De la mesure du taux intrinsèque d accroissement naturel dans les populations monogames - article ; n°4 ; vol.1, pg 699-712
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De la mesure du taux intrinsèque d'accroissement naturel dans les populations monogames - article ; n°4 ; vol.1, pg 699-712

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Population - Année 1946 - Volume 1 - Numéro 4 - Pages 699-712
Le calcul du taux net de reproduction, conduit concurremment d'après les tables de fécondité féminine et masculine, fournit parfois des résultats contradictoires. Cet indice ne convient donc pas pour caractériser la tendance fondamentale, croissante ou décroissante, impliquée par les facteurs du moment. L'auteur montre que la contradiction signalée provient essentiellement du caractère monogamique des populations étudiées, associé à l'inégalité des effectifs des deux sexes, à l'âge de procréation. Il propose, pour caractériser la tendance du moment, de choisir le taux intrinsèque d'accroissement naturel de la popidation limite stable résultant d'hypothèses convenables sur les facteurs de nuptialité à laisser constants.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1946
Nombre de lectures 4
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Paul Vincent
De la mesure du taux intrinsèque d'accroissement naturel dans
les populations monogames
In: Population, 1e année, n°4, 1946 pp. 699-712.
Résumé
Le calcul du taux net de reproduction, conduit concurremment d'après les tables de fécondité féminine et masculine, fournit
parfois des résultats contradictoires. Cet indice ne convient donc pas pour caractériser la tendance fondamentale, croissante ou
décroissante, impliquée par les facteurs du moment. L'auteur montre que la contradiction signalée provient essentiellement du
caractère monogamique des populations étudiées, associé à l'inégalité des effectifs des deux sexes, à l'âge de procréation. Il
propose, pour caractériser la tendance du moment, de choisir le taux intrinsèque d'accroissement naturel de la popidation limite
stable résultant d'hypothèses convenables sur les facteurs de nuptialité à laisser constants.
Citer ce document / Cite this document :
Vincent Paul. De la mesure du taux intrinsèque d'accroissement naturel dans les populations monogames. In: Population, 1e
année, n°4, 1946 pp. 699-712.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1946_num_1_4_1712LA MESURE DU DE
TAUX INTRINSÈQUE
D'ACCROISSEMENT NATUREL
DANS LES
POPULATIONS MONOGAMES
Le calcul du taux net de reproduction, conduit concurrem
ment d'après les tables de fécondité féminine et masculine,
fournit parfois des résultats contradictoires. Cet indice ne
convient donc pas pour caractériser la tendance fondamentale,
croissante ou décroissante, impliquée par les facteurs du
moment. L'auteur montre que la contradiction signalée pro
vient essentiellement du caractère monogamique des populat
ions étudiées, associé à l'inégalité des effectifs des deux
sexes, à l'âge de procréation. Il propose, pour caractériser la
tendance du moment, de choisir le taux intrinsèque d'accroi
ssement naturel de la popidation limite stable résultant d'hypo
thèses convenables sur les facteurs de nuptialité à laisser
constants.
La démographie a vraiment pris rang parmi les sciences le jour
où, abandonnant le plan purement descriptif, des chercheurs se sont
efforcés d'analyser en profondeur les phénomènes démographiques,
de déterminer les lois qui les régissent.
Les acquisitions les plus importantes dans ce domaine sont sans
doute dues à M. Alfred J. Lotka qui a su allier une véritable virtuos
ité mathématique à un sens profond des réalités démographiques.
C'est en grande partie grâce à lui qu'a été écrit le premier chapitre
de l'Analyse démographique (en anglais : Population analysis),
cette branche de la démographie théorique qui traite mathématique
ment des populations envisagées sous leur aspect le plus général (1).
Parallèlement à ces travaux, dont on ne saurait sous-estimer la
portée pratique, non plus que l'influence qu'ils ont d'ores et déjà
exercée sur la démographie appliquée, se sont poursuivies les recher-
Q) Ci. Théorie analytique des associations biologiques — 2e partie : Analyse
démographique avec application particulière à l'espèce humaine, Hermann Cie,'
et 1939. Paris, MESURE DU TAUX D'ACCROISSEMENT 700
cbes tendant à décrire de façon de plus en plus exacte les phéno
mènes observés. Les statisticiens ont soumis à une critique de plus
en plus serrée les instruments de mesure qu'ils avaient coutume
d'employer, déployant toutes les ressources de leur esprit d'inven
tion dans la recherche de nouveaux indices, mieux adaptés que les
anciens à l'appréhension d'une réalité complexe et mouvante.
