De l hybridité - article ; n°1 ; vol.3, pg 730-748
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1868 - Volume 3 - Numéro 1 - Pages 730-748
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1868
Nombre de lectures 7
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

André Sanson
De l'hybridité
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, II° Série, tome 3, 1868. pp. 730-748.
Citer ce document / Cite this document :
Sanson André. De l'hybridité. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, II° Série, tome 3, 1868. pp. 730-748.
doi : 10.3406/bmsap.1868.9570
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1868_num_3_1_9570SÉAWCl Dt 17 DÉCEMBRE 1868. 780
nasale, car ce crâne a une épine nasale, seulement elle eit
horizontale à cause de la prognathie considérable.
M. Alix. C'est M. Daily qui se méprend. Chez le singe il
y a de très-grands trous incisifs séparés par une partie
cartilagineuse, c'est un débris de ce cartilage que M. Daily
confond avec l'épine; mais cette prétendue épine est antéro-
postérieure, tandis que la véritable épine, le prolongement
antérieur de la cloison des fosses nasales, est saillant en
avant.
LECTURE
De l' hybridité »
PAR H. ANDRÉ SANSON.
Dans l'état actuel de la science, il me paraît nécessaire
de soumettre à une révision la notion de l'hybridité, telle
qu'elle est généralement considérée par les naturalistes.
Il n'y a pas encore bien longtemps que la définition de l'hy
bride ne donnait prise à aucune difficulté. On appelait ainsi
le fruit de l'accouplement sexuel de deux individus d'es
pèces différentes, lequel fruit devait être nécessairement et
radicalement infécond. Le caractère de l'hybridité, c'était
donc l'infécondité, et il suffisait que deux sujets mâle et
femelle fussent notoirement admis comme étant d'espèces
distinctes, pour qu'un naturaliste ne pût considérer comme
possible la fécondité du résultat de leur accouplement. Il s'en
trouve même encore quelques-uns qui ne veulent point con
sentir, malgré les faits, à croire possible la fécondité de ce
même accouplement. Mais il n'y a pas lieu de s'arrêter à ce
qui est en opposition si évidente avec l'observation. La
notion qui a cours dans la science, c'est que les espèces
distinctes qui s'accouplent et se fécondent donnent nais
sance à des hybrides. On ajoute que le fruit de l'accoupl
ement entre individus de races différentes est un métis. SAKSOK. — StJR l'HYBRIBTTÊ. 731
II y a donc une distinction établie entre les hybrides et les
métis, distinction résultant de celle également établie entre
l'espèce et la race. Quel est le caractère fondamental de ces
distinctions et quelle est leur valeur ? C'est ce que je me
propose d'examiner.
Avant que la zoologie générale eût pris le caractère expé
rimental que nous cherchons tous à lui imprimer, alors
qu'elle s'inspirait moins de l'anatomie et de la physiologie
que de l'érudition et de l'observation superficielle de la
faune, jurant surtout par l'autorité de Linné, qui avait,
croyait-on, fixé définitivement les limites du système de la
nature, alors, je le répète, il n'y avait pas de difficulté. La
distinction des espèces n'était pas seulement dans leurs
dissemblances extérieures, elle était encore dans l'impossib
ilité supposée de se féconder mutuellement.
Mais en expérimentant on observa que plusieurs espèces
linnéennes, en s'accouplant entre elles, donnaient naissance
à une progéniture. On crut ensuite que cette progéniture
ne jouissait pas elle-même de la fécondité. Mais bientôt on
s'aperçut qu'il n'en était rien. Enfin on arriva à penser que
la fécondité en était limitée à un petit nombre de générat
ions. Les faits sont venus prouver que si cela est vrai pour
quelques espèces, il n'en est pas moins certain que
d'autres les fruits de générations croisées jouissent d'une
fécondité parfaitement continue, à ce point qu'elle peut être
considérée comme illimitée.
