Crânes fuégiens et araucans du Musée anthropologique de Madrid. - article ; n°1 ; vol.10, pg 181-194
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Description

Journal de la Société des Américanistes - Année 1913 - Volume 10 - Numéro 1 - Pages 181-194
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1913
Nombre de lectures 11
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Luis de Hoyos Sainz
Crânes fuégiens et araucans du Musée anthropologique de
Madrid.
In: Journal de la Société des Américanistes. Tome 10 n°1, 1913. pp. 181-194.
Citer ce document / Cite this document :
de Hoyos Sainz Luis. Crânes fuégiens et araucans du Musée anthropologique de Madrid. In: Journal de la Société des
Américanistes. Tome 10 n°1, 1913. pp. 181-194.
doi : 10.3406/jsa.1913.2853
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jsa_0037-9174_1913_num_10_1_2853CRANES FUÉGIBNS ET ÂRAIJGANS
DU MUSÉE ANTHROPOLOGIQUE DE MADRID
Par LUIS DE HOYOS SAINZ
Professeur à l'École Normale Supérieure de Madrid.
Parmi les différentes séries qui constituent la. collection de crânes du
Musée Anthropologique de Madrid, les américaines sont au premier rang
par le nombre et la valeur des exemplaires qui proviennent surtout
de l'expédition du Pacifique, accomplie pendant les années 4862-1866
par les naturalistes espagnols, exemplaires auxquels sont venus s'ajouter
ceux acquis par le docteur Velasco et le professeur Anton, directeur actuel
du Musée.
De ces séries, étudiées par moi dans le but de contribuer à la connais
sance delà craniologie américaine, je décrirai, dans ce travail, un crâne
« fuégien » et deux crânes « araucans » qui présentent un intérêt indis
cutable, les travaux cranion étriqués sur ces races n'étant pas nombreux.
Le crâne « fuégien » appartient à un homme adulte. Il est grand,
allongé et son caractère le plus typique est la projection de toute la région
maxillaire supérieure, qu'accuse encore l'obliquité de toutes les dents. Le
crâne est dolichoïde, mais il rappelle la variété ovoïdes-lophocephalus créée
par Sergi * pour les crânes mélanésiens et retrouvée par le même auteur
dans des crânes provenant de la Terre de Feu. Ces crânes, conservés au
Musée de Borne, présentent tous la crête qui leur donne un certain
faciès simien, signalée par Dubois chez son Pithecanthropus ereclus,
quoique celui-ci soit une transition avec les crânes appelés sphénoïdes
dans la variété criptatus ou lophoïdes, dont le type est représenté par les
Kourganes de Russie.
L'indice céphalique du crâne fuégien. de 73,7 donne droit de le classer
parmi les crânes de la race Ona, représentants de la grande souche
paléoaméricaine, avec les Esquimaux et les Botocudos, puisque la doli-
chocéphalie américaine leur est due2, et que les valeurs élevées de l'indice
céphalique doivent être attribuées à des croisements avec les Patagons et
1. Sergi (G. ). Specie é Variet& umane, Torino, i90G„
2. Hoyos Sainz (Luis de). Origine, H émigrations des Américains. Mémoire cou
ronné par la Société Colombienne. Onubense. 1892. SOCIÉTÉ DES AMKRICAMSTES DE PARIS 182
les Puelches de l'extrémité sud du continent. Par ce caractère fonda
mental, le crâne en question est incomparablement un meilleur représen
tant de la race dolichocéphale que les crânes des séries de Deniker et
Ну ad es *, et que ceux décrits par quelques auteurs de travaux de era-
niologie « fuégienne >> comme dérivant de la tribu des Onas : les exemp
laires du Muséum de Paris, étudiés par llulikranz 2, et dont l'indice est
de 74,6, détruisent l'hypothèse généralement admise que l'indice eépha-
lique des Onas est supérieur à celui des autres tribus des Yahgans et des
Alakaloufs qui, avec un indice minimum supérieur à celui ci-dessus
indiqué, atteignent en moyenne 79,6. Divers auteurs viennent confirmer
cette conclusion : le professeur Martin, qui signale les indices respectifs
de 75,2 et 76,9 ; Sergi, qui donne le chiffre moyen de 79,3 et un chiffre
individuel de 81 pour le crâne décrit en 1888; enfin Mantegazza et
Regalia, résumant la. proportion des indices dans les diverses séries des
« fuégiens » en général, notent 9 brachycéphales, 27 rnésaticéphales et
1.1 dolichocéphales. Cependant Garson fixe à 74,8 la valeur moyenne de
l'indice céphalique chez les Yahgans qu'il a décrits.
