À propos de l amphore Dressel 1C de Belo (Cadix) - article ; n°1 ; vol.30, pg 131-138
9 pages
Français

À propos de l'amphore Dressel 1C de Belo (Cadix) - article ; n°1 ; vol.30, pg 131-138

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
9 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

Mélanges de la Casa de Velázquez - Année 1994 - Volume 30 - Numéro 1 - Pages 131-138
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1994
Nombre de lectures 21
Langue Français

Extrait

M. Robert Étienne
Mlle Françoise Mayet
À propos de l'amphore Dressel 1C de Belo (Cadix)
In: Mélanges de la Casa de Velázquez. Tome 30-1, 1994. pp. 131-138.
Citer ce document / Cite this document :
Étienne Robert, Mayet Françoise. À propos de l'amphore Dressel 1C de Belo (Cadix). In: Mélanges de la Casa de Velázquez.
Tome 30-1, 1994. pp. 131-138.
doi : 10.3406/casa.1994.2686
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/casa_0076-230X_1994_num_30_1_2686À PROPOS DE L'AMPHORE DRESSEL 1C DE BELO (CADIX)
Robert ETIENNE - Françoise MAYET
Centre Pierre Paris
En effectuant une recherche sur les amphores qui ont transporté le vin de Bé-
tique, bien connu par les sources littéraires1, nous avons rencontré les imitations de
l'amphore Dressel 1C, largement attestées sur le site de Belo . En publiant le volume
sur la stratigraphie de Belo, Claude Domergue a fait une mise au point sur ces amphor
es qu'il identifie à des amphores à garurt?. Quelques années plus tard, M. Beltrân
cherchant les amphores à vin de Bétique pense que ces amphores Dressel 1C consti
tuent l'un des premiers conteneurs de ce vin et qu'elles étaient produites à El Rincon-
cillo, près d'Algésiras4. Amphores à garum ou amphores à vin ? André Tchernia
signale ces imitations sans se prononcer sur leur contenu5. Nous pensons pour notre
part que seule l'hypothèse de C. Domergue est à retenir, d'autant que dans l'article
même de Miguel Beltrân nous trouvons un argument supplémentaire en sa faveur.
1. LES AMPHORES DRESSEL 1C DE BELO (PROVINCE DE CADIX)
Dans les sondages stratigraphiques effectués à Belo en 19666, on a découv
ert trente exemplaires de cols d'amphores imitant la forme Dressel 1C, mais aucun
exemplaire complet. Ce sont de hauts cols cylindriques, surmontés d'une lèvre
haute (5/6 cm), verticale ou oblique, parfois concave sur sa face externe, avec deux
1. Strab., II, 2, 6 ; Varro, Res Rusticae, I, 8, 1, 1, 13, 6 ; Columel., De Re Rustica, III, 3, 3.
2. Claude Domergue, "La campagne de fouilles 1966 à Bolonia (Câdiz)", X CNA (Mahôn, 1967),
Saragosse, 1969, p. 442-456.
3. C. Domergue, Belo I. La stratigraphie (Publications de la Casa de Velazquez, série Archéologie, I),
Paris, 1973 (= Domergue, La de Belo), p. 109-1 15 (synthèse sur les amphores).
4. Miguel Beltrân Lloris, "Problemas de la morfologia y del concepto histôrico-geogrâfîco que
recubre la nociôn tipo. Aportaciones a la tipologia de las ânforas béticas", Méthodes classiques
et méthodes formelles dans l'étude des amphores (Collection de l'EFR, 32), Rome, 1 977, p. 97-1 3 1
(= Beltrân, Ânforas béticas), p. 107-1 10.
5. André Tchernia, Le vin de l'Italie romaine. Essai d'histoire économique d'après les amphores
(BEFAR, 261), Rome, 1986, p. 45, note 2.
6. Selon Domergue, La stratigraphie de Belo, p. 1 09- 115.
Mélanges de la Casa de Velazquez (MCV), 1994, XXX (1), p. 131-138. 32 ROBERT ETIENNE - FRANÇOISE MAYET 1
anses fléchies (en forme de S). La pâte est rouge brique, bien cuite et sonore, conte
nant de fins éléments noirs et un dégraissant blanc.
Ces cols portent une estampille toujours située, sauf dans un seul cas, sur la
lèvre. Les lettres sont creuses dans un cartouche creux. Les poinçons recueillis sont
les suivants :
OP.L-CAEH
OP • M • LV[.«]
S • C • G (plusieurs exemplaires)
S • C • G en association sur la même lèvre avec OP • M • LVCR
OP • M • LV[~]
OP • L • CAEH
OP • L • CH
HT
H M . LVCRE (sur le col)
S • C • C (deux exemplaires, avec une graphie différente de S • C • G).
Ces amphores sont apparues dans les couches préaugustéennes (deuxième
moitié du Ier siècle avant Jésus-Christ) et augustéennes.
Dans ces mêmes couches, des marques identiques timbrent un autre type
d'amphore que C. Domergue identifia finalement à l'amphore Dressel 21/22.
Cinquante exemplaires ont été trouvés, tous fragmentaires selon la publication7. Il
