Contribution à l astronomie maya. - article ; n°1 ; vol.32, pg 69-92
25 pages
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Contribution à l'astronomie maya. - article ; n°1 ; vol.32, pg 69-92

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Description

Journal de la Société des Américanistes - Année 1940 - Volume 32 - Numéro 1 - Pages 69-92
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1940
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

O. D. E. Bunge
Contribution à l'astronomie maya.
In: Journal de la Société des Américanistes. Tome 32 n°1, 1940. pp. 69-92.
Citer ce document / Cite this document :
Bunge O. D. E. Contribution à l'astronomie maya. In: Journal de la Société des Américanistes. Tome 32 n°1, 1940. pp. 69-92.
doi : 10.3406/jsa.1940.2323
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jsa_0037-9174_1940_num_32_1_2323CONTRIBUTION
A L'ASTRONOMIE MAYA,
Par 0. D. E. BUNGE.
Le commencement de Vannée maya tombait le 14 novembre , celui de
Tannée pluvieuse le 8 mai.
C'est dans la. région qui s'étend entre Palenque et Copan en passant
par Tikal, que la plus ancienne civilisation mexicaine, qu'on appelle l'An
cien Empire Maya, est arrivée à son apogée.
Différentes tribus, dont celle des Tzental était probablement une des
plus anciennes, habitaient cette région ; elles avaient une connaissance,
approfondie de l'astronomie.
On les appelle quelquefois les Maya-Quiché, les Pré-Maya ou les Maya
tout court; j'emploierai ce dernier terme pour les désigner.
Gomme tous les peuples primitifs, les Maya étaient de bons astr
onomes, qui se servaient de leurs temples-pyramides comme observatoires.
Ainsi que les Chinois et les Inca, ils adoraient le Soleil, mais pour eux
ce dieu avait deux faces, l'une lumineuse et l'autre sombre. La première
était représentée par le soleil au ciel, l'autre par le soleil invisible, sou
terrain. Sous cette dernière forme, le soleil se transforme en étoile du soir,
conception caractéristique des Maya.
A chacune de ces manifestations du dieu, un temple était dédié :
le temple du soleil et la maison des ténèbres, Akah-Na en Maya. Je cite
ce nom à cause de sa ressemblance avec le nom d'une pyramide de Tia-
huanaco (Bolivie), qui s'appelle Acapana.
Il semble certain que les deux plus anciennes civilisations de l'Amér
ique aient été en rapport, mais les précisions et les preuves incontes
tables manquent encore.
La lettre sacrée.
Il existe chez plusieurs peuples des mots magiques, dont la prononc
iation seule suffît à conjurer les puissances des ténèbres. Chez les
Maya c'est une lettre sacrée, le son de la lettre k} qu'on retrouve dans
le nom de toutes les divinités solaires. On remarque encore cette même 70 SOCIÉTÉ DES AMÉRTCANTSTES
lettre dans le nom de chaque être, de chaque plante qui, pour vivre, ont
un besoin impérieux du soleil dont les rayons les transforment et les nourr
issent.
Cette relation entre le son et la signification d'un mot est assez
curieuse et très caractéristique des Maya ; nos langues européennes
n'en fournissent que quelques cas rares, comme coucou, craquement,
lugubre, sinistre, etc.
A l'origine, les Maya avaient un nombre limité de racines courtes, qui
avaient une signification nettement définie et représentaient des idées
simples. Ainsi ba. signifiait la terre et ses profondeurs et également l'an
imal qui habite ces profondeurs, la taupe.
Mo est l'étoile du soir, Vénus1, mais aussi l'ara qui la représente. La
légende mexicaine veut que l'étoile se soit élevée des cendres d'un feu,
allumé par tous les dieux, comme une flamme rouge, deux autres signifi
cations du mot то.
Ix signifie la terre, le monde souterrain, la qualité féminine, et, pour
les Maya peu galants, l'infériorité : le signe ix comporte toujours trois
points (fig. 1 a) et se confondait probablement avec ox = trois.
Examinons rapidement les racines qu'on peut former avec la lettre
sacrée.
Ak (ac) est le nom du sanglier et de la tortue : celle-ci, depuis long
temps, a été considérée comme représentant le soleil, on a supposé que
le dessin de ses écailles avait incité les Maya à en faire un animal solaire,
mais je crois que c'est plutôt sa nature amphibie, qui lui fait passer une
partie de sa vie sous le ciel et une autre partie sous l'eau, comme le
