De l origine des Egyptiens - article ; n°1 ; vol.4, pg 393-403
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Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1903 - Volume 4 - Numéro 1 - Pages 393-403
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1903
Nombre de lectures 19
Langue Français

Extrait

Dr Adolphe Bloch
De l'origine des Egyptiens
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, V° Série, tome 4, 1903. pp. 393-403.
Citer ce document / Cite this document :
Bloch Adolphe. De l'origine des Egyptiens. In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, V° Série, tome 4,
1903. pp. 393-403.
doi : 10.3406/bmsap.1903.6514
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1903_num_4_1_6514■

:

ADOLPHE BLOCH. — DE L'oRIGINE DES EâÏJPTIËÎfë 393
La Géographie (15 mai 1903). — A. Chevalier : Mission scientifique au Chari
et au Tchad.
Revue scientifique (30 mai 1903). — G. Loisel : La sexualité. tunisienne (mai 1903). — Bertholon : Origine et formation de la
langue berbère; — - Mohamed Saïd : Les Touareg de la région de Tombouctou.
Journal of the Anthropological Institute (July to clecember 1902). — Cunnin
gham : Right-Handedness and Left-Brainedness; — Seligmann : The Medicine,
Surgery, and Midwifery of the Sinaugolo; — Cole : Notes on the Wagogo of
German East Africa; — P. Molesworth : Anthropological Notes on Southern
Persia; — Dames : Note on Major Sykes's Gypsy Vocabulary; — H. Holmes :
Classification and Arrangement of the Exhibits of an Anthropological Museum;
— J. Abebcromby : The Oldest Bronze-Age Ceramic Type in Britain; its Close
Analogies on the Rhine; its Probable Origin in Central Europe; — H. Bryce :
Note on Prehistoric Human Remains found in the Island of Arran ; — Annan-
dale et H. C. Robinson : Malay Peninsula; — J. Holmes: Initiation Ceremonies
of Natives of the Papuan Gulf; — J. Holmes : Notes on the Religious Ideas of
the Elema Tribe of the Papuan Gulf; — W. L. II. Duckworth : Craniology of
the Natives of Rotuma; — W. H. Furness : The Ethnography of the Nagas of
Easter Assam; — L. T. Moggride : The Nyassaland Tribes, their Customs and
Poison Ordeal.
American Antiquarian (1903, N° 2). — Ch. E. Brown : The Stone Spud; —
C. S. Wake : The Peopling of Asia and America compared.
Memoirs of the American Museum of Natural History (Anthropology, Vol.
in, N° 4). — H. I. Smith : Shell-Heaps of the Lower Fraser River British Co
lumbia.
DE L'ORIGINE DES EGYPTIENS.
Par M. Adolphe Bloch,
Les explorateurs, les linguistes, les archéologues et les anthropologistes,
tour à tour, se sont occupés de rechercher l'origine des Egyptiens, les uns
optant pour l'origine autochthone, les autres pour l'origine extérieure,
soit libyenne, soit asiatique.
Il est certain que la linguistique et l'archéologie fournissent souvent de
précieux renseignements sur l'origine des peuples, mais dans le cas pré
sent les linguistes ne sont pas d'accord entre eux, pas plus que les
archéologues,
Ainsi E. de Rougé, et avec lui d'autres linguistes, admettent que l'égyp
tien et les langues sémitiques appartenaient primitivement à un même
groupe, d'où il résulterait que les indigènes d'Egypte seraient de prove
nance asiatique.
Renan, au contraire, démontra que l'égyptien n'avait rien de sémitique,
mais qu'il se rapprochait d'autres langues du nord de l'Afrique en fo
rmant avec elles un groupe particulier (langues chamitiques.)
M. Maspero dont la compétence en cette matière est bien connue, pro- JUIN 1903
teste contre ce qu'il appelle la sémitisation à outrance de la langue et de
la population égyptienne.
Parmi les historiens et les archéologues, les uns supposent que la civi
lisation a remonté le cours du Nil, tandis que d'autres pensent qu'elle a
suivi une marche inverse; dans la première des suppositions, les Egypt
iens seraient venus de l'Asie, au lieu que dans l'autre, ils seraient d'ori
gine africaine.
M. de Morgan admet même une origine différente pour les Egyptiens
primitifs et pour les Egyptiens suivants, les premiers étant africains et
les autres asiatiques.
Mai^ avant d'aborder la question d'origine, il faut, au préalable, savoir
si les Egyptiens constituent une race blanche ou une race de couleur
foncée, car des anthropologistes, parmi lesquels de Quatrefages, disent
