Étude craniométrique des Nago et des Bariba (Dahomey) - article ; n°3 ; vol.5, pg 254-300
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Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1954 - Volume 5 - Numéro 3 - Pages 254-300
47 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1954
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Marie-Claude Chamla
Étude craniométrique des Nago et des Bariba (Dahomey)
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, X° Série, tome 5 fascicule 3-6, 1954. pp. 254-300.
Citer ce document / Cite this document :
Chamla Marie-Claude. Étude craniométrique des Nago et des Bariba (Dahomey). In: Bulletins et Mémoires de la Société
d'anthropologie de Paris, X° Série, tome 5 fascicule 3-6, 1954. pp. 254-300.
doi : 10.3406/bmsap.1954.2642
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1954_num_5_3_2642254
ÉTUDE CRAltlOMÉTRIQUE DES NAGO
ET DES BAR] В A (DAHOMEY)
par Marie-Claude CHAMLA
(Laboratoire d'Anthropologie du Musée de l'Homme,
Prof. H. V. Vallois.)
Parmi la soixantaine de crânes du Dahomey qui se trouvent
au Musée de l'Homme, trente seulement, en assez bon état de
conservation pour permettre des mensurations complètes, pro
viennent de régions bien déterminées. Le reste de la collection,
due à un don du Commissariat du Dahomey (1900), est en partie
détérioré et de localisation non précisée. Ce sont les premiers
que nous nous sommes proposé d'étudier.
Cette série se répartit de la façon suivante (1) : 8 calvariums
de Bariba (2), population/ du N.-E. du Dahomey ; 20 crânes et
calvariums de Nago (3), rameau occidental des Yorouba de la
Nigeria du Sud, 2 crânes provenant l'un de Ouidah, l'autre de
Gabolé (4).
(1) №■ de collection : série masculine : 18482, 18475, 18476, 17262, 17263, 17255,
17252, 18481, 17261, 17257, 17254, 18411, 12365, 12359, 12367, 12362, 9871, 17250.
èérie féminine : 17258, 9722, 18479, 17256, 18478, 18480, 17259, 9721, 12366,
12364, 12363, 12361.
(2) Bariba du Borgou, provenant tous de la région de Péréré, Parakou, Niki.
Ils ont été ramassés après le combat de Tiraré au Borgou, par le lieutenant Brot
(1898).
(3) Parmi les Nago, 5 crânes complets et 4 calvariums ont été recueillis en 1901
par МЛе Testu qui décrit ainsi les conditions dans lesquelles il les a trouvés : « Crânes
de suppliciés, par la justice indigène du roi d'Adja-Ouéré. Les victimes ont été dé
capitées. Les squelettes étaient abandonnés dans la brousse à la mtrci des animaux
et surtout des chiens du pays : ils n'avaient pas de sépulture et gisaient à 10 pas pies
cases les plus proches. Les têtes étaient renfermées dans des jarres retournées,
Гиде d'elles en contenait 8 ou 9. Une était dans une jarre séparée. Tous les proprié
taires de ces 9 crânes étaient des Nago, car la justice d'Adja-Ouéré ne s'exerce que
sur dee villages Nago. Les juges eussent trop risqué en s'adressant à des Dahoméens. »
4 crânes et 4 calvariums, don Waterlot en 1912, ont été recueillis au cours de tr
avaux de terrassement de la ville de Porto-Novo : « trouvés dans les emplacements
mômes des cases où ces nègres avaient l'habitude de s'enterrer! » Un des crânes se
trouvait dans une poterie.
1 calvarium de Nago, don Ruelle, 1902.
2de Nago de Togbodo, don cap. Fonsagrive (1894).
(4) Crâne de Ouidah, don Foa (1891) ; crâne de Gabolé, don Ruelle (1902). ÉTUDE DES NAGO ET DES BARIBA 255 CHAMLA.
Jusqu'à ces dernières années, il existait assez peu de rense
ignements concernant l'anthropologie physique des Nago et des
Bariba. Baumann (1948) décrit les Nago comme une sous-tribu
dès Yorouba nigériens, au même titre que les Oyo et les Ahori,
groupes qu'il rattache aux Agni, Ashanti et Ewé (« cercle atlan
tique de l'Est »), représentants de la sous-race guinéenne de
ZONES
DE VÉGÉTATION
I. SAVANE HERBA
CÉE* GALERIES
FORESTIÈRES.
II. SAVANE ÉQUA- TORIALE A PAL"
MERAIESASAVANE.
Ill .SAVANE LITTORALE 5O IOO ISO' 2OOK-. LACUNE A PALÉ «nmce o»a» ou таи oc vmmtt TUVIERS.
