Ak-Köbök, Salur-Kazan et Sosurġa, un motif de l épopée Oghouz et son rayonnement en Anatolie, au Caucase et en Asie centrale - article ; n°1 ; vol.3, pg 86-105
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Ak-Köbök, Salur-Kazan et Sosurġa, un motif de l'épopée Oghouz et son rayonnement en Anatolie, au Caucase et en Asie centrale - article ; n°1 ; vol.3, pg 86-105

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Description

L'Homme - Année 1963 - Volume 3 - Numéro 1 - Pages 86-105
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1963
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Pertev Naili Boratav
Ak-Köbök, Salur-Kazan et Sosurġa, un motif de l'épopée
Oghouz et son rayonnement en Anatolie, au Caucase et en Asie
centrale
In: L'Homme, 1963, tome 3 n°1. pp. 86-105.
Citer ce document / Cite this document :
Boratav Pertev Naili. Ak-Köbök, Salur-Kazan et Sosurġa, un motif de l'épopée Oghouz et son rayonnement en Anatolie, au
Caucase et en Asie centrale. In: L'Homme, 1963, tome 3 n°1. pp. 86-105.
doi : 10.3406/hom.1963.366534
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hom_0439-4216_1963_num_3_1_366534SALUR-KAZAN ET SOSURGA AK-KOBÔK,
UN MOTIF DE L'ÉPOPÉE OGHOUZ ET SON RAYONNEMENT
EN ANATOLIE, AU CAUCASE ET EN ASIE CENTRALE
par
PERTEV N. BORATAV
Parmi les légendes recueillies par Radloff et publiées dans ses Proben, il en est
qui constituent un petit cycle épique autour d'un personnage central, le héros
Ak-Kôbôk (= «Écume-Blanche»). Attaché au nom de ce héros, il est attesté
chez divers peuples de langue turque de la Sibérie méridionale et de l'Altaï : les
Baraba, les Tara, les Telerjùt, les Sagay, ainsi que chez les Nogay. D'autre part,
le cycle du héros Soslan/Sosryko de l'épopée nord-caucasienne (ossète, tcherkesse,
abkhaz, etc..) renferme un épisode qui se rencontre aussi dans le cycle d' Ak-Kôbôk.
Dans la tradition des Karacay — peuplade turque du Caucase septentrional — ,
la légende est attestée aussi, mais le héros principal n'y porte pas un nom turc :
il s'appelle Sosurga, variante turquifiée de Sosryko. Enfin, un motif commun
à un grand nombre de versions — turques ou caucasiennes — se trouve également
attesté à une date assez ancienne dans les textes écrits qui nous sont parvenus
de l'épopée oghouz. C'est l'analyse des différentes versions de ces récits et la
comparaison de leurs motifs communs que nous nous proposons d'entreprendre
ici. Peut-être une parenté, une filiation semblera-t-elle probable ?
I. — Versions du récit d'Ak-Kôbôk
i. Ak-Kùbâk. Version tara, notée à Tâpkàc Aul. Radloff, Proben... IV, texte,
pp. 142-152, traduction, pp. 181-193*.
* Pour des raisons techniques, la voyelle turque qui est la variante dans la classe posté
rieure de i (s 'écrivant comme i, sans point) et la consonne qui est la variante spirante de g
(s'écrivant g surmonté d'un accent circonflexe renversé) ont été notées respectivement, dans
le texte turc de l'Appendice, par ï et y. UN MOTIF DE L'ÉPOPÉE OGHOUZ 87
Ak-Kùbâk est un enfant prodige. Peu après sa naissance il va se
baigner tout seul dans l'eau profonde d'un fleuve, et il y pêche. Il offense
Kidàn Qan. Celui-ci incite son fils Mangïs à le tuer. Mangïs et Ak-Kûbàk
vont ensemble à la chasse. M. invente des ruses pour tuer A.-K. : il lui
demande, tour à tour, ses armes, ses bêtes ; mais les prix exigés par A.-K.
ne lui conviennent pas. M. propose une course, où chacun courra en sens
inverse pour revenir au point de départ ; le gagnant tranchera la tête de
l'autre. A.-K. envoie sa sœur et les quarante compagnes de celle-ci sur
le chemin de M. Les jeunes filles enivrent M., et la course est gagnée
par A.-K. Alors M. se résigne à être tué. Mais pour y parvenir il faut
que se serve de l'épée de M. Hïzïr indique à A.-K. comment il doit
se servir de l'épée pour ne pas avoir lui-même la tête tranchée. Avant de
se laisser tuer, M. recommande à son adversaire de manger son cœur et
de se ceindre la taille de ses intestins ; par là, dit-il, A.-K. acquerrait
courage et force. M. tué, Hïzïr met A.-K. en garde contre l'utilisation des
viscères de M. de la façon indiquée par ce dernier ; en effet, le cœur du
Géant, jeté dans l'eau de la rivière, la fait bouillir, et l'arbre ceint des
intestins s'embrase.
