A propos de la critique des théories de la croissance - article ; n°1 ; vol.22, pg 43-68
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Description

Revue économique - Année 1971 - Volume 22 - Numéro 1 - Pages 43-68
L'auteur regrette l'insuffisance présente des théories de la croissance. Il ne pense pas, au contraire de Philippe Herzog, qu'il n'y ait qu'une seule alternative : approche marxiste ou approche néo-classique. Si une remise en cause est nécessaire, elle doit être encore plus fondamentale. Les égalités présentées par la comptabilité nationale, basées nécessairement sur l'observation de flux de paiement, et privilégiant de ce fait le « voile monétaire », reposent sur des postulats douteux. Les valeurs relatives que l'on présente dépendent de la répar­tition des revenus, elle-même tributaire de l'histoire, des institutions et de façon plus générale d'une morale sociale en évolution.
Les praticiens s'enlisent dans 'le maniement des fonctions de production, qui n'expliquent que très partiellement la croissance et l'auteur souhaite que les théoriciens s'engagent plus résolument dans des voies nouvelles (sans se référer nécessairement à des notions d'équilibre général). L'organisation sociale, se tra­duisant par des détours de production (de durée et de complexité croissantes) et la manière dont l'homme tire parti des ressources naturelles (développement des connaissances, progrès technique et changements de l'environnement) semblent devoir figurer dans toute théorique économique d'ensemble.
The author regrets the inadequacy of existing growth theories.
Unlike Philippe Herzog, he does not think that there are only two alternatives : marxiste or neo-classical. If the latter is to be seriously questioned, it must be done in a more fundamental way. The identities set forth in national accounts, based necessarily on observation of money flows and therefore not independent of the « monetary veil », rest on doubtful assumptions. The relative values shown dépend on income distribution, itself a result of history, of institutions, and, in a more general way, of an evolutive social conscience.
Technicians flounder in the manipulation of production functions, which only partly explain growth, and the author hopes that theoreticians will go more boldly in new directions (without necessarily referring to ideas of general equilibrium). The organization of society, as expressed in the methods of production (of growing length and complexity) and the way in which man exploits natural resources (development of knowledge, technical progress, and changes in the natural environment) must play an important role in any general economie theory.
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 32
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur René Bertrand
A propos de la critique des théories de la croissance
In: Revue économique. Volume 22, n°1, 1971. pp. 43-68.
Citer ce document / Cite this document :
Bertrand René. A propos de la critique des théories de la croissance. In: Revue économique. Volume 22, n°1, 1971. pp. 43-68.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1971_num_22_1_407956Résumé
L'auteur regrette l'insuffisance présente des théories de la croissance. Il ne pense pas, au contraire de
Philippe Herzog, qu'il n'y ait qu'une seule alternative : approche marxiste ou approche néo-classique. Si
une remise en cause est nécessaire, elle doit être encore plus fondamentale. Les égalités présentées
par la comptabilité nationale, basées nécessairement sur l'observation de flux de paiement, et
privilégiant de ce fait le « voile monétaire », reposent sur des postulats douteux. Les valeurs relatives
que l'on présente dépendent de la répar-tition des revenus, elle-même tributaire de l'histoire, des
institutions et de façon plus générale d'une morale sociale en évolution.
Les praticiens s'enlisent dans 'le maniement des fonctions de production, qui n'expliquent que très
partiellement la croissance et l'auteur souhaite que les théoriciens s'engagent plus résolument dans des
voies nouvelles (sans se référer nécessairement à des notions d'équilibre général). L'organisation
sociale, se tra-duisant par des détours de production (de durée et de complexité croissantes) et la
manière dont l'homme tire parti des ressources naturelles (développement des connaissances, progrès
technique et changements de l'environnement) semblent devoir figurer dans toute théorique
économique d'ensemble.
Abstract
The author regrets the inadequacy of existing growth theories.
Unlike Philippe Herzog, he does not think that there are only two alternatives : marxiste or neo-classical.
If the latter is to be seriously questioned, it must be done in a more fundamental way. The identities set
forth in national accounts, based necessarily on observation of money flows and therefore not
independent of the « monetary veil », rest on doubtful assumptions. The relative values shown dépend
on income distribution, itself a result of history, of institutions, and, in a more general way, of an
evolutive social conscience.
Technicians flounder in the manipulation of production functions, which only partly explain growth, and
the author hopes that theoreticians will go more boldly in new directions (without necessarily referring to
ideas of general equilibrium). The organization of society, as expressed in the methods of production (of
growing length and complexity) and the way in which man exploits natural resources (development of
knowledge, technical progress, and changes in the natural environment) must play an important role in
any general economie theory.A PROPOS DE LA CRITIQUE
DES THEORIES DE LA CROISSANCE
RESUME L'auteur regrette l'insuffisance présente des théories de la
croissance. Il ne pense pas, au contraire de Philippe Herzog, qu'il n'y ait qu'une
seule alternative : approche marxiste ou approche néo-classique. Si une remise en
cause est nécessaire, elle doit être encore plus fondamentale. Les égalités présentées
par la comptabilité nationale, basées nécessairement sur l'observation de flux de
paiement, et privilégiant de ce fait le « voile monétaire », reposent sur des
postulats douteux. Les valeurs relatives que l'on présente dépendent de la répart
ition des revenus, elle-même tributaire de l'histoire, des institutions et de façon
plus générale d'une morale sociale en évolution.