s'agit d'une amphore au col et à l'embouchure larges (19 à 23 cm), aux anses courtes,
larges et plates, creusées de trois cannelures longitudinales. Le profil de la lèvre varie
quelque peu, soulignée par une moulure ou un listel aigu. La pâte rouge brique est
semblable à celle des cols Dressel 1C, avec parfois un engobe de couleur crème.
Certains exemplaires de cette forme, comme de la forme Dressel 1C, présentent
toutes les caractéristiques de surcuits (couleurs variant entre gris foncé et lie-de-vin).
Ces amphores portent, sur le col ou sous la lèvre, des marques en creux :
S • C • G (deux exemplaires dont un avec sans doute la marque suivante)
H M • LVCR
[.]P.M.LVH
OP • C • AVIENI (trois exemplaires)
Les amphores Dressel 21/22 sont bien connues, au Ier siècle8, pour avoir
transporté des fruits, selon les inscriptions du Castro Pretorio9. Elles ont été identi-
Id.,ibid., p. 114.
F. Zevi, "Appunti sulle anfore romane. I. La tavola tipologica del Dressel", Archeologia
classica, XVIII, 1966, p. 208-247, p. 222 (forme 21 et 22).
CIL XV, 4783-4787, 4790, 4792, 4747, 4794, 4797-4799 : CE(rasa ?), MAL(a), CUM(ana ?),
VIR(ididia). PROPOS DE L'AMPHORE DRESSEL 1C DE BELO 133 À
fiées comme d'origine italienne, de la Campanie ou du Latium. Toutefois, deux
amphores de Pompéi10, identifiées comme telles, portent la mention de liquamen
excellent, fait à partir du maquereau, et du naviculaire C. Cornelius Hermeros pour
l'une, du naviculaire M. Valerius Abinnericus pour l'autre. Ces inscriptions sont en
tous points semblables à celles que l'on rencontre sur les amphores à garum de
Bétique Dressel 12 et Beltrân II B. Ces deux amphores sont classées comme
Pompéi IV, selon la typologie donnée par R. Schoene dans le CIL IV, suppl. 2.
S'agit-il toujours de la même amphore ? Les découvertes de Belo viennent en tout
cas conforter l'hypothèse de l'origine hispanique de l'amphore Pompéi IV, sinon de
toutes les amphores Dressel 21/22.
Pour C. Domergue, l'abondance de ces deux types d'amphores (Dressel 1C et
Dressel 21/22) sur le site de Belo, dans les mêmes couches, leurs caractéristiques de
pâte identiques, avec des ratés de cuisson, ainsi que le fait de présenter deux marques
communes (OP • M • LVCR et S • C • G) suggèrent qu'ils proviennent des mêmes
fours, dans le voisinage de Belo et qu'ils ont eu le même contenu, les sauces et salai
sons de poisson. L'interprétation qu'il donne des marques vient étayer cette hypothèse.
Il rejette tout d'abord, avec raison, le développement de H. Dressel11 et de
M.H. Callender12 : OP(tatus) M(arci) LVCRE(tii ?), faisant d'Optatus l'esclave de
Marcus Lucretius. Le matériel de Belo n'autorise pas cette interprétation, car cet
esclave aurait travaillé pour plusieurs "potiers" ou officinatores, ce qui est impens
able. Aussi C. Domergue propose-t-il de développer OP en Opus, comme dans
Opus doliare des briques impériales ; ces estampilles indiqueraient alors que les
amphores sont produites par Marcus Lucretius, Lucius Cae(sius ?) ou Caius
Avienus. S • C • C et S • C • G seraient les initiales des tria nomina du propriétaire
d'une usine à garum ou d'une société, également propriétaire d'un tel établissement,
qui employait ces potiers, la seconde hypothèse lui paraissant la plus vraisemblable.
Il les développerait ainsi :
S(oc)C(-)C(~)
S(oc) C (•••) G (•«), peut-être G(ari).
Enfin, des tuiles et des briques ont été découvertes sur le site de Belo, avec
les marques suivantes :
[.»] VCR • S • C • G (avec S rétrograde)
[O] P • M • LVCRE
[S • C •] G
1 0. CIL IV, 57 1 6 : LIQ(uaminis) F(los) / EXCE(llens) / SCOM(bri) / C. CORNELI HERMEROTIS /
MA/DEDOMESTI(ci).
1 1 . CIL XV, 3498, en lettres creuses, sur le col d'une amphore.
12. M. H. Callender, Roman Amphorae, with index of Stamps, Londres, 1965, p. 199, n° 1263 :
OP(tatus)[servus] M • LVCR(eti) ? 34 ROBERT ETIENNE - FRANÇOISE MAYET 1
2. LES AMPHORES DE RINCONCILLO (ALGÉSIRAS)
Deux fours ont été découverts sur le site de El Rinconcillo, dans la proche
banlieue d'Algésiras, toujours dans la province de Cadix ; ils ont été partiellement
fouillés en 1967 par le Padre M. Sotomayor, puis rapidement publiés13. Ces fours,
datés de l'époque claudienne, ont produit des amphores Dressel 7, 12 et 13 et deux
marques ont été recueillies à ce moment-là : S • CET (avec le S rétrograde) et S C C.
Ce matériel a été revu par M

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents