul comme l'Europe entière, a subi
autrefois des plissements à très grand rayon de courbure. Sur le lieu de ces
ondulations se trouvent de gigantesques boutonnières, à l'intérieur des
quelles apparaîtrait le socle, caché ailleurs sous de très épais dépôts sédi-
mentaires.
De l'Ouest à l'Est, apparaissent ainsi : les Eglab, PAhaggar (avec ses deux
annexes, l'Adrar des Ifoghas et l'Aïr), et le Tibesti.
1. Il sufffit de rappeler en outre ici les ouvrages classiques sur le Sahara: A. Bernard,
Sahara et Afrique occidentale, in Géogr. Universelle, t. XI, Colin, 1939, — et surtout:
R. Capot-Rey, Le Sahara français, Coll. Pays d'Outre-mer. P.U.F., 1953. 322 MARC CÔTE
Plus grand que le Massif Central français, plus régulier que le Morvan, le
Massif Central saharien présente de façon typique les trois éléments d'un
bombement de terrains cristallins surgissant en territoire sédimentaire :
— ■ une enceinte de cuestas.
— une dépression périphérique,
— un massif ancien.
L'enceinte tassilienne.
Les couches sédimentaires, disposées sur le socle antécambrien, assez
régulièrement, du primaire au tertiaire, forment par suite du bombement
une série d'auréoles concentriques, de plus en plus récentes vers l'extérieur.
Les deux premières constituent l'enceinte tassilienne.
« Tassili », en Tamahaq, signifie plateau pierreux, sans sommet domin
ant. C'est l'équivalent du mot arabe « hamada ».
En plein centre du Tassili des Ajjer, le paysage rappelle durement la
hamada du Tadémaït : de très grands horizons dénudés, des pierres noires
calcinées, une végétation réduite à rien.
Mais les Tassili ne sont pas partout aussi âpres : fréquemment, et particu
lièrement sur les bordures, ils sont entaillés de gorges profondes, corres
pondant à des diaclases élargies. Ils sont parfois tellement morcelés que
leur front se résout en une multitude de buttes-témoins.
Reliefs ruiniformes, canyons en labyrinthe, « falaises » gréseuses contre
lesquelles viennent mourir des dunes (photo 1), — les Tassilis sont une
des régions les plus pittoresques du Sahara, mais aussi une des plus diffi
ciles à franchir.
' L'enceinte tassilienne, d'une constance remarquable, n'est cependant pas
continue : à l'Ouest le reg du Tanezrouft fait passer insensiblement de
l'Antécambrien au Continental Intercalaire. Les oueds, qui ne forcent le
passage de l'abrupt tassilien qu'une fois groupés, ont à l'Ouest démantelé
l'enceinte. Il n'en reste que quelques lambeaux : Tassili de Tim Missao.
Les Tassili ont un aspect tabulaire, mais il ne faudrait cependant pas en
conclure à l'horizontalité des couches. Celles-ci ont été soumises à trois
sortes de mouvements, qui expliquent la plupart des grands traits de ce
relief :
1°) Plongement des couches vers l'extérieur, dû au grand bombement
qui a. soulevé l'Ahaggar.
Ce plongement est fort : à l'Est de Djanet, les altitudes passent de 1900
à 1080 mètres en 50 km.
C'est ce plongement qui explique la disposition du Tassili en deux séries
de plateaux superposés, inclinés vers l'extérieur, séparés par une dépres
sion et terminés par des escarpements parallèles tournés vers l'Ahaggar.
On a ainsi :
— le Tassili interne, formé des grès inférieurs (Ordovicien) ; il domine
directement les regs par une gigantesque cuesta, où les roches cristallines
jouent le rôle de roches sous-jacentes (photo 2) ; DE i/aHAGGAR 323 MORPHOLOGIE
— la Dépression intratassilienne, souvent suivie par des oueds subsé
quents ; elle est entaillée dans des schistes argileux (Gothlandien). C'est une
zone de passage, et c'est là que se trouvent échelonnés les rares centres de
cultures des Ajjer.
— le Tassili externe (grès supérieurs du Dévonien) ; il se suit régulièr
ement dans l'enceinte Nord, mais n'existe qu'épisodiquement au Sud. La
cuesta qui domine la dépression, plus orthodoxe que la précédente (grès
sur schistes) est moins élevée qu'elle, et généralement décomposée en plu
sieurs rebords successifs.
2°) Mouvement de bascule du Sud-Ouest nu Nord-Est.
L'épaisseur des sédiments gréseux diminue assez régulièrement du Nord-
Est vers l'Ouest et le Sud : les grès inférieurs, atteignant 500 mètres dans
l'Est du Tassili des Ajjer, ne dépassent jamais 100 mètres dans ceux du Sud.
Ces variations de sédimentation impliquent qu'au moment du dépôt (fin
de l'Antécambrien), le massif pénéplané devait être plus bas au Nord-Est
qu'au Sud-Ouest.
Mais aujourd'hui l'altitude des Tassili est de plus en plus forte d'Ouest
en Est :
— Assedjerad 500 mètres
— Ahnet 1.000 —
— Immidir 1.600
— Ajjer 1.900 —
Et, fait plus remarquable encore, l'altitude de base des grès inférieurs
(donc abstraction faite des variations d'épaisseur) augmente aussi d'Ouest
en Est.
Cela implique un mouvement de bascule qui, après la sédimentation, à
remonté le Nord-Est de l'ensemble.
3°) Accidents Nord-Sud, dus aux mouvements hercyniens, qui ont affecté
le socle cristallin (failles, horsts). Ils se traduisent dans les grès par des
plis-failles ou des anticlinaux.
Les schistes, dans ces mouvements, ont joué le rô

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