Romantisme - Année 2000 - Volume 30 - Numéro 108 - Pages 75-90Un corpus composé essentiellement d'œuvres de l'exil, tous genres confondus, (Napoléon le Petit, la première série de La Légende des siècles, Les Misérables, William Shakespeare, Paris) permet de circonscrire les enjeux esthétiques, politiques et philosophiques de la définition du Progrès chez Hugo, ainsi que les constantes de ses représentations : la marche ou l'envol; le «désastre» ou le monstre. Comme l'a montré la critique de ces dernières années dont cet article se fait l'écho, la pensée hugolienne n'est en rien un optimisme simplificateur et béat, mais rencontre sans cesse la contradiction, voire l'aberration. Il s'agit alors d'étudier le Progrès dans ses modes d'énonciation pour montrer que, si les passages où il en est question forment le plus souvent des morceaux d'éloquence, c'est justement parce que le «discours» littéraire, reproduisant dans son élocution le mouvement du progrès, a pour fonction de donner à voir et à entendre cet espoir que les faits semblent pourtant congédier. A body of work made up essentially of writings composee in exile, including all genres, (Napoleon le Petit, the first series of La Légende des siècles, Les Misérables, William Shakespeare, Paris) allows us to delimit the aesthetic, political and philosophical stakes of the definition of Progress in Hugo, as well as the constants of its representation: the stairway or the flight; the «disaster» or the monster. As the criticism of recent years, which this article reflects, has shown, Hugo's thought is not at all a simplifying and complacent optimism, but constantly encounters contradiction, even aberration. It is then a question of studying Progress in its modes of enunciation in order to show that, if the passages where it is in question are usually eloquent rhetorical set-pieces, this is precisely because literary « discourse », reproducing in its elocution the movement of progress, has the function making seen and heard the hope which the facts seem to dismiss. 16 pages Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.