Confiance, réciprocité et cheap talk - article ; n°1 ; vol.50, pg 5-44
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Description

Revue économique - Année 1999 - Volume 50 - Numéro 1 - Pages 5-44
Confiance, réciprocité et cheap talk
La microéconomie standard donne une vision particulière des relations de confiance : elles ne peuvent exister sans mécanisme incitatif. Dans un cadre expérimental où aucun support incitatif de la théorie standard n'est présent et où la confiance permet un gain mutuel, le jeu dynamique de l'investissement montre que certains individus sont disposés à faire confiance et que d'autres sont incités à la réciprocité en présence de manifestations de confiance. Un modèle de jeu statique, reposant sur un concept d'équilibre de bienveillance réciproque, révèle une situa­tion d'information incomplète et éclaire les comportements des joueurs. Une seconde expérience introduit une communication cheap talk. Les résultats confirment l'existence d'informations incomplètes et révèlent les difficultés que rencontrent les joueurs à se coordonner sur des issues Pareto-optimales.
Trust, reciprocity, and cheap talk
Standard microeconomics implies a particular view of trust between agents: it can only exist under incentive mechanisms. In the experiment reported in this paper, the Dynamic Investment Game, in which such standard incentive mechanisms are not present but in which trust can lead to mutual gains, we find that certain individuals exhibit trust and thereby induce others to reciprocate. A static game theoretic model with incomplete information which contains a concept of fairness equilibrium more accurately describes behaviour in the experiment than the standard model. We further study behavior in this game with a second series of experiments in which cheap talk is permitted. Our results confirm the existence of incomplete information and reveal certain difficulties in coordinating on Pareto-optimal equilibria.
40 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1999
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Claude Meidinger
Monsieur Stéphane Robin
Monsieur Bernard Ruffieux
Confiance, réciprocité et cheap talk
In: Revue économique. Volume 50, n°1, 1999. pp. 5-44.
Résumé
La microéconomie standard donne une vision particulière des relations de confiance : elles ne peuvent exister sans mécanisme
incitatif. Dans un cadre expérimental où aucun support incitatif de la théorie standard n'est présent et où la confiance permet un
gain mutuel, le jeu dynamique de l'investissement montre que certains individus sont disposés à faire confiance et que d'autres
sont incités à la réciprocité en présence de manifestations de confiance. Un modèle de jeu statique, reposant sur un concept
d'équilibre de bienveillance réciproque, révèle une situa-tion d'information incomplète et éclaire les comportements des joueurs.
Une seconde expérience introduit une communication cheap talk. Les résultats confirment l'existence d'informations incomplètes
et révèlent les difficultés que rencontrent les joueurs à se coordonner sur des issues Pareto-optimales.
Abstract
Trust, reciprocity, and cheap talk
Standard microeconomics implies a particular view of trust between agents: it can only exist under incentive mechanisms. In the
experiment reported in this paper, the Dynamic Investment Game, in which such standard incentive mechanisms are not present
but in which trust can lead to mutual gains, we find that certain individuals exhibit trust and thereby induce others to reciprocate.
A static game theoretic model with incomplete information which contains a concept of fairness equilibrium more accurately
describes behaviour in the experiment than the standard model. We further study behavior in this game with a second series of
experiments in which cheap talk is permitted. Our results confirm the existence of incomplete information and reveal certain
difficulties in coordinating on Pareto-optimal equilibria.
Citer ce document / Cite this document :
Meidinger Claude, Robin Stéphane, Ruffieux Bernard. Confiance, réciprocité et cheap talk. In: Revue économique. Volume 50,
n°1, 1999. pp. 5-44.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1999_num_50_1_410061Confiance réciprocité et cheap talk
Claude
Stéphane Robin*
Bernard Ruffieux*
La microéconomie standard donne une vision particulière des relations de
confiance elles ne peuvent exister sans mécanisme incitatif Dans un cadre ex
périmental où aucun support incitatif de la théorie standard est présent et où la permet un gain mutuel le jeu dynamique de investissement montre que
certains individus sont disposés faire confiance et que autres sont incités la
réciprocité en présence de manifestations de confiance Un modèle de jeu statique
reposant sur un concept équilibre de bienveillance réciproque révèle une situa
tion information incomplète et éclaire les comportements des joueurs Une se
conde expérience introduit une communication cheap talk Les résultats confirment
existence informations incomplètes et révèlent les difficultés que rencontrent les
joueurs se coordonner sur des issues Pareto-optimales
TRUST RECIPROCITY AND CHEAP TALK
Standard microeconomics implies particular view of trust between agents it
can only exist under incentive mechanisms In the experiment reported in this
paper the Dynamic Investment Game in which such standard incentive mecha
nisms are not present but in which trust can lead to mutual gains we find that certain
individuals exhibit trust and thereby induce others to reciprocate static game
theoretic model with incomplete information which contains concept of fairness
equilibrium more accurately describes behaviour in the experiment than the stan
dard model We further study behavior in this game with second series of experi
ments in which cheap talk permitted Our results confirm the existence of incom
plete information and reveal certain difficulties in coordinating on Pareto-optimal
equilibria
Classification JEL A13 C72 C92
LAMIA-TEAM Université Paris Pantheon-Sorbonne Maison des Sciences éco
nomiques 106-112 boulevard de Hôpital 75647 Paris Cedex 13
** cole nationale supérieure de génie industriel 46 avenue Félix-Viallet 38031
Grenoble Cedex et IREPD Université Pierre-Mendès-France
Les expériences ont été réalisées grâce au soutien financier de la région Rhône-Alpes
Des versions préliminaires de cet article ont été présentées au colloque de Economie
Science Association Tucson en octobre 1996 et aux 14e Journées de microéconomie
appliquée organisées par le GREQAM et le CREG en mai 1997 Marrakech Cet article
bénéficie aussi des commentaires des participants la deuxième Journée conomie
expérimentale de Grenoble mai 1996 Nous remercions Reinhard Selten Vemon Smith
Kevin McCabe John Dickhaut et Claudia Keser pour leurs commentaires Nous remer
cions également deux rapporteurs anonymes de la Revue économique pour leurs remar
ques fructueuses
Revue économique vol 50 janvier 1999 5-44 Revue économique
INTRODUCTION
On dit généralement que des individus se font confiance ils sont
mutuellement convaincus aucun eux exploitera son profit la vulnéra
bilité de autre dans des situations où la réalisation une coopération efficace
expose les protagonistes une telle vulnérabilité La fable Le renard et le bouc
illustre bien le problème de la confiance Les deux personnages se trouvant au
fond un puits ne peuvent en sortir sans coopérer un eux doit accepter
aider autre sortir en premier Mais celui qui accepte aider reste au fond
et ce faisant se rend vulnérable En effet qui sort en premier il est pas
animé de sentiments de réciprocité pas intérêt aider autre sortir son
tour En absence de confiance aucune aide ne se produit et les deux person
nages sont condamnés Dans la fable le renard rusé abuse le bouc qui stupide
fait confiance au renard et aide sortir Une fois dehors ce dernier trahit la
confiance du bouc et abandonne Que feraient deux hommes dans une telle
situation
Le thème de la confiance occupe une place importante et croissante dans
analyse économique comme ailleurs dans autres sciences sociales Deux
raisons expliquent cet intérêt un côté chacun la conviction fondée sur un
constat empirique certes imprécis mais manifeste que la confiance joue un rôle
majeur dans émergence de la coopération elle-même génératrice efficacité
dans le monde des affaires mais un autre côté les différentes disciplines des
sciences sociales rencontrent des difficultés considérables théoriser et mo-
déliser les relations de confiance
En économie depuis affirmation de Arrow 1974 selon laquelle la
confiance est un important lubrifiant du système social les travaux empiri
ques se sont multipliés1 Mais le constat reste mal étayé Force est de constater
en effet que les études fondées essentiellement sur des analyses de cas ont bien
du mal identifier et plus encore mesurer les mécanismes et les déterminants
de la confiance Difficile isoler du contexte social dans lequel elle insère
analyse empirique de la confiance laisse le champ libre toutes sortes in
terprétations théoriques
Au plan théorique la microéconomie reposant en grande partie hui
sur la théorie des jeux non coopératifs donne une vision assez particulière des
possibilités existence des relations de confiance En fait pour cette théorie
dans un grand nombre de situations objectif désiré de coopération ne peut
naître que incitations dont objet est précisément de compenser absence
supposée de confiance priori Ces incitations sont connues ce sont la répu
tation les contrats les menaces ou les promesses crédibles
Faut-il alors comme le suggèrent Kreps 1990 ou Williamson 1993] retenir
exclusivement de telles incitations pour justifier existence de relations de
confiance Faut-il au contraire réviser les hypothèses de comportement et tenir
compte notamment dans les décisions des agents des aspects non pécuniaires des
préférences
l.Voir par exemple Brad ch et Eccles 1989] Sabel 1992] ou encore Zucker
1986]
Revue économique vol 50 janvier 1999 5-44 Claude Meldinger Stéphane Robin Bernard Ruffieux
Les comportements observés en laboratoire montrent que des motivations
sociales notamment celles relatives aspect équitable des accords vien
nent une certaine manière se superposer la recherche de intérêt individuel
En particulier les expériences portant sur le jeu de ultimatum montrent que
le joueur celui qui accepte ou refuse un partage propos&#

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