Comptabilité nationale et comptabilité privée - article ; n°3 ; vol.15, pg 378-393
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Description

Revue économique - Année 1964 - Volume 15 - Numéro 3 - Pages 378-393
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1964
Nombre de lectures 54
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur André Camp
Comptabilité nationale et comptabilité privée
In: Revue économique. Volume 15, n°3, 1964. pp. 378-393.
Citer ce document / Cite this document :
Camp André. Comptabilité nationale et comptabilité privée. In: Revue économique. Volume 15, n°3, 1964. pp. 378-393.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1964_num_15_3_407606COMPTABILITE NATIONALE
ET PRIVEE
Les préoccupations keynésiennes et post-keynésiennes quant aux
recherches macro-économiques sur les facteurs déterminant le produit
national, aux explications relatives aux états de plein emploi ou de
sous-emploi, le besoin d'informations sur la situation économique d'un
pays et son évolution, la nécessité d'une mise en ordre des statis
tiques globales ont entraîné les économistes à élaborer, à bâtir un
modèle descriptif : modèle permettant de classer, de regrouper dans
un cadre unique une série d'éléments complexes mais liés les uns
avec les autres. Pour ce faire, il est apparu que la logique comptable
offrait de grands avantages ; grâce à elle, la description envisagée
pouvait être à la fois cohérente et complète. « La structure compt
able ! est une meilleure présentation des informations utiles à la
gestion qu'une collection de statistiques séparées les unes des autres. »
Par conséquent, la technique comptable, permettant à la fois l'orga
nisation et la mise en relief des liaisons entre de nombreuses gran
deurs caractéristiques, fut choisie comme devant permettre l'élabo
ration du tableau de bord des dirigeants nationaux.
Ainsi donc, en France, depuis la fin de la seconde guerre mond
iale, les travaux du S.E.E.F. se sont efforcés de donner naissance
à la comptabilité nationale et de la perfectionner.
Cependant, depuis Luca Paciolo (c'est-à-dire depuis la fin du
XVe siècle), une autre sorte de comptabilité existe, sous une forme
très élaborée ; il s'agit de la commerciale ou comptabilité
privée : « le monument grandiose de la comptabilité en partie double »
dont parle Schumpeter^.
L'application à l'étude des régimes économiques nationaux de la
technique comptable nous met en présence de deux comptabilités
bien distinctes : comptabilité privée et comptabilité nationale, toutes
1 . Cf. P. Lassègue, « Epistémologie de la •», Revue d'économie
politique, N° 3, 1962, p. 316.
2. Cf. J. Schumpeter, Capitalisme, socialisme et démocratie, p. 218. NATIONALE ET COMPTABILITE PRIVEE 379 COMPTABILITE
deux indispensables — à des niveaux différents — à la compréhens
ion des phénomènes économiques. La technique comptable tend à
devenir un instrument de traduction entre les réalités économiques
— le concret — et les concepts théoriques — l'abstrait — tant à
l'échelle de la nation qu'à celle de l'entreprise privée. Cependant
une différence quant au processus d'élaboration des modèles compt
ables doit être notée dès à présent ; le modèle comptable, au niveau
de l'entreprise, est créé en fonction d'une analyse préalable aussi
poussée que possible de l'organisation et du fonctionnement de l'en
treprise privée ; la comptabilité privée s'établit sur des structures
connues d'une manière quasi parfaite. Par contre, en ce qui concerne
la macro-comptabilité, le modèle a précédé la connaissance des struc
tures de la nation : le but à atteindre était de construire un tableau
traduisant les phénomènes économiques du pays ainsi que ses flux
internes, de bâtir un cadre des échanges interindustriels. Une fois
ces informations connues, en provoquant des réactions sur le modèle
originel, elles l'ont modifié.
