A propos de récentes découvertes épigraphiques dans le pays de Carthage - article ; n°1 ; vol.119, pg 101-118
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Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1975 - Volume 119 - Numéro 1 - Pages 101-118
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1975
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Monsieur Azedine Beschaouch
A propos de récentes découvertes épigraphiques dans le pays
de Carthage
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 119e année, N. 1, 1975. pp. 101-
118.
Citer ce document / Cite this document :
Beschaouch Azedine. A propos de récentes découvertes épigraphiques dans le pays de Carthage. In: Comptes-rendus des
séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 119e année, N. 1, 1975. pp. 101-118.
doi : 10.3406/crai.1975.13094
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1975_num_119_1_13094INSCRIPTIONS LATINES DE TUNISIE 101
COMMUNICATION
A PROPOS DE RÉCENTES DÉCOUVERTES ÉPIGRAPHIQUES
DANS LE PAYS DE CARTHAGE,
PAR M. AZEDINE BESCHAOUCH.
Le projet d'offrir à l'Académie la primeur de deux découvertes épi-
graphiques, récemment effectuées par l'Institut national d'Archéol
ogie et d'Arts de Tunis, répond au vœu de son Secrétaire perpétuel
qui nous a fait, il y a près d'un an, l'honneur d'une visite prolongée.
Ayant appris tout l'intérêt de ces nouveaux textes, M. Dupont-
Sommer1 a bien voulu considérer qu'ils étaient dignes de votre
attention. J'ai donc le grand plaisir de vous les présenter sans
tarder.
I
Tremblement de terre et prospérité économique*.
Les années 365-370 en Afrique.
Au pied du Djebel Zaghouan, sur les dernières pentes qui
descendent vers les greniers à blé de la plaine du Fahs et vers la
grande ville antique de Thuburbo Maius, non loin du village actuel
de Bir Halima, florissait une cité aujourd'hui disparue. Une inscrip
tion, que je viens de faire connaître à la Société nationale des
Antiquaires de France3, l'appelle abbir maivs (cf. carte 1) : c'était
un municipe de Caracalla en Afrique proconsulaire. Une longue
incurie a laissé l'oued (cuius incursu civitas vexabatur)* sortir de
son lit et multiplier les incursions, emportant sur son passage la
plus grande part des monuments et bouleversant complètement
le site (fig. 1). Il y a même creusé un large fossé (d'où le nom d'Hen-
chir el-Khandag)5 et aménagé, dans ses méandres, de nombreuses
cavités (fig. 2) irrégulières et quelquefois profondes (d'où son nom
d'Oued Ghirane)6.
1. Que je prie d'agréer ici l'expression de ma vive reconnaissance.
2. Titre voisin de celui qu'a choisi mon camarade J. Andreau pour la stimu
lante étude donnée aux Annales E.S.C., 28, 1973, p. 369-395 : Histoire des séismes
et histoire économique. Le tremblement de terre de Pompéi (62 ap. J.-C.)
3. Dans sa séance du 16 novembre 1974.
4. L'aspect du site et les méfaits de l'oued me font penser à ce texte de Bisica
en Proconsulaire, CIL, VIII, 23880.
5. Atlas archéologique de la Tunisie (au 1 /50 000e), f . 37 (Zaghouane), n. 130.
6. Cf. L. Poinssot, BACTH, 1911, p. 302-305. NORD
S * tft
■ ■ 1 , 1 I I- 1
Carte 1. — Site d'Abbir Maius et de Chul. 1-2. — Le site d'Abbir Maius dévasté par l'oued Ghirane. Fig. 104 COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
Ces dévastations causées par l'érosion expliquent la disparition,
dans les temps modernes, du noyau urbain de la cité. Mais d'autres
calamités se sont abattues, dans les temps anciens, sur Abbir Maius
et ailleurs. Comme cela se voit encore, hélas ! il pouvait y aller de
la faute des hommes. Les monuments s'écroulent par suite de
défauts de construction ou parce que l'ouvrage fut hâtif, sans
travaux de finition (atrium... imperfecto opère corruption)7. Les
lieux mis hors d'usage (aedem... per annos plurimos intermissam)*
sont remplis de pierres et d'ordures.
Alors commencent à se poser les problèmes de la pollution (locum...
qui squalore et sordibus foedabatur)9.
Le temps, de même, fait son œuvre et, quoi qu'on fasse, la nature
impose sa loi : templum vetustate dilapsum. Toutefois, par ses travaux
de restauration, l'homme arrive à maintenir les bâtiments en état :
aquaeductum... dilapsum... in melius reformatum; curia renovata;
fanum restauravit; amphitheatrum vetustate corruptum a solo resti-
tuerunt; saxorum mole roborata10. Seule le surprend la violence des
éléments : par exemple un oued en crue qui emporte un monument
sur son passage : ainsi Q. Voltius Senecio templum vi fluminis
ereptum transtulit et a solo fecit11.