Après la constatation de ces faits, qu'il n'est même pas
nécessaire de rappeler, tant ils sont connus, de deux choses
l'une : ou il faut renoncer à placer le caractère fondament
al de l'espèce dans le phénomène de la fécondité, ou il y a
lieu d'abandonner la notion admise sur celui de l'hybridité.
Pour mon compte, il me paraît que les deux choses sont
également à revoir, si l'on veut que les notions et le lan
gage scientifiques acquièrent le degré d'exactitude et de SÉANCE DU 17 DÉCEMBRE 1868. 752
précision sans lequel il n'y a point de science réelle. Au
début de mes études sur la notion et sur la définition de
l'espèce, un peu intimidé par l'étendue de la réforme que
j'avais l'intention de proposer, j'hésitais à rompre ouverte
ment avec toutes les idées reçues sur ce sujet. De là quelque
obscurité dans mes premières propositions. C'est au sein de
la Société d'anthropologie que mes scrupules ont été levés.
De judicieuses observations de notre collègue M. Gaussin
m'ont surtout fait prendre la résolution d'aller jusqu'au
bout de ma pensée et de ne plus rien sacrifier au langage
courant de la zoologie. Dans les travaux que j'ai publiés
depuis lors sur le sujet, je n'ai plus éprouvé la moindre
hésitation à restituer aux mots leur signification véritable
et à faire rentrer la notion de l'espèce dans son exacte dé
finition.
L'une et l'autre, la notion et la définition de l'espèce,
sont étroitement liées à celles de l'hybridité, dont je veux
m'occuper aujourd'hui. On Ta tellement senti, que plus
d'une fois la question de l'espèce, fondamentale en zoologie
générale, a été abordée par celle de l'hybridité. Je me per
mets de penser que là n'était point la meilleure méthode
pour arriver à la vérité ; et s'il le fallait, je n'aurais point
grand' peine à le démontrer. Cependant les travaux de ce
genre ont eu le mérite très- considérable de mettre en év
idence le peu de fondement de la caractéristique de l'espèce,
tirée du phénomène de la fécondité. S'ils ont laissé intacte
la notion de l'espèce, en ce sens qu'ils n'ont apporté au
cune preuve contre le fait de la fécondité continue dans un
type physique déterminé, qui est en réalité le propre de
l'espèce organique, le résultat des recherches consignées
dans ces remarquables travaux a été bien certainement d'é
tablir que l'expression d'hybridité ne pouvait plus avoir
désormais de signification précise dans les conditions où elle
était employée. — sur l'hybridité. 733 sanson.
Si, en effet, un certain nombre des individus observés
parmi ceux réputés hybrides, pour ce motif qu'ils sont le
fruit de l'accouplement de sujets également réputés d'es
pèces distinctes ; si, dis-je, ces individus jouissent de la
fécondité continue (et ce n'est pas douteux), qu'est-ce qui
les distinguera des métis, en réalité ? On dira que les hy
brides résultent de l'accouplement des espèces, et les métis
de celui des races. C'est l'idée commune. Mais c'est aussi
précisément la question à résoudre avant tout. Telle que je
crois l'avoir résolue, elle ne permet pas d'admettre le bien
fondé de la distinction. Notre éminent collègue M. de
Quatrefages, par exemple, a trouvé le caractère de la race
en ceci qu'elle est héréditaire, c'est-à-dire qu'elle a des suites
indéfiniment fécondes. Que fera-t-il des hybrides non moins féconds, comme le sont ceux de la chèvre et
de la brebis, deux espèces qu'il considère sans doute, lui
aussi, avec tous les autres zoologistes, comme appartenant
à des genres différents? Que fera-t-il de ces hybrides, dits
bigénères? A quel titre seraient-ils qualifiés d'hybrides, si
les descendants des moutons de l'Atlas et si ceux des pol
ders de la Hollande, si ceux du cochon de Chine et du co
chon de l'Anjou, sont qualifiés de métis F Ces descen
dants se

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