soleil, qui a été la cause de la comparaison.
Ksl comme ak était à l'origine le nom du soleil céleste, mais comme le
soleil vivait dans le ciel et sous la terre, il représentait pour les Maya le
jour et la nuit, la lumière et les ténèbres et c'est peut-être cette dualité
qui a donné à la racine ka la signification : deux. La vie des plantes
dépend du soleil, dont les rayons transforment les cellules et en
deviennent une partie ; on comprend ainsi que le nom des plantes con
tienne souvent la racine ka, comme cacau le cacao, kapok, etc., et surtout
le mot кап, le nom maya du maïs.
Les significations du mot кап sont multiples. A son origine кап ou
ka-an se traduisait : « le soleil monte dans sa maison». C'est à midi que
le soleil arrive à son point culminant, généralement un peu au Sud et
1. L'oiseau то représentait la terre et la nuit qui était symbolisée par l'étoile du
soir. CONTRIBUTION A L ASTRONOMIE MAYA 71
dominant les quatre points cardinaux ; il est d'un jaune brillant et ses
rayons font mûrir les épis du maïs. Le lézard, qui se chauffe au soleil,
quand celui-ci brille au ciel, prend le nom de l'astre et devient кап.
Le serpent porte le même nom, en souvenir du soleil souterrain, le
dieu de l'orage, dont l'éclair n'est qu'un serpent lumineux.
Le ciel aussi s'appelle кап, mais son glyphe est différent et représente
des bandes croisées (fig. id).
Кап signifie encore l'année solaire de 365 jours, ou la partie claire de
cette année.
Plusieurs glyphes se traduisent par кап (fig. 1 b-c-d).
^ш^
O! \°
Fig. 1. — Signe ix (a) et signes pouvant se traduire par кап (h-c-d).
Le glyphe représenté sur la fig. \ h est le signe du jour que Gates
traduit par « maïs » dans son dictionnaire ; ce glyphe signifie également
« solaire » quand il se trouve dans la main d'une divinité ; avec l'aile, il
indique l'année de 365 jours ; le signe dli mois cumhu (fig. 2 a) on
le lira également « année » et avec le signe au-dessus, qui veut dire
(( accompli », la signification de ce mois devient d'après son hiéroglyphe
« l'année est accomplie », correspondant ainsi au nom kekchi ol = plein.
La fig. 1 с traduit кап par « Sud » ou « jaune » et quelquefois deuxième
partie d'une période de 24 heures ou de 365 jours.
Sur le glyphe, iig. 1 d, les bandes croisées, кап représente avant tout
le ciel. Sur un temple ou un siège, ce signe indique qu'il s'agit d'une
divinité céleste. Sile tun, qui est le glyphe pour l'année, porte les bandes
croisées (fig. 2 b) il indique l'année claire, la partie de l'année où le
soleil est dans le ciel. Seul, il peut signifier la claire de l'année
commençant le 0 zip (solstice d'hiver) ou l'année entière ; précédé d*un
nombre, comme lahun, dix, il indique le mois ayant le nombre précé
dant le glyphe, si on commence à compter les mois à partir de 0 zip.
Les glyphes des mois uo et zip (fig. 2 c-d), fournissent une preuve
pour l'interprétation du signe кап (fig. I d). Ils sont composés du signe
кап avec comme surfixe deux demi-cercles parallèles, signifiant « la
veille », où le glyphe chac = commencement ; en effet uo est le mois qui 72 SOCIÉTÉ DES AMÉRICANISTES
vient à la veille de l'année claire, кап, et zip en est le premier mois :
ceci est encore confirmé par les noms kekchi de ces deux mois : ikkat et
chackat, kat étant le mot kekchi pour кап.
Ill
Fig. 2. — Glyphes du mois cumhu des mois (a), de uo la (c) partie et zip claire (d). de L'année des solstices (h),
Akah, ak ou ka = soleil, ha= terre, donc akah les ténèbres.
Akbal,\e soleil sous la terre = la nuit; en tzental le mot aghual co
rrespond au mot maya akual, signifiant le soleil disparaît pour réappar
aître, donc également : la nuit. La lettre к, combinée avec la voyelle a,
se rapporte au soleil céleste ou au ciel ; avec les autres voyelles, la lettre к
prend la signification soleil souterrain, ou, ce qui revient au même, étoile
du soir, ou toute autre chose les représentant.
Ek = étoile du soir.
Ke (ceh) — le cerf, symbole de Vénus, ayant dans son glyphe le signe
manik, une forme de cette même étoile; manik{ vient de ma-en-ik =
l'étoile qui descend dans la terre ; le nom tzental de ce signe est mozic, où
on retrouve то = ara qui représente Vénus et zic = qui naîtra. On re

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