Aux origines de la slavisation des Balkans : la constitution des premières sklavinies macédoniennes vers la fin du VIe siècle - article ; n°1 ; vol.124, pg 230-257
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Aux origines de la slavisation des Balkans : la constitution des premières sklavinies macédoniennes vers la fin du VIe siècle - article ; n°1 ; vol.124, pg 230-257

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Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1980 - Volume 124 - Numéro 1 - Pages 230-257
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1980
Nombre de lectures 28
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Vladislav Popovic
Aux origines de la slavisation des Balkans : la constitution des
premières sklavinies macédoniennes vers la fin du VIe siècle
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 124e année, N. 1, 1980. pp. 230-
257.
Citer ce document / Cite this document :
Popovic Vladislav. Aux origines de la slavisation des Balkans : la constitution des premières sklavinies macédoniennes vers la
fin du VIe siècle. In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 124e année, N. 1, 1980. pp.
230-257.
doi : 10.3406/crai.1980.13713
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1980_num_124_1_13713COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 230
COMMUNICATION
AUX ORIGINES DE LA SLAVISATION DES BALKANS :
LA CONSTITUTION DES PREMIÈRES SKLAVINIES MACÉDONIENNES
VERS LA FIN DU VIe SIÈCLE, PAR M. VLADISLAV POPOVlé.
ABREVIATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
Annual BSA The Annual of the British School of Archaeo-
logy at Athens
BCH Bulletin de correspondance hellénique
CRAI Comptes rendus de l'Académie des
tions et Belles-Lettres
DOC, I, 1966 A. R. Bellinger, Catalogue of the Byzantine
II, 1968 Coins in the Dumbarton Oaks Collection
and in the Whittemore Collection, Volume
One : Anastasius I to Maurice (491-602),
Washington D.C., 1966 ; Ph. Grierson,
Volume Two, Part I : Phocas and Hera-
clius (602-641), Washington D.C., 1968.
Dumbarton Oaks Papers DOP
F. BariSic, Cuda Dimitrija solunskog kao F. Bari§ib, Cuda,
Belgrade 1953 istoriski izvori (VizantoloSki Institut,
knj. 2), Beograd, 1953
Fontes byzantini historiam populorum Ju- Fontes Byz., I, 1955
goslaviae spectantes, I, Beograd, 1955
MEFRA Mélanges de l'École française de Rome,
Antiquité
NNM Numismatic Notes and Monographs
P. Lemerle, Les plus anciens recueils des P. Lemerle, Miracles,
I, 1979 et II Miracles de saint Démétrius, I, Le Texte,
Paris, 1979 et II, Le Commentaire, Paris
(sous presse)
Studii ?i cercàteri de numismaticà SCN
Simpozijum : predslavenski etnitki elementi Simpozijum, 1969
na Balkanu u etnogenezi Juznih Slovena
(Mostar 1968) Sarajevo, 1969
ZRVI Zbornik radova VizantoloSkog instituta,
Beograd.
Les premières invasions susceptibles d'avoir abouti à l'installation
permanente des Slaves dans certaines provinces balkaniques se
situent sous le règne de Tibère (579-582). Sans être toujours précises
du point de vue chronologique et géographique, les chroniques
grecques et orientales nous apportent néanmoins des renseignements
précieux sur le caractère et l'ampleur de la poussée slave au sud du LES SKLAVINIES MACÉDONIENNES 231
Danube, survenue au moment où le destin de l'Illyricum se jouait
sous les remparts de Sirmium.