Informé de la mort de son fils, Kidàn H an envoie contre A.-K. une
armée commandée par Salïr-Kazan et Buydar Alp. Quand Salïr- Kazan
arrive à la maison d'A.-K., celui-ci se présente comme le cuisinier d'A.-K.
S.-K. lui demande quels sont les tours de force d'A.-K. Le « cuisinier »
les décrit un à un. S.-K. se soumet successivement aux épreuves : i° II se
fait lancer dans la bouche, par A.-K., des flèches dont les pointes sont
rougies au feu ; il n'en est nullement incommodé. 2° II s'assoit au pied
d'une montagne du haut de laquelle A.-K. roule d'énormes roches ; il
réussit à les arrêter avec la main avant qu'elles tombent sur sa tête, et les
renvoie au sommet. 30 La troisième épreuve consiste à se dégager, plongé
jusqu'à la gorge, des eaux gelées du fleuve sous une épaisseur de glace
atteignant six brasses. S.-K. échouant dans cette dernière épreuve, A.-K.
veut lui trancher la tête. S.-K. souffle sur son ennemi qui, par la force
de ce souffle, est lancé au loin. A la fin, S.-K. se résigne à mourir : mais on
ne peut lui trancher la tête qu'avec sa propre épée. A.-K. fait un trou dans
la glace, plonge dans l'eau et repêche l'épée de S.-K., qui se trouvait aux
pieds de celui-ci. Il lui tranche la tête.
A.-K. et Kidàn s'affrontent. Kidàn réussit à le transpercer de sa lance
et le tient suspendu au bout de son arme. Mais A.-K. recourt à une ruse
et se libère. Ils se quittent, en se donnant rendez-vous à huitaine pour un
nouveau combat.
Arrivé chez lui, A.-K. fait creuser une fosse et s'y fait enterrer après
avoir recommandé à son frère de l'appeler une semaine plus tard, quand
ses ennemis viendront pour leur livrer bataille. Mais, avant l'expiration
de ce délai, ses deux femmes se querellent et son frère l'appelle en criant :
« Lève-toi, on se bat ! » A.-K. sort, sépare les femmes, et retourne à sa
tombe après avoir dit qu'il ne pourra plus se relever, quand l'ennemi
surviendra. La semaine écoulée, Kidàn arrive avec son armée. Le frère
d'A.-K. appelle celui-ci, qui fait de vains efforts pour se relever. Monté
sur le cheval d'A.-K. son frère met toutefois en déroute l'armée de Kidàn
et les deux adversaires concluent la paix. ,
PERTE V N. BORATAV
2. Ak-Kôbôk. Version baraba. Radloff, Proben... IV, texte, pp. 45-58, trad,
pp. 56-72.
Enfant prodige, Ak-Kôbôk manifeste son courage et sa combativité
dès sa naissance. Il rencontre Kôdôn Kan et coupe une des six pattes
de son cheval. Il se fait fabriquer une épée avec le fer de soixante-dix-sept
haches.
Vêtu d'habits de berger, il mène paître le bétail au bord du fleuve.
Là, il rencontre le Géant Samïr-Kazan. Celui-ci lui demande à qui appar
tiennent les bêtes qu'il garde. A.-K. ne se fait pas connaître et dit qu'elles
sont à A.-K., qui est, en ce moment, plongé, nu, dans le fleuve pour y passer
l'hiver. S.-K. est furieux d'apprendre qu'A.-K. est entré dans ses eaux
et qu'il va les salir. Il entre lui-même dans le fleuve ; quand il s'y assied,
l'eau ne lui monte que jusqu'à la gorge.
A.-K. prend ses armes et fait pleuvoir et tempêter sept jours durant.
Puis, monté à cheval, il fonce sur S.-K. Celui-ci, de son souffle puissant
envoie par deux fois A.-K. à travers les airs sur le sommet de la montagne.
Au troisième assaut, il se résigne à mourir et donne à A.-K. sa propre
épée, seule capable de lui trancher la tête. Les convulsions de S.-K. font
éclater la glace, malgré ses sept empans d'épaisseur ; les éclats de glace
tuent toutes les bêtes, mais A.-K. est sain et sauf.
A.-K. rencontre le fils de Kôdôn Kan, Marjgus, qui est, depuis long
temps, l'amant de sa sœur. M. et A.-K. se rencontrent pour conclure un
traité d'amitié, mais ne peuvent s'entendre. Pendant la nuit, A.-K. essaie
de lier M. avec une corde, puis avec une chaîne ; chaque fois, M. réussit
à se libérer. Survient un vieillard qui dit que le lien le plus solide, c'est
la peau d'un homme. A.-K. fait une lanière avec la peau de l'homme qui
l'a instruit et attache M. qui, cette fois, ne peut casser le lien.
Ainsi attaché, M. est traîné par un cheval le long des fleuves Kûrlâk
et Sarlak ; de ses côtes jaillissent des flammes. Il dit à A.-K. qu'il souhaite
mourir au sommet du Mont Manar. Transporté l

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