Langage et société - Année 1990 - Volume 54 - Numéro 1 - Pages 35-64La formule « je touche du bois ! » est le lieu de plusieurs paradoxes : caractère superstitieux, mais datation récente ; phrase figée, mais littéralement transposée dans plusieurs langues européennes ; interprétations contradictoires du geste désigné ; technique de détournement d'un mauvais sort, qui découlerait de paroles de louange ; ressemblances avec certains aspects de l'antique croyance au « mauvais sort », mais datation récente... On essaie de résorber une partie de ces paradoxes en attribuant un caractère non superstitieux à la formule contemporaine, qui marquerait l'instant où un locuteur cesse d'oublier la langue pour devenir, le temps d'un soupir, le bon entendeur de son assertion. Kerleroux, Françoise - About the set sentence « je touche du bois ! » and its use. « Je touche du bois !» is an averting form that French people use, suiting the action to the word. This formula brings together several paradoxes : although it has a superstitious use, it has appeared only recently ; though a set sentence, it is a form transposed word by word into several european languages ; different interpretations and contradictory meanings are given to it ; this technique of averting follows words of satisfaction or congratulation ; it is like the antique belief of evil eye, but ... it has appeared only recently. We try to resorb part of these paradoxes by attributing it a non-superstitious value to it : marking the moment when the speaker stops forgetting the matter of language, and becomes, as in a start, a good listener, hearing his own words. 30 pages Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.