positivement que les Egyptiens sont de race blanche, voire même de race
caucasique, suivant d'autres auteurs. Or, ils sont de race foncée, et ils
l'ont toujours été, ainsi que nous nous proposons de le démontrer.
Couleur de la peau.
Le chapitre X de la Genèse décrit l'Egyptien comme descendant de
Cham et non de Sem. Je ne tiens compte dans cette description allégo
rique que de la couleur de la peau, qui était brûlée, suivant l'étymologie
hébraïque du mot Gham ; par conséquent, les Egyptiens n'étaient pas
d'origine sémitique, ni d'origine japhétique; du moins, ils n'avaient pas
l'aspect qui caractérise ces diverses races.
Hérodote en parlant des indigènes de la Colchide dit qu'ils étaient noirs
comme les Egyptiens.
Eschyle, dans les Suppliantes, attribue la même couleur aux Egyptiens.
Lucien, un de ses Dialogues, fait le portrait d'un Egyptien, qu'il
représente comme étant noir.
Galien, qui séjourna pendant cinq ans à Alexandrie, dit que les Egypt
iens avaient le teint noir.
Certainement les anciens Egyptiens n'étaient pas absolument noirs, et
ce que voulaient dire les auteurs, c'est que les Egyptiens avaient la peau
foncée par rapport à la peau blanche des Grecs.
Ainsi Ammien Marcellin rapporte que les Egyptiens sont, pour la plu
part, foncés ou bruns noirâtres (subfusculi et atrati.)
Au reste, les Egyptiens eux-mêmes se représentaient en rouge brun
sur les monuments, et les femmes en jaune. Mais il n'est pas probable,
cependant, que la couleur était si uniforme dans l'antiquité.
Quant aux Egyptiens actuels, leur couleur est très variable.
Nous avons vu des Egyptiens aux Expositions de Paris de 1889 et
de 1900, ainsi qu'au Jardin d'Acclimatation en 1891, mais on préférera,
sans doute, connaître sur ce sujet l'avis des anthropologistes qui ont vu
les Egyptiens dans leur propre pays.
D'après Pruner-Bey, l'on observe des nuances nombreuses dan& la BLOCH. — DE l/oRIGINÉ DES EGYPTIENS 395 ADOLPHE
coloration de la peau, depuis le bistre clair chez les habitants du Delta,
jusqu'au brun assez foncé du campagnard de la Haute-Egypte. Cepen
dant le milieu de ces deux extrêmes, ajoute-t-il, correspond encore de
nos jours à la couleur typique des monuments. (Sur l'origine de l'ancienne
race égyptienne. Mém. Soc. Anthr. T. 1.)
Selon M. Hamy la couleur de la peau peut se représenter par le n° 30
de l'échelle Broca, pour les sujets les plus clairs, et par le 28 ou le 29 pour
les individus les plus foncés. (Bull. Soc. Anthrop. 1885 p. 726.) Or le 28
est nuance très foncée, puisqu'elle est brun-chocolat.
Virchow, qui examina également un grand nombre d'Egyptiens, a
remarqué qu'ils étaient rouges, mais en exerçant une certaine traction
sur la peau, il vit des points noirâtres, particulièrement autour des foll
icules pileux, tandis que le fond général du tégument était jaune.
Les femmes, d'après cet auteur, ont la peau jaunâtre comme chez les
chlorotiques, et il concluait de ses observations que la race égyptienne
était une race jaune, vu que la teinte rougeâtre, que présentent les
hommes, ne provenait que de l'exposition continuelle au soleil !.
Mais si le soleil rougit la peau, il ne la noircit cependant pas; il ne faut
donc pas toujours attribuer au soleil ce qui n'est que l'effet d'une pig
mentation normale et spéciale à chaque race.
Hartmann fait observer que la transition, entre le type clair du nord de
l'Egypte et le type foncé du sud, se trouve Kené etSyène 2.
Si donc la peau s'éclaircit en remontant vers le nord, c'est qu'il y a
évidemment là une influence climatérique qui contribue à la décoloration
du tégument, et comme nous savons que jamais un blanc n'est devenu
noir en changeant de climat, mais qu'au contraire un noir peut devenir
moins foncé sous cette même influence, nous sommes en droit d'admettre
que les premiers Egyptiens sont venus du sud et non du nord.
Quoi qu'il en soit, nous sommes bien fixé : de l'aveu unanime de tous
les auteurs anciens et modernes, et comme l'indiquent aussi les monum
ents, les Egyptiens sont une race de couleur foncée et non une race
blanche, bien que l'on puisse rencontrer parmi eux des individus parfai
tement blancs.
On nous objectera bien que de Quatrefages ne rangeait les Egyptiens,
parmi les blancs, que parce qu'ils présentent certains ca

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