Dans l'un et l'autre domaines, les premiers pas sont faits. Mais,
de même que la théorie de ces ensembles renouvelés que sont les
populations demeure en grande partie à faire, l'élaboration d'un
choix suffisant d'indices commodes pour l'étude de la conjoncture
démographique constitue l'une des premières tâches qui s'offrent
aux chercheurs. C'est pourquoi la section d'études quantitatives et
de conjoncture de l'Institut national démographiques a
placé au premier rang de ses préoccupations la recherche de tels
indices.
Parmi les problèmes qui se présentent dans cet ordre d'idées,
l'un des plus importants consiste à caractériser d'une manière con
venable la tendance profonde, plus ou moins croissante ou décrois
sante, impliquée par la situation du moment. Dès 1886, Boeckh a
suggéré, pour y parvenir, l'emploi du taux net de reproduction.
Mais c'est à M. R.R. Kuczynski que revient l'honneur d'avoir comp
ris tout le parti qu'on pouvait tirer de cette notion nouvelle, d'en
avoir systématisé l'emploi, d'avoir fait en sorte qu'elle soit enfin
« reçue », puis répandue dans les milieux les plus larges, préparant
ainsi les esprits à l'apparition de nouveaux indices, de plus en plus
élaborés, condition du progrès de la jeune science.
Cette diffusion ne s'est pourtant pas effectuée sans résistance.
Il n'est, pour s'en convaincre, que de lire le rapport présenté par
M. Henri Bunle au Congrès international de la population (1) de
Paris, en 1937, sur le sujet suivant : « De la meilleure méthode
pour dégager et mesurer la tendance du mouvement naturel de la
population », ainsi que le compte-rendu de la discussion qui s'en
suivit.
Remarquons d'ailleurs que les démographes sont bien excusa
bles d'éprouver quelque répugnance à changer leurs indices de
mesure. Il s'agit sans doute moins, pour eux, de l'ennui de pertur
ber leurs propres habitudes, que de la crainte de heurter trop vi
olemment celles de leur public. Et quand on songe aux difficultés
qu'il a fallu surmonter pour donner quelque diffusion aux notions
démographiques les plus simples (celle du taux de natalité, par
exemple), on est en droit de se demander quelles seront les réac
tions de ce public lorsqu'on lui montrera que des notions plus comp
lexes, qu'il a fini par s'assimiler, sont encore imparfaites. Cepen
dant, le progrès étant à ce prix, il faut bien s'y résoudre. Avec la
multiplication des indices, la discussion autour du faux problème
de leur « réalité », sans avoir cessé, perd peu à peu de son acuité.
* * *
(1) Tome I, p. 255 et suivantes, Hermann et Gie, Paris, 1938. LES POPULATIONS MONOGAMES 701 DANS
Parmi les indices dont l'usage s'est plus ou moins récemment
répandu, le taux brut de reproduction et le taux net de reproduct
ion sont ceux qui ont connu le plus de succès. Rappelons rapide
ment leur définition et la façon dont on les calcule.
Le taux brut de reproduction, exprimé en %, indique combien
100 filles nouveau-nées mettraient au monde, au cours de leur vie,
de destinées à les remplacer, si la mortalité était nulle jusqu'à
l'âge maximum de procréation (50 ans), et si la fécondité féminine
demeurait, à l'avenir, celle qui est observée à l'instant donné, dans la
population étudiée. Supposant la mortalité nulle jusqu'à 50 ans,
ce taux indique le maximum que le taux de remplacement des géné
rations féminines ne pourrait dépasser, quels que soient les progrès
effectués dans la lutte contre la mortalité, sans augmentation de la
fécondité. Il caractérise donc cette fécondité.
On l'obtient en additionnant les chiffres de la table de fécondité
générale, lesquels indiquent, pour chaque âge a, combien 100 fem
mes de cet âge mettent de filles au monde, en moyenne, au cours
de l'année qui sépare leurs deux anniversaires successifs a et a -{- 1
(quotient de fécondité générale féminine à l'âge a).
Le taux net de reproduction, lui, tient compte à la fois de la
mortalité et de la fécondité féminines observées à l'instant donné.
Il s'obtient de la même façon que le taux brut de reproduction,
mais après avoir multiplié, au préalable, le quotient de fécondité à
l'âge a par le nombre de survivantes d'âges a provenant des 100
nouveau-nées, tiré de la table de mortalité féminine. Il indi
que combien 100 nouveau

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