D une géographie des coûts à une géographie de l organisation. Quelques thèses sur l évolution des rapports entreprises/territoires - article ; n°4 ; vol.44, pg 671-684
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D'une géographie des coûts à une géographie de l'organisation. Quelques thèses sur l'évolution des rapports entreprises/territoires - article ; n°4 ; vol.44, pg 671-684

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Description

Revue économique - Année 1993 - Volume 44 - Numéro 4 - Pages 671-684
D'une géographie des coûts à une géographie de l'organisation. Quelques thèses sur l'évolution des rapports entreprises/territoires
La logique spatiale des firmes est abordée, dans cet article, en menant l'accent sur les processus dynamiques d'organisation : les choix territoriaux sont considérés sous l'angle des mécanismes de création et pas seulement d'allocation des ressources ; ainsi que des arbitrages entre efficacité de court terme et efficacité de long terme. Le rôle décroissant du coût des input localisés et le rôle croissant de la « qualité d'organisation » dans la compétitivité sont soulignés et reliés à l'orientation des investissements vers les zones à coûts élevés. Des relations sont enfin esquissées entre les options territoriales et les grandes tendances d'organisation des firmes : nouveaux équilibres centralisation/décentralisation, recherche de flexibilité et de réversibilité des options.
From a cost geography to an organization geography : recent developments on the firm/territory interaction
This paper addresses the question of the spatial behaviour of firms with focus on the dynamic processes of organization : the geographical choices are analyzed in terms of the creation of new resources and not only of the allocation of given resources, as well as in terms of decisions between short term efficiency and long term efficiency. The decreasing impact of localizes in-put costs and the increasing impact of the organization performance on the competitiveness are underlined, and considered in relation to the investment transfer to high cost areas. Relationships are finally sketched between the geographical options and the main trends of the firm organization : new centralization/ decentralization balances ; concern for flexibility and reversibility of the options.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1993
Nombre de lectures 7
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Pierre Veltz
D'une géographie des coûts à une géographie de l'organisation.
Quelques thèses sur l'évolution des rapports
entreprises/territoires
In: Revue économique. Volume 44, n°4, 1993. pp. 671-684.
Résumé
D'une géographie des coûts à une géographie de l'organisation. Quelques thèses sur l'évolution des rapports
entreprises/territoires
La logique spatiale des firmes est abordée, dans cet article, en menant l'accent sur les processus dynamiques d'organisation :
les choix territoriaux sont considérés sous l'angle des mécanismes de création et pas seulement d'allocation des ressources ;
ainsi que des arbitrages entre efficacité de court terme et efficacité de long terme. Le rôle décroissant du coût des input localisés
et le rôle croissant de la « qualité d'organisation » dans la compétitivité sont soulignés et reliés à l'orientation des investissements
vers les zones à coûts élevés. Des relations sont enfin esquissées entre les options territoriales et les grandes tendances
d'organisation des firmes : nouveaux équilibres centralisation/décentralisation, recherche de flexibilité et de réversibilité des
options.
Abstract
From a cost geography to an organization geography : recent developments on the firm/territory interaction
This paper addresses the question of the spatial behaviour of firms with focus on the dynamic processes of organization : the
geographical choices are analyzed in terms of the creation of new resources and not only of the allocation of given resources, as
well as in terms of decisions between short term efficiency and long term efficiency. The decreasing impact of localizes in-put
costs and the increasing impact of the organization performance on the competitiveness are underlined, and considered in
relation to the investment transfer to high cost areas. Relationships are finally sketched between the geographical options and the
main trends of the firm organization : new centralization/ decentralization balances ; concern for flexibility and reversibility of the
options.
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Veltz Pierre. D'une géographie des coûts à une géographie de l'organisation. Quelques thèses sur l'évolution des rapports
entreprises/territoires. In: Revue économique. Volume 44, n°4, 1993. pp. 671-684.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1993_num_44_4_409472D'une géographie des coûts
à une géographie de l'organisation
Quelques thèses sur l'évolution
des rapports entreprises/territoires
Pierre Veltz
La logique spatiale des firmes est abordée, dans cet article, en mettant l'accent
sur les processus dynamiques d'organisation : les choix territoriaux sont considé
rés sous l'angle des mécanismes de création et pas seulement d'allocation des
ressources ; ainsi que des arbitrages entre efficacité de court terme et efficacité
