Croissance des effectifs scolaires et besoins en maîtres (lere partie) - article ; n°1 ; vol.13, pg 9-38

Roland Pressat

Description

Population - Année 1958 - Volume 13 - Numéro 1 - Pages 9-38
Dès la reprise de la natalité, après la guerre, l'Institut national d'études démographiques a attiré l'attention des pouvoirs publics et de l'opinion sur la croissance des effectifs scolaires qui allait en résulter dans l'enseignement primaire (1). La question se pose de façon plus aiguë encore pour l'enseignement au-delà de 14 ans, car un phénomène de scolarisation intense ajoute ses effets à ceux de la reprise de la natalité. Cette scolarisation se poursuit si régulièrement et si spontanément, que des calculs relativement sûrs peuvent être conduits sur le nombre d'enfants à enseigner et sur le nombre de maîtres à leur fournir au cours des prochaines années. La Commission de l'Équipement scolaire du Commissariat au Plan, qui a la responsabilité administrative de ces problèmes, a publié en décembre dernier un « Rapport sur la prévision des effectifs scolaires » à la préparation duquel l'I.N.E.D. a participé. Ce rapport porte sur la période couverte par le troisième Plan d'équipement et de modernisation de la France, c'est-à-dire 1958-1961, avec des perspectives jusqu'en 1965. Le problème est repris ici dans son ensemble, dans une perspective à plus long terme. Dans cette première partie, de caractère strictement démographique, M. Roland Pressat évalue, en particulier, la progression des effectifs d'enfants à scolariser dans le Secondaire et le Technique dans les trente prochaines années. Il montre ensuite, dans un calcul schématique général, la progression considérable du nombre de nouveaux maîtres qu'il faudrait fournir pour répondre à cette croissance. Dans un second article, qui paraîtra dans le numéro suivant, ce calcul général sera repris de façon plus précise, en tenant compte des diverses catégories d'enseignement. Dans le même numéro, M. Fourastié exposera les résultats essentiels des travaux de la Commission de l'Équipement scolaire, qui seront alors terminés (1 bis).
30 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: POPULATION0
• Publié le: 01 janvier 1958
• Nombre de lectures: 22
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

