Entreprise multinationale et pratiques restrictives - article ; n°4 ; vol.23, pg 669-694
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Description

Revue économique - Année 1972 - Volume 23 - Numéro 4 - Pages 669-694
L'article intitulé « Entreprise multinationale et pratiques restrictives » part d'une double constatation : le phénomène des ententes nationales et des constitutions de positions dominantes se développent ; on assiste, dans le même temps, à une accélération de l'internationalisation des entreprises s'accompagnant fréquemment de pratiques restrictives.
L'objectif de ces quelques pages est de montrer comment l'entente nationale, la constitution de positions dominantes territorialement limitées n'interdisent pas les phénomènes de pénétration étrangère et comment le développement mondial des firmes favorise la mise en œuvre de pratiques restrictives au niveau international.
Multinational firm and commercial restrictive practices
The article entitled Multinational firm and commercial restrictive practices proceeds from a double consideration: the national agreements and the emergence of big business phenomenon work out; we attend, in the same time, a speeding up of the internationalization of firms, often joined to commercial restrictive practices.
The aim of these few sheets is to show how the national agreement, the institution of territorialy demarcated big business, does not forbid the phenomenon of foreign entry and how the world development of firms promotes the use of commercial restrictive practices on an international level.
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1972
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur André-Paul Weber
Entreprise multinationale et pratiques restrictives
In: Revue économique. Volume 23, n°4, 1972. pp. 669-694.
Résumé
L'article intitulé « Entreprise multinationale et pratiques restrictives » part d'une double constatation : le phénomène des ententes
nationales et des constitutions de positions dominantes se développent ; on assiste, dans le même temps, à une accélération de
l'internationalisation des entreprises s'accompagnant fréquemment de pratiques restrictives.
L'objectif de ces quelques pages est de montrer comment l'entente nationale, la constitution de positions dominantes
territorialement limitées n'interdisent pas les phénomènes de pénétration étrangère et comment le développement mondial des
firmes favorise la mise en œuvre de pratiques restrictives au niveau international.
Abstract
Multinational firm and commercial restrictive practices
The article entitled "Multinational firm and commercial restrictive practices" proceeds from a double consideration: the national
agreements and the emergence of big business phenomenon work out; we attend, in the same time, a speeding up of the
internationalization of firms, often joined to commercial restrictive practices.
The aim of these few sheets is to show how the national agreement, the institution of territorialy demarcated big business, does
not forbid the phenomenon of foreign entry and how the world development of firms promotes the use of commercial restrictive
practices on an international level.
Citer ce document / Cite this document :
Weber André-Paul. Entreprise multinationale et pratiques restrictives. In: Revue économique. Volume 23, n°4, 1972. pp. 669-
694.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1972_num_23_4_408043ENTREPRISE MULTINATIONALE
ET PRATIQUES RESTRICTIVES
I à e développement multinational des entreprises n'apparaît plus
aujourd'hui comme un phénomène nouveau. Son originalité tient tout
efois à l'ampleur du phénomène, à l'intérêt accru qu'y portent les gouv
ernements, au fait qu'il n'est plus le seul apanage des entreprises de
grande taille. Il est désormais banal de constater le mouvement génér
alisé des entreprises vers les marchés mondiaux, la taille de la firme
ne constitue plus l'élément moteur de la pénétration : cette pénétration
concerne toutes les activités industrielles et de services et, dans une
perspective historique, il est possible de discerner trois phases dans
le développement international des firmes. Avant la seconde guerre
mondiale, l'investissement extérieur répond à un souci de sécurité et
d'élimination ou de répartition des risques, à une volonté de limiter
une sujétion vis-à-vis des marchés de matières premières. Par réfé
rence à ce dernier aspect, les entreprises utilisatrices sont d'autant
plus disposées à pénétrer sur de nouveaux marchés, à exploiter de
nouveaux sites, que la fluctuation des cours des produits est grande
et que les pratiques concertées sont aisées à mettre en .œuvre en rai
son de l'existence de barrières à l'entrée élevées et du petit nombre
des producteurs intéressés qui en découle. Pour certaines entreprises,
l'investissement extérieur permet aussi de rentabiliser un brevet ou
une technique de production hautement élaboré. Dès le lendemain des
années 1945-1950, outre les motifs précédemment avancés, les entrep
rises souhaitent bénéficier sur les différents marchés sur lesquels
elles s'implantent des conditions imparfaites du fonctionnement de la
concurrence. Il s'agit dès lors d'investissements extérieurs d'opportu
nité. Dans ce cas le type de structure industrielle du pays d'accueil
déterminera la nature et la forme des investissements étrangers. Soul
ignons à titre d'exemple que si le marché est oligopolistique, la pénét
ration s'opère à une échelle modeste qui laisse une grande souplesse 670 REVUE ECONOMIQUE
à. l'entreprise-mère. Plus récemment, cette forme d'investissement exté
rieur d'opportunité a été complétée par ce que l'on peut appeler l'i
nvestissement de nécessité : face à la mondialisation des marchés et
au développement correspondant de la concurrence, les entreprises
sont tenues de répondre aux attaques des concurrents. Dans le cadre
d'une stratégie à long terme, les entreprises s'efforcent d'organiser la
division internationale du travail. En outre, dans une situation de
capacité excédentaire, les entreprises sont conduites à absorber les
entreprises consommatrices de leurs productions ou à susciter la créa
tion de nouvelles unités productives qui en autorisent la résorption,
tout au moins partielle.
