Choix d'un régime de change : le rôle des questions de crédibilité et d'interdépendance entre pays - article ; n°3 ; vol.45, pg 515-528

Daniel Laksar

Description

Revue économique - Année 1994 - Volume 45 - Numéro 3 - Pages 515-528
Choice of an exchange rate regime : the role of issues of credibility and of interdependance between countries
This paper studies the roles that the credibility and interdependence of monetary policies of countries have on the choice of an exchange rate regime. The interaction between these two parts of the problem, that of credibility and that of interdependence, is more particularly stressed. It is also underlined that when, beside the exchange rate regime, there exists other ways to solve these problems, as delegating monetary policy to an independant central bank, the features and the choice of an exchange rate regime are changed. Some tentative conclusions on the present evolution of the EMS and the issue of the European Monetary Union are also given.
Choix d'un régime de change. Le rôle des questions de crédibilité et d'interdépendance entre pays
Ce texte étudie le rôle que la crédibilité et l'interdépendance entre pays des politiques monétaires ont sur le choix d'un régime de change. Il met plus particulièrement l'accent sur l'interaction entre ces deux aspects, celui de la crédibilité et celui de l'interdépendance. Il souligne également que lorsque, mis à part le régime de change, coexistent d'autres moyens, comme celui de déléguer la politique monétaire à une banque centrale indépendante, de résoudre ces deux problèmes, le choix et les caractéristiques du régime de change s'en trouvent modifiés. Il essaie enfin d'en tirer des conclusions sur l'évolution actuelle du Système monétaire européen et sur la question de l'Union monétaire européenne.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: REVUE_ECONOMIQUE
• Publié le: 01 janvier 1994
• Nombre de lectures: 21
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Monsieur Daniel Laskar
Choix d'un régime de change : le rôle des questions de
crédibilité et d'interdépendance entre pays
In: Revue économique. Volume 45, n°3, 1994. pp. 515-528.
Abstract
Choice of an exchange rate regime : the role of issues of credibility and of interdependance between countries
This paper studies the roles that the credibility and interdependence of monetary policies of countries have on the choice of an
exchange rate regime. The interaction between these two parts of the problem, that of credibility and that of interdependence, is
more particularly stressed. It is also underlined that when, beside the exchange rate regime, there exists other ways to solve
these problems, as delegating monetary policy to an independant central bank, the features and the choice of an exchange rate
regime are changed. Some tentative conclusions on the present evolution of the EMS and the issue of the European Monetary
Union are also given.
Résumé
Choix d'un régime de change. Le rôle des questions de crédibilité et d'interdépendance entre pays
Ce texte étudie le rôle que la crédibilité et l'interdépendance entre pays des politiques monétaires ont sur le choix d'un régime de
change. Il met plus particulièrement l'accent sur l'interaction entre ces deux aspects, celui de la crédibilité et celui de
l'interdépendance. Il souligne également que lorsque, mis à part le régime de change, coexistent d'autres moyens, comme celui
de déléguer la politique monétaire à une banque centrale indépendante, de résoudre ces deux problèmes, le choix et les
caractéristiques du régime de change s'en trouvent modifiés. Il essaie enfin d'en tirer des conclusions sur l'évolution actuelle du
Système monétaire européen et sur la question de l'Union monétaire européenne.
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Laskar Daniel. Choix d'un régime de change : le rôle des questions de crédibilité et d'interdépendance entre pays. In: Revue
économique. Volume 45, n°3, 1994. pp. 515-528.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1994_num_45_3_409543Choix d'un régime de change
Le rôle des questions de crédibilité
et d'interdépendance entre pays
Daniel Laskar
Ce texte étudie le rôle que la crédibilité et l'interdépendance entre pays des
politiques monétaires ont sur le choix d'un régime de change. Il met plus particu
lièrement l'accent sur l'interaction entre ces deux aspects, celui de la crédibilité et
celui de l'interdépendance. Il souligne également que lorsque, mis à part le régime
de change, coexistent d'autres moyens, comme celui de déléguer la politique
monétaire à une banque centrale indépendante, de résoudre ces deux problèmes,
le choix et les caractéristiques du régime de change s'en trouvent modifiés. Il
essaie enfin d'en tirer des conclusions sur l'évolution actuelle du Système monét
aire européen et sur la question de l'Union monétaire européenne.