Il semble à première vue que la comptabilité d'un ensemble soit
de même nature que celle d'une unité élémentaire, bien que l'échelle
diffère. En effet, il apparaît qu'une des propriétés fondamentales de
la comptabilité en partie double est de donner la possibilité de
choisir la dimension de l'analyse de l'activité qu'elle décrit. Dans
un cas comme dans l'autre, on s'efforce d'obtenir une représentation
aussi homogène que possible d'une série d'éléments complexes, repré
sentation qui doit fournir des indications utilisables pour l'action.
Cependant, des difficultés apparaissent lorsqu'on veut transposer
des méthodes valables pour une unité relativement simple et homo
gène (l'entreprise) à l'échelle d'un ensemble infiniment plus vaste
et plus complexe (la nation). Les problèmes qui se posent à la
comptabilité d'une unité élémentaire ne se retrouvent pas, au niveau
de la comptabilité nationale, multipliée par deux ou par trois, mais
diffèrent complètement. En effet, dès que l'on examine les buts assi
gnés aux deux instruments, des oppositions se font jour.
La comptabilité privée a pour rôle :
— de suivre à intervalles réguliers les variations d'un patrimoine
privé 3 ; à cette fin, elle se propose d'enregistrer les « avoirs » et
les « dettes » de l'entreprise ;
— de déterminer le résultat de l'activité de l'entreprise en fin de
période (d'exercice généralement annuel), c'est-à-dire le revenu
net imputable à l'année considérée.
3. Cf. Pierre Lassègue, Comptabilité de l'entreprise, Paris, Sirey, 1961, p. 5. 380 REVUE ECONOMIQUE
Bien que l'on puisse assigner à la comptabilité nationale de tels
buts, la détermination des « avoirs » nationaux, l'état des relations
avec l'étranger et le résultat de l'activité économique, il est évident
qu'il est nécessaire de mettre plus encore en lumière, que dans le
cas de l'entreprise privée, les éléments internes de l'activité natio
nale. La comptabilité nationale met l'accent beaucoup plus sur l'ana
lyse des processus que sur la détermination des résultats 4. Elle se
propose non l'enregistrement des composantes du patrimoine national,
mais celui des flux dérivant de l'activité économique de la nation.
Cependant, la comptabilité — nationale ou privée — est une mise
en forme, en ordre de certains phénomènes. Les deux sortes de compt
abilité ne sont que les deux volets de l'art comptable qui observe,
enregistre, analyse, classe et synthétise l'activité économique d'une
collectivité donnée au cours d'une série de périodes ; les deux sortes
de comptabilités sont, par conséquent, conduites à se servir d'une
technique semblable et de mots communs. Il convient donc, afin d'évi
ter des erreurs et des confusions, de comparer les méthodes des deux
ordres de comptabilité afin de montrer leurs différences et leurs re
ssemblances qui souvent n'apparaissent pas à première vue.
Avant de se livrer à pareil examen, il paraît nécessaire de lever
l'hypothèque de formalisme rigoureux qui pèse sur la technique de
l'écriture en partie double.
La comptabilité nationale permet de suivre les conséquences des
opérations effectuées par un agent économique sur l'ensemble de
l'économie nationale et l'influence de ces opérations sur les autres
agents économiques nationaux. Chaque opération économique, dans
cette optique, comportera une double face : pour une unité écono
mique ce sera un emploi de fonds, et pour une autre ce sera
une ressource ; d'une façon générale, les ressources sont assimilables
à des encaissements, les emplois à des décaissements 5. Toute opéra
tion se traduira par conséquent au moyen d'une double écriture de
sens inverse dans les deux comptes des agents considérés.
Lorsque l'on envisage l'agent économique en tant que tel. en
adoptant le point de vue particulier de cet agent, chaque opération
économique est l'occasion d'une affectation de ressources à un emploi
déterminé. Ainsi, toute opération donnera lieu à deux inscriptions de
signe contraire dans deux des divers comptes de l'agent : le compte
4. Cf. A. Piattier, Statistique et observation économique, tome II, p. 764
(coll. &#

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