De tels phénomènes sont bien connus et n'exigent pas de dévelo
ppements complémentaires. Mais, en revanche, on demeure ignorant
des conditions dans lesquelles des ententes nationales, des constitu
tions de positions dominantes, sont de nature à interdire l'entrée de
concurrents étrangers ; l'entente internationale peut-elle de son côté
être favorisée par le développement mondial des firmes ? L'objectif
de ces quelques pages est de répondre aux deux questions posées et
on verra comment l'entente nationale, la constitution de position domi
nante ne semblent pas interdire l'entrée, tandis que le développement
mondial des firmes favorise la mise en œuvre de pratiques restrictives
et plus particulièrement l'entente. Mais on ne saurait répondre de
manière satisfaisante aux questions posées sans évoquer au préalable
les raisons générales et particulières qui poussent les entreprises au
comportement collusoire, sans évoquer également les conditions auto
risant le recours à de telles pratiques. Ce document comportera ainsi
cinq développements :
~ Les objectifs des pratiques restrictives et les instruments utilisés.
- Les conditions d'efficacité des pratiques commerciales restrictives.
~ Les ententes nationales, la constitution de positions dominantes et
l'entrée des concurrents étrangers.
- Le développement international des entreprises et l'entente.
- Pour une politique de la concurrence internationale.
I. Les objectifs des pratiques restrictives et les instruments utilisés
Indépendamment du risque de pénétration, par référence à un
horizon de temps, deux ordres d'objectifs éclairent les raisons d'un
recours aux pratiques restrictives. A court terme, l'objectif prioritaire
des entreprises est la stabilité des prix et l'harmonie dans la gestion L'ENTREPRISE MULTINATIONALE 671
des stocks. A long terme, en revanche, les entreprises chercheraient
davantage à adapter leurs capacités de production en fonction de la
demande attendue et des plans d'investissement établis par les con
currents 1.
— En courte période, une politique de stabilité des prix et de
gestion de stocks devant éliminer tout stock supplémentaire doit per
mettre d'assurer un amortissement normal des investissements passés.
Des études assez récentes montrent, ainsi que dans le secteur des
pâtes à papier, les producteurs mondiaux ont recherché, au cours des
années 1962-1967, une stabilisation des cours de façon à compenser
l'arrivée des capacités nouvellement mises en œuvre ; la politique
parallèle de prix devait favoriser l'amortissement « normal » des équi
pements, favoriser le riblonnage des machines devenues désuètes 2.
De la même manière, au cours de ces dernières années, une stagnat
ion relative de la demande et un accroissement sensible des capac
ités de production ont conduit les producteurs de certaines catégories
de textiles synthétiques à des tentatives d'accords généraux sur les
prix 3. Des phénomènes similaires se remarquent encore dans les
industries du diamant et du cuivre. Soulignons également que les
différentes ententes à l'exportation, telles Sulexco et Cansulex (pour
le soufre), Unicel (pour la fibranne), Nitrex (pour les engrais), relè
vent d'objectifs analogues qui n'excluent pas une volonté de résoudre
certains problèmes à long terme.
— Dans la longue période, tout laisse à penser que l'objectif est
d'équilibrer l'offre et la demande. Les producteurs souhaitent paral<

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