Ainsi, Ménandre parle d'abord des dévastations slaves en Hellade
précédant le siège de Sirmium, pour nous apprendre plus loin que,
dans la quatrième année du règne de Tibère, 100 000 Sklavenes
pillèrent la Thrace et autres pays (Frg. 47 et 48)1. S'il est très pro
bable, d'une part, que par « Hellade » l'historien comprenait plu
tôt le sud que le nord balkanique2, d'autre part, l'année avancée
par Ménandre a été jusqu'à présent le sujet de nombreuses contro
verses. Pour certains savants, il s'agirait de la quatrième année du
règne de Tibère Auguste, l'événement devant être rapproché d'un
passage de la chronique de Jean d'Éphèse, où il est dit que le terri
toire de l'empire fut parcouru par les Slaves trois ans après la mort
de Justin II3. Pour d'autres, étant donné que Ménandre parle expres
sément de Tibère César, il faut compter les quatre années à partir
de 574, quand il fut investi de cette dignité, ce qui ramène l'invasion
à la fin de 577 ou plus probablement à 578. En conséquence, on pourr
ait croire soit que Jean d'Éphèse avait voulu dire « trois mois » au
lieu de « trois ans » après la mort de Justin II4, soit que les invasions
slaves rapportées par les deux chroniqueurs représentent deux évé
nements dissociés5. Laissant pour l'instant ce problème de côté,
notons que le monnayage byzantin du règne de Tibère n'est pas
favorable à la date de 581 proposée pour les opérations slaves men
tionnées par Ménandre. Tibère fut proclamé César le 7 décembre 574
et Auguste le 26 septembre 578, quelques jours avant la mort de
Justin II, à partir de laquelle il règne tout seul. Cependant, on
continua à compter les années de son règne à partir de la première
date. Les monnaies de l'empereur datées de l'an IV ont été émises
jusqu'à la fin de 578, semble-t-il, tandis que les monnaies de l'an V,
avec le buste consulaire au droit, ont été frappées en 5796. Une
invasion des Sklavenes du bas Danube en 578, soumis auparavant
par les Avars, créait des conditions favorables à l'attaque décisive
que le khagan s'apprêtait à lancer contre Sirmium7. Et vice versa,
l'offensive avare en Syrmie et le danger perse en Orient, permettaient
aux Sklavenes de pénétrer sans grande opposition sur le territoire
de l'empire.
1. Exe. de leg., éd. de Boor, 1903, p. 209, 3 sq. et p. 468, 36-496, 5.
2. F. Barisïé, Fontes Byz., I, 1955, p. 90, n. 2.
3. Ibid., p. 96, n. 37.
4. L. Hauptmann, Les rapports des Byzantins avec les Slaves et les Avars
pendant la seconde moitié du VIe siècle, dans Byzantion, 4, 1927-1928, p. 158.
5. Lj. Maksimovié, ZRVI, 8, 1964, p. 263 sq., surtout p. 266-268.
6. W. Hahn. Moneta Imperii Byzantini, II, 1975, p. 52 et 55.
7. I. Nestor. La pénétration des Slaves dans la péninsule balkanique et la Grèce
continentale, dans Rev. des Et. du Sud-Est européen, I, 1963, p. 52. 232 COMPTES RENDUS DE i/ ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
Le passage de l'Histoire ecclésiastique de Jean d'Éphèse (III 6,
25), relatif aux dévastations slaves au sud du Danube, nous apporte
encore plus de précisions8 : « La troisième année après la mort de
Justin est connue aussi par l'invasion de la nation maudite des
Slaves qui parcourut toute l'Hellade, la province de Thessalie et
toute la Thrace » et « cela dura quatre ans », pendant lesquels les
Slaves « s'installèrent comme en pays conquis et s'y répandirent
selon la volonté divine. » II continue plus loin : « Et aujourd'hui
encore, l'an 895, ils sont établis et installés dans les provinces
romaines, tout à fait librement. » Ce passage suggestif a fait couler
beaucoup d'encre jusqu'à présent. Toutes les traductions ne sont
pas d'ailleurs identiques9. On s'est demandé parfois si parmi les
régions énumérées il fallait lire « province de Thessalie » ou « pro
vince de Thessalonique » et, ce qui est encore plus important, si la
phrase citée plus haut, se terminant par « s'y répandirent par la
volonté divine », ne signifie pas plutôt « jusqu'à ce que Dieu les eût
expulsés ». Puisque Jean d'Éphèse écrit en 895 de l'ère syrienne, soit
en 583/4 de notre ère, et vu que la situation qu'il décrit dure déjà
quatre ans, à notre avis il n'y a pas de raison valable pour dater
l'invasion slave en question avant « la troisième année après la mort
de Justin », comprise entre le 5 octobre 580 et le 5 octobre 581. Son
compilateur, Michel le Syrien, ne reproduit pas le passage cité.
Pourtant, lui aussi se fait l'écho des pillages slaves en Hellade
(X, 21 )10 : « Le peuple des Esclavons fit des captifs en tous lieux.
(Ils enlevèrent les objets) du culte des églises et de grands ciborium,
sur des chariots solides, par exemple celui de l'église de Corinthe,
que (leur roi) fit fixer et dresser au lieu de tente et sous lequel il
siégeait. » Le texte de Michel le Syrien, et surtout la relation encore
plus abrégée de Jean d'Éphèse dans la Chronique syriaque de
Barhebraeus, du xme siècle11, laissent entendre qu'après un séjour
prolongé sur le territoire de l'empire, les Sklavènes s'étaient repliés
au-delà du Danube. Leur retraite précipitée avait pour cause une
attaque des Antes, poussés par les Byzantins. Puisque les textes
syriens mettent cet événement en rapport avec la prise d

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