Les praticiens s'enlisent dans le maniement des fonctions de production, qui
n'expliquent que très partiellement la croissance et l'auteur souhaite que les
théoriciens s'engagent plus résolument dans des voies nouvelles (sans se référer
nécessairement à des notions d'équilibre général). L'organisation sociale, se tra
duisant par des détours de production (de durée et de complexité croissantes)
et la manière dont l'homme tire parti des ressources naturelles (développement
des connaissances, progrès technique et changements de l'environnement) semblent
devoir figurer dans toute théorique économique d'ensemble.
ABSTRACT The author regrets the inadequacy of existing growth theories.
Unlike Philippe Herzog, he does not think that there are only two alternatives :
marxiste or neo-classical. If the latter is to be seriously questioned, it must
be done in a more fundamental way. The identities set forth in national accounts,
based necessarily on observation of money flows and therefore not independent
of the « monetary veil », rest on doubtful assumptions. The relative values shown
depend on income distribution, itself a result of history, of institutions, and, in a
more general way, of an evolutive social conscience.
Technicians flounder in the manipulation of production functions, "which only
partly explain growth, and the author hopes that theoreticians 'will go more
boldly in new directions (without necessarily referring to ideas of general equi
librium) . The organization of society, as expressed in the methods of production
(of growing length and complexity) and the way in which man exploits natural
resources (development of knowledge, technical progress, and changes in the
natural environment) must play an important role in any general economic
theory. 44 REVUE ECONOMIQUE
tß E suis très tenté de faire écho au long article que Philippe Herzog
a consacré dans cette revue1, à la critique des théories de la crois
sance. Je ne crois pas en effet qu'il y ait beaucoup de praticiens qui
soient parfaitement satisfaits de l'appui qu'ils trouvent chez les théo
riciens et qui ne ressentent les insuffisances de l'arrière-plan doctrinal,
qu'ils sont bien obligés d'accepter, pour construire notamment des
modèles.
Ce qui m'étonne chez Philippe Herzog, ce ne sont pas tellement
ses critiques, que je considère presque comme banales pour la plupart
(sinon dans la manière dont elles sont formulées, du moins dans leur
substance) que le fait de ne considérer comme valable, ou comme
digne d'intérêt que l'approche marxiste et l'approche néo-classique,
avec pour cette dernière, ses prolongements keynésiens.
Si l'on considère plus spécialement la théorie de la croissance, il
y a tout de même chez les non-marxistes (comme chez les marxistes)
bien des manières différentes de la concevoir 2 et la plupart des
hommes éminents que cite Philippe Herzog ont, eux-mêmes, souvent
modifié leur façon de voir les choses et ne considèrent certainement
pas que la théorie de la croissance développée à partir du néo-classi
cisme, ait atteint la perfection 3.
A vrai dire, il faut être beaucoup plus radical que M. Herzog
et si l'on doute, si l'on est entré dans l'ère de la contestation, il faut
aller jusqu'au bout et remettre notamment en cause ce qu'il y a
de commun ou de semblable entre le marxisme et le néo-classicisme,
qui ont tous deux été alimentés par la sève ricardienne 4.
Il ne s'agit pas de méconnaître l'efficacité de l'analyse marginale
ou l'apport considérable que constitue la formulation de l'équilibre
1. Philippe Herzog, «Eléments pour une critique des théories de la crois
sance », numéros de mars et mai 1970.
2. Dans Dynamisme des structures et croissance économique, Ed. Génin,
Paris, 1968, Jean Le Pas consacre de longs développements à ce qu'il appelle
les «théories évolutionnistes » et les «théories stratégiques».
3. Dès les premières lignes de la préface de Capital and Growth, Oxford,
Clarendon Press, 1965, John Hicks se défend de vouloir présenter « the theory,
superior on every respect, or even in every important respect, to any other ».
Et il ajoute : « I do not think that there is such a theory, I much doubt if there
can be ».
4. Toujours dans la Revue économique de juillet 1970, Bernard Rosier, dans
l'article consacré à la « Signification du principe d'efficience », rapproche cons
idérablement les marxistes des non-marxistes et oppose plutôt les « novateurs »
qui sortent du cadre néo-classique ou qui contestent la loi de la valeur aux
« traditionalistes » des deux camps. CRITIQUE DES THEORIES DE LA CROISSANCE 45

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