Roland Pressat
Croissance des effectifs scolaires et besoins en maîtres (lere
partie)
In: Population, 13e année, n°1, 1958 pp. 9-38.
Résumé
Dès la reprise de la natalité, après la guerre, l'Institut national d'études démographiques a attiré l'attention des pouvoirs publics et
de l'opinion sur la croissance des effectifs scolaires qui allait en résulter dans l'enseignement primaire (1). La question se pose
de façon plus aiguë encore pour l'enseignement au-delà de 14 ans, car un phénomène de scolarisation intense ajoute ses effets
à ceux de la reprise de la natalité. Cette scolarisation se poursuit si régulièrement et si spontanément, que des calculs
relativement sûrs peuvent être conduits sur le nombre d'enfants à enseigner et sur le nombre de maîtres à leur fournir au cours
des prochaines années. La Commission de l'Équipement scolaire du Commissariat au Plan, qui a la responsabilité administrative
de ces problèmes, a publié en décembre dernier un « Rapport sur la prévision des effectifs scolaires » à la préparation duquel
l'I.N.E.D. a participé. Ce rapport porte sur la période couverte par le troisième Plan d'équipement et de modernisation de la
France, c'est-à-dire 1958-1961, avec des perspectives jusqu'en 1965. Le problème est repris ici dans son ensemble, dans une
perspective à plus long terme. Dans cette première partie, de caractère strictement démographique, M. Roland Pressat évalue,
en particulier, la progression des effectifs d'enfants à scolariser dans le Secondaire et le Technique dans les trente prochaines
années. Il montre ensuite, dans un calcul schématique général, la progression considérable du nombre de nouveaux maîtres qu'il
faudrait fournir pour répondre à cette croissance. Dans un second article, qui paraîtra dans le numéro suivant, ce calcul général
sera repris de façon plus précise, en tenant compte des diverses catégories d'enseignement. Dans le même numéro, M.
Fourastié exposera les résultats essentiels des travaux de la Commission de l'Équipement scolaire, qui seront alors terminés (1
bis).
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Pressat Roland. Croissance des effectifs scolaires et besoins en maîtres (lere partie). In: Population, 13e année, n°1, 1958 pp.
9-38.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1958_num_13_1_5820CROISSANCE DES EFFECTIFS SCOLAIRES
ET BESOINS EN MAITRES
(première partie)
Dès la reprise de la natalité, après la guerre, l'Institut natio
nal d'études démographiques a attiré l'attention des pouvoirs
publics et de l'opinion sur la croissance des effectifs scolaires qui
allait en résulter dans l'enseignement primaire (1).
La question se pose de façon plus aiguë encore pour l'ense
ignement au-delà de 14 ans, car un phénomène de scolarisation
intense ajoute ses effets à ceux de la reprise de la natalité. Cette
scolarisation se poursuit si régulièrement et si spontanément,
que des calculs relativement sûrs peuvent être conduits sur le
nombre d'enfants à enseigner et sur le nombre de maîtres à leur
fournir au cours des prochaines années.
La Commission de l'Équipement scolaire du Commissariat
au Plan, qui a la responsabilité administrative de ces problèmes,
a publié en décembre dernier un « Rapport sur la prévision des
effectifs scolaires » à la préparation duquel l'I.N.E.D. a participé.
Ce rapport porte sur la période couverte par le troisième Plan
d'équipement et de modernisation de la France, c'est-à-dire
1958-1961, avec des perspectives jusqu'en 1965.
Le problème est repris ici dans son ensemble, dans une perspect
ive à plus long terme. Dans cette première partie, de caractère
strictement démographique, M. Roland Pressât évalue, en part
iculier, la progression des effectifs d'enfants à scolariser dans
le Secondaire et le Technique dans les trente prochaines années.
Il montre ensuite, dans un calcul schématique général, la
progression considérable du nombre de nouveaux maîtres qu'il
faudrait fournir pour répondre à cette croissance.
Dans un second article, qui paraîtra dans le numéro suivant,
ce calcul général sera repris de façon plus précise, en tenant compte
des diverses catégories d'enseignement. Dans le même numéro,
M. Fourastié exposera les résultats essentiels des travaux de la
Commission de l'Équipement scolaire, qui seront alors terminés
(1 bis).
t1' Cf. les articles de Paul Vincent : « L'accroissement futur des effectifs scolaires», Popul
ation, n° 2, avril-juin 1948; « Aperçu démographique sur l'évolution des effectifs scolaires»,
Population, n° 4, octobre-décembre 1949; « Perspectives sur des scolaires », n° 3 juillet-septembre 1952.
i11"') Quelques unes des perpectives d'effectifs scolaires et universitaires auxquelles est
parvenue la Commission, viennent d'être publiées dans le Bulletin hebdomadaire de Statis •
tique (25 janvier 1958). La comparaison avec les résultats de la précédente étude sera faite
également dans le prochain numéro.
J. P. 7OOl'i7. 2 10 CROISSANCE DES EFFECTIFS SCOLAIRES ET BESOINS EN MAÎTRES
L'enseignement public a connu des difficultés bien avant que les généra
tions nombreuses d'après-guerre entrent à l'école. L'enseignement secondaire
a vu ses effectifs croître de 50 °/o entre 1948 et 1955, bien que les élèves fr
équentant lycées et collèges à cette époque aient appartenu à des générations
de moins en moins nombreuses, puisque nées pendant les années creuses
d'immédiat avant-guerre et de guerre. Le seul effet d'une progression spon
tanée de la scolarisation a non seulement annulé la baisse démographique,
mais entraîné un important accroissement des effectifs.
Les enfants de la génération 1946 (la première classe pleine), ont dépassé
11 ans. Le public et les milieux officiels ont tendance à croire qu'une fois la
vague démographique passée, les difficultés disparaîtront et que l'enseignement
du second degré connaîtra un régime sans à-coups, avec pleine satisfaction
des besoins; on affirme même que les effectifs commenceront à décroître
peu après 1960... Une fois encore, le phénomène important de la scolarisation
spontanée n'a pas été perçu.
Une prise de conscience très nette des phénomènes de démographie sco
laire était jusqu'ici contrariée par une ignorance statistique presque totale.
C'est pour cette raison que, dans ses travaux, P. Vincent n'avait pu tenu-
compte de la scolarisation des enfants de plus de 14 ans.
A la faveur des travaux de la Commission « Équipement scolaire » du
Commissariat général au Plan, de grands progrès ont été accomplis. Sans
répondre encore à tous les besoins, les informations réunies par cette Commiss
ion marquent un tel progrès qu'elles nous ont permis d'entreprendre de
nouveaux calculs.
La nécessité de perspectives à long terme se fait particulièrement sentir :
— Il convient d'abord de préciser les besoins considérables et encore
sous-estimés qui vont se manifester pendant le passage de la vague démogra
phique sur l'enseignement de second degré; les moyens traditionnels en
matière de recrutement de maîtres suffiront-ils?
— Les besoins seront-ils temporaires?
Pour pouvoir répondre, nous sommes amené à déterminer l'évolution
du nombre des élèves bien au-delà des années 1960-1965 qui, dans l'esprit
de personnes peu informées, devraient marquer un tournant, après lequel
les effectifs diminueraient et les besoins en nouveaux maîtres et en nouveaux
locaux redeviendraient comparables à ce qu'ils étaient autrefois.
ÉTAT ACTUEL DE LA SCOLARISATION
Nous nous intéressons à l'ensemble de tous les élèves de moins de 18 ans,
qu'ils fréquentent un établissement public ou privé.
Pour mesurer l'intensité de la fréquentation scolaire (ou scolarisation),
nous nous servons de taux de scolarité par âge : il s'agit, pour un âge donné,
de la proportion (exprimée en °/oo) des enfants fréquentant un é