de long terme. Le rôle décroissant du coût des input localisés et le rôle croissant
de la « qualité d'organisation » dans la compétitivité sont soulignés et reliés à
l'orientation des investissements vers les zones à coûts élevés. Des relations sont
enfin esquissées entre les options territoriales et les grandes tendances d'organi
sation des firmes : nouveaux équilibres centralisation/décentralisation, recherche
de flexibilité et de réversibilité des options.
UN PARADIGME A REVOIR ?
La dynamique de formation des territoires ne se limite pas à l'addition des
décisions spatiales des firmes. Néanmoins, l'analyse de cette dynamique globale
dépend beaucoup de la manière dont on comprend les processus « micro » de la
territorialisation, à l'échelle de la firme individuelle et de ses établissements. Le
paradigme dans lequel s'est formée, et progressivement complexifiée, la théorie
de la localisation de la firme est bien connu. L'accent y est porté sur l'optimisation
d'une combinaison productive en relation avec les dotations et les prix différentiels
des ressources (traduisant leur imparfaite mobilité), et les coûts d'accessibilité à
ces et aux marchés. L'espace intervient dans la théorie à travers les
anisotropies de coûts et les coûts de franchissement de la distance physique.
Bien qu'on ait souvent noté la baisse relative (considérable) de ces derniers,
ce schéma traditionnel n'en continue pas moins à imprégner une large partie de
la littérature scientifique et les représentations courantes des décideurs. L'obser
vation des phénomènes actuels, en particulier dans les grandes firmes multi-
établissements, dont le schéma territorial est intimement lié aux processus d'or
ganisation (internes et externes), amène pourtant à réinterroger assez profondé-
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Revue économique — N° 4, juillet 1993, p. 671-684. Revue économique
ment ce cadre d'analyse, pour intégrer les composantes du comportement
spatial non réductibles aux anisotropies de prix et de coûts, et plus généralement
pour passer — j'expliciterai cette formulation synthétique — d'une géographie
(statique) des coûts à une véritable géographie (dynamique) de V organisation.
L'objet de cet article est de soumettre à la discussion non pas un contre-para
digme, mais quelques idées générales - qui me paraissent empiriquement plau
sibles, même si elles ne sont pas toujours entièrement démontrées — concernant
des formes nouvelles de relations entre firmes et territoires, médiatisées par les
processus dynamiques d'organisation. (Ces relations ne se limitant pas,
d'ailleurs, au moment de la localisation, mais concernant le fonctionnement
spatial dans la durée de la firme.)
Ces idées sont évidemment très dépendantes de la conception sous-jacente de
la firme, et du cadre de référence utilisé. Quatre remarques liminaires me per
mettront de préciser ce cadre.
1. Traditionnellement, le territoire des firmes résultait surtout d'une somme
de localisations héritées, résultant d'« optimisations » locales successives et
juxtaposées ; 1'« organisation » s'adaptait tant bien que mal à ces schémas terr
itoriaux. Aujourd'hui, bien que les processus de croissance externe, par exemple,
continuent souvent de dessiner des structures en patchwork peu cohérentes et
soumises à de perpétuelles rationalisations, les grands choix d'architecture
organisationnelle et les grands choix stratégiques qui les sous-tendent command
ent de plus en plus un jeu global sur les localisations. Celles-ci passent dès lors
du statut de données ou de contraintes au statut de paramètres internalises du
déploiement organisationnel. L'interaction entre les différents établissements et
les fonctions qui y sont distribuées devient une composante essentielle de ce
déploiement, qui ne se réduit donc pas à une « division spatiale du travail ».
2. Considérer le territoire comme un stock de ressources génériques dans
lequel la firme déciderait, ou non, de puiser est de moins en moins pertinent. Il
est à mon sens fondamental de considérer le processus de territorialisation non
pas simplement comme un processus d'allocation de ressources génériques
données, mais une composante (comment et avec quelle efficacité ?
c'est toute la question) d'un processus de construction de (Amendola-
Gaffard [1988] ; Gaffard [1990]), processus qui implique non seulement la fi
rme isolée, mais la firme en interaction étroite avec son environnement (autres
firmes, institutions publiques, etc.). De même, la question des économies exter
nes ne peut pas être rabattue simplement sur l'utilisation de ressources existant
es (notamment les infrastructures publiques). La vraie question est de
comprendre comment sont engendrées, ou non, des économies externes à carac
tère territorial dans le mouvement d'organisation et d'inter-organisation des fi
rmes.
3. Du même coup, la dynamique temporelle devient un élément essentiel de
l'analyse. La forme territoriale de l'organisation de la firme participe direct
ement des arbitrages effectués entre efficacité de court terme et efficacité de long
terme. Elle est impliquée dans l'articulation entre le moment de construction
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des ressources et le moment d'utilisation de ces ressources, particulièrement en
ce qui co

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