Mais la calamité la plus imprévisible qui pouvait causer rapide
ment les pires dégâts, c'était le tremblement de terre.
Le nouveau texte d' Abbir Maius, que j'ai l'honneur de soumettre
à votre examen, me semble apporter sur ce phénomène et ses
conséquences des renseignements appréciables.
Voici l'inscription (fig. 3, 4, 5) qui court sur trois lignes d'él
égante facture12 :
« salvis d(ominis) n(ostris) valentiniano valente gratiano
perpetvis avg(vstis tribvs), proconsvl[a]tv petroni clavdi,
c(larissimi) v(iri), et mari victoriani, l[e]gati kartaginis,
c(LARISSIMl) v(lRl), / OCEANVM A FVNDAMENTIS COEPTVM ET SOLIA-
rem rvina conlapsvm, ad perfectionem cvltvmqve perdvctos
ingressvs novos, signis adpositis, decoravit / flavianvs
leontivs, alme kart(aginis) principalis, curator rei p(vbli-
cae), ordinis splendidissimi conlatione, cvm amore popvli,
incoav[i]t, perfecit, dedicavit. »
Date : 368-370.
7. ILTun., 1500, thermes liciniens à Thugga.
8. ILAlg., I, 2048, Madauros.
9. Ibid., 263, Calama.
10. Respectivement CIL, VIII, 2572, 17854, 2488, 23863.
11. Dans le Haut Mornag, en Proconsulaire : ILAf., 345.
12. Dimensions du linteau : 3,20 x 0,26 ; ép : 0,21. Hauteur des lettres : 5 cm. Fragment Fig. 3. — L'inscription d' Abbir Maius. Fragments la-lb. 108 COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
Elle ne pose pas de problèmes particuliers de lecture13 :
Je ne puis ici abuser de votre patience et prétendre vous donner
un commentaire détaillé de ce texte. Qu'il me suffise de m'en tenir
à l'essentiel, c'est-à-dire : la date, le lieu, le séisme, les travaux
entrepris.
1. La date.
Nous sommes sous les empereurs Valentinien, Valens et Gratien,
mais une seconde indication chronologique précise la période du
règne : il s'agit du proconsulat de Petronius Claudius14, dont le
séjour à Carthage s'est prolongé sur deux années proconsulaires,
entre 368 et 37015, ainsi que nous l'apprend le Code Théodosien.
Signalons au passage qu'il est assisté ici de son légat pour le diocèse
de Carthage, le clarissime Marius Victorianus qui nous est connu
pour la première fois.
2. Le lieu.
Les fragments de l'inscription ayant été retrouvés dispersés, hors
de leur site d'origine, je ne puis, pour identifier le monument dont
elle constituait la dédicace, que solliciter le libellé même du texte.
A cet égard deux termes me semblent indiquer, à coup sûr, qu'il
s'agissait de grands thermes. L'un, soliaris, plus connu sous la
forme cella soliaris, nous décrit une salle où étaient installées des
baignoires particulières ou de grandes vasques, munies de rebords
ou de ressauts permettant de s'asseoir : autrement dit une salle
comportant des solia. F. G. de Pachtère16 a reconnu ce terme dans
un passage de la Vie de Caracalla qui rappelle la construction, par
cet empereur, de grands thermes à Rome : « Opéra Romae reliquit
thermas nominissui eximias quarum cellam soliarem architedi
negant posse ulla imitatione qua fada est fieri. »
Dans notre région même, à Thuburbo Maius, votre regretté
confrère, Alfred Merlin, a découvert dans les thermes d'hiver une
dédicace qui commémore la réfection d'une cella soliaris cum solis, qu'il vous a présentée en 191717.
13. La pierre débitée en trois fragments dont l'un, celui de droite, gisait devant
le café du village, à Bir Halima, le texte contre terre. C'est lui que j'ai repéré
pendant la visite en Tunisie de M. le Professeur Dupont-Sommer. L'intersection
entre les fragments a éraflé quelques lettres.
14. Cf. The prosopography of the Mer roman Empire, Cambridge, 1971, p. 208,
s.v. Petronius Claudius.
15. Les dates suivantes sont attestées : 1er décembre 368, 2 février 369, 8 juil
let 369, 17 février 370 et 26 avril 370.
16. Dans MEFRA, 1909, p. 401 sq.
17.CRAI, 1917, p. 73, d'où ILAf., 285. 'INSCRIPTIONS LATINES DE TUNISIE 109
Venons-en maintenant à l'autre terme : oceanus18. Il désigne
sans aucun doute un grand bassin, un

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