Les questions de crédibilité et d'interdépendance des politiques monétaires
ont reçu une grande attention dans la littérature durant ces dix ou quinze derniè
res années, et il est apparu qu'elles ont un rôle sans doute important à jouer lor
squ'on se pose le problème du choix d'un régime de change. Elles ont été, en
particulier, invoquées en faveur d'un régime de change fixe, et introduites dans
les analyses du Système monétaire européen (SME) ou de la future Union
monétaire européenne (UME).
L'évolution récente du SME, qui a abouti à un élargissement considérable
des marges de fluctuations des taux de change, et les débats auxquels elle a
donné lieu, semblent faire directement appel à ces notions d'interdépendance et
de crédibilité. D'une part, il est fait référence aux « dépréciations
compétitives », dont le cas du Royaume-Uni en est l'exemple type. D'autre
part, à l'origine du problème se trouvent mentionnés l'unification allemande et
son effet sur la capacité de l'Allemagne à jouer son rôle de leader dans le SME
d'une manière telle que les autres pays membres continuent à y trouver avant
age, la position de leader de étant généralement justifiée par le
bénéfice que ces pays en retirent en termes de crédibilité de leur politique monét
aire. À la suite de ces événements, il semble se poser à nouveau un problème de
choix du régime de change entre pays européens. En effet, l'évolution actuelle
va à rencontre de la vision de l'Union monétaire européenne contenue dans le
traité de Maastricht où celle-ci est plutôt perçue comme une étape ultime dans
un SME de plus en plus stable. On peut alors se demander si l'UME n'en serait
pas remise en question.
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Revue économique — N° 3, mai 1994, p. 515-528. Revue économique
Cela permet de justifier l'intérêt qu'il y a à présenter de manière synthétique,
comme on essaie de le faire ici, un certain nombre d'arguments qui ont pu être
développés en ce qui concerne le rôle des questions d'interdépendance et de
crédibilité des politiques monétaires dans le choix d'un régime de change.
Il existe deux arguments de base, l'un se fondant sur l'analyse de la crédibil
ité, l'autre sur celle de l'interdépendance entre pays, qui sont en faveur d'un
régime de change fixe. La section 1 présente chacun d'eux, en essayant dans
chaque cas d'en préciser la portée. Elle rassemble aussi certains points autour
d'un exemple. Dans la section 2, on examine comment l'introduction de ban
ques centrales indépendantes modifie l'analyse. Enfin, dans la section 3, on
essaie brièvement d'appliquer le cadre d'analyse à la situation actuelle du SME
et à ses conséquences sur l'union monétaire européenne.
ARGUMENTS DE BASE EN FAVEUR D'UN RÉGIME
DE CHANGE FIXE
L'argument faisant appel à la crédibilité de la politique monétaire de base lié à la crédibilité, qui est en faveur d'un régime de
change fixe, a son origine dans les analyses de Kydland et Prescott [1977] et
Barro et Gordon [1983] sur la politique monétaire dans une économie fermée.
Les décideurs politiques ont un objectif de maîtrise de l'inflation mais ont aussi
le désir de créer de l'inflation non anticipée, ce qui peut se justifier pour plu
sieurs raisons. L'une est liée à des considérations de financement des dépenses
publiques, puisqu'une inflation non anticipée permet d'obtenir des ressources
ne donnant pas lieu à des distortions. L'autre raison concerne l'effet sur l'emp
loi. En présence de rigidités nominales, une inflation non anticipée permet
d'accroître 1' output et l'emploi, ce qui peut être souhaitable lorsque le niveau
d'équilibre atteint par le secteur privé est trop faible du fait de l'existence de
distorsions. Si l'on prend une formulation quadratique pour la fonction de perte
des autorités monétaires, et si l'on considère l'interprétation en termes d'emp
loi, que l'on privilégiera ici, on peut écrire le modèle sous la forme :
Et_ln), y>0 (1)
A, = (nt-n)2 + x(nt-n)2, x>0 (2)
où nt représente le taux d'inflation, nt l'emploi, n l'équilibre de l'emploi du sec
teur privé lorsqu'il n'y a pas d'inflation non anticipée et n l'objectif d'emploi
des décideurs politiques, avec n > n, et % le poids relatif accordé à l'objectif de
maîtrise de l'inflation par rapport à celui d'emploi, n représente le taux d'infla
tion désiré qui, pour des raisons de financement optimal des dépenses publi
ques, n'est pas nécessairement nul. Les anticipations sont rationnelles et E, . j
représente l'anticipation formée à la date t - 1.
516 Daniel Laskar
Les autorités monétaires minimisent la perte Af en prenant les anticipations
du secteur privé à la date t - 1 comme données au moment de décider de leur
politique monétaire et donc de leur taux d'inflation de la date t. La condition du
premier ordre conduit à :
(3)
^
Par conséquent, bien que du fait de la rationalité des anti