Par Y indice vertical, le crâne que nous étudions est orthocéphale avec
un indice de 73,2, comme les Onas d'Hultkranz; il se sépare des autres
« Fuégiens v, que cet anthropoiogiste et Sergi signalent comme charnoe-
céphales d'une manière générale, quoique l'indice vertico-iongitudinal
soit moins caractéristique que l'indice vertico- transversal qui atteint 99,2;
tandis que sa valeur moyenne, chez les Yahgans de Garson, est de 93,3
et montre la grande étroitesse et la hauteur qui, morphologiquement, se
remarquent dans la norma, occipitalis pentagonale avec une voûte haute
et scaphocéphale. Les pariétaux déprimés exagèrent cette apparence et
permettent de voir la région temporo-orbitaire. Cette norma est complét
ée par une base arrondie interrompue par les lignes courbes occipitales
supérieures très arquées et convergentes vers l'inion rugueux, et par
une écaille bien arrondie dans sa partie médiane.
L'indice basilaire ou rapport entre les projections totale et antérieure
du crâne complète le caractère dolichoïde, en ne dépassant pas 49;
les mesures absolues sont de 208 et de 1.02 mm., avec une mesure posté
rieure de 106 mm. ; ces mêmes caractères se retrouvent dans l'indice du
trou occipital, qui est à l'extrémité des indices connus, avec 75,6. et
contraste avec les valeurs comprises entre 86 et 90 données par Garson
et Sergi.
1. Mission scientifique du Cap Horn. Vol. VII, 1882-1891 . Tour du Monde, 1892 :
Deniker. Sur les Fuégiens. Congrès international des Amérieanistes. 1890.
2. Hultkranz. Zur Osleologie de.r Onu and Yahf/an-Indianer des Feuerlandes.
Svenskn Expeditionen till Magellanslânderna, vol. I, Stockholm, 1900. CRANES FUEGÏENS ET ARAUCANS 183
L'étroitesse des régions antérieures du crâne est notoire. Ce fait
peut être contrôlé par l'examen de la figure 1, et par la valeur de l'in
dice frontal'1, 83,2, et surtout par celle de l'indice fronto-pariélal 65,
qui est, comme le précédent, !e chiffre limite dans les séries normales.
Le crâne paraît assez grand au
premier abord, mais -l'analyse mé
trique réduit à sa valeur véritable
l'appréciation morphologi q.u e .
Étant donnée la valeur des trois
diamètres de 150 mm. , il en résulte
une capacité de 1793 cmc, pour le
volume extérieur en appliquant la
méthode de Schmith, capacité comp
rise dans les limites de la micro-
crânie d'après la nomenclature de
l'auteur allemand. Correspondent
à ces mesures absolues du volume
crânien : une courbe horizontale
totale de 508 mm., inférieure à
celles trouvées dans les différents
sexes et les différentes races par
tous les auteurs, exception faite Fig. i. — Fuéaien fuorma verticalisu
d'un crâne étudié par Sergi ; une
courbe transversale de 428 mm. et
иде courbe verticale nasio-opisthique de 380 mm., qui coïncident à peu
près comme valeur avec celles mesurées par Martin et par d'autres an-
thropologistes.
Si on détermine la capacité d^ ce crâne par la méthode de Broca, on
voit qu'elle atteint 1457 cmc, ce qui le place dans le groupe des petits
crânes de la nomenclature française et dans le groupe des crânes moyens
des nomenclatures allemandes, avec des chiffres analogues aux chiffres
obtenus par Hultkranz et Garson, mais très différents de ceux de Martin,
en raison sans doute de la diversité des méthodes ; mais de toutes façons,
la hiérarchie céphalique est dans cette race dégradée et misérable plus
élevée que la hiérarchie sociale. Ce fait coïncide, avec les affirmations de
Seitz2, qui dit que par le poids du cerveau et par la morphologie céré
brale le type fuégien ressemble au type de l'Européen moyen.
1. Pour la nomenclature et les valeurs des indices et autres mesures, nous suivons
les méthodes décrites dans notre Técnica Antropológica y Antropologia fisica.
2e édition, Madrid, 1899.
2. Seitz. Zwei Fuerlander-Gehirne. Zeits. fiir Ethnologie, T. XVIII, 1886. SOCIÉTÉ DES AMÉRICAiSISTES DE PARIS 184
Gomme caractéristique typiqu

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