Fig. 1. — Répartition géographique des Bariba et des Nago.
H. V. Vallois. Les Nago vivent dans des régions humides à
palmeraies, entre les forêts denses de la côte d'Ivoire et celles
de la pointe Sud de la Nigeria.
Les Bariba (Ber, Berba ou Borgou) vivent au Nord du Daho
mey, dans les plaines mamelonnées du Borgou couvertes de savane
herbeuse et de galeries forestières. Baumann s'étend plus lo
nguement sur eux, et en décrit deux types : l'un dit classique société d'anthropologie de paris 256
auquel est rattaché le type soudanais, l'autre dit des peuples
montagnards, élément paléonigritique pur, qui constituerait
également le fonde de la population du royaume de Gourma.
Ce type serait caractérisé par un corps puissant «t gros, et des
traits rudes et sauvages.
Se basant sur les documents anthropologiques de M. de Giron-
court, P. Verneau (1917) a étudié un pecit nombre de Bariba,
Pila-Pila et Fon du Dahomey, et mis en évidence deux types
physiques, basés sur une différence de taille : l'un de grande
taille, l'autre de petite. Les caractères du crâne seraient : une
franche dolichocéphalie, moindre chez les Bariba que chez les
Fon ; l'indice fronto-pariétal, mesuré sur le vivant, dénoterait
un beau développement transversal du front, surpassant les
autres populations nigériennes ; la face serait modérément
dilatée au niveau des arcades zygomatiques par rapport à la
partie antérieure du front ; l'indice facial montrerait, d'une
part, une très faible proportion de faces allongées, d'autre part,
plus de faces courtes que de faces moyennes. Toutes les popula
tions nigritiques de la région nigérienne seraient caractérisées
par la brièveté de la face ; forte platyrhinie, accompagnée d'un
faible pourcentage Ue mésorhiniens, prognathisme très prononcé,
dents bonnes et de volume moyen.
Par contre', une analyse plus approfondie, portant sur un
plus grand nombre d'individus (21 Bariba et 15 Nago), a été
publiée, en partie, en 1953, par L. Paies et k. de Saint-Péreuse (1).
D'après ces auteurs, les Nago et les Bariba révèlent dans l'ensem
ble des caractères physiques tree analogues. En effet, les deux
groupes sont mésosomes surmoyens, orientés vers les hautes
statures, brachycormes tendant à la métriocormie, dolicho
céphales francs ; leur face est large et de hauteur moyenne,
l'indice nasal platyrhinien.
Le matériel de comparaison.
Peu de séries craniologiques suffisantes ont été étudiées en
Afrique occidentale, et les mensurations en sont souvent incomp
lètes. Des Dahoméens, nous n'avons trouvé aucune étude ostéo-
mé trique, si ce n'est de brèves mesures établies sur quelques
crânes par Quatrefages et Нашу dans les « Crania Ethnica ».
Une série importante d'Ashanti de la Gold Coast (58 hommes
et femmes) a été décrite par Shrubsall en 1898, accompagnée
(1) Nous remercions vivement M. le Dr L. Pales et M^e m. de Saint-Pébeusb
d'avoir bien voulu noue communiquer les données complémentaires, ««core iné-
<Ше», concernant les populations du Dahomey. >
ÉTUDE DES NAGO ET DES BARIBA CHAMLA.
de tableaux des données métriques individuelles qui ont permis
le calcul de divers indices complémentaires. Cette série a été
remaniée et complétée par Trevor en 1949 qui, en outre, Га diffé
renciée sexuellement (45 hommes et 27 femmes}.
Des mensurations assez complètes sur 22 Sérères (13 hommes
et 9 femmes) ont été publiées par de Quatrefages et Hamy dans
leurs «Crania Ethnica»en 1882. Par ailleurs nous avons relevé de
brèves sur 83 « Noirs d'Afrique occidentale » par
Broca (1879).
Pour l'Afrique équatoriale, il existe un matériel plus nombreux
et plus récemment étudié : 93 crânes du Cameroun occidental
(hommes et femmes mélangés), par Drontschilow (1913), accom
pagnés des valeurs individuelles ; 130 crânes du Gabon (côte
Fernan-Vaz), par Trevor (1949, 76 hommes et 54 femmes) ;
48 Fan (27 hommes et 21 femmes) du Gabon, par Poutrin (1910) ;
enfin 67 Tetela du Congo belge (40 hommes et 27 femmes), par
Trevor (1949).
I.. — Étude des cranes.
Détermination du sexe. — Dans l'ensemble, la majorité des
hommes et des femmes sont suffisamment distincts par les
caractères sexuels secondaires classiques (volume gén

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